ĂŽle d'Ouessant
L'île d'Ouessant (en breton : Enez Eusa) est une île française de la mer Celtique située à l’ouest de la partie continentale de la Bretagne. Il est à noter que les côtes sud de l'île sont baignées par la mer d'Iroise, elle-même incluse dans la mer Celtique. Cette île a donné son nom à la commune dont elle forme l'essentiel du territoire. Elle fait partie du parc naturel régional d'Armorique et du parc naturel marin d'Iroise.
ĂŽle d'Ouessant Enez Eusa (br) | ||||
Rivage d'Ouessant. | ||||
GĂ©ographie | ||||
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Pays | France | |||
Localisation | Mer Celtique (océan Atlantique) | |||
Coordonnées | 48° 28′ N, 5° 06′ O | |||
Superficie | 15,58 km2 | |||
Point culminant | Phare du Stiff (0 - 61 m) | |||
GĂ©ologie | ĂŽle continentale | |||
Administration | ||||
RĂ©gion | Bretagne | |||
Département | Finistère | |||
Commune | Ouessant | |||
DĂ©mographie | ||||
Population | 835 hab. (2017) | |||
Densité | 53,59 hab./km2 | |||
Gentilé | Ouessantin. Ouessantine | |||
Plus grande ville | Lampaul | |||
Autres informations | ||||
Fuseau horaire | UTC+1 | |||
Géolocalisation sur la carte : Finistère
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : Bretagne
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ĂŽle en France | ||||
GĂ©ographie
Localisation
Distante de 18,5 km à l'ouest-nord-ouest de la pointe de Corsen, sur la côte occidentale du Finistère, longue de huit kilomètres et large de quatre, elle est la terre la plus occidentale de la France métropolitaine si l’on excepte le rocher de An Ividic à quelques encablures de l’île, sur lequel est ancré le phare de Nividic.
L’île est séparée de l’archipel de Molène par le passage du Fromveur, un froid et puissant courant marin (8 à 10 nœuds) résultant d’une faille locale de 60 m de profondeur.
Tout marin connaît cette île du Ponant, ultime escale avant les Amériques. « L'île haute », « l'île de l'épouvante », « l'île des naufragés », tous les marins connaissent ces effroyables surnoms, les perfides écueils qui la ceinturent, les brumes qui l'engloutissent un jour sur quatre, et les redoutables courants qui l'enserrent, tel le Fromveur, l'un des plus forts d'Europe. « Qui voit Ouessant voit son sang », nous dit le célèbre dicton breton[Note 1].
GĂ©omorphologie
Ouessant est la septième île de la France métropolitaine par la taille. L'île a une forme rappelant celle d’une pince de crabe, l’ouest de l’île se divisant en deux « branches » : la « branche » de Locqueltas au nord, se terminant par la pointe de Pern, et celle de Feunten Velen au sud, se terminant par la pointe de Porz Doun. Ces deux branches encadrent la baie de Lampaul, au fond de laquelle se trouve le bourg de Lampaul, unique agglomération de l'île. L'altitude maximale est de 61 mètres, l'altitude la plus basse étant évidemment celle du niveau de la mer.
À l’est, la baie du Stiff est la seule facilement accessible par la mer avec la baie de Lampaul et le petit port d'Arland. C'est d'ailleurs au fond de cette baie que se situe le port du Stiff, où accostent les navires à passagers ou à marchandises en provenance du continent.
Il faut attendre la marée basse pour découvrir les quatre plages de sable fin de l'île. La plus grande, celle du Corz, est lovée sous Lampaul, le seul bourg digne de ce nom. Car la centaine de hameaux répertoriés à Ouessant ne sont composés, le plus souvent, que de deux maisons ! Des fermettes en pierre, la plupart transformées en résidences secondaires pour les « gens du continent ». Seules 850 personnes habitent encore l'île à l'année, contre 2 500 en été.
GĂ©ologie
Géologiquement, Ouessant est formée principalement de leucogranites dans sa moitié nord, datée à 303 millions d'années[1] et, dans sa partie centrale, de micaschistes injectés de filons de trondhjémite de couleur claire[2]. L'unité sud, datée à 336 millions d'années[3], est interprétée comme un ancien bassin volcano-sédimentaire[4]. Le principal corps magmatique de cette unité sud, initialement considéré comme une intrusion granitique, s'avère être en fait une épaisse coulée trachydacitique, bordée de brèches explosives à "fiamme" et de pépérites[3] - [4]. Les formations géologiques d'Ouessant ont été déformées au cours de l'orogenèse varisque (ou hercynienne), entre 320 millions d'années au sud[5] et 303 millions d'années au nord[1] - [2]. A noter que l'île possède un gisement de graphite dans sa partie sud-ouest et des grenats dans sa partie sud.
La levée de gros galets basaltiques située à Porz Nenv près de l'ancien hameau de Pern seraient venus d'Islande, transportés par des icebergs lors des glaciations quaternaires et forment une plage suspendue, témoignant d'un niveau de la mer plus élevé lors des périodes de réchauffement interglaciaires.
L'archipel d'Ouessant-Molène est un morceau détaché de l'anticlinal du Léon, formé de granites et de roches volcaniques carbonifères, que l'on peut subdiviser en deux parties : la première, composée de la seule île d'Ouessant, est séparée du continent depuis très longtemps ; la seconde, qui comprend Molène et les îles de son archipel, dont la séparation d'avec le continent est récente. Une ancienne barrière granitique unissait les îles de l'archipel de Molène au continent au niveau de l'actuel chenal du Four ; cette barrière s'abaissa lentement, provoquant un ennoiement progressif dont des forêts submergées comme on en retrouve des traces dans l'anse de Goulven ou à Tréompan, des monuments mégalithiques engloutis et des légendes de villes englouties (Ys, Tolente)[6].
« L'archipel d'Ouessant est constitué d'un ensemble d'îles dont les plus importantes sont, à partir de la pointe Saint-Mathieu, les îles de l'archipel de Molène : Béniguet, Quéménès, Trielen, Molène, Balanec, Bannec, et enfin Ouessant. À ces îles, il faut ajouter une infinité d'îlots, hauts fonds, récifs, parties émergentes d'un vaste plateau sous-marin, limité à l'Ouest par Ouessant et au sud par la chaussée des Pierres Noires. Cette ligne de rochers, matérialisée par un phare du même nom, s'ouvre sur la rade de Brest et la baie de Douarnenez. Cet archipel ne ménage, entre les îlots et récifs, que d'étroits passages peu profonds hérissés d'écueils et réservés à la navigation locale. Par contre au Nord, le chenal du Four permet de communiquer avec l'Iroise en longeant le continent : malgré son étroitesse, il peut être emprunté par tous les navires car les courants suivent la direction du chenal ; les récifs des Plâtresses le séparent du chenal de la Helle, autre passage permettant d'éviter les dangers de l'archipel[7]. »
Signalisation maritime
L’île d’Ouessant compte les phares et sémaphores suivants : Kéréon, la Jument, Nividic, Le Créac’h et Le Stiff ainsi que la tour-sémaphore homonyme du CROSS contrôlant le rail d'Ouessant. De par sa situation géographique et ses dispositifs de signalisation assurant le guidage des bateaux, Ouessant est surnommée l'« île sentinelle », expression régulièrement reprise, notamment dans les publications et reportages à caractère touristique[Note 2].
Bibliographie
- Françoise Péron, Ouessant, l'île sentinelle, préface de Pierre-Jakez Helias, éditions de la Cité, 1985, 448 pages[8]. Une réédition aux éditions Chasse-Marée est parue en 2004 avec comme nom d'auteur Frédéric Péron (ISBN 9782903708719).
Notes et références
Notes
- Le célèbre dicton des îles du ponant au complet est : « Qui voit Molène, voit sa peine. Qui voit Ouessant voit, son sang. Qui voit Sein, voit sa fin. Qui voit Groix, voit sa croix. »
- En 1958, l'écrivain Pierre Devaux évoque ce rôle de sentinelle vigilante : « Créac'h d'Ouessant est la première sentinelle optique, le premier amer que les officiers de navigation aperçoivent sur les atterrages du continent ». Cf Louis Brigand, Cécile Barthon, Les îles de Ponant. Histoires et géographie des îles et îlots de la Manche et de l'Atlantique, Palatines, , p. 180.
Références
- (en) Martial Caroff, Cyrill Labry, Bernard Le Gall et Christine Authemayou, « Petrogenesis of late-Variscan high-K alkali-calcic granitoids and calc-alkalic lamprophyres: The Aber-Ildut/North-Ouessant complex, Armorican Massif, France », Lithos, vol. 238,‎ , p. 140–155 (DOI 10.1016/j.lithos.2015.09.025, lire en ligne, consulté le )
- Caroff, Martial, 1964- ... et Impr. SEPEC), Curiosités géologiques du Léon : de l'île d'Ouessant à l'île de Batz, Orléans/Rennes, BRGM éd., dl 2013, 110 p. (ISBN 978-2-84398-431-0 et 2-84398-431-9, OCLC 858204652, lire en ligne)
- Martial Caroff, Bernard Le Gall, Christine Authemayou et Denise Bussien Grosjean, « Relations between basalts and adakitic–felsic intrusive bodies in a soft-substrate environment: the South Ouessant Visean basin in the Variscan belt, Armorican Massif, France », Canadian Journal of Earth Sciences, vol. 53, no 4,‎ , p. 441–456 (ISSN 0008-4077, DOI 10.1139/cjes-2015-0230, lire en ligne, consulté le )
- Martial Caroff, Bernard Le Gall et Christine Authemayou, « How does a monzogranite turn into a trachydacitic extrusion mantled by basinal volcaniclastics and peperites? The case of South-Ouessant, Armorican Variscides (France) », Journal of the Geological Society,‎ , jgs2020–060 (ISSN 0016-7649 et 2041-479X, DOI 10.1144/jgs2020-060, lire en ligne, consulté le )
- (en) Christine Authemayou, Bernard Le Gall, Martial Caroff et Denise Bussien Grosjean, « Wrench-Related Dome Formation and Subsequent Orogenic Syntax Bending in a Hot Orogen (Variscan Ibero-Armorican Arc, the Ouessant Island, France) », Tectonics, vol. 38, no 10,‎ , p. 3563–3585 (ISSN 1944-9194, DOI 10.1029/2018TC005189, lire en ligne, consulté le )
- Camille Vallaux, Sur les oscillations des cĂ´tes occidentales de la Bretagne, "Annales de GĂ©ographie", janvier 1903, [lire en ligne]
- Nicole Le Pourhiet-Salat, La défense des îles bretonnes de l'Atlantique, des origines à 1860, Vincennes, Service Historique de la Marine, 1983, 2 volumes, XLV-375 pages, XXV planches.
- Quéniart Jean. Françoise Péron. Ouessant, l'île sentinelle., Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, 1986, vol. 93, n° 3, pp. 361-362.