Élections législatives de 1848 dans la Somme
Les élections législatives françaises de 1848 se déroulent les et . Dans le département de la Somme, quatorze représentants sont à élire dans le cadre d'un scrutin de liste majoritaire pour siéger à l'Assemblée nationale constituante.
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Élections législatives de 1848 dans la Somme | ||||||||||||||
14 sièges de représentants à l'Assemblée nationale constituante | ||||||||||||||
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Type d’élection | Élections législatives | |||||||||||||
Contexte
Au lendemain de la Révolution de 1848, une grande partie de la classe politique du département se rallie à la République notamment les députés de l'opposition libérale ou légitimiste. On les appelle alors les « Républicains du lendemain » tandis que les députés de l'ancienne majorité conservatrice se retirent de la vie politique. Les « Républicains de la veille » jusque-là exclus du débat politique, voient ainsi l'émergence de nouvelles personnalités comme Jules Barni.
Députés sortants
Arrondissement électoral | Nom | Parti | Groupe | |
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1er arrondissement (Amiens-ville) | Nicolas Créton | Mouvement | Opposition dynastique | |
2e arrondissement (Amiens-rural) | Louis Gaulthier de Rumilly | Mouvement | Opposition dynastique | |
3e arrondissement (Abbeville-ville) | Joseph Maximilien Vayson | Résistance | Conservateurs ministériels | |
4e arrondissement (Abbeville-rural) | Michel Joseph Dutens | Résistance | Conservateurs ministériels | |
5e arrondissement (Doullens) | Louis-Alexandre Blin de Bourdon | Légitimiste | Opposition légitimiste | |
6e arrondissement (Montdidier) | Édouard Cadeau d'Acy | Résistance | Conservateurs ministériels | |
7e arrondissement (Péronne) | Félix-Bellator de Beaumont | Mouvement | Opposition dynastique |
Candidats
Rapidement des comités et clubs républicains se forment selon les sensibilités, principalement sur Amiens, comme le Comité central républicain autour de Constant Thuillier (proche d'André Dumont) qui rassemble les Républicains modérés de toute origine, comme les libéraux Félix-Bellator de Beaumont ou Jacques Boucher de Perthes et des républicains convaincus tel Édouard Degouve de Nuncques ou Pierre-Dominique Bazaine (proche de Charles Fourier). Soutenus par le Journal de la Somme, ils forment une liste très hétéroclite de « conciliation républicaine » (on y trouve un légitimiste), composée de 16 candidats pour 14 sièges afin de « ne pas imposer le choix aux électeurs ».
On peut aussi trouver le Club républicain d'Amable Dubois qui se dit proche des questions ouvrières ou le Club démocratique de tradition libérale, qui est affilié aux Amis de la Constitution de 1791. Bien plus modéré, le Club Saint-Denis dirigé par Denis Morel-Cornet regroupe les Orléanistes ou Légitimistes ralliés à la République, plus par opportunisme que par conviction. La double candidature étant autorisée, leur liste soutenue par le Courrier de la Somme comprend aussi les candidats libéraux de la liste du Comité central républicain aux côtés de notables de l'ancienne opposition dynastique.
Les Républicains les plus avancés (appelés démocrates-socialistes), ne sont pas encore très structurés dans le département. Ils présentent toutefois une liste incomplète soutenue par le commissaire du gouvernement (proche de Ledru-Rollin), qui est très critique envers les deux listes précédentes et qui se nomme « Liste de candidats sympathisant complètement avec le gouvernement provisoire ».