Abbaye du Mont-des-Cats
L'abbaye Sainte-Marie du Mont-des-Cats (connue simplement comme abbaye du Mont-des-Cats) est un monastère de moines cisterciens de tradition trappiste fondé en 1826 sur le mont des Cats (commune de Godewaersvelde), dans le Nord (France), qui releva une tradition pluriséculaire de vie religieuse sur le site. La communauté actuelle de moines trappistes compte une trentaine de membres.
Abbaye du Mont des Cats | |
Ordre | Cistercien-trappiste |
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Abbaye mère | Abbaye du Gard |
Fondation | 1826 |
Fondateur | Nicolas Ruyssen |
Site web | www.abbaye-montdescats.fr |
Localisation | |
Pays | France |
Région historique | Hauts-de-France |
Commune | Godewaersvelde |
Coordonnées | 50° 47′ 05″ nord, 2° 39′ 55″ est |
Histoire
Vers 1650, les Antonins s'installent au sommet du mont des Cats dont la région dépend de l'évêque d'Ypres[1].
En 1689, les frères sont rattachés à la communauté de Saint-Antoine situés sur le Mont Kemmel. En 1792, l'ermitage des Antonins est supprimé. En 1819, Nicolas Ruyssen, peintre né à Hazebrouck, achète les ruines de l'ancien ermitage au mont des Cats. En 1821, avec l'aide des Frères des Écoles chrétiennes de Saint-Omer, il y installe une école.
Le , quelques moines trappistes de l'abbaye de Notre-Dame du Gard arrivent. Le , Nicolas Ruyssen meurt et est enterré dans l'oratoire du monastère. Lors de la construction du nouveau monastère, on transféra son corps qui repose depuis lors dans l'église abbatiale du Mont-des-Cats. C'est donc sous l'impulsion de Nicolas Ruyssen qu'est fondée l'abbaye[2].
Le , le monastère est érigé en abbaye[3] par le cardinal et archevêque de Cambrai, Mgr Giraud, qui lui donna le nom d'« abbaye Sainte-Marie du Mont ». La communauté se composait alors de 47 religieux. À la fin du XIXe siècle, un nouveau monastère voit le jour.
Durant la Première Guerre mondiale, l'abbaye sert de garnison et d'hôpital ; l'offensive allemande progressant, les moines évacuent les lieux; ils y reviennent à la fin de la guerre.
La dédicace de l'église abbatiale rénovée par le nonce apostolique en France, Monseigneur Angelo Giuseppe Roncalli, futur Jean XXIII, eut lieu le .
Dans la seconde moitié du XXe siècle, l'abbaye a connu un grand rayonnement, par la qualité de ses recrutements, l'intensité de sa vie spirituelle, notamment sous l'influence de l'un de ses abbés, André Louf[4].
Abbés
- 1846-1883 : Dominique Lacaes
- 1883-1889 : Sébastien Wyart
- 1889-1906 : Jérôme Parent
- 1906-1919 : Bernard Richebé
- 1919-1940 : Sébastien Vandermarlière
- 1945-1962 : Achille Nivesse
- 1963-1997: André Louf
- 1997-2009: Guillaume Jedrzejczack
- 2009-2016 : Jacques Delesalle
- 2016-2022 : Marc-André Di Péa
- depuis 2023 dom Bernard Marie élu le 25 janvier 2023 reçu sa bénédiction abbatiale le 2 mars 2023
Architecture et description
- Image de l'Abbaye du Mont des Cats
- L'abbaye du Mont des Cats vue du ciel
Filiation et dépendances
Le Mont-des-Cats est fille de l'abbaye du Gard.
Activités et produits
Fromage
L'abbaye produit dans sa petite fromagerie le fromage baptisé « Mont des Cats » appelé aussi « bourle du Mont des Cats », dont la vente assure à l'abbaye l'essentiel de ses ressources. Le flamay est aussi un fromage de leur production[5].
Bière
C'est en 1847 qu'une forge et une brasserie sont installées dans l'abbaye. À l'origine brassée pour la consommation personnelle des moines - comme toutes les bières trappistes - la bière brune, forte et savoureuse, est appréciée par les visiteurs, et la commercialisation de la bière commence. La brasserie est modernisée en 1896 et en 1900, les 70 trappistes de l'abbaye emploient une cinquantaine d'ouvriers laïcs qui les secondent.
À la suite des lois de 1901 et 1904, une bonne partie des moines se réfugie à Watou en Belgique, dans une ferme où ils installèrent une abbaye qu’ils appelèrent Refuge Notre Dame de Saint Bernard, où ils allaient reprendre leur activité brassicole et créer la St. Bernardus.
La production de bière cesse en 1905 à l'abbaye du Mont-des-Cats, dont le monastère, et la brasserie, sont totalement détruits par un bombardement en avril 1918. La brasserie n'a jamais été reconstruite.
Le , l'abbaye présente la Mont des Cats comme la première bière trappiste[6] « française », bien qu'elle soit mise au point et brassée à l'abbaye de Scourmont (Chimay)[7].
Éditions de Bellefontaine
Les trappistes de six abbayes se sont unis en 2008 pour la reprise de cette maison d'éditions gérée jusque-là par l'abbaye de Bellefontaine, et désormais basée au Mont-des-Cats[8]. En plus des collections existantes (Spiritualité monastique, Spiritualité orientale, etc.) ils publient depuis les écrits des moines trappistes de Tibhirine, assassinés en 1996.
- Dieu pour tout jour et l'Autre que nous attendons de Christian de Chergé prieur du monastère de Tibhirine.
- Adorateurs dans le souffle du frère Christophe Lebreton le plus jeune des moines assassinés à l'âge de 45 ans
- Frère Christophe Lebreton, moine de Tibhirine de Marie-Dominique Minassian
- Cinq autres ouvrages devaient sortir en automne 2009.
Notes et références
- Collectif, Laure Jaulerry, Pascaline Ferlein, Véronique Hunsiger, Jean-Paul Labourdette, Le Petit Futé Séjours spirituels en France, Le Petit Futé, 2008, (ISBN 978-2-7469-2189-4)
- Jean Froc, Balade au pays du Fromage, Éditions Quae, 2007, (ISBN 2759200175), (ISBN 9782759200177)
- Tallon, Notices topographiques et historiques sur les monastères de l'ordre de la trappe, Archive de la bibliothèque de l'État de Bavière, 1855, p. 22
- Charles Wright, Le chemin du cœur. L'expérience spirituelle d'André Louf (1929-2010), Paris, Salvator, 2017, p. 17.
- « Des produits du terroir godewaersveldois », sur Musée-Godewaersvelde (consulté le )
- liste des bières trappistes, dont la Mont des Cats, et les conditions d'octroi du label Authentic Trappist Product
- « Mont des Cats », une huitième bière trappiste française ? sur RTBF.be le 1er juin 2011
- Voix du Nord du 14 juin 2009