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A.C.S. Ateliers cinématographiques Sirventès

Les Ateliers Cinématographiques Sirventès, association de production audiovisuelle en Midi-Pyrénées, ont été créés en 1982 sous l'impulsion du Centre national du cinéma dans le cadre d'une politique de décentralisation. Les A.C.S., dirigés par Guy Cavagnac, existèrent de 1982 à 1989.

A.C.S. Ateliers cinématographiques Sirventès
Histoire
Fondation
Cadre
Domaine d'activité
Pays

Histoire des A.C.S.

Dans les années 1980, la production cinématographique est principalement centrée à Paris : "On voit rarement la province dans notre cinéma et quand on la voit, c’est presque toujours parce qu’on est allé la chercher comme décor"[1]. Des voix s'élèvent défendant l'existence d'un cinéma régional [2]. Le 1er avril 1982, le ministre de la culture Jack Lang annonce une grande réforme du cinéma comprenant la création de centres régionaux de création cinématographique.

Cinq centres régionaux sont actifs dès 1983 :

Le nom "Sirventès" des Ateliers cinématographiques Sirventès est issu d'un genre poétique contestataire pratiqué par les troubadours"[3].

Les A.C.S. Ateliers cinématographiques Sirventès, dirigés par Guy Cavagnac, s'installent à Villemur-sur-Tarn en décembre 1982[4], ils déménagent à Labège, en périphérie toulousaine, en mai 1986. L'objectif des A.C.S. est la production de films et la formation de techniciens[5].

En 1988 les A.C.S., association subventionnée, doivent devenir une société avec une logique commerciale : "A la fin du 9e plan quinquennal (contrat de plan État/région), les A.C.S. devront se dégager du processus de subventionnement. 1988 sera donc une année test"[6]. C'est un échec et les A.C.S. sont liquidés au début de l'année 1989.

En 7 ans d'activité, les A.C.S. ont produit 71 films avec 41 réalisateurs.

Caractéristiques des films produits

Les A.C.S. ont produit majoritairement des courts métrages : 65 courts métrages et 6 longs métrages.

Parmi les six longs métrages, il y a quatre fictions et deux documentaires. Dans les courts métrages, on dénombre 43% de fiction, 37% de documentaires, 20% de films d'animation ou expérimentaux. Guy Cavagnac indique "préférer la création au reportage. Mais ce clivage ne veut en fait rien dire ; l'important reste et sera toujours la qualité, quel qu'en soit le domaine."[5]

Le support de tournage était la pellicule 35mm ou 16mm.

Plusieurs jeunes réalisateurs ont eu l'occasion de réaliser leur premier film grâce aux A.C.S. Au total, les A.C.S. ont produit 21 premiers films.

Parmi les 41 réalisateurs ayant travaillé avec les A.C.S., 9 sont des réalisatrices: Madeleine Beauséjour, Raymonde Carasco, François Ferraton, Claude Le Gallou, Viviane Nortier, Patricia Papot, Annie Pavlowitch, Marie-Claude Treilhou, Patricia Valeix.

Thématique régionale

Les A.C.S. ne se sont pas restreints à une production régionale : Rupture de Raymonde Carasco a été tourné à Paris, ils ont participé au film international de Peter Watkins Le Voyage. Néanmoins, dans une interview donnée au festival de Lussas, Guy Cavagnac disait "administrativement on dépend de Paris, mais de cœur on est tourné vers le sud". Au travers de documentaires ou de fictions, plusieurs films produits par les A.C.S. abordent des thématiques régionales, parfois en occitan :

Filmographie

Longs métrages

1984 : Le Rugby dans le cuir de Jean-Pascal Fontorbes

1985 : Le Voyage de Peter Watkins

1986 : 831, Voyage incertain de Jean-Louis Lignerat

1987 : L'Âne qui a bu la lune de Marie-Claude Treilhou

1988 : Rupture de Raymonde Carasco

1988 : La Campagne de Cicéron de Jacques Davila

1983

Abbal de Daniel Viguier (documentaire sur le sculpteur André Abbal)

Appelez-la madame d'Annie Pavlowitch

Armangard de Jocelyne Boumeester

Bufola de Francis Fourcou

Le Ciel saisi d'Henri Herré

Le Coiffeur de la place de René Monnier

Trompe l’œil de François Soulié

Une histoire qui court les rues de Viviane Nortier

Visage de Benoît Arène

La Vota de Guy Cavagnac

1984

Les Carnets du Major Tom de Jean-Marie Bertineau et Frédéric Clémençon

Derrière la fenêtre de Jean-Jacques Saint-Marc

Feu rouge de Benoit Ufferte

Lumière noire de François Soulié

On avait réalisé ce rêve de nous faire notre maison de Patricia Papot

Le port de la lune de Jean-Marie Bertineau et Frédéric Clémençon

Tant que farem atal de Roger Souza

Tombeau de Puech d'Alain Ricard

1985

Cinq ou sirène de Benoit Arène

La Harka de José Jornet et Alain de Bock

Le Murmure des crassiers de Gérard Raynal

Processions, collectif

Que regarde Jaurès ? de Gérard Raynal

Ressac de Patrice Rolet

Spectac' gratuit de Benoit Arène

Zone interdite de Jean Périssé

1986

Alain Lasserre taxidermiste de Jacques Mitsch

Au bord du Lot d'Annie Pavlowitch et José Alcala

Le Baiser de Frédéric Clémençon

Caramentran es maï aqui de Michel Marre

Car crash de Benoit Arène

Hors de Daniel Viguier

J'ai commencé sans table ni chaise

Madame Rini de Jacques Mitsch

Miaou de Jacques Mitsch

Les Petits Poucets (série de Jean-Marie Bertineau et Frédéric Clémençon)

Princesse Yennega de Claude Le Gallou

Soulages été 86 de Michel Dieuzaide

1987

Les Aventures de Langue-de-Peille de Jean Fléchet et Claude Alranq

Chassé croisé d'Yves Bernard

L'Inouï serait l'arrêt de Françoise Ferraton

Tropique nord de François Soulié

Via Ventimiglia de José Alcala

La Visite au musée de Jacques Mitsch

1988

Bastides de Francis Fourcou

Jour de chasse de Jacques Mitsch

Les Mains au dos de Patricia Valeix

Muscade de Max Berto

La Source city de Madeleine Beauséjour

Distribution

L'Orsalhèr de Jean Fléchet

Notes et références

  1. Jacques Chevallier, « À propos de Retour à Marseille, de Margot, des personnages populaires, de la parole... (Entretien avec René Allio) », La Revue de cinéma,
  2. René Prédal, « Le cinéma des régions », Cinémaction,
  3. Claudette Peyrusse, « Cent ans de cinéma en Midi toulousain : représentation régionale ou création d’un imaginaire national ? », Annales du Midi,
  4. « Décentralisation : une réalité. Lancement officiel des ateliers cinématographiques Sirventès », La Dépêche du Midi,
  5. Philippe Motta, « Les ateliers cinématographiques Sirventès : le souffle qui manquait à la création », Toulouse matin,
  6. Marie Humbert, « Hollywood sur Tarn », ?,
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