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Koutla

La Koutla (arabe : الكتلة، le bloc) est une coalition politique marocaine regroupant trois partis politiques qui faisaient partie de l'opposition avant la formation du gouvernement d'alternance en 1998. Elle remonte au début des années 1970, lorsque l'Union nationale des forces populaires (UNFP) et le Parti de l'Istiqlal (PI) ont décidé de présenter un front d'opposition à la monarchie marocaine lors de la révision constitutionnelle de juillet 1970 et des élections législatives d'août 1970[1]. Reformée en 1998, elle compte aujourd'hui deux partis historiques d'opposition, le Parti de l'Istiqlal (droite conservatrice) et l'Union socialiste des forces populaires (gauche socialiste), à ces deux formations s'ajoute le Parti du progrès et du socialisme, successeur du Parti communiste marocain dissous par l’État en 1960. Cette alliance a intégré les rangs de la coalition gouvernementale avec la formation du gouvernement d'Abderrahman el-Youssoufi en 1998, elle a aussi participé aux gouvernements el-Youssoufi II en 2000, Jettou I en 2002, Jettou II en 2004 et El Fassi en 2007. En 2008, elle s'est vue concurrencée par l'arrivée du Parti authenticité et modernité (PAM) dans la scène politique marocaine, parti fondé par Fouad Ali El Himma, ami proche du roi Mohammed VI. En 2011, huit partis politiques marocains, jugés proches du Makhzen, annoncent la création d'une nouvelle coalition, appelée Alliance pour la démocratie, afin de concurrencer la traditionnelle Koutla et le parti islamiste de la justice et du développement dans les élections législatives de 2011.

Koutla
الكتلة
Image illustrative de l’article Koutla
Logotype officiel.
Présentation
Partis Parti de l'Istiqlal
Union socialiste des forces populaires
Parti du progrès et du socialisme
Fondation par l'Istiqlal et l'UNFP puis reformée en 1998
Siège Rabat
Presse écrite Arabe : Al Alam, Al Ittihad al Ichtiraki, Bayane Al Yaoume
Français : L'Opinion, Libération, Al Bayane
Idéologie Coalition composite
Couleurs rose, violet, bleu
Représentation
Représentants
78 / 395
Conseillers
0 / 270
Ministres
4 / 31

Composition de la coalition

Voici la composition actuelle de la Koutla :

Parti politique Sigle Nom local Tendance politique Date de création Secrétaire général Notes
Parti de l'istiqlalPIحزب الاستقلالconservatisme, nationalisme1943Abdelhamid Chabatparti conservateur, symbole du mouvement national marocain de la première moitié du XXe siècle
Union socialiste des forces populairesUSFPالاتحاد الاشتراكي للقوات الشعبيةSocialisme1975Driss Lachgarparti de la rose socialiste, né d'une scission avec l'UNFP
Parti du progrès et du socialismePPSحزب التقدم والاشتراكيةprogressisme, socialisme1974Mohamed Nabil Benabdallahcréé par Ali Yata sous les cendres du Parti communiste marocain dissous par décision de justice en 1960

L'Organisation de l'action démocratique populaire et l'Union nationale des forces populaires faisaient également partie de la Koutla. Préférant rester dans l'opposition, elles quittent la coalition en 1998, laissant le PI, l'USFP et le PPS constituer une Koutla qui participera à tous les gouvernements depuis cette date jusqu'aux législatives de 2011, où l'USFP sort à l'opposition.

Parti politique Sigle Nom local Tendance politique Date de création Secrétaire général Notes
Union nationale des forces populairesUNFPالاتحاد الوطني للقوات الشعبيةsocialisme1959-né d'une scission avec l'Istiqlal, il donna naissance après au parti socialiste USFP. Il a boycotté toutes les élections depuis 1972, après le décès de son chef Abdellah Ibrahim en 2005, l'UNFP n'enregistre aucune activité politique
Organisation de l'action démocratique populaireOADPمنظمة العمل الديموقراطي الشعبيgauche radicale1983-2005-parti créé par l'opposant Mohamed Bensaid Aït Idder, il donnera naissance au Parti socialiste unifié en 2005

Participation aux élections législatives

Législatives de 1997 et gouvernement de l'alternance

Parti politique Rang Voix % Sièges Évolution
(Législatives 1993)
Union socialiste des forces populaires1e13,9 %57en augmentation +5
Parti de l'Istiqlal2e13,8 %32en diminution -20
Parti du progrès et du socialisme11e2,89en diminution -1
Total--30,15 %98/325en diminution -16

Législatives de 2002

Parti politique Rang Voix % Sièges Évolution
(Législatives 1997)
Union socialiste des forces populaires1e15 %50en diminution -7
Parti de l'Istiqlal2e15 %48en augmentation +16
Parti du progrès et du socialisme10e3 %11en augmentation +2
Total--33,54 %109/325en augmentation +11

Législatives de 2007

Parti politique Rang Voix % Sièges Évolution
(Législatives 2002)
Parti de l'Istiqlal1e10,70 %52en augmentation +4
Union socialiste des forces populaires5e8,90 %38en diminution -12
Parti du progrès et du socialisme7e5,4 %17en augmentation +6
Total--32,92 %107/325en diminution -2

Législatives de 2011

Voici le résultat de la Koutla dans le scrutin du portant sur les 395 sièges au titre des élections législatives de 2011, tels que annoncés par le ministre de l'Intérieur Taib Cherkaoui le soir du :

Parti politique Rang Voix % Sièges Évolution
(Législatives 2007)
Parti de l'Istiqlal2e15,19 %60en augmentation +8
Union socialiste des forces populaires5e9,87 %39en augmentation +1
Parti du progrès et du socialisme8e4,55 %18en augmentation +1
Total--29,62 %117/395en augmentation +10

À l'issue des élections du , l'USFP doit se contenter, comme en 2007 de la cinquième place avec trente neuf sièges à la Chambre des Représentants. À la suite de quelques jours d'atermoiements et de discussions internes, le parti décide le de ne pas rejoindre le gouvernement Benkirane, préférant acter de son échec électoral et regagner une crédibilité dans l'opposition[2]. le Parti du progrès et du socialisme annonce quant à lui son ralliement au PJD le [3], invoquant un « compromis historique » qui justifie le dépassement des divergences idéologiques opposant les deux mouvements[4]. L'Istiqlal -le premier parti à se dire intéressé- officialise sa participation au gouvernement le .

Le , le conseil national du parti de l'Istiqlal - sous la houlette d'Abdelhamid Chabat depuis quelques mois - annonce son retrait de la coalition gouvernementale à la suite d'une réunion extraordinaire tenue à Rabat. Le , cinq des six ministres istiqlaliens déposent officiellement leur démission au chef gouvernement[5]. Le ministre de l'Éducation nationale Mohamed Louafa est en effet écarté par les instances de son parti à la suite de son refus de mettre à exécution la décision de retrait du gouvernement[6]. Le , le parti déclare son passage à l'opposition et son rapprochement de l'Union socialiste des forces populaires (USFP)[7].

Voir aussi

Notes et références

  1. Guerres et paix au Maroc: reportages, 1950-1990, Attilio Gaudio, Éditions Karthala, p 187, lire ici
  2. RFI, « Maroc : l’USFP ne participera pas au gouvernement Benkirane », Radio France internationale,
  3. Halima Djigo, « Le PPS rejoint le gouvernement Benkirane », Yabiladi,
  4. Oumar Baldé, « Mort de la Koutla démocratique, place à la « Koutla historique » », Yabiladi,
  5. Maroc: démission officielle des ministres de l'Istiqlal, rfi.fr, 10/07/2013
  6. Le Secrétariat général de l’Istiqlal suspend Mohamed El Ouafa de ses fonctions partisanes, lopinion.ma, 12/07/2013
  7. Istiqlal-USFP :Vers une alliance dans l'opposition, aufaitmaroc.com, 16/07/2013
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