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États de l'Ambazonie

La RĂ©publique fĂ©dĂ©rale d'Ambazonie (ex-Cameroun mĂ©ridional) est un État sĂ©cessionniste non reconnu d'Afrique de l'Ouest qui revendique les rĂ©gions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, bien qu'il ne contrĂŽle actuellement pratiquement aucun des territoires revendiquĂ©s. L'État autoproclamĂ© est bordĂ© par le Cameroun Ă  l'est, le Nigeria Ă  l'ouest et au nord et l'ocĂ©an Atlantique au sud. Bien que la RĂ©publique fĂ©dĂ©rale d'Ambazonie ne soit pas reconnue par la plupart des États, une constitution a Ă©tĂ© proposĂ©e pour le territoire[2] - [3].

États et comtĂ©s proposĂ©s pour l'Ambazonie[1].

La région, qui est en guerre avec le Cameroun depuis la manifestation des avocats et des enseignants de 2016-2017, vise à faire sécession afin de former un pays indépendant appelé l'Ambazonie[4], un nom inventé par le Fon du peuple Widikum, Fongum Gorji Dinka, à partir du nom de la baie d'Ambas et du mot Zone, en guise de protestation contre le changement de nom du Cameroun de « République unie du Cameroun » en « République du Cameroun » en 1982, nom que l'ancien Cameroun français portait depuis son indépendance en 1960, et qui était considéré comme une tentative du gouvernement camerounais d'effacer la culture du Cameroun occidental (nom que le Cameroun méridional a obtenu aprÚs sa fédération avec le Cameroun en 1961)[5] - [6]. Dirigée par des économistes, des politiciens, des hommes d'affaires et des avocats qui sont soit en exil soit dans la diaspora, la crise anglophone au Cameroun s'est prolongée en raison de la détermination des forces séparatistes et du financement de la diaspora[7] - [8].

À partir de 2020, lors d'un discours de fin d'annĂ©e, le gouvernement intĂ©rimaire, dirigĂ© par le prĂ©sident Samuel Ikome Sako, a proposĂ© la division des anciennes rĂ©gions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en trois États autonomes : Équatorial, Midland et Savannah. Ces trois États sont divisĂ©s en 13 comtĂ©s[9], reprĂ©sentĂ©s par les 13 Ă©toiles du drapeau national, et Ă  leur tour divisĂ©s en 61 districts (Local Government Areas) et en sous-districts. Les États sont gouvernĂ©s par un gouverneur d'État qui est Ă©lu Ă  la majoritĂ© des voix. Les comtĂ©s sont gouvernĂ©s par un ministre de comtĂ© qui est Ă©lu Ă  la majoritĂ© lors des Ă©lections de l'État. Les comtĂ©s sont ensuite divisĂ©s en districts (Local Government Areas) gouvernĂ©s par un responsable de district Ă©lu lors des Ă©lections nationales. Les districts sont Ă  leur tour divisĂ©s en sous-districts (Wards) dirigĂ©s par un conseiller de district nommĂ© par un District Officer[10].

Politique

L'Ambazonie est une proposition de rĂ©publique constitutionnelle fĂ©dĂ©rale et de dĂ©mocratie reprĂ©sentative[2]. Le gouvernement fĂ©dĂ©ral serait rĂ©gi par un systĂšme de freins et contrepoids tel que dĂ©fini par la proposition de constitution intĂ©rimaire. Le suffrage serait proposĂ© pour ĂȘtre universel, secret et Ă©gal[2]. Étant un Ă©tat multipartite, le gouvernement fĂ©dĂ©ral serait composĂ© de trois branches :

LĂ©gislatif

Parlement du Cameroun méridional, tel qu'il était représenté avant l'union avec la République du Cameroun (ex-Cameroun français), le .

Le pouvoir législatif proposé comme Chambre fédérale, est bicaméral et serait composé du Conseil fédéral[11] et de la Chambre des chefs[12] - [2].

La Chambre des chefs serait composĂ©e de sĂ©nateurs, reprĂ©sentant chacun des 13 comtĂ©s de l'Ambazonie. Le SĂ©nat serait chargĂ© d'approuver ou de rejeter le Cabinet et le Premier ministre[13]. Les sĂ©nateurs sont Ă©lus tous les quatre ans, lors d'Ă©lections proposĂ©es. Des Ă©lections historiques ont eu lieu en 1957, 1959 et 1961. À la suite d'un rĂ©fĂ©rendum le , une nouvelle constitution a Ă©tĂ© adoptĂ©e au Cameroun, qui a remplacĂ© l'État fĂ©dĂ©ral par un État unitaire. Le Cameroun occidental a perdu son statut d'autonomie, devenant la Province du Nord-Ouest et la Province du Sud-Ouest de la RĂ©publique du Cameroun, et sa lĂ©gislature s'est donc arrĂȘtĂ©e[14].

Exécutif

Le pouvoir exécutif serait composé du Président[15] qui nomme les ministres[16], y compris le Premier ministre.

Judiciaire

Le pouvoir judiciaire[17] serait composĂ© de tous les tribunaux du pays : La Cour SuprĂȘme, et les autres tribunaux fĂ©dĂ©raux[17] - [2]. La Cour Constitutionnelle serait responsable des membres du gouvernement qui ne respectent pas la loi constitutionnelle.

États et comtĂ©s

État Capitale Zone (kmÂČ) Population (2015)
Équatorial Kumba 15 228 2 618 138
Midland Widikum-Boffe 13 719 2 454 795
Savannah Kumbo 13 763 2 733 032
RFA Buéa 42 710 7 805 965

Actuellement, une proposition des membres du gouvernement intĂ©rimaire d'Ambazonie en exil stipule que la RĂ©publique fĂ©dĂ©rale d'Ambazonie serait une fĂ©dĂ©ration composĂ©e de trois Ă©tats autonomes (cependant, dans la constitution proposĂ©e Ă  l'article 1, section 1.a, ce nombre peut ĂȘtre sujet Ă  changement)[18]. Chaque Ă©tat aurait son propre corps lĂ©gislatif, un sĂ©nat connu sous le nom de « Conseil d'Etat » ou « Chambre d'État », qui serait unicamĂ©ral et composĂ© de reprĂ©sentants de chacun des districts (LGA) qui composent cet État[19].

Chacun des trois États a droit Ă  un drapeau et Ă  un emblĂšme ou Ă  des armoiries, en signe de leur importance au sein de la fĂ©dĂ©ration et de leur culture[2]. À partir de 2020, certaines forces sĂ©paratistes ont commencĂ© Ă  Ă©laborer des drapeaux d'État pour reprĂ©senter leur territoire[20]. Le drapeau actuellement proposĂ© comporte treize Ă©toiles reprĂ©sentant chacune les 13 comtĂ©s qui composent le pays.

État ComtĂ© Capitale Zone (kmÂČ)
Équatorial Fako Victoria 2 093
Équatorial Meme Kumba 3 105
Équatorial Ndian Mundemba 6 626
Équatorial KoupĂ©-Manengouba Bangem 3 404
Midland Lebialem Menji 617
Midland Manyu Mamfé 9 565
Midland Momo Mbengwi 1 792
Midland Mezam Bamenda 1 745
Savannah Ngo-Ketunjia Ndop 1 126
Savannah Bui Kumbo 2 297
Savannah Boyo Fundong 1 592
Savannah Menchum Wum 4 469
Savannah Donga-Mantung Nkambé 4 279

Notes et références

  1. (en-GB) Press Office, « Our Mission », sur ambazoniagov.org (consulté le ).
  2. (en-US) Mark Bareta, « Foundational Principles of Ambazonia Draft Constitution. », sur BaretaNews, (consulté le ).
  3. (en) « Head of State’s New Year Message to the Nation - 31 December 2019 », sur prc.cm (consultĂ© le ).
  4. (en) « ‘Ambazonia War’ drowns SDF 28th Anniversary », sur Journal du Cameroun, (consultĂ© le ).
  5. (en) « President cracks down on, shuts Anglophone universities », sur University World News (consulté le ).
  6. (en-US) Denis Foretia, « Opinion | Cameroon continues its oppression of English speakers », Washington Post,‎ (ISSN 0190-8286, lire en ligne, consultĂ© le ).
  7. (en-US) « Separatist Leaders Welcome Biya’s Military Option, Say They Are Ready », sur Cameroon News Agency (consultĂ© le ).
  8. (en) « Three Indicted for Involvement in Violent Crisis in Cameroon », sur justice.gov, (consulté le ).
  9. (en) « Counties - AmbazoniaGov.org », sur ambazoniagov.org (consulté le ).
  10. (en-GB) Press Office, « Maps », sur ambazoniagov.org (consulté le ).
  11. (en-GB) Press Office, « The Restoration Council », sur ambazoniagov.org (consulté le ).
  12. (en-GB) Press Office, « House of Chiefs », sur ambazoniagov.org (consulté le ).
  13. (en-GB) Press Office, « The President », sur www.ambazoniagov.org (consulté le )
  14. (en) « UNPO: Southern Cameroons: The Banjul Communiqué », sur unpo.org (consulté le ).
  15. (en-GB) Press Office, « The President », sur ambazoniagov.org (consulté le ).
  16. (en) « Ministries », sur ambazonia.org (consulté le )
  17. (en-GB) Press Office, « Judiciary », sur ambazoniagov.org (consulté le ).
  18. (en-GB) Press Office, « Our Mission », sur ambazoniagov.org (consulté le ).
  19. (en-GB) Press Office, « Amba Peace Plan LGA-by-LGA », sur ambazoniagov.org (consulté le ).
  20. (en-GB) « Cameroon's Anglophone crisis: Red Dragons and Tigers - the rebels fighting for independence », BBC News,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
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