Crème Simon
Crème Simon est une marque de cosmétique française fondée en 1860, à Lyon, par Joseph Simon. Dans les années 1900, elle est la marque française de cosmétique numéro 1[1], la 1re crème de beauté stable[1] et la 1re crème à être vendue en grands magasins. Au sommet de sa popularité, la Crème Simon est vendue de New York à Moscou jusqu’en Extrême-Orient et a conquis le cœur de nombreuses femmes. Crème Simon propose aujourd’hui une gamme premium de soins naturels adaptés à chaque saison.
La marque appartient à la société Stand Cosmetics Europe[2].
Strand Cosmetics Europe, située à Lentilly, travaille aussi pour de grandes marques de luxe, de maquillage, de soin, notamment l’américain Fresh, l’enseigne Sephora, le laboratoire dermatologique Galderma[3].
Historique
Crème Simon
Stand Cosmetic Europe | |
Dates clés | 13 janvier 1968 : immatriculation de la société actuelle au RCS |
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Forme juridique | SA Ă conseil d'administration |
Siège social | Lentilly |
Direction | Dominique Bouvier (depuis le 31 août 2004) |
Activité | Fabrication de parfums et de produits pour la toilette |
Effectif | 165 en 2017 (effectif moyen annuel) |
SIREN | 642 030 936 |
Fonds propres | 7 926 300 € fin 2018 |
Chiffre d'affaires | 34 631 700 € en 2018 |
Résultat net | 710 200 € en 2018 |
Naissance
En 1860, Joseph Simon, jeune apothicaire, aimait se promener de longues heures le long du Rhône et discuter avec les lavandières s’acquittant de leurs tâches[4] - [5]. Ces femmes souffraient d’une peau très déshydratée et irritée due à de brusques changements de température, aux substances irritantes, aux frottements et à la fatigue. Constatant les mains ravagées des blanchisseuses, Joseph Simon chercha un remède naturel pour les guérir.
Début de la cosmétologie moderne
Joseph Simon fit une découverte qui bouleversa la cosmétologie : une alchimie de sept extraits de fleurs et plantes aux propriétés curatives et clarifiantes.
C’est alors que la Crème Simon est née.
Première crème à base de glycérine[6], la Crème Simon devint très célèbre. Elle est réputée pour ses divers bénéfices : soulager les écorchures et les plaies bénignes, les piqûres d'insectes, les éruptions cutanées et autres irritations de la peau[7].
Avant le XXe siècle, les soins de la peau se limitaient aux onguents, pommades, cold cream. Ce dernier était particulièrement populaire, mais souvent fait de cire d'abeille ou de graisse animale, sa longévité était très limitée[8]. À l’origine de la cosmétologie moderne, Joseph Simon a ouvert la voie à une nouvelle génération de soins de la peau : il fut le premier à créer une crème « stable » utilisant la glycérine et des extraits naturels de plantes et de fleurs[9].
Notoriété
Au début du XXe siècle, la Crème Simon se trouve dans les pharmacies, parfumeries, salons de coiffure du monde entier[10]. La Crème Simon est proclamée marque française no 1 pour les soins de la peau et est récompensée de la Médaille d’Or lors de l’Exposition universelle de 1900 à Paris[11]. Elle devient l'une des marques les plus prisées.
Au cours de l'« Âge d'or » des années vingt, une période qui a redéfini la féminité, Crème Simon est devenue une icône pour les femmes porteuse d’un nouvel idéal de beauté et représentant la « haute couture » des soins de la peau pour l'époque.
Patrimoine artistique
Crème Simon est connue pour parrainer les étoiles montantes : peintres, illustrateurs, photographes, artistes… À partir des années 1920, on vit d’abord des peintres tels qu’Emilio Vilà et Chéri Hérouard, puis plusieurs illustrateurs leader du mouvement Art Déco tels que Leon Benigni, Charles Martin et Jean-Gabriel Domergue, chacun ayant leur propre interprétation artistique de la marque. Les années 1930 ont pris une autre tournure artistique, avec les talents de William Pera, René Vincent, Henri Sjöberg et Jean-Adrien Mercier. Les années 1940 furent plus colorées, avec des artistes comme Bret Koch Ray, Libis, Montebello avant les travaux semi-surréalistes de Philippe Noyer dans les années 1950.
Le recours aux photographes connus a été particulièrement important dans leur campagne de 1950. La huitième de leurs annonces durant cette période était marquée par les œuvres photographiques de Lucien Lorelle, pionnier de la photographie couleur, et Sam Lévin, qui a découvert Brigitte Bardot. Crème Simon a également été l’un des premiers clients d’Alexandre Alexeïeff, inventeur de l'écran d'épingles qui permet d'animer des images au rendu proche de la gravure en aquatinte.
Célébrités
Adorée par les célébrités, tels qu’Adelina Patti, célèbre chanteur d'opéra décrit par de nombreux grands compositeurs d'opéra comme le meilleur chanteur de son époque[12], qui a dit dans un encart publicitaire du journal Black and White (en) publié en 1902, « Je trouve la Crème Simon vraiment très bien pour la régénération et l’éclat du teint. C'est comme si la rugosité disparaissait[13] ». En 1922, Pauline Pô élue Miss France annonce « Élue Reine de Beauté des provinces de France, je déclare que les plus jolis teints eux-mêmes, ont besoin de la Crème Simon » et en 1923, c’est Geneviève Félix, célèbre actrice française du cinéma muet et couronné « Muse de Montmartre » dans un concours de beauté qui proclame que « La Crème Simon est au visage de la femme ce que le sourire est aux lèvres : un charme de plus ».
Dans les années 1950, Crème Simon a pris une place plus importante en misant sur le pouvoir et la notoriété des stars de cinéma : Dominique Wilms, femme fatale dans plusieurs thrillers et films d'action français, Christine Carère, Irène Tunc, et beaucoup d'autres célébrités. Brigitte Bardot a crédité la Crème Simon dans son livre autobiographique Un cri dans le silence[14].
Cinéma
Crème Simon est apparu en 2008 dans Faubourg 36, célèbre film franco-germano-tchèque réalisé par Christophe Barratier. Situé dans les années 1920, l'un des personnages principaux, une jeune chanteuse joué par Nora Arnezeder, a chanté et fait allusion aux propriétés de la Crème Simon lors de son audition sur scène « Que ce soit au coin du feu ou pour un soir de Gala, soit pour mon seul amoureux ou le public de l’Opéra, j’utilise la Crème Simon qui me rend attirante et belle. Comme toutes les demoiselles, je remercie la Crème Simon, la Crème Simon ! »[15]
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Crème Simon » (voir la liste des auteurs).
- « La Crème Simon », sur Les Enfants du parfum.
- Consultation du registre INPI le 26 août 2019.
- Vincent Charbonnier, « Lifting immobilier... », l'usine nouvelle,‎ .
- Pierre Julien, Revue d'histoire de la pharmacie, , p. 331.
- « Crème Simon, un simple glycérolé d’amidon | Regard sur les cosmétiques », sur www.regard-sur-les-cosmetiques.fr (consulté le )
- Anne Camilli et Jean-Marie Martin-Hattemberg, Éloge du teint : Art du soin et objets de beauté du XVIIIe siècle à nos jours, Montreuil, Gourcuff Gradenigo, , p. 38-41.
- Les BB cream, une innovation de …1860 !.
- (en) E. Sagarin, Cosmetics : Science and technology, New York, Interscience Publishers, Inc, .
- « Figeac. André Cognat se souvient de la « Crème Simon » », sur Ladepeche.fr, .
- André Cognat, « Cosmetiques Simon », La Vie du Collectionneur, no 180,‎ , p. 10-12.
- Saison 1906-07.
- (en) Frederick Cone, Adelina Patti : Queen of Hearts, Hal Leonard Corporation, (ISBN 0-931340-60-8).
- « To Ladies (encart publicitaire) », Black and White (en),‎ , p. 36 (lire en ligne).
- Brigitte Bardot, Un cri dans le silence, Éditions du Rocher, , p. 31
« On se lavait les cheveux au " Dop, Dop, Dop ". Tout le monde adoptait Dop. La crème Simon s'étalait sur tous les visages et les rouges а lèvres Baiser permettaient le baiser ! »
- [vidéo] Disponible sur YouTube.