Albert Matignon
Albert Matignon né le à Sablé-sur-Sarthe et mort dans cette même commune le est un peintre et illustrateur français[1].
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(à 77 ans) Sablé-sur-Sarthe |
Nom de naissance |
Albert Auguste Jean-Baptiste Matignon |
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Biographie
Natif de Sablé-sur-Sarthe, Albert Auguste Jean-Baptiste Matignon s'établit à Paris où il est élève d'Ernest Hébert et fréquente l'atelier d'Albert Maignan à l'École des beaux-arts. Il vit au 17, rue de Tournon dans le 6e arrondissement[2].
Il peint des compositions religieuses, des scènes de genres, des nus, des portraits, des paysages et des marines
Dans la dernière partie de sa vie, il compose essentiellement des paysages de la baie de Somme[3].
Cinq peintures monumentales lui sont commandées en 1891 pour le chœur de l'église néo-gothique Notre-Dame de Sablé-sur-Sarthe, sa ville natale : Jésus servi par les anges, La Nativité, L'Immaculée conception, Au pied de la Croix et Le Martyre de saint Sébastien.
Il dessine pour L'Illustration[4] entre 1905 et 1928, et y publie notamment un Aviatik abattu par Roland Garros descend en tournoyant[5]. À cette même époque, il produit des publicités (chromolithographies et affiches) pour les biscuits Lefèvre-Utile (LU), le champagne Joseph Perrier, la Crème Simon.
En 1886, il expose deux toiles, Une japonaise et Fruits, à la 33e exposition versaillaise de la Société des amis des arts de Seine-et-Oise. Référencé aussi aux expositions de 1894 à 1908 de la Société des arts de Nantes, il expose : Intérieur d'église, Indiscrétion, Tentation, Matin, Lune de septembre (marine), Retour de bal, Plaisirs d'hiver, Rêverie et Manon. Il expose à Bruxelles, Copenhague, Genève, Londres, New York, Tokyo et dans les capitales de l'Amérique du Sud[6].
Peintre prolifique, il expose régulièrement une œuvre, parfois deux voire trois, au Salon des artistes français[7] - [8] dès 1884, et jusqu'à sa mort en 1937[9]. Le Salon n'a pas eu lieu durant la Première Guerre mondiale de 1915 à 1919. En 1888, il est admis en qualité de sociétaire sous le numéro d'inscription 2296, à la Société des artistes français[10] qui organise le Salon chaque année, les premiers jours de mai. Il y est plusieurs fois distingué avec une médaille de 3e classe en 1897, une médaille d'or en 1914 et le prix Albert Maignan en 1925. Les catalogues du Salon reproduisent presque chaque année une illustration de l'œuvre exposée dès 1887. De nombreuses cartes postales anciennes reproduisent également ses toiles exposées au Salon.
Dans les années 1920, il effectue régulièrement des séjours en baie de Somme. Il vient peindre sur le motif dans le petit port du Crotoy. Le peintre Alfred Manessier le décrit ainsi :
« Matignon avait un petit pliant, une pipe, des bottes, des pantalons à carreaux, une veste et une casquette de chauffeur de taxi. On le voyait souvent au Crotoy, dans la Somme : il peignait le port, des paysages ; 60 à 70 pochades par mois. Il ne desserrait jamais les lèvres. […] Un jour — j'avais douze ans — ma mère a traversé les champs pour lui montrer quelques aquarelles. Matignon m'a encouragé. À quinze ans, j'étais assis à trois mètres de lui, au Crotoy. J'avais un pliant, une pipe, des bottes, etc. Je peignais : le port, des paysages. À l'huile, déjà . Taciturnes : on ne se disait rien[11]. »
Un portrait au crayon réalisé par Alfred Manessier « de mémoire et en souvenir de l'ami Matignon au Crotoy » est reproduit dans le livre Manessier, œuvres de jeunesse[12].
Albert Matignon est promu officier de l'Instruction publique.
- Manon (Salon de 1903), localisation inconnue.
- Morphine (Salon de 1905), localisation inconnue.
- Éveil (Salon de 1912), localisation inconnue.
- 1884 : Cerises.
- 1886 : Un harem au Caire.
- 1887 : Charmeuses.
- 1888 : Le Remords.
- 1889 : Procession de reliques au couvent de Sainte-Irène.
- 1890 : Sainte CĂ©cile.
- 1891 : Brume du matin.
- 1893 : Travail.
- 1894 : La Vierge à la crèche.
- 1895 : Ophélie[13].
- 1896 : Sainte Élisabeth de Hongrie distribuant des aumônes ; Fin de bal.
- 1897 : Fin de Manon Lescaut.
- 1898 : Juliette.
- 1899 : Sainte CĂ©cile ; Libellule.
- 1900 : L'Heure douce.
- 1901 : Des fleurs.
- 1902 : Fleurs de rĂŞve ; A Girl.
- 1903 : Manon ; Vision de bal.
- 1904 : La Loge no 5 ; Bal de l'Opéra ; Premier Bal .
- 1905 : Morphine[14] ; Automne.
- 1906 : Comme autrefois.
- 1907 : L'Heure tendre.
- 1908 : RĂŞve de cigale.
- 1909 : L'Exil de Manon.
- 1910 : Les Dunes du Nord ; Patricienne.
- 1911 : RĂ©veil d'opium.
- 1912 : Manon ; Éveil.
- 1913 : Plaisirs d'été en Suède.
- 1914 : Nocturne.
- 1920 : Dune fleurie ; DĂ©part de nuit ; Matin.
- 1921 : Mode d'autrefois ; La Nuit sur le petit port ; Les Cygnes.
- 1922 : Dans le port ; Calme ; Sur la grève.
- 1923 : Printemps ; Nuit de pleine lune ; Petit jour.
- 1924 : Les Pins ; Marine ; Baigneuse.
- 1925 : Nuit d'été.
- 1926 : DĂ©part de nuit ; Clair de lune.
- 1927 : Vers le large ; Nuit de brume.
- 1928 : Matin ; Les Pins.
- 1929 : La Remorque ; Crépuscule.
- 1930 : La Neige ; Matin (marine).
- 1931 : Matin ; Le Calme.
- 1932 : Nuit de Vincennes ; Marine.
- 1933 : Marine ; Place de la Concorde.
- 1934 : Marine ; Comme autrefois.
- 1935 : Marine ; Ophélie.
- 1936 : Nuit de lune ; Matin de brume sur Grandcamp.
- 1937 : Marine.
Collections publiques
- Château-du-Loir, musée Heurteloup-Chevalier[15] La Jeune Fille au bouquet et La Femme au chapeau. La Jeune Fille au bouquet est exposé dans le cabinet de Curiosités à Château-du-Loir[16].
- Le Mans, musée de Tessé : Marine, acquis par l'État en 1928, en dépôt à la sous-préfecture de La Flèche.
- Nemours, château-musée de Nemours : La Morphine, 1905[17].
- Sablé-sur-Sarthe, église Notre-Dame : cinq peintures monumentales dans le chœur[18].
- Bucarest, musée Anastasie Simu.
Notes et références
- État civil, mairie de Sablé-sur-Sarthe.
- Adresse attestée par les catalogues du Salon disponibles à la BNF - Gallica.
- Hélène Braeuene, Les peintres de la baie de la Somme : autour de l'impressionnisme, éd. Renaissance du livre, 2001, p. 145-146 (ISBN 280460554X).
- L'illustration répertoire des illustrateurs.
- Base Joconde : Aviatik abattu par Roland Garros descend en tournoyant.
- Dictionnaire biographique des Artistes contemporains, tome 2, Arts et Ă©ditions, 1931.
- Salon de 1931 : exposition annuelle des beaux-arts , Ă©d. G. Lang, 1931, p. 79.
- Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure, et lithographie des artistes vivants exposés au Palais des Champs-Élysées, éd. Charles de Mourgues frères, 1936, p. 71.
- À l'exception des années 1885 et 1892.
- Je sais tout, vol. 3, 1907, p. 630.
- Alfred Manessier (1911-1993), extrait d'un entretien avec Jean Clay. Publié en dans la revue Réalités-Fémina, puis cité in : Jean Clay, Visages de l'Art moderne, entretiens avec…, Éditions Rencontre, 1969.
- Christine Manessier, Manessier, Le Crotoy et la baie de Somme · Œuvres de jeunesse , Douai, Engelaere éditions, 2013.
- (en) Kaara L. Peterson, Deanne Williams, The Afterlife of Ophelia, Ă©d. Palgrave Macmillan, 2012, p. 177 (ISBN 1137016469).
- (en) Sander L. Gilman, Xun Zhoup, Smoke: A Global History of Smoking, Ă©d. Reaktion Books, 2004, p. 114 (ISBN 1861892004).
- Musée municipal fermé depuis 1968 dont le patrimoine est conservé par la commune.
- Les Annales fléchoises et la vallée du Loir, vol. 9 à 10, éd. Besnier, 1908, p. 352.
- photo.rmn.fr.
- Ministère de la Culture : Base mémoire, ensemble de cinq tableaux N.D de Sablé-sur-Sarthe.
Bibliographie
- Le Joseph, tome 2, de F Ă Ma, Paris, Ă©d. Georges Lang, 1931.
- Gérald Schurr, 1820-1920, les petits maîtres de la peinture : valeur de demain, Volume 7, éd. Éditions de l'Amateur, 1989, p. 69-70 (ISBN 2859170901).
- Emmanuel Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol. 9, éd. Gründ, 1999, p. 357 (ISBN 2700030400).