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Agésilas II

Agésilas II, né en -444, roi eurypontide de Sparte de -398 à -360, est l'un des plus grands chefs militaires de son époque, réputé pour sa grandeur d'ùme et son courage.

Agésilas II
Agésilas II et Pharnabaze
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Nom dans la langue maternelle
Î‘ÎłÎ·ÏƒÎŻÎ»Î±ÎżÏ‚ Β΄
Époque
Activités
Chef militaire, diplomate
PĂšre
MĂšre
Eupoléia (d)
Fratrie
Agis II
Cynisca
Teleutias (en)
Enfant
Autres informations
Arme

Son nom signifie "celui qui mĂšne le peuple", de áŒ„ÎłÏ‰ (ĂĄgƍ, “mener”) + λαός (laĂłs, “peuple”).

Il rÚgne conjointement avec Pausanias Ier (398-395), Agésipolis Ier (394-380), Cléombrote II (380-371), Agésipolis II (371-370) et CléomÚne II (370-361) de la famille des Agiades.

Biographie

Famille et origines

Il est le fils cadet du roi Archidamos II et d'Eupolie, et un frĂšre du roi Agis II auquel il succĂšde en 398 ; en tant que cadet, il n'est pas destinĂ© Ă  rĂ©gner et, soumis aux mĂȘmes obligations que ses concitoyens, il reçoit donc une Ă©ducation spartiate dure et ordinaire. Il a Ă©galement une sƓur, Cynisca, qui remporte plusieurs fois les Jeux olympiques, et un autre frĂšre nommĂ© Teleutias, qui ne rĂšgne jamais, mais l’accompagne plusieurs fois au combat. Sa mĂšre est petite et lui-mĂȘme est petit et boiteux, mais on le dit beau et de caractĂšre conciliant. Il Ă©pouse ClĂ©ora dont il a deux filles (Eupolie et ProaugĂ©) et un fils (Archidamos).

Sa prise de pouvoir

Il n’aurait pas dĂ» rĂ©gner, mais son frĂšre n’a qu’un fils, LĂ©otychidas, connu pour ĂȘtre un fils bĂątard d’Alcibiade. En effet, TimĂ©a aurait trompĂ© son Ă©poux Agis avec Alcibiade lors de la nuit qui voit le tremblement de terre (hiver 415/414) : Agis quitte la chambre, Alcibiade l’y remplace et rend TimĂ©a enceinte de LĂ©otychidas.

Agis lui-mĂȘme dĂ©lĂ©gitima LĂ©otychidas durant toute sa vie. ArrivĂ© au seuil de la mort, face Ă  LĂ©otychidas suppliant et pleurant, il accepte enfin de le reconnaĂźtre comme fils lĂ©gitime. LĂ©otychidas aurait donc dĂ» succĂ©der Ă  Agis, mais sa filiation plus que douteuse va Ă©veiller l’ambition de son oncle AgĂ©silas qui se proclame prĂ©tendant au trĂŽne. L'affaire est jugĂ©e devant l'assemblĂ©e des Spartiates et, grĂące au soutien de son ami Lysandre dont AgĂ©silas Ă©tait l’éromĂšne, AgĂ©silas est choisi. Lors du procĂšs, la prophĂ©tie suivante circulait « un roi boiteux fera dĂ©cliner Sparte », et AgĂ©silas est visĂ© puisqu'il boite. Mais Lysandre sait habilement neutraliser la prophĂ©tie en clamant qu'un homme atteint de claudication peut bien rĂ©gner sans que le dieu s'en soucie, mais placer sur le trĂŽne un bĂątard - LĂ©otychidas - au lieu d'un HĂ©raclide, c'est bien lĂ  faire boiter la royautĂ©[1]. C'est donc AgĂ©silas qui rĂšgnera, mais il accepte de lĂ©guer la moitiĂ© de l’hĂ©ritage d'Agis Ă  LĂ©otychidas, pour ne pas le lĂ©ser.

L’expĂ©dition en Asie mineure (396-394)

AgĂ©silas, inspirĂ© par l’expĂ©dition des Dix-Mille, prĂ©voit de libĂ©rer les Grecs d’Asie mineure puis d'envahir la Perse. Il part avec une armĂ©e de 2 000 nĂ©odamodes et 6 000 alliĂ©s. Il se fait accompagner de 30 superviseurs spartiates dont Lysandre[1]. DĂ©sireux d’ĂȘtre le nouvel Agamemnon, il part recueillir le prĂ©sage au sanctuaire d'Aulis et y sacrifier une biche. Mais les prĂȘtres thĂ©bains, en dĂ©saccord sur la mĂ©thode sacrificielle, interviennent pendant la cĂ©rĂ©monie et chassent AgĂ©silas. Depuis lors, AgĂ©silas voue aux ThĂ©bains une haine farouche.

ArrivĂ© Ă  ÉphĂšse avec son armĂ©e, il se montre de plus en plus inquiet et jaloux de l’aura de Lysandre, qu'il finit par renvoyer en GrĂšce. Depuis EphĂšse, il fait une brillante campagne en Ionie contre Tissapherne de 396 Ă  394 et libĂšre les Grecs d'Ionie. AprĂšs sa victoire sur les bords du Pactole en 395 contre Tissapherne, il pille la Lydie. Sparte lui confie alors aussi le commandement de la flotte, mais ne pouvant Ă  la fois diriger la flotte et poursuivre simultanĂ©ment son expĂ©dition en Asie mineure, il choisit de confier la flotte Ă  son beau-frĂšre Pisandre.

Puis il se dirige sur la Phrygie oĂč il s'allie Ă  SpithridatĂšs — avec le fils duquel, MĂ©gabathĂšs, il entretient une liaison — qui le mĂšne en Mysie et jusqu'en Paphlagonie oĂč il s'allie Ă  Otys (roi des Paphlagoniens). En deux campagnes, il fait un prodigieux butin de plusieurs centaines de talents. De retour dans l'Hellespont, il apprend que la guerre de Corinthe se prĂ©pare en GrĂšce et il rejoint Sparte en urgence. Son armĂ©e passe par le nord de la GrĂšce : les dĂ©troits, la Thrace, la ChersonĂšse, la Chalcidique, la MacĂ©doine.

La guerre de Corinthe (394-386)

ThÚbes, AthÚnes, Argos et Corinthe s'étant révoltés, il vainc les Thessaliens alliés aux Thébains en pénétrant en Thessalie.

Arrivé en Béotie, il défait les alliés à la bataille de Coronée le .

Il remporte encore une victoire Ă  Corinthe (391), oĂč il dĂ©molit une partie des longs-murs reconstruits par les AthĂ©niens et oĂč en mĂȘme temps son frĂšre Teleutias s'empare de l'arsenal maritime. En 390, il essuie toutefois Ă  Lechaion une grave dĂ©faite infligĂ©e par les AthĂ©niens Iphicrate et Callias. 250 Spartiates y pĂ©rissent, c'est le plus grand dommage infligĂ© Ă  Sparte depuis la bataille de SphactĂ©rie (425).

En 389, il est appelĂ© Ă  combattre pour dĂ©fendre Calydon en AchaĂŻe contre les Acarnaniens, mais se contente de piller l’Acarnanie. En 388, les Acarnaniens font la paix et se soumettent aux Spartiates pour Ă©viter une nouvelle campagne de pillages. Pendant une vingtaine d’annĂ©es, il maintient la suprĂ©matie des LacĂ©dĂ©moniens, malgrĂ© un Ă©chec devant ThĂšbes en 378, jusqu'Ă  la dĂ©faite de Sparte et du collĂšgue d'AgĂ©silas II, ClĂ©ombrote II, devant Épaminondas Ă  Leuctres (371). Battu une nouvelle fois par Épaminondas Ă  MantinĂ©e en 362, il part en 361 en Égypte pour aider les Égyptiens rĂ©voltĂ©s. Tachos, roi d’Égypte, se moqua de la petite taille d’AgĂ©silas. Dans son ouvrage Histoires d’Égypte, ThĂ©opompe mentionne que les Égyptiens s'Ă©tant rĂ©voltĂ©s, AgĂ©silas lui refusa tout secours, et fut cause de sa fuite vers la Perse, aprĂšs avoir Ă©tĂ© dĂ©trĂŽnĂ©. AgĂ©silas meurt en 358 au retour de cette expĂ©dition ; ThĂ©ophraste Ă©crit dans son traitĂ© Sur le Plaisir[2], que sa vie ne fut certes pas « une sinĂ©cure de voluptĂ© »[3].

Plutarque et CornĂ©lius NĂ©pos ont Ă©crit l’histoire de sa vie et XĂ©nophon a composĂ© son Éloge.

Références

  1. Agésilas, de Xénophon (Chapitre I)
  2. en grec ancien πΔρ᜶ áŒĄÎŽÎżÎœáż†Ï‚
  3. Athénée, Deipnosophistes [détail des éditions] (lire en ligne), Livre XIV

Sources

Bibliographie

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