Africa Check
Africa Check est une association à but non lucratif, créé l'année 2012, à Johannesbourg (Afrique du Sud). Son activité principale est la vérification des informations diffusées, en Afrique, dans les débats publics et les médias. Cette ONG est le premier organisme indépendant de vérification des faits du continent africain. Ses travaux sont publiés sur un site web bilingue anglais-français : africacheck.org.
Africa Check | |
Devise : « Sorting fact from fiction » | |
Situation | |
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RĂ©gion | Afrique |
Création | 2012 |
Type | Organisation non gouvernementale |
Domaine | Journalisme |
Siège | Johannesbourg, Afrique du Sud |
Langue | anglais |
Récompenses | prix francophone de l’innovation dans les médias |
Site web | Africa Check |
Histoire
L'association à but non lucratif Africa Check[1] est fondée l'année 2012, à l'université du Witwatersrand, située dans la ville de Johannesbourg, en Afrique du Sud[2] - [3]. Le , son fondateur, un responsable de l'antenne nigérienne de l'agence France-Presse (AFP)[4], inaugure le site web de l'ONG : africacheck.org, à l'occasion d'une conférence portant sur le journalisme d'investigation[2]. Ce site, qui est le principal outil de diffusion des travaux de l'ONG, s'inspire de plateformes internet créées en Europe et aux États-Unis, telles que Politifact, lauréat du prix Pulitzer 2009[5].
En 2014, en partenariat avec la fondation AFP, Africa Check crée le prix africain de vérification des faits[6] - [5]. Au mois de décembre de la même année, l'ONG annonce que son site web a atteint le million de visiteurs[7].
À la fin de 2018, Africa Chack entame, aux côtés de l'AFP, un partenariat avec l'entreprise américaine Facebook. L'association participe à la vérification des informations signalées comme potentielles infox sur Facebook, le service de réseautage social de ce géant du web[8] - [9].
Au printemps 2019, Africa Check compte 29 journalistes, répartis dans quatre pays du continent africain. Sa dotation financière se monte à plus d'un million de dollars[10].
Fonctionnement
Africa Check emploie des journalistes chargés de vérifier les informations diffusées dans les débats publics et les médias. En 2018, ses rédactions couvrent l'Afrique du Sud, le Kenya, le Nigéria et le Sénégal[11]. Des reporteurs locaux permettent à l'association de récolter des informations dans d'autres pays tels que la Namibie, l'Eswatini, la Zambie et le Zimbabwe[12].
Sur le site web d'Africa Check, un formulaire permet à n'importe quel internaute de soumettre une information à vérifier aux rédactions de l'association. Les journalistes de celles-ci s'efforcent de confirmer ou démentir l'information en remontant à sa source[11].
Version francophone
Ciblant uniquement une audience anglophone, à ses débuts, Africa Check met en ligne une version francophone de son site web en [5]. La rédaction francophone d'Africa Check est installée dans une école de journalisme, à Dakar, capitale du Sénégal[5] - [13].
En , Africa Check reçoit le deuxième prix francophone de l’innovation dans les médias, décerné conjointement par l'Organisation internationale de la francophonie, Reporters sans frontières et RFI[14] - [13].
Financement
En 2012, pour la création de l'association Africa Check, des fonds sont fournis par l'International Press Institute, une organisation internationale qui a pour vocation de promouvoir et protéger la liberté de la presse et de veiller à l'amélioration des pratiques journalistiques[2]. Par la suite, Africa Check obtient un soutien financier de la fondation AFP, la Shuttleworth Foundation et la fondation Bill-et-Melinda-Gates[13] - [4]. Son partenariat avec Facebook, lui apporte, à partir du deuxième trimestre 2019, une source nouvelle de financement[8]. Mi-, en devenant l'une des quatre organisations lauréates du Google AI Impact Challenge, l'ONG africaine s'assure une contribution financière d'un demi-million de dollars d'un autre géant du web : Google. Celle-ci permettra notamment le développement d'outils d'automatisation de la vérification d'informations, en exploitant les avancées réalisées par la firme américaine dans le domaine de l'intelligence artificielle[15] - [16].
Actions notables
L'année 2014, lorsque le virus Ebola se propage en Afrique de l'Ouest, Africa Check mobilise ses équipes pour contrer les rumeurs et les infox circulant à propos du virus, notamment l'existence d'un traitement. Ses vérifications sont alors relayées par des médias locaux, au Nigéria et en Afrique du Sud, en particulier[12].
En 2017, après la publication de vérifications effectuées par Africa Check, l'Organisation mondiale de la santé corrige une page web de son site internet, sur laquelle il était affirmé que 50 % des naissances en Afrique subsaharienne survenaient pendant l’adolescence. Une estimation plus réaliste correspond à 11 %[13].
Notes et références
- Africa Check, « À propos », sur fr.africacheck.org, (consulté le ).
- (en) Association des acteurs publics et privés de l’information numérique professionnelle (GFII), « AFP Foundation launches African fact-checking website in partnership with South African University », sur www.gfii.fr, (consulté le ).
- (en) Raul Ferrer-Conill et David Cheruiyot, « « Fact-Checking Africa » : Epistemologies, data and the expansion of journalistic discourse », Digital journalism, Routledge, vol. 6, no 8,‎ , p. 965, 968 (DOI 10.1080/21670811.2018.1493940, lire en ligne, consulté le ).
- Kathleen Wuyard, « Africa Check, à la poursuite des fake news pour plus de transparence en Afrique », Paris Match, (consulté le ).
- AFP, « Lancement de la version française du site Africa Check, dédié au "fact checking" », L'Expansion, (consulté le ).
- Clément Argoud et Peter Cunliffe-Jones, « Nous avons lancé Africa Check, avant que l’on parle de fake news », sur école publique de journalisme de Tours, (consulté le ).
- AFP, « Le site Africa Check dépasse 1M de visiteurs », Le Figaro, (ISSN 0182-5852, consulté le ).
- (en) Phillip de Wet, « Facebook is launching fake news checking in South Africa » [« Facebook se met au fack-checking en Afrique du Sud »], Business Insider (Afrique du Sud, (consulté le ).
- Marie-France Réveillard, « Inside Facebook : l'Afrique au cœur de Menlo Park », La Tribune, (consulté le ).
- (en) Daniel Funke, « Africa Check has a new director. Here's his vision for fact-checking on the continent » [« Africa Check a un nouveau directeur. Voici sa vision du fact-checking »], Poynter Institute, (consulté le ).
- Éléonore Abou Ez, « Africa Check, le site africain qui chasse le «fake» et vérifie l'info », France Info, (consulté le ).
- (en) International Center for Journalists (en), « Africa Check Played Key Role in Dispelling False Information on Ebola, Elections », sur www.icfj.org, (consulté le ).
- Matteo Maillard, « A Dakar, le parcours du combattant des « fact-checkeurs » face aux rumeurs », Le Monde, (consulté le ).
- RFI, « Agribusiness TV, Africa Check et Médor, lauréats de la 2ème édition du Prix francophone de l'innovation dans les médias », (consulté le ).
- Servan Ahougnon, « Afrique du Sud : Google va financer Africa Check pour lutter contre les infoxs », Agence Ecofin, (consulté le ).
- (en) Daniel Funke, « These fact-checkers won $2 million to implement AI in their newsrooms » [« Ces « fact-checkers » ont gagné deux millions de dollars pour introduire l'IA dans leur rédaction »], Poynter Institute, (consulté le ).