Agriculture, Ă©levage et sylviculture au Tibet
L'agriculture au Tibet était autrefois dominée par l'agriculture de subsistance, c'est-à -dire une agriculture ayant pour but de pourvoir uniquement à la subsistance de la famille.
Le tibétologue Andrew Martin Fischer indique que, selon un recensement chinois de 2000, les Tibétains restent massivement ruraux car le taux général de résidents tibétains en zone rurale est de 87,2 % avec 91,4 % dans le Qinghai, 90,9 % dans le Gansu, 89,5 % dans le Sichuan, 84,8 % dans la Région autonome du Tibet et 80 % dans le Yunnan[1].
Depuis les années 1990, les agriculteurs et les pasteurs d'ethnie tibétaine de la région autonome du Tibet bénéficient d'une exemption complÚte d'impÎts sur les revenus de l'exploitation agricole, mesure qui a été étendue à la minorité tibétaine de la province du Sichuan en 2004[2].
GĂ©ographie
Le Tibet historique ou Grand Tibet, comprenant les provinces traditionnelles tibĂ©taines de l'Ă-Tsang, du Kham et de l'Amdo, est l'aire asiatique habitĂ©e par le peuple des TibĂ©tains. Cette aire, revendiquĂ©e par le gouvernement tibĂ©tain en exil, est composĂ©e de trois rĂ©gions : l'Ă-Tsang (dont la plus grande partie du territoire est aujourd'hui comprise dans la RĂ©gion autonome du Tibet), l'Amdo (correspondant aujourd'hui globalement aux provinces chinoises du Qinghai et du Gansu) et le Kham (dont le territoire est partagĂ© entre les provinces du Sichuan et du Yunnan et la RĂ©gion autonome du Tibet)[3].
La région autonome du Tibet, créée en 1965, s'étend sur un territoire de 1,2 million de km2. Environ 80 % de ce territoire se trouve au-dessus de 4 000 m[4].
Les principales terres agricoles sont situées dans les plaines alluviales s'étendant le long des rives des grands fleuves dans le Tibet central et méridional : le Brahmapoutre, le Yangzi Jiang, le Mékong et le Salouen. Ces vallées sont désignées comme le « grenier du plateau Tibétain ». Environ la moitié des 2,7 millions d'habitants de la région autonome vivent à l'intérieur ou sur le pourtour de ces vallées, à une altitude allant de 3 500 m à 3 950 m. Si les hivers y sont froids et secs, l'été et l'automne sont idéaux pour la croissance des plantes grùce au soleil abondant, aux pluies constantes et à la possibilité d'irriguer une bonne partie des terres[5].
L'orge est la culture principale du Tibet. Il est cultivé essentiellement entre 2 500 m et 4 000 m d'altitude car cette céréale résiste bien au froid.
Histoire
Les années 1940
Ayant vĂ©cu au Tibet Ă la fin des annĂ©es 1940, l'Autrichien Heinrich Harrer a laissĂ© dans ses mĂ©moires quelques notations sur l'agriculture Ă cette Ă©poque. Harrer qualifie les mĂ©thodes de culture de tout Ă fait mĂ©diĂ©vales[6]. S'Ă©tant rendu dans plusieurs grands domaines Ă l'invitation de propriĂ©taires nobles, il dĂ©couvre que leurs paysans se servent encore d'un araire en bois muni d'un soc en fer, tirĂ© toutefois par un excellent animal de trait, le dzo, croisement entre le bĆuf et le yak[7]. Il s'Ă©tonne que les TibĂ©tains ne pensent pas Ă dĂ©tourner l'eau des ruisseaux et des riviĂšres Ă la fonte des neiges pour arroser leurs champs au printemps, qui est gĂ©nĂ©ralement trĂšs sec[8].
Les années 1950
Selon l'écrivain et journaliste Claude Arpi, directeur du pavillon de la culture tibétaine à Auroville, l'entrée de plus de 90 000 militaires chinois[9] lors de intervention militaire chinoise au Tibet dans les années 1950 a pesé lourdement sur les ressources alimentaires du pays.[10].
AprĂšs l'Intervention militaire chinoise au Tibet (1950-1951) et la signature de l'Accord en 17 points, lâArmĂ©e populaire de libĂ©ration (APL) entra le Ă Lhassa. Selon Philippe Hayez, la nĂ©cessitĂ© de nourrir les 5 000 soldats Ă Lhassa et 10 000 soldats des garnisons situĂ©es le long de routes stratĂ©giques, entraĂźna une dĂ©stabilisation de la modeste Ă©conomie tibĂ©taine provoquant augmentation du prix des cĂ©rĂ©ales et famines[11].
Le ravitaillement des 10 000 soldats de l'Armée populaire de libération auprÚs des populations tibétaines entraßna une raréfaction des denrées alimentaires. Devant ces problÚmes d'approvisionnement l'armée chinoise installée à Lhassa réquisitionna les stocks de céréales[12]. La population de Lhassa connut des restrictions[13].
Selon Horst SĂŒdkamp, Ă lâĂ©poque de lâintroduction de la politique de collectivisation dans la rĂ©gion du Kham, 40 000 paysans chinois furent envoyĂ©s au Tibet[14].
L'historien amĂ©ricain Melvyn C. Goldstein rapporte, pour cette mĂȘme pĂ©riode, que la faction ultranationaliste et conservatrice de l'Ă©lite tibĂ©taine opposĂ©e au retour des Chinois, rendit difficile le sĂ©jour de ces derniers Ă Lhassa, en particulier en crĂ©ant des pĂ©nuries alimentaires afin de faire pression sur eux et les amener Ă retirer l'essentiel de leurs troupes et de leurs cadres[15] - [16].
Selon cet auteur, en , les effectifs de lâArmĂ©e populaire de libĂ©ration Ă Lhassa et au Tibet central atteignirent les 8 000 hommes. Pour les nourrir, il fallait 5,7 millions de jin (1 jin = 2,2 livres) de cĂ©rĂ©ales par an, auxquels sâajoutait 1,3 million de jin de fourrage par an pour 1 200 chevaux et mules. Il fallait Ă©galement de la viande, du beurre, du thĂ©, du bois de chauffage et des lĂ©gumes, et cela tout de suite car lâarmĂ©e Ă©tait arrivĂ©e sans guĂšre de rĂ©serves, comptant sur l'exĂ©cution par le gouvernement tibĂ©tain des points 2 et 16 de l'Accord sur les mesures pour la libĂ©ration pacifique du Tibet[17].
Le Tibet nâayant pas de rĂ©seau routier et les clauses de lâaccord en 17 points interdisant toute rĂ©quisition Ă lâarmĂ©e populaire, celle-ci se lança dans la construction de deux routes, lâune mĂ©ridionale depuis Chamdo, lâautre septentrionale depuis le Qinghai[18]. Il fut Ă©galement dĂ©cidĂ© dâaffecter une partie des troupes Ă la culture de nouvelles parcelles[19]. Mais, en attendant, il fallut acheter sur place, en dayan dâargent, nourriture et combustible[20].
Le point 16 de lâaccord prĂ©voyait que « le gouvernement local du Tibet aiderait lâArmĂ©e populaire de libĂ©ration Ă acheter et transporter nourriture, fourrages et autres nĂ©cessitĂ©s quotidiennes ». Au dĂ©part, le cabinet tibĂ©tain livra des grains au compte-goutte, prĂ©textant que la production locale ne pouvait alimenter une armĂ©e aussi nombreuse (alors quâon aurait pu approvisionner sans trop de mal la garnison chinoise pendant les deux ou trois premiĂšres annĂ©es en demandant aux riches propriĂ©taires nobles et monastiques de vendre leurs stocks de cĂ©rĂ©ales et en faisant appel aux 2,8 millions de jin prĂ©sents dans les greniers gouvernementaux)[21].
Les ministres suggĂ©rĂšrent quâune partie des 8 000 hommes soit cantonnĂ©e dans dâautres villes que Lhassa, en fonction de quoi une annĂ©e dâapprovisionnement serait assurĂ©e Ă la troupe restĂ©e sur place, ce qui fut fait dĂ©but . LâarmĂ©e populaire dĂ©cida de son cĂŽtĂ© de rĂ©duire de moitiĂ© les rations alimentaires si bien que certains soldats, tenaillĂ©s par la faim, en furent rĂ©duits Ă manger des racines[22].
La situation se dĂ©bloqua grĂące Ă la crĂ©ation, Ă lâinitiative de Ngabo Ngawang Jigme, dâun sous-comitĂ© du Kashag chargĂ© de faire lâinventaire des rĂ©serves de grains et de vendre celles-ci Ă lâAPL[23]. Mais entretemps, la mauvaise volontĂ© du cabinet tibĂ©tain avait causĂ© non seulement une famine larvĂ©e pour la troupe chinoise mais aussi une inflation du prix des aliments Ă Lhassa, source de mĂ©contentement pour la population[24].
Dâautres mesures furent prises par les Chinois. En 1952, ils firent venir des milliers de tonnes de riz du Guangdong en les faisant transiter par lâInde et le Sikkim via la route muletiĂšre entre Kalimpong et Lhassa[25]. Ils firent venir Ă©galement des denrĂ©es Ă dos dâanimal depuis le Sichuan et le Qinghai[26].
Les années 1960
[27] - [28]. Selon Laurent Deshayes, ces réformes agraires furent une des raisons des rébellions tibétaines contre le gouvernement chinois[29].
En 1961, aprĂšs avoir expropriĂ© les biens fonciers des seigneurs et des lamas, le gouvernement chinois organisa les paysans en communes. Dans son article Friendly Feudalism: The Tibet Myth, Michael Parenti rapporte que fermiers locataires et paysans sans terre reçurent des centaines de milliers dâarpents. Les troupeaux appartenant Ă la noblesse furent remis Ă des collectifs de pasteurs pauvres. Des amĂ©liorations furent apportĂ©es Ă la reproduction du bĂ©tail tandis que de nouvelles variĂ©tĂ©s de lĂ©gumes et souches de blĂ© et dâorge Ă©taient introduites. Ces mesures, jointes Ă une meilleure irrigation, auraient entraĂźnĂ© une augmentation de la production agricole[30].
Thomas Laird a publiĂ© le tĂ©moignage de TibĂ©tains datant des annĂ©es 1980. Il interviewa des paysans tibĂ©tains pauvres dâune rĂ©gion isolĂ©e de la rĂ©gion autonome du Tibet. Selon le chef du village, les champs de sa rĂ©gion furent collectivisĂ©s dans les annĂ©es 1960 et les paysans connurent des annĂ©es de famine, ce qui nâĂ©tait pas arrivĂ© sous les nobles[31].
Les années 1970
à la fin des années 1970, le gouvernement délaisse les objectifs maoïstes et introduit des réformes pour l'agriculture. La planification et la collectivisation sont en partie abandonnées.
Au XXIe siĂšcle
Les efforts de la part du gouvernement chinois de sĂ©dentariser les Ă©leveurs nomades, dont les dĂ©buts remontent aux annĂ©es 1960, ont Ă©tĂ© fortement intensifiĂ©s avec l'introduction de la nouvelle strategie de dĂ©veloppement d'ouverture vers l'Ouest ( Opening of the west, chin: è„żéšć€§ćŒć xibu da kaifa)[32]. Selon les sources, entre 1 million[33] et plus de 2 millions ont Ă©tĂ© sĂ©dentarisĂ©s Ă partir de 2006, modifiant radicalement le mode de vie et la pratique pastorale[34].
Foncier
Selon Emily T. Yeh la terre est « attribuée » en usufruit aux agriculteurs. Les contrats disent simplement « pour le long terme ». Lorsque les agriculteurs cessent leur activité et cherchent un travail en ville, les terres retournent à la collectivité[35].
Agriculture
Selon Wang Wenchang et Lha Can, le labourage Ă la charrue Ă bĆufs s'est prolongĂ© jusqu'au milieu du XXe siĂšcle. En 2004, il arrivait de le voir encore dans des villages reculĂ©s. Ă partir des annĂ©es 1980, la charrue Ă bĆufs a Ă©tĂ© remplacĂ©e par le motoculteur[36].
Jean Dif, aprÚs un voyage au Tibet en septembre-, écrit que si la traction animale y est toujours utilisée, on trouve aussi de petits tracteurs, des batteuses, etc., dans les villages[37].
InterrogĂ© par le Tibetan Centre for Human Rights & Democracy, Tsering Dorjee, un TibĂ©tain natif de la rĂ©gion de Qomolangma, qui quitta son village pour faire des Ă©tudes puis passa une annĂ©e au Tibet entre 2005 et 2006 (il vit actuellement aux Ătats-Unis), rapporte que les mĂ©thodes agricoles nâont pas changĂ© au Qomolangma depuis lâentrĂ©e des Chinois. Les autoritĂ©s locales auraient derniĂšrement introduit des engrais et des pesticides pour amĂ©liorer la productivitĂ©, obligeant les agriculteurs tibĂ©tains Ă les acheter ou Ă les rembourser sous forme de grain. Ces derniers se plaignent des dommages sur les sols dus Ă lâutilisation de ces produits et de la modification du goĂ»t de la farine dâorge. Les paysans ne peuvent rembourser ces produits et certains deviennent endettĂ©s[38].
Elisabeth Martens évoque le progrÚs que constitue désormais, pour les habitants de Lhassa, l'installation par les Chinois de « serres à tomates, poivrons, courges, potirons et autres légumes et fruits qui, avant, étaient introuvables au Tibet »[39].
Arboriculture fruitiĂšre
La région du Kongpo est célÚbre pour ses arbres fruitiers[40].
Ălevage
Avec ses 80 millions d'hectares de prairies, le Tibet est une des cinq grandes régions pastorales de la Chine[41]. Au début des années 1950, la valeur de la production pastorale représentait les 2/3 de la production agricole et pastorale totale. Depuis 1994, la production agricole dépasse la production pastorale[41].
Yak
Le Yak domestique (Bos grunniens grunniens Linnaeus, 1766) est utilisĂ©e comme bĂȘte de somme (un yak porte environ 130 kilos) et comme monture et fournit laine (avec laquelle on confectionne des vĂȘtements et des cordes), cuir, viande (sĂ©chĂ©e Ă l'air froid et sec), lait (sous forme nature ou fermentĂ©e) et fromage. De plus, ses bouses sĂ©chĂ©es sont un combustible trĂšs utilisĂ©. Au Tibet comme en Mongolie le yak est frĂ©quemment croisĂ© avec des vaches, les hybrides sont des dzo et remplacent admirablement bien les yaks aux faibles altitudes. Ils sont utilisĂ©s comme animaux de bĂąt et pour les travaux aux champs[42] - [43] - [44].
Urbanisation des Ă©leveurs
Selon Human Rights Watch, des bergers tibĂ©tains sont dĂ©placĂ©s par la force au Gansu, Qinghai, Sichuan et dans la RĂ©gion autonome du Tibet: « De nombreux bergers ont Ă©tĂ© contraints dâabattre leur bĂ©tail et de dĂ©mĂ©nager dans des colonies de logements nouvellement construits, sans avoir Ă©tĂ© consultĂ©s ni indemnisĂ©s ». Le directeur pour l'Asie de Human Rights Watch indique que « Certaines autoritĂ©s chinoises prĂ©tendent que leur urbanisation forcĂ©e des bergers tibĂ©tains est une forme Ă©clairĂ©e de modernisation »[45].
La tibétologue Anne-Marie Blondeau indique que ces populations, qui subvenaient à leurs besoins, sont maintenant logées dans les banlieues des grandes villes dans des conditions économiques difficiles[46].
Ma Rong, professeur, sociologue et dĂ©mographe chinois[47], est intervenu Ă ce sujet lors du sĂ©minaire international de tibĂ©tologie, en , Ă PĂ©kin. Il s'interroge sur ce dĂ©placement de population : « Est-il vraiment nĂ©cessaire dâamener une grande partie de la population vers les villes ? Je ne suis pas convaincu non plus quâil soit souhaitable pour tous les paysans tibĂ©tains dâaller sâinstaller dans la vallĂ©e fertile du Yarlung ; faire dĂ©mĂ©nager les gens nâest pas toujours une solution idĂ©ale »[48].
Sylviculture
Ressources forestiĂšres
Le Tibet est riche en ressources forestiĂšres. Il possĂšde 7,17 millions d'hectares de forĂȘt, et les rĂ©serves estimĂ©es se montent Ă 2,08 milliards de mĂštres cubes, soit les plus Ă©levĂ©es de Chine. Il y a environ 13 millions d'hectares de terres convenant au reboisement[49]. Ces rĂ©serves se trouvent dans le sud, l'est et le sud-est du Tibet. Il y a des forĂȘts alpines, tempĂ©rĂ©es, subtropicales et mĂȘme tropicales. La couverture forestiĂšre reprĂ©sente 9,8 % du territoire[50].
DĂ©boisement
Les dĂ©gĂąts du dĂ©boisement Ă proximitĂ© de Chamdo dans les annĂ©es 1940 sont notĂ©s par l'opĂ©rateur radio Robert W. Ford : plus prĂšs de la ville, les collines Ă©taient nues et Ă©rodĂ©es, il ne restait que quelques bosquets de pins[51]. Ford affirme que lâexploitation forestiĂšre intensive dĂ©buta dans les annĂ©es 1970 dans le sud et lâest du Tibet[52].
Selon Jean-Paul Ribes, en 1949, les forĂȘts recouvraient 222 000 km2, soit prĂšs de la moitiĂ© de la superficie de la France. En 1989, la moitiĂ© de la surface de la forĂȘt Ă©tait rasĂ©e[53].
La déforestation dans les régions du sud-est du Tibet (Kongpo et Kham) accroßt l'érosion des sols et les risques d'inondations pour l'ensemble des pays du sud de l'Asie. En effet le Tibet est considéré comme le chùteau d'eau de l'Asie, tous les grands fleuves de l'Asie y prennent leur source et recueillent les eaux de ruissellement dans leurs cours supérieurs. La couverture forestiÚre dans le Tibet historique était de 12 millions d'hectares sur les 25 millions d'hectares existants.
La Chine indique avoir importĂ© du Tibet 18 millions de mĂštres cubes de grumes en 40 ans. Pendant ces 40 ans, les Chinois estiment le commerce du bois, uniquement pour la RĂ©publique autonome du Tibet Ă 54 milliards de dollars[54]. Selon Laurent Deshayes, les forĂȘts sont surexploitĂ©es par les sociĂ©tĂ©s chinoises[29].
Revenus agricoles
Une exemption de l'impÎt sur le revenu pour les agriculteurs et les pasteurs d'ethnie tibétaine a été étendue à la province du Sichuan en 2004 ainsi que le signalent Baogang He et Barry Sautman[2].
Impact de l'Ă©volution climatique
Des indices montrent que le plateau du Tibet est devenu plus sec durant les cinq derniers millénaires. Le Tibet occidental, qui est aujourd'hui une région inhabitée en raison du froid et de la sécheresse, pourrait bien avoir été occupé par des pùturages il y a 5 000 ans[55].
De nos jours, le climat dans le nord du plateau devient trÚs rude, trÚs sec. Comme il y a trop de troupeaux et trop peu d'herbe, le plateau se désertifie[56].
Voir aussi
Bibliographie
- Wang Wenchang et Lha Can, L'Ă©conomie du Tibet, Collection Tibet, Chine Intercontinental Presse, 2004, 121 p. (ISBN 978-7-5085-0567-1)
- Wang Zhengxing (Chinese Academy of Sciences), Towards Sustainable Agriculture in a Marginal Area: A Case Study in Tibet
- FrĂ©dĂ©ric Lenoir Tibet Le moment de vĂ©ritĂ© Ădition Plon 2008.
- Françoise Pommaret Le Tibet : Une civilisation blessée, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard / Histoire » (no 427), 2002, (ISBN 978-2-07-076299-6), (ISBN 978-2-07-076299-6)
- Le Tibet est-il chinois ? de Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, Albin Michel, coll. Sciences des religions, 2002 (ISBN 978-2-226-13426-4)
Articles connexes
Liens externes et sources
Références
- Andrew Martin Fischer, LâĂ©conomie politique de lâ« aide boomerang » dans la RĂ©gion autonome du Tibet, suivi de DĂ©bats sur la population au Tibet [PDF], traduit par Laure Courret, Perspectives chinoises, 3, 2009 .
- (en) Baogang He and Barry Sautman, The Politics of the Dalai Lama's New Initiative for Autonomy, 15 June 2005 : « for a quarter century TAR Tibetans have not had to pay regional taxes on farming and herding income. In 2004, Sichuan province exempted its autonomous area minorities (mostly Tibetans) from paying such taxes ».
- Cf. Quelle solution politique pour le Tibet?, rapport prĂ©sentĂ© par M. Louis de Broissia, sĂ©nateur, sĂ©rie Relations interparlementaires France-Tibet, 2006, p. 17 : « Le territoire revendiquĂ© par le gouvernement tibĂ©tain en exil depuis 1959 correspond au Pö Chölka Sum, câest-Ă -dire au « Tibet des trois provinces » : Ă-Tsang, Kham et Amdo. Ce Grand Tibet a une superficie dâenviron 3,8 millions de km2, soit sept fois la France. Il reprĂ©sente donc prĂšs de 40 % de la superficie de la Chine dans ses frontiĂšres actuelles (9,6 millions de km2) ».
- (en) Wang Zhengxing (Chinese Academy of Sciences), Towards Sustainable Agriculture in a Marginal Area: A Case Study in Tibet.
- (en) John Wilkins and John Piltz (eds), Increasing milk production from cattle in Tibet, Australian Centre for International Agricultural Research, Canberra, July 2008.
- (en) Heinrich Harrer, Seven Years in Tibet, with a new epilogue by the author. Translated from the German by Richard Graves. With an introduction by Peter Fleming, First Tarcher/Putnam Hardcover Edition, 1997 (ISBN 978-0-87477-888-5) : « Farming methods are entirely medieval ».
- Heinrich Harrer, op. cit. : « The peasants still used wooden ploughs with an iron share. These were drawn by dzos (The dzo is a cross between an ox and a yak, and is a very good draught animal ».
- Heinrich Harrer, op. cit. : « One of the problems that the Tibetans have done little to solve is that of watering their fields. The springtime is generally very dry, but no one thinks of carrying water onto the land from the snow-swollen brooks and rivers ».
- Claude Arpi, Tibet : le pays sacrifié, p. 387
- Thomas Laird, Une histoire du Tibet : Conversations avec le dalaĂŻ-lama, Christophe Mercier, Plon, 2007, (ISBN 978-2-259-19891-2), p. 319.
- Philippe Hayez, Mourir pour Lhassa. Un épisode méconnu de la guerre froide : « La nécessité de nourrir les 5 000 hommes cantonnés à Lhassa et les 10 000 hommes des garnisons situées le long des routes stratégiques suffit à déstabiliser la modeste économie tibétaine, provoquant hausse du prix des céréales et famines ».
- site du SĂ©nat.
- Irenees.
- (de) Horst SĂŒdkamp, Breviarium der tibetischen Geschichte, Opuscula Tibetana, Ăditeur Tibet-Institut, 1998 p. 191, « Die ersten Kollektivierungsversuche der Landwirtschaft wurden in Angriff genommen, die allerdings in Kham sofort auf Widerstand stieĂen und der Besatzungsmacht den Vorwand lieferten, das 17-Punkte Abkommen zu brechen. Es wurden 40.000 chinesische Bauern in Tibet angesiedelt ».
- (en) Melvyn C. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon, version en ligne, p. 54 : « Rather than try to reach an accommodation with the Chinese, they [the conservative Tibetan faction] created unpleasant conditions in Lhasa, especially food shortages, as leverage to persuade the Chinese to withdraw all but a few of their troops and officials. This, of course, was the same basic strategy that Tibetan officials had used in the eighteenth century with the Qing dynasty garrisons. »
- (en) Chapitre The Food Crisis, in Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, vol. 2, The Calm Before the Storm: 1951-1955, Asian Studies Series, Ădition illustrĂ©e, University of California Press, 2007, 639 p., en part. p. 244-264.
- Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, vol. 2, op. cit., « Point 2 stated, "The local government shall actively assist the people's Liberation Army to enter Tibet." Point 16 more explicitly stated, "The local government of Tibet will assist the People's Liberation Army in the purchase and transport of food, fodder, and other daily necessities." »
- Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, vol. 2, op. cit., « (...) the Chinese immediately launched a crash program to complete two roads to Lhasa. One of these would run roughly one thousand kilometres from Chamdo to Lhasa via Giamda (the southern road); the other would start in Qinghai and run via Nagchuka to Lhasa (the northern road). »
- Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, vol. 2, op. cit., « (...) on 13 September 1951, [Mao] instructed the Southwest Bureau to make food production an equal priority with road construction. »
- Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, vol. 2, op. cit., « The Chinese (...) understodd that in the short term food and fuel would have to be purchased in Tibet, and to this end they brought with them hundreds of yaks laden with boxes of silver dayan coins. »
- Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, vol. 2, op. cit., « In Tibet as a whole, the available surplus grain appears to have been sufficient to meet the Chinese short-term needs, and the acute grain shortage that ensued in late 1951 and into 1952 was clearly artficial. »
- Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, vol. 2, op. cit., « The diatary intake became so low that some Chinese took to supplementing their diet by eating wild foods. »
- Melvyn C. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon, op. cit. « The dire food problems of the Chinese led Ngabö to push successfully for one interesting innovation in Lhasa - the creation of a subcommittee of the Kashag whose mission was to deal effectively with matters concerning the arrangements and accomodations of the Chinese, including food for the PLA. »
- Melvyn C. Golstein, A History of Modern Tibet, vol. 2, op. cit., « Not only was the food crisis a dietary disaster, but it was also a public relations disaster for the Chinese side, because the inflation it created tarnished the image the Chinese were trying to project and angered the residents of Lhasa. »
- Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, vol. 2, op. cit., section "Importing rice", p. 258-261.
- Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, vol. 2, op. cit., p. 261.
- (en) Tsering Shakya (1999) The Dragon in the Land of Snows, Columbia University Press (ISBN 978-0-7126-6533-9), p. 310.
- (en) Rolf Stein, Tibetan Civilization, Stanford University Press, 1972 (ISBN 978-0-8047-0806-7).
- Laurent Deshayes Le monde de Clio : Les Chinois au Tibet.
- Cf (en) Dr. Michael Parenti, Friendly Feudalism: The Tibet Myth, Global Research, November 18, 2007; cet auteur donne comme source : Karan, The Changing Face of Tibet, London Times, 4 July 1966.
- Thomas Laird, Une histoire du Tibet : Conversations avec le dalaĂŻ-lama, Christophe Mercier, Plon, 2007, (ISBN 978-2-259-19891-2) : « Au cours des annĂ©es soixante, le Parti communiste chinois collectivisa les champs caillouteux, et tous les villageois se mirent Ă travailler la terre en commun (âŠ) « Nous partagions tout, et il nây avait rien pour personne. Nous avons connu des annĂ©es de famine, ce qui nâĂ©tait jamais arrivĂ© sous les nobles. (âŠ) Personne ne veut plus travailler gratuitement pour les nobles, mais tout le monde veut que les Chinois sâen aillent et que le DalaĂŻ Lama revienne. » »
- Sedentarisation of Tibetan nomads in China: Implementation of the Nomadic settlement project in the Tibetan Amdo area; Qinghai and Sichuan Provinces, Jarmila Ptackova, Pastoralism: Research, Policy and Practice, 9 mai 2011
- http://en.people.cn/90882/7868100.html
- « China : End Involuntary Rehousing, Relocation of Tibetans », sur Human Rights Watch, (consulté le ).
- (en) Emily T. Yeh, Property Relations in Tibet Since Decollectivisation and the Question of 'Fuzziness', in Conservation and Society, vol. 2, 2004, issue 1, pp. 163-187.
- (en) Wang Wenchang et Lha Can, L'Ă©conomie du Tibet, Collection Tibet, Chine Intercontinental Presse, 2004, 121 p. (ISBN 978-7-5085-0567-1), p. 3.
- Jean Dif, Carnet de route d'un voyage au Tibet, septembre - octobre 2004, site de Jean Dif : « si la traction animale est toujours utilisĂ©e sur le Toit du Monde, on trouve aussi des engins mĂ©caniques dans les villages (petits tracteurs, batteuses...). Tous les travaux ne sont pas effectuĂ©s Ă la main, mĂȘme si j'ai effectivement vu le vent trier les grains ».
- (en) Railway and Chinaâs Development Strategy In Tibet, A Tale of Two Economies, Tibetan Centre for Human Rights & Democracy, 2007 (ISBN 978-81-88884-24-7) : « Compulsory Purchase of Fertilizer:
The enforcement for the Tibetan farmers to increase the wheat production lands them in problem since the cultivation of winter heat requires concentrated applications of fertilizer. Moreover, it is compulsory for Tibetan farmers to buy fertilizers according to some of [the] testimonies documented by TCHRD.
The heavy concentrated applications of fertilizer degrade the natural fertility of the soil and hence soil loses its natural nutrition, thus resulting in a decline of harvest each following year.
There are also many cases of Tibetan farmers unable to pay back the price of fertilizers due to their growing poverty ». - Elisabeth Martens, Histoire du bouddhisme tibétain : la compassion des puissants, L'Harmattan, 2007, p. 233.
- Gen Tati : Gyudmed Khensur Rinpoche Sonam Gyaltsen, Anecdotes bouddhistes. Le blog de MSA, 14 janvier 2008.
- Wang Wenchang et Lha Can, op. cit., p. 4.
- Le yak : animal de survie de l'Himalaya, sur le site Zone Himalaya.
- Bataagiin Bynie: Mongolia: The Country Refort (sic!) On Animal Genetic Resources, Ulaanbaatar 2002, p. 11
- (en) Diki Tsering, Dalai Lama, My Son, Penguin Books, (ISBN 0-7865-2260-7, 0670889059 et 0140196269)
- Les bergers tibétains contraints de rejoindre les villes sur le site de Human Rights Watch, 10 juin 2007.
- Anne Marie Blondeau, La question du Tibet, sur le site RĂ©seau Asie, 01-06-2008.
- (en) http://en.nsd.edu.cn/article.asp?articleid=6997
- Libre critique : lors du séminaire international de tibétologie, octobre 2008 à Pékin.
- (en) Matchmaking Symposium for FDI in China.
- (en) Kezia Dewi, Why Tibet is important to China, sur le site Confucius Institute, March 23, 2009.
- Robert W. Ford, Tibet rouge: capturé par l'armée chinoise au Kham, p. 17 : « Plus prÚs de Chamdo, les collines étaient nues et érodées, et seuls quelques bouquets de pins avaient échappé au déboisement. » - (en) Captured in Tibet, Oxford University Press, 1990 (ISBN 978-0-19-581570-2), p. 7 : « Nearer Chamdo the hills were bare and eroded, and only a few clumps of firs had escaped deforestation ».
- Robert Ford, op. cit., p. 299.
- Jean-Paul Ribes, PrĂ©server l'Ă©cosystĂšme le plus vaste d'Asie GEO Tibet no 186, aoĂ»t 1994 (p. 98-99) « En 1949, les forĂȘts sĂ©culaires couvraient 222 000 km2. En 1989, ce chiffre serait tombĂ© Ă 134 000 km2, un peu plus de la moitiĂ© (...) Ces forĂȘts ont Ă©tĂ© massivement dĂ©vastĂ©es par des coupes "Ă nu" particuliĂšrement redoutables lorsqu'elles touchent les vallĂ©es pentues (...) Ce sont essentiellement les troupes d'occupation chinoises, qui, en utilisant la main-d'Ćuvre fournie par les camps de travail, sont Ă l'origine de la coupe de prĂšs de 2,5 millions de mĂštres cubes de bois pour une valeur de plus de 54 milliards de dollars. ConsĂ©quences : une disparition irrĂ©versible des couches d'humus dans les rĂ©gions pentues, l'extinction de certaines espĂšces de la flore et de la faune, l'embourbement des fleuves dont les crues ne sont plus rĂ©gulĂ©es, une exposition sans Ă©cran aux fortes variations de tempĂ©rature. »
- Françoise Pommaret, Le Tibet : Une civilisation blessée, Découverte Gallimard, 2002, p. 120 et suivantes.
- Wang Zhengxing (Chinese Academy of Sciences), op. cit. : « We have evidence that the Tibet Plateau became drier in the last 5000 years (Tibetâs Vegetation, 1988). The large amount of stone tools discovered in northern Tibet (today, this is an uninhabited region due to the extremely dry and cold environment) indicate that this region could have been productive rangeland 5000 years ago ».
- Jean-Paul Desimpelaere, Un autre regard sur le Tibet, sur le site Radio86.com : « dans le nord du plateau Qinghai-Tibet, le climat devient trÚs rude, trÚs sec. (...) il y a trop de troupeaux, trop peu d'herbe, le plateau se désertifie ».