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Alfred Gaulier

Alfred-Nicolas Gaulier, né à Paris le et mort dans cette même ville le , est un journaliste et homme politique français du XIXe siècle.

Alfred Gaulier
Illustration.
Caricature de Gaulier par Coll-Toc d'après une photographie de Carjat (La Nouvelle Lune, 9 mai 1886).
Fonctions
Député de la Seine
–
Groupe politique Gauche radicale
Prédécesseur Henri Rochefort
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Paris
Date de décès
Lieu de décès Paris
Nationalité Drapeau de la France Français
Parti politique Radical
Diplômé de École spéciale militaire de Saint-Cyr
Profession Journaliste

Biographie

Alfred est le fils d'un ancien soldat des guerres révolutionnaires et napoléoniennes, le chef d'escadron Jean-Baptiste-Marie Gaulier (1772-1832), officier de la Légion d'honneur et chevalier de Saint-Louis. Fidèle à ce modèle paternel, Alfred se destine tout d'abord à une carrière militaire. Élève du prytanée de La Flèche puis de l'École de Saint-Cyr, dont il sort en 1848, il est sous-lieutenant au 49e puis au 53e régiment d'infanterie de ligne. Ouvertement hostile au coup d'État du 2 décembre 1851, il démissionne de l'armée le [1]. Gaulier devient ainsi un opposant au régime impérial.

Reconverti dans le journalisme, il collabore Ă  L'IntĂ©rĂŞt public, Ă  L’Électeur libre (dont il est secrĂ©taire de rĂ©daction), au Journal des actionnaires et au Temps. En , Ă  la suite d'un virulent article paru dans le Journal des actionnaires, il est jugĂ© coupable d'« excitation Ă  la haine et au mĂ©pris du gouvernement Â» et, par consĂ©quent, condamnĂ© Ă  un mois de prison et 500 francs d'amende[2] (peine confirmĂ©e en appel)[3].

En , Gaulier est le rédacteur en chef de La Discussion puis d'un titre éphémère, La Politique, dont il est le propriétaire et qui adopte le positionnement politique de la Ligue d'union républicaine des droits de Paris. La même année, il entre au Rappel, où il remplace Camille Pelletan au poste de rédacteur parlementaire. Il collabore également à La République française.

Le , le cĂ©lèbre polĂ©miste Henri Rochefort dĂ©missionne de son siège Ă  la Chambre des dĂ©putĂ©s, ce qui entraĂ®ne une Ă©lection lĂ©gislative partielle le . En vue de cette Ă©chĂ©ance, les reprĂ©sentants de la presse radicale-socialiste (L’Électeur rĂ©publicain, Le XIXe siècle, La Justice, La Lanterne, La Nation, Le Radical, Le Rappel et La RĂ©publique radicale) se rĂ©unissent le et adoptent, au second tour de scrutin, la candidature d'Alfred Gaulier[4]. L'Intransigeant de Rochefort patronne quant Ă  lui la candidature du socialiste Ernest Roche. Le programme radical-socialiste signĂ© par Gaulier comprend notamment l'instauration de l'impĂ´t progressif sur le revenu, la sĂ©paration des Églises et de l’État, l'Ă©lection des magistrats, la rĂ©duction de la journĂ©e de travail, et l'Ă©tablissement de caisses de retraite[5]. Le , Gaulier est Ă©lu dès le premier tour, ayant obtenu 146 060 voix, devant Roche (100 820 voix), le socialiste SoubriĂ© (5 602), Pasteur, dont la candidature avait Ă©tĂ© proposĂ©e[6] puis finalement retirĂ©e par Francis Magnard du Figaro[7] (1 841), le monarchiste HervĂ© (1 793), l'homme de lettres rĂ©publicain nationaliste DĂ©roulède (1 404) ainsi qu'une dizaine de candidats ayant obtenu entre 50 et 654 suffrages[8]. Pendant la campagne, L'Intransigeant et Le Cri du Peuple ont durement attaquĂ© Gaulier, polĂ©miquant sur les circonstances de son dĂ©part de l'armĂ©e ainsi que sur une dette de 1 800 francs qu'avait eu le jeune sous-lieutenant. Lors de la vĂ©rification des pouvoirs du dĂ©putĂ© nouvellement Ă©lu, le gĂ©nĂ©ral Boulanger, alors ministre de la Guerre, prend la dĂ©fense de Gaulier, dont l'Ă©lection est validĂ©e[1].

Comptant initialement reprendre la place de Rochefort au sein du groupe de l'extrême gauche, Gaulier rejoint finalement celui de la Gauche radicale. Il vote généralement comme les autres radicaux. S'il prend part au congrès républicain antiboulangiste du [9], il refuse cependant de voter les poursuites contre Boulanger et contre trois députés membres de la Ligue des patriotes.

Il n'est pas rĂ©Ă©lu lors des Ă©lections lĂ©gislatives de 1889 : candidat dans la deuxième circonscription de Versailles, il n'a obtenu que 1 003 voix, derrière l'opportuniste Ferdinand Dreyfus (2 361 voix) et le boulangiste Gauthier de Clagny, qui a Ă©tĂ© Ă©lu au premier tour avec 5 677 suffrages[10].

Malade depuis plusieurs années, Alfred Gaulier meurt le en son domicile de la villa des Ternes[11]. À l'issue de ses obsèques civiles, auxquelles assistent notamment le président de la Chambre Henri Brisson, le représentant de l'Association des journalistes parisiens Jean Destrem, et l'homme de lettres Charles Frémine, sa dépouille est incinérée au crématorium du Père-Lachaise[12].

Époux de Claude-Céline Gagné, Alfred Gaulier est le père d’Étienne Gaulier, licencié en droit, attaché au cabinet du ministre de l'Intérieur Charles Floquet en 1888[13].

Références

  1. Le Rappel, 9 juin 1886, p. 1-2.
  2. Journal des débats, 27 octobre 1867, p. 3.
  3. Journal des débats, 14 décembre 1867, p. 2.
  4. Le Rappel, 23 avril 1886, p. 1.
  5. Le Rappel, 1er mai 1886, p. 1.
  6. Le Figaro, 27 avril 1886, p. 1.
  7. Le Figaro, 30 avril 1886, p. 2.
  8. Le Rappel, 8 mai 1886, p. 1.
  9. La Justice, 7 janvier 1889, p. 2.
  10. Alphonse Bertrand, La Chambre des députés (1898-1902), biographies des 581 députés, Paris, May, 1899, p. 488.
  11. État civil du 17e arrondissement de Paris, acte de décès no 187 du 18 janvier 1898.
  12. Le Rappel, 21 janvier 1898, p. 1.
  13. Le Rappel, 18 avril 1888, p. 2.

Sources bibliographiques

  • Arlette Schweitz (dir.), Les Parlementaires de la Seine sous la Troisième RĂ©publique, t. I (dictionnaire biographique), Paris, Sorbonne, 2001, p. 272-273.
  • « Alfred Gaulier », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [dĂ©tail de l’édition]

Liens externes

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