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Élections générales boliviennes de 1993

Les élections générales boliviennes de 1993 ont lieu le dimanche afin d'y élire le président et le vice-président de la République, ainsi que les 130 sièges de la Chambre des députés et les 27 sièges du Sénat.

Élections générales boliviennes de 1993
Président et vice-président
Type d’élection Élections générales
Postes à élire 130 sièges à la Chambre de députés, 27 sièges au Sénat
Corps électoral et résultats
Population 6 626 740
Inscrits 2 399 197
Votants 1 726 168
72,16% en diminution 1,5
Votes exprimés 1 642 965
Votes blancs 36 885
Votes nuls 46 318
Gonzalo Sánchez de LozadaMNR
Colistier : Víctor Hugo Cárdenas
Voix 584 958
35,60%
Députés élus 52 en augmentation 12
Sénateurs élus 17 en augmentation 8
Hugo Banzer SuárezAccord patriotique (ADN / MIR)
Colistier : Óscar Zamora Medinaceli
Voix 346 016
21,06%
Députés élus 35 en diminution 36
Sénateurs élus 8 en diminution 8
Carlos Palenque Avilés (es)CONDEPA
Colistier : Ivo Kuljis Füchtner
Voix 235 117
14,31%
Députés élus 13 en augmentation 4
Sénateurs élus 1 en diminution 1
Max Fernández RojasUCS
Colistier : Edgar Talavera Soliza
Voix 225 506
13,73%
Députés élus 20 en augmentation 5
Sénateurs élus 7 en augmentation 6
Parti arrivé en tête par département
Carte
Chambre des députés
Diagramme
Chambre des sénateurs
Diagramme2
Président de la Bolivie
Sortant Élu
Jaime Paz Zamora
MIR
Gonzalo Sánchez de Lozada
MNR

Étant donné qu'aucun des candidats n'a pu obtenir la majorité absolue des voix, le Congrès national est chargé de désigner le président parmi les candidats ayant obtenu les meilleurs résultats. Au cours de cet exercice, Gonzalo Sánchez de Lozada est élu président avec 97 voix du Congrès[1]. Par le fait même, son colistier, Víctor Hugo Cárdenas, devient le premier aymara à occuper la fonction de vice-président de la République[2].

Système électoral

Le processus électoral de 1993 s'inscrit dans un cadre juridique différent de celui en place pour les élections générales de 1989. Entre-temps, le Congrès national décide en 1991 et 1992 de réformer certaines lois électorales, ceci s'est traduit par la création de tribunaux électoraux impartiaux et indépendants de l'autorité gouvernementale. Les membres des instances électorales seraient dorénavant nommés selon des mécanismes institutionnels clairs et établis et ne seraient plus affiliés à un parti politique. En vertu de la législation précédente, les membres de ces instances étaient nommés par les partis et avaient le pouvoir de recompter et d'annuler les votes de quelque bureau électoral que ce soit[3].

La Loi 1246 du établit que quatre des membres seraient nommés par les deux tiers des membres du Congrès et le cinquième par le président de la République. Elle édicte également qu'aucune étape du processus électoral ne peut être répétée, un dépouillement des bureaux de vote serait donc définitif et il serait impossible après-coup de recompter ou d'annuler des votes[3].

Divisions électorales

Selon les règles établies depuis les élections générales de 1979, chaque département dispose d'un total de trois sénateurs. Le nombre de députés est établi par la Loi 1246 du et ne présente pas de changement avec la députation antérieure[3].

Département Sénateurs Députés
Chuquisaca 3 13
La Paz 3 28
Cochabamba 3 18
Oruro 3 10
Potosí 3 19
Tarija 3 9
Santa Cruz 3 17
Beni 3 9
Pando 3 7
Total 27 130

Forces en présence

Principales forces politiques
Parti Idéologie Candidats
et colistiers
Résultat en 1989
Mouvement nationaliste révolutionnaire
Movimiento Nacionalista Revolucionario (MNR)
Droite Gonzalo Sánchez de Lozada
Víctor Hugo Cárdenas Conde
25,65 % des voix
40 députés
9 sénateurs
Accord patriotique (ADN / MIR)
Acuerdo Patriótico
Droite à centre-gauche Hugo Banzer Suárez
Óscar Zamora Medinaceli
47,05 % des voix
71 députés
16 sénateurs
Conscience de la patrie
Conciencia de Patria
Centre-gauche Carlos Palenque Avilés
Ivo Kuljis Füchtner
12,25 % des voix
9 députés
2 sénateurs
Unité civique de solidarité
Unidad Cívica Solidaridad
Droite Max Fernández Rojas
Edgar Talavera Solíz
En coalition

Résultats

Un total de quatorze partis, coalitions ou alliances se sont présentés aux élections générales de 1993. Les binômes présidentiels des partis ayant obtenu le plus de voix sont représentatifs de la faible différence idéologique qui peut les distinguer. Le binôme du Mouvement nationaliste révolutionnaire, supporté par le Mouvement révolutionnaire Túpac Katari de libération, était constitué de l'homme d'affaires néolibéral Gonzalo Sánchez de Lozada et du dirigeant et intellectuel aymara, Víctor Hugo Cárdenas. Le binôme de l'Accord patriotique était constitué de l'ex-dictateur conservateur Hugo Banzer et du guerrillero de gauche Óscar Zamora et celui du parti populiste de base sociale aymara Conscience de la patrie présentait l'homme d'affaires de Santa Cruz d'origine croate, Ivo Kuljis[3].

L'élection est caractérisée par un haut nombre de candidatures et la composition du Congrès national en ressort relativement fragmentée. Le parti vainqueur est le Mouvement nationaliste révolutionnaire avec 35,6 % des voix, ce qui entraîne automatiquement un vote du Congrès parmi les meilleurs candidats afin d'élire l'équipe présidentielle. Cette procédure élective indirecte aurait été évitable si le meilleur candidat aurait obtenu une majorité absolue ou 40 % des voix avec 10 % d'écart avec le second meilleur candidat. Par rapport aux élections générales de 1989 et de 1997, un résultat de 35,6 % pour le meilleur candidat est particulièrement élevé, ceci semble avoir été occasionné notamment par le choix des deux autres partis dominants, l'ADN et le MIR, de se présenter sous une seule étiquette[4].

Résultats des élections générales boliviennes de 1993[3] - [5]
Parti Candidat
et colistier
Votes % Députés Sénateurs
MNR Gonzalo Sánchez de Lozada
Víctor Hugo Cárdenas
584 958 35,60 52 17
Accord patriotique (ADN / MIR) Hugo Banzer Suárez
Óscar Zamora Medinaceli
346 016 21,06 35 8
CONDEPA Carlos Palenque Avilés (es)
Ivo Kuljis Füchtner
235 117 14,31 13 1
UCS Max Fernández Rojas
Edgar Talavera Solíz
225 506 13,73 20 7
MBL Antonio Araníbar Quiroga
Miguel Urioste Fernández
88 166 5,37 7 -
Alliance rénovatrice bolivienne
(Alianza Renovadora Boliviana)
Casiano Ancalle Choque
Roberto Pacheco Garcia
30 510 1,86 1 -
Alternative du socialisme démocratique
(Alternativa del Socialismo Democrático)
Jerjes Justiniano Talavera
Pablo Ramos
30 240 1,84 1 -
Avant-garde révolutionnaire 9 avril (es) Carlos Serrate Reich (es)
Ramiro Víctor Paz Cerruto
21 020 1,28 - -
Phalange socialiste bolivienne (FSB) José Mario Serrate Paz
José Gamarra Zorrilla
20 884 1,27 - -
Eje Pachakuti Félix Cárdenas Aguilar (es)
Ramiro Barrenechea Zambrana
17 581 1,07 1 -
Gauche unie
(Izquierda Unida)
Ramiro Velasco Romero
Lidia Flores Escobar
16 040 0,98 - -
Mouvement katariste national
(Movimiento Katarista Nacional)
Fernando Untoja Choque (es)
Tomás Ticuasi Eritaruqui
12 599 0,77 - -
Organisation sociale d'indépendants
(Organización Social de Independientes)
Óscar Bonifáz Gutiérrez
Nelly Enriqueta Ulloa Mealla
8 084 0,49 - -
Mouvement fédéraliste démocratique
(Movimiento Federalista Democrático)
Carlos Valverde Barbery
José Roberto Caballero Oropeza
6 244 0,38 - -
Votes valides 1 647 710 68,68
Votes blancs 37 071 2,14
Votes nuls 46 528 2,69
Total 1 731 309 72,16
Inscrits 2 399 197 100,00
Abstentions 667 888 27,84

Vote du Congrès

Gonzalo Sánchez de Lozada est le seul candidat lors du vote du Congrès national, après que Banzer Suárez ait décliné sa candidature en sa faveur[2]. Sa candidature est appuyée par l'alliance entre le MNR et le MRTKL (es), en plus des partis Unité civique de solidarité et Mouvement Bolivie libre. Les autres partis se sont abstenus de voter[6].

Résultat du vote du Congrès[6]
Candidat Parti Votes %
Gonzalo Sánchez de Lozada MNRMRTKL (es) 97 100
Votes blancs et nuls 0
Total 97 100
Inscrits / Participation 157 61,8

Notes et références

  1. Mabel Azcui, Sánchez de Lozada jura como presidente de Bolivia tras la confirmación, elpais.com, 7 août 1993
  2. (es) Mabel Azcui, « Sánchez de Lozada jura como presidente de Bolivia tras la confirmación », El País, (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consulté le )
  3. (es) Órgano Electoral Plurinacional, « Atlas Electoral v. 2 - Elecciones Generales 1993 », sur atlaselectoral.oep.org.bo, (consulté le )
  4. (es) Red de conocimientos electorales ACE, « Bolivia: Reforma Electoral en América Latina », sur aceproject.org (consulté le )
  5. Dieter Nohlen, Elections in the Americas : a data handbook, New York, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-925358-6)
  6. (en) Walter Morales, A brief history of Bolivia, New York, Facts On File, , 205 p.
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