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Al-Qaria

Al-Qaria (arabe : Ű§Ù„Ù‚Ű§Ű±ŰčŰ©, français : Le Fracas) est le nom traditionnellement donnĂ© Ă  la 101e sourate du Coran, le livre sacrĂ© de l'islam. Elle comporte 11 versets. RĂ©digĂ©e en arabe comme l'ensemble de l'Ɠuvre religieuse, elle fut proclamĂ©e durant la pĂ©riode mecquoise.

101e sourate du Coran
Le Fracas
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Informations sur cette sourate
Titre original Ű§Ù„Ù‚Ű§Ű±ŰčŰ©, Al-Qaria
Titre français Le Fracas
Ordre traditionnel 101e sourate
Ordre chronologique 30e sourate
Période de proclamation Période mecquoise
Nombre de versets (ayat) 11
Ordre traditionnel
Ordre chronologique

Origine du nom

Bien que le titre ne fasse pas directement partie du texte coranique[1], la tradition musulmane a donné comme nom à cette sourate Le Fracas[2].

Historique

Il n'existe Ă  ce jour pas de sources ou documents historiques permettant de s'assurer de l'ordre chronologique des sourates du Coran. NĂ©anmoins selon une chronologie musulmane attribuĂ©e Ă  ÇŠaÊżfar al-áčąÄdiq (VIIIe siĂšcle) et largement diffusĂ©e en 1924 sous l’autoritĂ© d’al-Azhar[3] - [4], cette sourate occupe la 30e place. Elle aurait Ă©tĂ© proclamĂ©e pendant la pĂ©riode mecquoise, c'est-Ă -dire schĂ©matiquement durant la premiĂšre partie de l'histoire de Mahomet avant de quitter La Mecque[5]. ContestĂ©e dĂšs le XIXe par des recherches universitaires[6], cette chronologie a Ă©tĂ© revue par Nöldeke[7] - [8], pour qui cette sourate est la 24e.

Les sourates de la fin du Coran[Note 1] sont gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ©es comme appartenant aux plus anciennes. Elles se caractĂ©risent par des particularitĂ©s propres. Elles sont brĂšves, semblent issues de proclamations oraculaires (ce qui ne signifie pas, pour autant, qu’elles en sont des enregistrements), elles contiennent de nombreux hapax[9]...

Pour Nöldeke et Schwally, la quasi-totalitĂ© des sourates 69 Ă  114 sont de la premiĂšre pĂ©riode mecquoise. Neuwirth les classe en quatre groupes supposĂ©s ĂȘtre chronologiques. Bien que reconnaissant leur anciennetĂ©, certains auteurs refusent de les qualifier de « mecquoise », car cela prĂ©suppose un contexte et une version de la genĂšse du corpus coranique qui n’est pas tranchĂ©e. Cette approche est spĂ©culative[9].

En effet, ces textes ne sont pas une simple transcription stĂ©nographique de proclamation mais sont des textes Ă©crits, souvent opaques, possĂ©dant des strates de composition et des réécritures Cela n’empĂȘche pas ces sourates de fournir des Ă©lĂ©ments contextuels (comme l’attente d’une Fin des Temps imminente chez les partisans de Mahomet). Ces textes sont marquĂ©s par une forme de piĂ©tĂ© tributaire du christianisme oriental[9].

Bell considĂšre cette sourate comme un fragment d’un texte plus important, ou une collection de fragments. Commençant par une glose sur le terme al-qari’a, prĂ©sent dans la sourate 69, cette sourate pourrait avoir accueillis les versets 6 Ă  8 qui en auraient Ă©tĂ© retirĂ©s. BlachĂšre considĂšre, Ă  la diffĂ©rence de la tradition musulmane[Note 2], que cette sourate est ancienne[10].

Interprétations

Versets 1-3 : Glose sur le terme al-qari’a

Pour BlachĂšre, ce terme al-qari’a est une rĂ©fĂ©rence Ă  la fin du monde, s’il est pris comme Ă©pithĂšte, ou contiendrait l’idĂ©e de « fracasser avec bruit » s’il est pris comme participe actif substantivĂ©. Les exĂ©gĂštes musulmans suivent la premiĂšre hypothĂšse tandis que BlachĂšre prĂ©fĂšre la seconde. Plusieurs traductions ont Ă©tĂ© donnĂ©es. LĂŒlling avait rapprochĂ© ce terme de la « dĂ©vastation apocalyptique » faisant suite Ă  la mort de JĂ©sus. En suivant le sens aramĂ©en, El-Badawi le traduit par « dĂ©chirure », en rĂ©fĂ©rence au rideau du Temple[10].

Neuenkirchen ne suit pas cette hypothĂšse. Pour lui, cela Ă©voque le dĂ©chirement de la Terre, un tremblement de terre apocalyptique. Cela renvoi Ă  plusieurs sous-textes Ă©vangĂ©liques (Évangile selon Marc, selon Matthieu) mais aussi Ă  un parallĂšle chez Jacques de Saroug. Dye repĂšre dans ce passage une formulation qui relie ce texte au genre homilĂ©tique. Cela pourrait ĂȘtre un indice supplĂ©mentaire du lien avec Jacques de Saroug[10].


  • Texte de la sourate (Coran datant de 1874)

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • P. Neuenkirchen, "Sourate 101", Le Coran des Historiens, 2019, p. 2167 et suiv.
  • R. Paret, Der Koran. Kommentar und konkordanz, 1980[Note 3].

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. L’auteur prĂ©cise que ces remarques, si elles sont dans une partie consacrĂ©e aux sourates 69 Ă  99, s’appliquent aussi aux sourates 100 Ă  114.
  2. Les islamologues ont utilisĂ© plusieurs approches pour tenter de dater les diffĂ©rentes sourates du Coran. Paret et Neuwirth appartiennent Ă  l’« Ă©cole allemande » qui, Ă  la suite de Nöldeke, s’appuie sur la chronologie traditionnelle et sur un rĂ©cit « laĂŻcisĂ© » des traditions musulmanes. Autrefois dominant dans les Ă©tudes islamologiques, ce paradigme nöldekien n'est plus qu'« en partie prĂ©sent ». Les auteurs du Coran des historiens appartiennent davantage Ă  l’autre courant (dit « sceptique ») qui prend davantage en compte une critique des sources traditionnelles. Voir : Historiographie de l'islam et du Coran
  3. En 2019, seuls deux ouvrages peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des commentaires scientifiques et continus du texte coranique. Il s'agit du Commentary on the Qur'an de Richard Bell publiĂ© en 1991 (aujourd'hui datĂ©) et du Coran des historiens publiĂ© en 2019. L'ouvrage de Paret s'inscrit, avec ceux de BlachĂšre, Khoury et Reynolds, dans un ensemble de traduction avec apparat critique. Voir : Sourate

Références

  1. A. Chouraqui, Le Coran, traduction et commentaires, 1990, p. 15.
  2. A. Chouraqui, Le Coran : L'appel, France, Robert Laffont, , 625 p. (ISBN 2221069641)
  3. G.S. Reynolds, « Le problÚme de la chronologie du Coran », Arabica 58, 2011, p. 477-502.
  4. R. BlachĂšre, Introduction au Coran, p. 244.
  5. R. BlachĂšre, Le Coran, 1966, p. 103.
  6. M. Azaiez, « Chronologie de la Révélation »
  7. G. Dye « Le Coran et son contexte Remarques sur un ouvrage récent », Oriens Christianus no 95, 2011, p. 247-270.
  8. E. Stefanidis, « The Qur'an Made Linear: A Study of the Geschichte des Qorùns' Chronological Reordering », Journal of Qur'anic Studies, X, II, 2008, p. 13.
  9. G. Dye, « Introduction aux sourates 69-99 », Le Coran des historiens, 2019, p. 1789 et suiv.
  10. P. Neuenkirchen, "Sourate 101", Le Coran des Historiens, 2019, p. 2167 et suiv.
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