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Élections législatives marocaines de 1970

Les élections législatives de 1970 au Maroc ont eu lieu le à la suite de la révision constitutionnelle marocaine de juillet 1970. Il s'agit du deuxième scrutin législatif depuis l'indépendance du Maroc en 1956 et marque la fin d'état d'exception proclamé le à la suite des émeutes sociales de Casablanca.

Élections législatives marocaines de 1970
Gouvernement
Sortant Élu
Gouvernement Benhima/Laraki
aucune, dissolution du parlement en juin 1965
Gouvernement Lamrani I
Indépendants
Législature élue
IIe

Contexte

Ce scrutin vient un mois après l'adoption par référendum de la révision constitutionnelle de juillet 1970. En effet, il marque la restauration des institutions représentatives au Maroc après cinq années d'état d'exception ( - ) à la suite des émeutes sociales de Casablanca de 1965[1].

La principale nouveauté de cette révision constitutionnelle est le passage du système bicaméral introduit dans la constitution de 1962 au système monocaméral du parlement marocain, la Chambre des conseillers est en effet supprimée. Les 240 membres[n 1] de la Chambre des représentants sont élus pour 6 ans selon la répartition suivante :

  • 90 sièges sont élus directement par l’ensemble des citoyens ;
  • 90 sièges sont élus dans les préfectures et les provinces, par un collège formé des conseillers communaux ;
  • 60 sièges sont élus par quatre collèges socio-professionnels :
    • 24 par les chambres d'Agriculture,
    • 16 par les chambres de Commerce et d'Industrie,
    • 10 par les chambres d’Artisanat,
    • 10 par les représentants des salariés.

Cette nouvelle révision constitutionnelle a donné un net avantage aux indépendants de gagner le scrutin. D'ailleurs, les partis politiques de l'opposition, le Parti de l'Istiqlal (PI) et l'Union nationale des forces populaires (UNFP), avaient décidé de boycotter le référendum constitutionnel de 1970 et le scrutin législatif. Ce qui a contraint certains membres de ces formations à se présenter aux élections à titre individuel. Par ailleurs, le , les dirigeants des deux partis, Allal El Fassi (PI) et Abderrahim Bouabid (UNFP) ont annoncé la création d'un front national sous forme de coalition politique appelée la Koutla, afin de réorganiser les forces d'opposition politique au Maroc.

Résultats

Répartition des 240 sièges (source : Union interparlementaire [PDF])
Rang Parti Sièges Part Évolution
(Législatives 1963)
1er Indépendants 169 70,42 % en augmentation +163
2e Mouvement populaire (MP) 60 25,00 % stagnation[n 2]
3e Parti de l'Istiqlal (PI) 8[n 3] 3,33 % en diminution -33
4e Parti démocrate constitutionnel (PDC)
(ancienne appellation du Parti démocratique de l'indépendance (PDI))
2 0,83 % stagnation[n 2]
5e Union nationale des forces populaires (UNFP) 1[n 3] 0,42 % en diminution -27

Notes et références

Notes

  1. Soit 96 sièges en plus par rapport aux législatives de 1963 (144 sièges).
  2. Le Mouvement populaire et le Parti démocratique de l'indépendance ont participé aux législatives 1963 sous la formation du Front pour la défense des institutions constitutionnelles, arrivée première au scrutin avec 69 sièges sur 144.
  3. Candidats s'étant présentés sous l'étiquette de leurs partis mais sans la caution de ceux-ci. En effet, le Parti de l'Istiqlal et l'UNFP avaient boycotté le texte de la révision constitutionnelle de 1970 et par conséquent les législatives de 1970.

Références

  1. Driss El Yazami et Bernard Wallon, « Soulèvements populaires et répression tous azimuts », dans Le Livre blanc sur les droits de l'homme au Maroc, Paris, EDI, , 119 p. (ISBN 2-7082-2938-9, BNF 36652725, lire en ligne), p. 49-50

Bibliographie

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