Affaire Asia Bibi
L'affaire Asia Bibi est une affaire judiciaire pakistanaise dans laquelle une femme chrĂ©tienne, Asia Bibi, accusĂ©e de blasphĂšme envers l'islam en , a Ă©tĂ© condamnĂ©e Ă mort en premiĂšre instance en . Le jugement choque l'opinion internationale. Asia Bibi voit sa condamnation Ă mort confirmĂ©e en appel le , la Haute Cour de Lahore rejetant les allĂ©gations de faux tĂ©moignages. Asia Bibi est finalement acquittĂ©e par la Cour suprĂȘme le , dĂ©cision confirmĂ©e le Ă la suite d'un ultime recours. Elle est finalement autorisĂ©e Ă quitter le Pakistan et arrive au Canada le .
Affaire Asia Bibi | |
La Cour suprĂȘme du Pakistan. | |
Titre | affaire Asia Bibi |
---|---|
Fait reproché | blasphÚme envers l'islam (violation de la loi interdisant le blasphÚme au Pakistan) |
Pays | Pakistan |
Ville | Ittan Wali (Nankana Sahib) 31° 32âČ 27âł nord, 73° 39âČ 38âł est |
Jugement | |
Statut | Affaire entrée en force de chose jugée |
Tribunal | tribunal de Nankana Sahib (2010) Haute Cour de Lahore (2014) Cour suprĂȘme (2018) |
Date du jugement | |
Recours | acquittée le |
L'affaire est trĂšs mĂ©diatisĂ©e dans le monde et surtout au Pakistan, oĂč elle provoque une polĂ©mique concernant la loi de 1986 interdisant le blasphĂšme et suscite de vives tensions entre les islamistes et les autoritĂ©s. DiffĂ©rentes manifestations et grĂšves se sont formĂ©es pour et contre la loi aprĂšs que des membres du parti au pouvoir, le Parti du peuple pakistanais (PPP), eurent appelĂ© Ă sa modification.
Le , le gouverneur du Pendjab, Salman Taseer, est assassinĂ© pour sa dĂ©fense d'Asia Bibi et sa critique de la loi. Le , le ministre fĂ©dĂ©ral des MinoritĂ©s religieuses, Shahbaz Bhatti, de confession catholique, est Ă son tour assassinĂ© pour les mĂȘmes raisons, par des hommes se rĂ©clamant d'une mouvance islamiste.
Depuis l'établissement de la loi interdisant le blasphÚme en 1986, plusieurs personnes ont été condamnées à mort mais aucune n'a été exécutée. Les opposants à la loi affirment que celle-ci est détournée par ceux qui l'invoquent pour régler des comptes personnels.
Asia Bibi et sa famille
Asia Bibi (transcrit Aasiya Bibi en ourdou nastaliq, Äsiyah BÄ« BÄ« en RR ; en ourdou : ۹۳ÛÛ ŰšÛ ŰšÛ)[1], de son vrai nom Asia Noreen (Aasiya Noreen ou Äsiyah NaurÄ«n ; en ourdou : ۹۳ÛÛ ÙÙ۱ÛÙ)[2] est nĂ©e en 1971 dans le village pakistanais d'Ittan Wali[Note 1].
OuvriĂšre agricole, Asia a eu trois filles avec Ashiq Masih, un fabricant de briques nĂ© en 1960, dĂ©jĂ mariĂ© depuis dix ans Ă une chrĂ©tienne, Yasmine, qui nâa jamais acceptĂ© de divorcer. Ashiq et Yasmine ont eu deux filles. Sous le mĂȘme toit, habitent les cinq filles dâAshiq, lui-mĂȘme, sa femme Yasmine et Asia. Leur maison se trouve Ă Ittan Wali, un petit village sans eau courante ni Ă©lectricitĂ©, oĂč vivent 1 500 habitants dans des maisons construites en torchis. Le village fait partie du district de Nankana Sahib, dans la province de Pendjab, Ă une cinquantaine de kilomĂštres de Lahore.
Le procĂšs
Les faits reprochés
Le [3], Asia Bibi, qui a 38 ans, participe comme chaque annĂ©e Ă une cueillette de baies falsa avec trois autres femmes dans un champ de la ferme du propriĂ©taire foncier Idrees Mohammed. Deux femmes demandent Ă Asia Bibi de lâeau Ă boire. Elle va chercher de l'eau dans un puits Ă proximitĂ© du champ, prend un gobelet avec lequel elle boit une gorgĂ©e dâeau, puis ramĂšne un rĂ©cipient dâeau auprĂšs des femmes. Mais une des femmes refuse de boire lâeau, disant quâelle a souillĂ© lâeau du puits parce quâelle est chrĂ©tienne et donc impure (haram)[4] - [5]. Asia Bibi se dĂ©fend en disant quâelle ne croit pas que le prophĂšte Mahomet soit dâaccord avec ce quâelle dit. S'ensuit un Ă©change tendu. La situation suscite l'indignation de cette femme et dâautres femmes renchĂ©rissent : « Comment oses-tu parler comme cela du prophĂšte, tu viens de commettre un blasphĂšme ». Mais les femmes ne vont pas tout de suite se plaindre[6] - [7].
Le mollah Qari Sallam signale le blasphĂšme au commissariat de police de Nankana Sahib, qui enregistre la plainte. La police intervient pour arrĂȘter Asia Bibi et l'inculper pour blasphĂšme, alors qu'elle est dĂ©jĂ menacĂ©e par certains habitants. En raison des menaces de mort, sa famille entre dans la clandestinitĂ© et la police garde Bibi Ă la prison de Shekhupura[8].
La procédure
La police mĂšne une enquĂȘte sur les propos de Bibi, qui est arrĂȘtĂ©e et placĂ©e en dĂ©tention dans l'attente de son jugement. Elle est inculpĂ©e pour blasphĂšme[3]. Asia Bibi, qui est analphabĂšte, nie avoir commis un blasphĂšme envers l'islam. Elle dĂ©clare simplement qu'elle est victime dâune personne voulant « rĂ©gler un vieux compte »[9] grĂące Ă la loi anti-blasphĂšme dont sont couramment victimes les Pakistanais, aussi bien musulmans que chrĂ©tiens[10].
Le , le juge Muhammed Naveed Iqbal, du tribunal de Nankana Sahib, condamne Asia Bibi en premiÚre instance à la peine de mort par pendaison avec une amende de deux ans et demi de salaire (850 euros) pour avoir contrevenu à la loi anti-blasphÚme envers l'islam du Code pénal pakistanais[11]. Ce premier procÚs ne respecte pas la procédure judiciaire, puisque l'avocat de la défense ne contre-interroge pas les témoins de l'accusation[12].
Asia Bibi interjette appel de la décision devant la Haute Cour de Lahore, qui émet une ordonnance de suspension contre une éventuelle grùce du président Asif Ali Zardari, qui était sur le point d'accorder sa libération. En attendant, elle est emprisonnée à la prison de Lahore.
Le mollah Yousuf Qureshi à Peshawar annonce offrir alors une récompense équivalente à 4 500 ⏠pour quiconque tuerait Asia Bibi[4].
Le , la Haute Cour de Lahore rejette les arguments tendant Ă dĂ©savouer les tĂ©moins contre Asia Bibi. La juridiction confirme la condamnation Ă mort de Bibi qui fait un ultime recours devant la Cour suprĂȘme du Pakistan[13].
Attente du verdict final
Depuis 1986, annĂ©e d'Ă©tablissement de la loi anti-blasphĂšme, trois cents personnes sont accusĂ©es chaque annĂ©e de blasphĂšme envers le prophĂšte Mahomet ou le Coran. Cependant, les personnes condamnĂ©es Ă mort n'ont jamais Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©es, ayant Ă©tĂ© acquittĂ©es en appel ou bien graciĂ©es par dĂ©cision du prĂ©sident du Pakistan. Si elle Ă©tait exĂ©cutĂ©e, elle serait la premiĂšre femme au Pakistan Ă ĂȘtre tuĂ©e lĂ©galement pour blasphĂšme. Si elle Ă©tait graciĂ©e, elle devrait probablement quitter le Pakistan au risque que les fondamentalistes mĂ©contents du verdict lâassassinent sans ĂȘtre inquiĂ©tĂ©s, comme cela a souvent Ă©tĂ© le cas pour des personnes acquittĂ©es[14] - [15] - [16].
En attendant Asia Bibi est enfermĂ©e au sein de la prison de Multan. En cachette, et au risque dâĂȘtre assassinĂ© par les fondamentalistes, son compagnon Ashiq lui rend visite tous les quinze jours en prison pour lui apporter de la nourriture afin quâelle ne soit pas assassinĂ©e par empoisonnement. En , elle serait placĂ©e Ă lâisolement pour sa propre sĂ©curitĂ©. Des responsables pĂ©nitentiaires et des dĂ©fenseurs des droits de l'homme s'inquiĂštent de sa santĂ© et estiment quâelle est la cible de « rĂ©elles menaces » de la part de sa co-dĂ©tenue et mĂȘme de ses gardiens[17].
Le devait se tenir le procĂšs en appel par la Cour suprĂȘme du Pakistan, qui devait dĂ©terminer si Bibi Ă©tait finalement libre ou condamnĂ©e Ă mort par pendaison. Mais, deux jours avant l'audience[18], 150 muftis Ă©dictent une fatwa exigeant la pendaison d'Asia Bibi et menaçant de mort quiconque porterait assistance aux « blasphĂ©mateurs »[7]. De sorte que, le , l'un des juges se rĂ©cuse et le procĂšs est reportĂ© Ă une date indĂ©terminĂ©e.
Acquittement et réactions
Le parti islamiste Tehreek-e-Labbaik Pakistan (TLP) dirigé par Khadim Hussain Rizvi, défenseur de la peine de mort pour blasphÚme, réclame à de nombreuses reprises l'exécution d'Asia Bibi[19]. Le , des milliers d'extrémistes manifestent, notamment à Lahore[20] et à Islamabad[3]. Certains des responsables du TLP vont jusqu'à menacer les juges de mort s'ils devaient prononcer l'acquittement[19].
Le , Asia Bibi est acquittĂ©e en appel par la Cour suprĂȘme du Pakistan[21] - [7]. Le juge en chef du pays Saqib Nisar estime que les Ă©lĂ©ments matĂ©riels et les tĂ©moignages sont contradictoires, jetant un doute sur la version des faits[22]. Il est appuyĂ© par un second juge, Asif Saeed Khan Khosa, qui relĂšve des erreurs de procĂ©dures[19].
Ă l'annonce de cette dĂ©cision, les responsables du TLP menacent de « paralyser les villes ». Pour Maulana Abdul Aziz, imam de la MosquĂ©e rouge, « c'est une dĂ©cision extrĂȘmement injuste, cruelle, totalement dĂ©testable contre la charia ». Dans tout le pays, des manifestations Ă©clatent dĂšs l'annonce du verdict : les manifestants bloquent les routes, brĂ»lent des pneus, brandissent des slogans hostiles Ă la justice et appellent au meurtre d'Asia Bibi. Un millier d'entre eux bloquent, entre autres, l'Ă©changeur autoroutier d'Islamabad[23].
Le gouvernement britannique appelle Ă la vigilance face Ă de potentielles reprĂ©sailles de « terroristes »[23]. Le gouvernement local du Sind dĂ©clenche l'alerte et annonce protĂ©ger « tous les lieux oĂč vivent les minoritĂ©s religieuses ». Pour l'avocat d'Asia Bibi, « le verdict montre que les pauvres, les minoritĂ©s et la fraction la plus modeste de la sociĂ©tĂ© peuvent obtenir justice dans ce pays en dĂ©pit de ses dĂ©fauts »[24]. L'un des meneurs de l'opposition, Bilawal Bhutto Zardari, appelle les institutions du pays Ă se souder derriĂšre la Cour suprĂȘme[25]. Le Premier ministre rĂ©cemment Ă©lu Imran Khan s'adresse Ă la nation, soutenant la dĂ©cision de la Cour suprĂȘme et critiquant les propos des protestataires, une « petite section » de la population selon lui[26].
Ultime recours et libération
AprĂšs trois jours de troubles, le gouvernement accepte le de passer un accord avec les islamistes et engage une procĂ©dure visant Ă empĂȘcher Asia Bibi, toujours emprisonnĂ©e, de sortir du pays avant l'examen d'une requĂȘte en rĂ©vision du jugement dĂ©posĂ©e par un religieux[5]. Son avocat, quant Ă lui, quitte temporairement le pays en raison des menaces de mort dont lui et sa famille sont victimes. Ce recours en rĂ©vision, le dernier possible avant que l'affaire bĂ©nĂ©ficie de l'autoritĂ© de la chose jugĂ©e, porte uniquement sur des questions de procĂ©dure et ne peut revenir sur les faits Ă©tablis lors de l'acquittement[27].
Dans la nuit du 7 au , Asia Bibi est transfĂ©rĂ©e de sa prison de Multan vers la capitale Islamabad Ă bord d'un avion privĂ©, oĂč elle est placĂ©e dans un lieu tenu secret[28]. Le 23 novembre 2018, Khadim Hussain Rizvi et des centaines de militants du TLP sont arrĂȘtĂ©s et placĂ©s en dĂ©tention, les autoritĂ©s semblant alors changer de stratĂ©gie[29]. Le , la Cour suprĂȘme confirme lâacquittement dâAsia Bibi en rejetant le recours en rĂ©vision[30]. En rĂ©action, le TLP appelle de nouveau Ă manifester mais ne rĂ©unit cette fois que quelques dizaines de sympathisants en protestation[31].
DĂ©but fĂ©vrier, des mĂ©dias indiquent qu'elle aurait quittĂ© le Pakistan et rejoint sa famille au Canada[32], mais l'information est ensuite dĂ©mentie : Asia Bibi serait toujours empĂȘchĂ©e de quitter le pays et se trouverait Ă Karachi[33]. Dans un entretien Ă la BBC le , le Premier ministre Imran Khan explique : « Il y a une petite complication. Et je ne peux pas en parler dans les mĂ©dias. Mais je peux vous assurer quâelle est en sĂ©curitĂ© et quâelle partira dans quelques semaines[34]. ». Asia Bibi est finalement autorisĂ©e Ă quitter le Pakistan[35], Ă destination du Canada oĂč elle arrive le [36].
Elle publie, de nouveau avec la contribution de la journaliste Anne-Isabelle Tollet, le un livre de témoignage intitulé Enfin libre !.
Soutiens, controverses et protestations
Au Pakistan
L'affaire provoque une controverse dans l'opinion publique pakistanaise. Certaines personnalitĂ©s politiques soutiennent l'abrogation ou l'amendement de la loi. Asia Bibi est soutenue par certains hommes politiques pakistanais, pour la plupart affiliĂ©s au Parti du peuple pakistanais (PPP). Les opposants Ă la loi critiquent surtout sa mise en Ćuvre : selon eux, la loi est principalement invoquĂ©e dans le but de rĂ©gler des comptes personnels et elle est appliquĂ©e de façon subjective par certaines juridictions[37]. La loi est souvent invoquĂ©e contre des minoritĂ©s religieuses ou dans le cadre de conflits entre plusieurs courants de l'islam.
Le , une manifestation à Lahore de l'APMA (All Pakistan Minorities Alliance) a dénoncé la condamnation d'Asia Bibi et a appelé à l'abrogation de la loi sur le blasphÚme[38].
Le , l'ancienne ministre et dĂ©putĂ©e Sherry Rehman (PPP) a dĂ©posĂ© Ă titre personnel un projet d'amendement au secrĂ©tariat de l'AssemblĂ©e nationale visant Ă abolir la peine de mort en cas de blasphĂšme ainsi qu'Ă limiter la peine de prison Ă 10 ans. Elle a Ă©tĂ© soutenue par le gouverneur de la province du Pendjab Salman Taseer, ainsi que par Asma Jahangir, prĂ©sidente de l'association du Barreau de la Cour suprĂȘme[39]. Chaudhry Shujaat Hussain, dirigeant de la Ligue musulmane du Pakistan (Q), a pour sa part rejetĂ© l'idĂ©e de modifier la loi mais a soutenu la crĂ©ation d'une nouvelle loi pour empĂȘcher les applications abusives de la loi sur le blasphĂšme.
Les idées émises contre la loi sur le blasphÚme ont provoqué de vives réactions de la part de certains religieux et des partis islamistes. Ces derniers ont appelé à une grÚve nationale et à des manifestations dans tout le pays pour soutenir la loi contre le blasphÚme[40]. Le gouvernement, accusé par certains de vouloir modifier la loi, a renié toute tentative en ce sens[37]. Le Parti du peuple pakistanais, vainqueur des élections législatives de 2008, avait pourtant sous-entendu une telle modification dans son programme électoral (« les lois discriminantes à l'égard des minorités religieuses et sources de conflits communautaires seront revues »)[41].
Le musulman Salman Taseer, gouverneur du Pendjab et le chrĂ©tien Shahbaz Bhatti, ministre fĂ©dĂ©ral des MinoritĂ©s religieuses, dĂ©fendent et soutiennent publiquement Asia. Le premier dĂ©nonce la loi interdisant le blasphĂšme et visite plusieurs fois Asia avec sa femme, Aamna et sa fille Shehrbano, bien que les magistrats pakistanais aient jugĂ© plus tard qu'elle ne pouvait plus ĂȘtre visitĂ©e que par son conjoint et son avocat. Le , Taseer est assassinĂ© par son garde du corps Mumtaz Qadri sur le marchĂ© de Kohsar d'Islamabad[42]. Le lendemain, des milliers de personnes viennent assister aux funĂ©railles du gouverneur Ă Lahore en dĂ©pit de menaces des talibans[43]. L'assassinat fait de nouveau monter les tensions et divise l'opinion publique[37]. Le des manifestations de soutien Ă la loi rĂ©unissent prĂšs de 50 000 personnes Ă Karachi.
Le ministre fĂ©dĂ©ral des MinoritĂ©s religieuses, Shahbaz Bhatti, a Ă©galement demandĂ© un amendement de la loi. AprĂšs que des demandes eurent Ă©tĂ© faites au prĂ©sident de la rĂ©publique Asif Ali Zardari de gracier Asia Bibi, celui-ci a demandĂ© au ministre une enquĂȘte qui conclut Ă l'innocence de l'accusĂ©e. Le prĂ©sident a d'abord annoncĂ© qu'il pourrait la gracier, avant de dĂ©clarer qu'il attendra la dĂ©cision de la Haute Cour de Lahore. Il quittera le pouvoir avant qu'elle ne se prononce. Ă Islamabad, le , prĂšs de la rĂ©sidence de Shahbaz Bhatti, trois talibans pakistanais prennent Bhatti en embuscade, alors qu'il se rend en voiture au conseil des ministres[44]. Bhatti reçoit au moins huit balles et dĂ©cĂšde peu aprĂšs Ă l'hĂŽpital[45] - [44].
Ă l'international
Au niveau national et international, lâaffaire provoque de nombreuses rĂ©actions[Note 2].
Le , Markus Löning, délégué du gouvernement fédéral allemand pour la Politique des droits humains et l'Aide humanitaire, déclare : « Nous surveillons trÚs étroitement les poursuites contre Asia Bibi. Sa condamnation en premiÚre instance nous inquiÚte vraiment. Poursuivre les gens en raison de leur foi n'est pas acceptable[46]. »
Le , Anne-Isabelle Tollet publie son livre BlasphĂšme sur Asia Bibi, ce qui lui interdit de se rendre au Pakistan sans courir le risque dây ĂȘtre assassinĂ©e. Le gouvernement français soutient Asia Bibi en recevant Achiq et sa fille au ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres le [47].
Le , la Ligue internationale contre le racisme et l'antisĂ©mitisme (LICRA) se joint Ă la dĂ©claration d'Anne-Isabelle Tollet au Sommet de GenĂšve des droits de lâhomme et la tolĂ©rance, pour lancer un appel en faveur dâAsia[48] - [49].
Ă NoĂ«l 2013, Asia envoie une lettre au pape François pour lui faire part de ses conditions d'incarcĂ©ration, puis, en , elle le supplie « de prier pour elle [âŠ] pour son salut et pour sa libertĂ© ». Elle Ă©crit alors : « Je suis encore agrippĂ©e avec force Ă ma foi chrĂ©tienne. Je sais que grĂące Ă ta priĂšre, ma libertĂ© pourrait ĂȘtre possible »[50]. En , le Pape reçoit son Ă©poux et sa fille au Vatican et leur confie : « Je prie pour Asia, pour vous et pour tous les chrĂ©tiens qui souffrent »[51].
En , elle est faite citoyenne d'honneur de la Ville de Paris[52].
Notes et références
Notes
- Les sources sont contradictoires, Spiegel Online donne 38 ans contre 45 ans pour la BBC et Focus.de, consultés le 12 novembre 2010.
- Asia Bibi bénéficie également du soutien du pape Benoßt XVI, qui a réclamé sa libération : « Je suis proche d'Asia Bibi et de sa famille et je demande que la liberté lui soit rendue au plus vite ». Le pape a également appelé la communauté internationale à se pencher sur « la difficile situation dans laquelle se trouvent les chrétiens au Pakistan http://www.lexpress.fr/culture/livre/blaspheme-le-temoignage-poignant-d-asia-bibi_998270.html ».
Références
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- http://www.aleteia.org/fr/international/actualites/asia-bibi-son-calvaire-depose-dans-les-mains-du-pape-5891131699101696 le .
- « Paris : Asia Bibi, citoyenne d'honneur », Le Figaro, 17 mars 2015.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Jean Albert, 2010, "L'augmentation des persécutions contre les minorités religieuses dans quelques pays musulmans: le cas Aasia Bibi au Pakistan", CRI-IRC
- Asia Bibi et Anne-Isabelle Tollet, BlasphĂšme, Ăditions Oh!, (ISBN 2361070227, lire en ligne). ce livre est le seul tĂ©moignage direct d'Asia Bibi depuis sa prison. Le livre est publiĂ© en de nombreuses langues, dans le monde entier.
- Anne-Isabelle Tollet, La mort n'est pas une solution, Les Ăditions du Rocher, (ISBN 2268077551)
- Asia Bibi et Anne-Isabelle Tollet, Enfin libre !, Les Ăditions du Rocher, (ISBN 2268102408)