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Établissement correctionnel de Sing Sing

L'établissement correctionnel de Sing Sing (en anglais : Sing Sing Correctional Facility, anciennement Ossining Correctional Facility) est une prison américaine située dans le village d'Ossining à une cinquantaine de kilomètres au nord de la ville de New York, sur les rives de l'Hudson et dans l’État de New York.

Établissement correctionnel de Sing Sing
(en) Sing Sing Correctional Facility
Image de l'Ă©tablissement
La prison Sing Sing, sur les rives du fleuve Hudson.
Localisation
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
État Drapeau de l'État de New York New York
Comté Westchester
Localité Ossining
CoordonnĂ©es 41° 09′ 06″ nord, 73° 52′ 08″ ouest
Géolocalisation sur la carte : New York (État)
(Voir situation sur carte : New York (État))
Établissement correctionnel de Sing Sing
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
(Voir situation sur carte : États-Unis)
Établissement correctionnel de Sing Sing
Architecture et patrimoine
Construction
Installations
Type Prison d’État (d)
Fonctionnement
Date d'ouverture 1826
Opérateur(s) New York State Department of Corrections and Community Supervision

L'Ă©tablissement, toujours en fonctionnement au dĂ©but du XXIe siècle, a une capacitĂ© de 1 700 prisonniers. Il est classĂ© comme Ă©tablissement de sĂ©curitĂ© maximale et a Ă©tĂ© le lieu, jusqu'en 1963, d'exĂ©cutions capitales. Il est gĂ©rĂ© par le New York State Department of Corrections and Community Supervision.

Le nom de la prison vient du nom du village situé sur l'emplacement d'origine. C'est une déformation du nom indien (Algonquin) Sinck Sinck (ou Sint Sinck) qui désignait ce même emplacement.

En , le nom de ce village est changé en Ossining pour éviter la confusion avec l'établissement pénitentiaire, beaucoup plus connu.

Histoire

Construction

En , la décision de construire deux prisons dans l'État de New York est prise, une à Albany, l'autre dans le sud de la ville de New York. Une équipe d'inspecteurs, chargée de visiter les prisons, acheter les vêtements, le mobilier et les infrastructures, est également mise en place. Aucune prison n'est finalement construite à Albany, mais à Auburn, dont l'édification débute en pour ouvrir un an plus tard.

La construction de la prison dĂ©bute en 1825, sous la supervision d'Elam Lynds, directeur de l'Ă©tablissement correctionnel d'Auburn (en) mandatĂ© par les autoritĂ©s new-yorkaises. Il s'inspire d'une prison visitĂ©e dans le New Hampshire, oĂą le travail des dĂ©tenus pour la construction est encouragĂ©. Il choisit le lieu-dit de Mount Pleasant dans le village de Sing Sing (traduisible par « pierre sur pierre »), et sĂ©lectionne cent dĂ©tenus dans sa prison, afin d'extraire dans une carrière voisine le marbre nĂ©cessaire Ă  sa construction. 20 100 dollars servent Ă  l'achat des 130 acres de terrains.

Sing Sing au XIXe siècle

Une fois achevée, en 1826 la prison demeure autosuffisante grâce aux profits de l'exploitation du marbre. Elle est à ce titre considérée comme une prison modèle et se distingue aussi au XIXe siècle par la rigueur de ses règles de détention, imposant la loi du silence et le port d'uniformes rayés et autorisant les châtiments corporels. Des scandales parcourent néanmoins la direction d'Elam Lynds, comme la grossesse d'une prisonnière ou encore la détérioration des conditions de vie des prisonniers.

Châtiments corporels et torture

Torture par l'eau Ă  la prison de Sing Sing en 1860.

Les détenus qui contrevenaient au règlement s'exposaient à des châtiments corporels qui pouvaient aller jusqu’à la torture et parfois provoquer la mort du détenu. Ils étaient suspendus par les poignets au-dessus du sol ou mis au fer, le cou, les poignets ou les pouces et les chevilles enserrés dans des anneaux, ils devaient porter des barres métalliques de plus de vingt kilos sur la nuque pendant des heures. La torture par l'eau a été utilisée à partir de 1848 et a été abolie en 1969 à la suite de violentes émeutes qui ont obligé le gouverneur de l'État à envoyer l'armée pour les réprimer[1].

Sing Sing au XXe siècle

Photographie de Thomas Mott Osborne (Ă  droite).

Un directeur notable arrivé en 1914, Thomas Mott Osborne, tente de moderniser la prison, comme le laissait supposer sa réputation et ce qu'il avait vu incognito à l'établissement correctionnel d'Auburn (en). Il souhaite centrer son action sur ce qu'il appelle la Mutual Welfare Society. Un conseil d'administration élu par les détenus s'occupe de maintenir l'ordre et de punir les infractions aux lois. Au départ moqué par la presse, les résultats probants de cette expérience le conduisent à se voir félicité de toute part. C'est alors la fin des privilèges pour les détenus influents qui corrompaient les gardiens. Certains d'eux tentèrent en vain d'attaquer Thomas Mott Osborne pour des abus et une mauvaise gestion, mais la justice prononce un non-lieu et un retour du directeur à la prison de Sing Sing.

Un autre directeur qui marque l'institution est Lewis Lawes, arrivé en . Il y a alors 795 détenus hommes et 102 détenues femmes. Il veille à confier des postes à des détenus modèles de confiance, comme celui de barbier. Fait notable sous son exercice, un reporter du New York Daily News, qui avait dissimulé un appareil photo sur sa cheville, parvient à photographier le moment où la première décharge d'électricité transite par le corps de Ruth Snyder, une femme meurtrière de son mari qui avait été condamnée à mort par chaise électrique. La photo fait scandale et conduit Lewis Lawes à abandonner les méthodes les plus brutales et les abus des gardiens et surtout mettre en œuvre des réformes historiques concernant les condamnations à mort.

Sing Sing au XXIe siècle

En 1996, Katherine Vockins lance le programme Rehabilitation Through the Arts (RTA) à destination des prisonniers. Il vise à donner à certains des cours d'art dramatique, dans le but de monter des pièces et de leur offrir une formation qui pourra leur servir une fois sortis de prison. Le programme a un tel succès qu'il est étendu à cinq autres prisons new-yorkaises.

Un projet est actuellement à l'étude pour convertir la prison en musée.

DĂ©tenus notables

Directeurs notables

Date d'entrée en fonctionsDate de cessation de fonctionsNom
18251830Elam Lynds
18681869David P. Forrest
19111913John S. Kennedy
19131914James M. Clancy
19141917Thomas Mott Osborne
19201941Lewis E. Lawes

La prison dans l'art et la culture

DĂ©tenu sur une chaise Ă©lectrique, Ă  la prison de Sing Sing.

Sing Sing fait partie des prisons qui ont marqué la culture populaire américaine.

Cinéma

  • L'action du film RĂ©volte Ă  Sing Sing (1932) y est situĂ©e.
  • Audrey Hepburn s'y rend dans le film Diamants sur canapĂ© (Breakfast at Tiffany's).
  • Un personnage du film Phantom of the Paradise de Brian de Palma y est condamnĂ© Ă  l'emprisonnement.
  • Paul Vitti (Robert De Niro) y est emprisonnĂ© Ă  la fin du film Mafia Blues.
  • Dans le film Constantine, rĂ©alisĂ© par Francis Lawrence en 2005, il est fait mention d'une chaise Ă©lectrique provenant de la prison de Sing Sing sur laquelle 200 condamnĂ©s auraient Ă©tĂ© mis Ă  mort.
  • Dans le film Citizen Kane, rĂ©alisĂ© par Orson Welles en 1941, Charles Foster Kane (Orson Welles) menace son adversaire politique Getty de l'envoyer Ă  la prison de Sing Sing.
  • Dans le film de Brian de Palma, L'Impasse (Cartlito's way) le personnage interprĂ©tĂ© par Al Pacino sort de la prison de Sing Sing au dĂ©but du film.
  • Nick Cassidy (Sam Worthington) y est emprisonnĂ© au dĂ©but du film Dos au mur.
  • Dans la sĂ©rie Castle, rĂ©alisĂ©e par ABC Studios, Marcus Gates est un ex-prisonnier de la prison de Sing Sing soupçonnĂ© du meurtre de huit femmes.
  • Dans le film Hudson Hawk, Danny Aiello attend Bruce Willis Ă  la sortie de la prison au tout dĂ©but du film.
  • Dans le film Les Producteurs, rĂ©alisĂ© par Susan Stroman en 2005, l'officier de Police dit Ă  Franz Liebkind (Will Ferrell) qu'il sera envoyĂ© Ă  la prison de Sing Sing pour avoir tirĂ© sur Roger DeBris (Gary Beach) et Carmen Ghia (Roger Bart).
  • Dans le film Vingt mille ans sous les verrous (1932), plus de la moitiĂ© du temps l'action s'y dĂ©roule.
  • Le film Castle on the Hudson de 1940, remake du prĂ©cĂ©dent, s'y dĂ©roule en grande partie.
  • Dans le film CafĂ© Society de Woody Allen, le frère du hĂ©ros est incarcĂ©rĂ© puis exĂ©cutĂ© Ă  Sing Sing.
  • Dans la sĂ©rie Elementary 2012-2019, rĂ©alisĂ© par Robert Doherty, oĂą Sherlock Holmes et Dre. Joan Watson s'y rendent Ă  plusieurs reprises.

Musique

  • Serge Gainsbourg la cite dans la chanson Chez Les YĂ©-YĂ© en 1963 : « Oui Ă  Sing-Sing je finirai ».
  • Claude Nougaro lui consacre une chanson : « Sing Sing Song », qui est une adaptation de « Work Song » standard de jazz crĂ©Ă© par Nat Adderley.
  • Jean-Pierre Ferland a composĂ© une chanson qui s'intitule Sing Sing. « Je sors de Sing Sing... ».
  • Thierry Hazard lui consacre une chanson sur son premier album (Pop music).

Littérature

Jeux vidéo

Notes et références

Liens externes

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