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Ÿ

Ÿ (minuscule : ÿ), appelé Y tréma, est une lettre additionnelle de l’alphabet latin, utilisée dans les alphabets allemand, cocama-cocamilla, français, hongrois, ngiemboon, tlingit et paunaka, ou dans la transcription du grec. Il s’agit de la lettre Y diacritée d’un tréma.

Y tréma
Image illustrative de l’article Ÿ
Graphies
Capitale Ÿ
Bas de casse ÿ
Utilisation
Alphabets allemand, cocama-cocamilla, français, grec, ngiemboon, tlingit, paunaka

Utilisation

Allemand

En nouveau haut-allemand primitif (de), le son [iː] est parfois écrit « ij », correspondant à « ii » mais en évitant le doublement de la lettre « i ». Ce « ij » ressemble graphiquement à « ÿ » et peut parfois être remplacé par cette lettre. Cette graphie conduit à l'usage du « y » dans les dialectes alémaniques pour représenter le son [iː] (par exemple Schwyz, Mythen).

Le « ÿ » apparaît également dans les patronymes von Meÿenn, Zeÿn, Boÿens, Croÿ, Deboÿ et Weÿer.

Français

Plaque de cocher apposée près d'une écluse d'Aÿ, indiquant la graphie du nom de la commune avec un « Ÿ ».

Le Ÿ est très rarement utilisé en français. Il était utilisé en ancien français comme variante de la lettre ï : roÿne pour roïne (reine).

Cette lettre est passée comme une variante de la lettre ï dans plusieurs noms propres. Il existe une trentaine d’occurrences d'utilisation[n. 1] :

Hongrois

Indication de noblesse dans les noms de famille comme Kalatay ou Gallovics alias Szilvay devenu Kalataÿ et Szilvaÿ après anoblissement en 1794 par François II. Cette pratique est tombée en désuétude au milieu du XIXe siècle.

Néerlandais

Comparaison des i et j, de la ligature ij, du ÿ et du y en romaine et en italique.

La lettre Ÿ n’est pas à confondre avec le digramme commun néerlandais ij qui peut lui ressembler en écriture manuscrite et aussi occasionnellement dans les textes imprimés.

Paunaka

En paunaka, langue autochtone de la famille arawak parlée dans les basses terres de la Bolivie, le ÿ est utilisé[2] - [3] pour représenter une voyelle fermée centrale non arrondie nasalisée [ʉ̃][4].

Tlingit

En tlingit, langue atochtone du Sud-Est de l'Alaska et de Colombie-Britannique, la lettre ÿ est une semi-voyelle vélaire [ɰ] (un [w] sans l’usage des lèvres) en tlingit. Ce son se retrouve aussi en tsimshian de la côte, où il est écrit .

Transcription

Grec

La lettre ÿ est parfois utilisée en anglais pour transcrire le grec, où elle représente la lettre grec υ (upsilon) en hiatus avec α (alpha). Par exemple, on la retrouve dans la transcription Artaÿktēs du nom persan Ἀρταΰκτης, ou le nom Taÿgetus (Taygète en français), lequel en grec est orthographié : Ταΰγετος.

Représentations informatiques

Le Y tréma peut être représenté avec les caractères Unicode suivants :

formereprésentationchaîne
de caractères
point de codedescription
capitaleŸŸU+0178U+0178lettre majuscule latine y tréma
minusculeÿÿU+00FFU+00FFlettre minuscule latine y tréma
formereprésentationchaîne
de caractères
point de codedescription
capitaleŸYU+0059̈U+0308U+0059
U+0308
lettre majuscule latine y
diacritique tréma
minusculeÿyU+0079̈U+0308U+0079
U+0308
lettre minuscule latine y
diacritique tréma

De façon incohérente, la norme ISO/CEI 8859 dite latin-1 comprend le ÿ mais le Ÿ a été délibérément écarté au profit du ß[5].

Entrée au clavier

Sur les systèmes Windows, certains agencements de clavier permettent de taper directement Ÿ majuscule avec Maj + ¨ puis Y, pour les agencements français de France, de Belgique ou du Canada, ou ¨ puis Y, pour les agencements français de Suisse ou du Luxembourg. Pour les agencements avec lesquels cela ne fonctionne pas, on peut utiliser la méthode de saisie par numéro de caractère, en maintenant la touche Alt enfoncée et taper le nombre 0159 avec le pavé numérique (lorsque la page de code Windows-1252 est utilisée) ou en tapant le nombre hexadécimal du code du caractères 00FF suivi de la combinaison Alt + x (dans Word par exemple).

Notes

  1. Voir notamment l’article Diacritiques utilisés en français et la catégorie Y avec un tréma en français sur le wiktionnaire.

Références

  1. Armorial général, volume 17 « Coté L.4, Lion »
  2. Bach 2011.
  3. Danielsen et Villafañe 2011.
  4. TypeCraft.
  5. Jacques André, « ISO Latin-1, norme de codage des caractères européens ? trois caractères français en sont absents ! », Cahiers GUTenberg no 25, sur http://www.gutenberg.eu.org, Groupe francophone des Utilisateurs de TEX (GUT), (consulté le ).

Bibliographie

Voir aussi

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