Accueil🇫🇷Chercher

Église Saint-Nicaise de Reims

À Reims, l'église Saint-Nicaise est une église paroissiale édifiée dans une cité-jardin en style romano-byzantin dans les années 1920. Elle est due à l'architecte Jean-Marcel Auburtin, et décorée par les artistes notables de l'époque : Maurice Denis, Roger de Villiers, Gustave Jaulmes, Emma Thiollier, Jean Berque, René Lalique, Jacques Simon, Ernest Laurent. Elle est classée « monument historique »[1].

Église Saint-Nicaise de Reims
Image illustrative de l’article Église Saint-Nicaise de Reims
L'Ă©glise actuelle
Présentation
Culte Catholique romain
Type Église paroissiale
Rattachement Archidiocèse de Reims
DĂ©but de la construction 1923
Fin des travaux 1924
Architecte Jean-Marcel Auburtin
Style dominant style romano-byzantin
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (2002)[1]
Site web http://www.stvincent-nicaise-martin-reims.cef.fr/
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Champagne-Ardenne
DĂ©partement Marne
Commune Reims
CoordonnĂ©es 49° 14′ 53″ nord, 4° 03′ 17″ est[2]
GĂ©olocalisation sur la carte : Reims
(Voir situation sur carte : Reims)
Église Saint-Nicaise de Reims
GĂ©olocalisation sur la carte : Marne
(Voir situation sur carte : Marne)
Église Saint-Nicaise de Reims
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Église Saint-Nicaise de Reims

Localisation

L'église est située avenue de la Marne dans le département français de la Marne, sur la commune de Reims dans la Cité-Jardin du Chemin-Vert.

Historique

Il existait une autre église qui portait le même nom et qui se trouvait proche de l'abbaye Saint-Rémi. Elle fut vendue et démolie pendant la Révolution française.

Une église dans une cité jardin

Georges Charbonneaux, fondateur en 1912 de la société d'Habitations à Bon marché (H.B.M.) Le Foyer Rémois, a souhaité tout au long de sa vie contribuer à l'épanouissement de la famille, en particulier la famille nombreuse, à une époque où la France connaissait un fort déficit de naissances par rapport à ses voisins européens. Après de premières réalisations en 1913 et 1914, il souhaite édifier une cité-jardin sur le modèle anglais théorisé par Ebenezer Howard. Au sortir de la guerre, il engage dès 1919, la construction d'une cité-jardin de 617 maisons, dotée d'équipements sociaux et culturels exceptionnels pour l'époque (maison commune, maison de l'enfance, centres commerciaux, groupe scolaire). Ces maisons sont destinées à accueillir les familles rémoises nombreuses (ouvriers et employés) ayant au minimum quatre enfants. Patron empreint des valeurs du catholicisme social, Georges Charbonneaux souhaite bien sûr édifier une église au sein de ce véritable village.

Jean-Marcel Auburtin, architecte de l'ensemble de la Cité-Jardin, conçoit également l'église Saint-Nicaise, dans un style romano-byzantin tout à fait remarquable avec un plan en forme de croix grecque. Georges Charbonneaux fait intervenir les artistes les plus réputés de l'époque, en particulier ceux impliqués dans le renouveau de l'Art Sacré qui marque cette époque. Ainsi Maurice Denis, cofondateur des Ateliers d'art sacré, y réalise les peintures marouflées des chapelles latérales ayant pour thème l'Annonciation et la Sainte Famille (1926). Gustave Jaulmes, assisté d'Henri Menu, exécute le grand Christ de l'abside au dessus du maître-autel, ainsi que l'ensemble des peintures murales. Roger de Villiers, sculpteur, réalise une touchante Nativité, ainsi que la statue de saint Nicaise qui orne l'autel et une de Jeanne d'Arc. On doit à Emma Thiollier le tympan (en faux-sgraffite) au-dessus de la porte d'entrée ainsi que la statue de sainte Thérèse. Le chemin de croix, très novateur pour l'époque, est l'œuvre de l'artiste rémois Jean Berque qui réalise là un ensemble tout en douceur et plein de compassion, dans le style propre à la période des Arts décoratifs. Les verrières représentant des anges (1926) sont l'œuvre de René Lalique qui réalise là des sujets de grande dimension en verre moulé d'une exceptionnelle beauté. Les vitraux de la tour-lanterne sont de Jacques Simon. L'église, édifiée à partir de , est inaugurée le . Après le décès de Georges Charbonneaux en 1933, son épouse commande la décoration du baptistère à Maurice Denis. Le tympan à l'entrée du baptistère est l'œuvre d'Ernest Laurent (1927).

L'édifice est un exemple de l'architecture religieuse des années 1920, avec une recherche de volumes simples, de matériaux modernes (béton armé, verre moulé), et le respect des formes traditionnelles. L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 2002[1]. Il possède un carillon de trente-cinq cloches.

Les Grandes Orgues

L'église Saint Nicaise de Reims possède un instrument qui a connu une histoire riche en évolution.

  • Ă€ l'origine, l'orgue, qui Ă©tait placĂ© en tribune, est de style nĂ©o-classique, construit par le facteur alsacien Rinkenbach en 1929. Il possède alors 16 jeux, rĂ©partis sur 2 claviers et pĂ©dalier avec une traction electro-pneumatique.
Composition d'origine de 1929 Joseph Rickenbach
I - Grand-Orgue II - RĂ©cit Expressif PĂ©dale
Bourdon 16' Cor de Nuit 8' Bourdon 16'
Montre 8' Viole de Gambe 8' Bourdon 8'
Salicional 8' Voix CĂ©leste 8' Basson 16'
Bourdon 8' Flûte Octaviante 4'
Prestant 4' Nazard 2 2/3'
Octavin 2'
Tierce 1 3/5'
Trompette 8'

Malheureusement, à peine construit, de nombreuses pannes sont à déplorer sur cet orgue. Mr. Gout, de la manufacture Victor Gonzalez, ré-harmonise le cornet au début des années 1930. Il change alors le Salicional 8' du Grand-Orgue en Bourdon 4'.

  • En 1937, des travaux sont rĂ©alisĂ©s sur l'instrument. La console est dĂ©placĂ©e sur la tribune, pour ĂŞtre en angle droit vis-Ă -vis du buffet. On y ajoute Ă©galement un Cromorne 8' qui date du XVIIIème siècle.
  • 1939, une nouvelle inondation se dĂ©clare sur la tribune mansardĂ©e. L'orgue est touchĂ©, on procède alors Ă  des travaux de rĂ©paration, et Ă  de nouveaux agrandissements. On ajoute au Grand-Orgue une Doublette 2', une Bombarde 16' ainsi qu'un Clairon 4'. La console de l'instrument est dĂ©tachĂ©e pour ĂŞtre placĂ©e dans le chĹ“ur. On creuse une ouverture depuis la tribune pour percer dans le transept gauche. Cet espace ainsi crĂ©e va permettre de construire un nouveau plan sonore ; le Positif. Le chanoine Lefard voyait d'un mauvais Ĺ“il ces travaux, il a dĂ©clarĂ© Ă  l'organiste titulaire de l'Ă©poque : "Vous finirez par dĂ©molir l'Ă©glise pour y mettre votre orgue"[3]. L'instrument est alors inaugurĂ© une seconde fois par Emile Bourdon, titulaire des grandes orgues de la CathĂ©drale Notre-Dame-immaculĂ©e Ă  Monaco.
  • L'orgue reste tel quel jusqu'en 1954, date Ă  laquelle il sera de nouveau agrandi, passant de 22 Ă  28 jeux. Les pressions sont abaissĂ©es, passant de 90 Ă  70 mm et une troisième inauguration est rĂ©alisĂ©e, avec Gaston Litaize aux claviers. Cela dit, le titulaire de cet instrument : Pierre Eschenbrenner (de 1950 jusqu'Ă  sa mort en 1977) dĂ©sire plus. Il aimerait une console Ă  traction Ă©lectrique, et 47 jeux rĂ©els. Des travaux sont opĂ©rĂ©s sur le Rickenbach : On ajoute une nouvelle Montre 8' plus grosse. L'ancienne montre devient une FlĂ»te 8'. La Viole de Gambe 8' du RĂ©cit est transformĂ©e en Principal 8'. Quatre nouveaux jeux sont installĂ©s sur l'orgue : Un Principal 4' et une Cymbale II au RĂ©cit, ainsi que d'une Mixture III et une FlĂ»te 2' au pĂ©dalier. Une fois les travaux achevĂ©s, Eschenbrenner voit plus grand et songe Ă  la mise en place d'un quatrième clavier ainsi que d'une FlĂ»te 16' au pĂ©dalier.
  • En 1961, la composition interne des orgues de Saint-Nicaise est modifiĂ©e, on adjoint plusieurs jeux sur les diffĂ©rents plans sonores : Une Montre 16' en bois ainsi qu'une Bombarde 16' en chamade, et deux nouveaux claviers. L'orgue possède alors 5 claviers et pĂ©dalier (le seul de la CitĂ© des Sacres, car l'orgue du Pasteur Pierre Valloton du Temple Protestant, qui possède lui aussi 5 claviers, ne sera construit qu'en 1977)
Composition en 1961 (avant les travaux d'agrandissements) 3 claviers, 46 jeux Joseph Rickenbach, Victor Gonzalez, Erwin Muller
I - Grand-Orgue II - Positif III - RĂ©cit Expressif PĂ©dale
Bourdon 16' Salicional 8' Bourdon 16' Soubasse 32'
Montre 8' Bourdon 8' Grosse Flûte 8' Soubasse 16'
Flûte 8' Principal 4' Flûte à Cheminée 8' Bourdon 16'
Bourdon 8' Flûte 4' Principal 8' Flûte 8'
Prestant 4' Nazard 2 2/3' Voix CĂ©leste 8' Bourdon 8'
Flûte 4' Doublette 2' Principal 4' Flûte 4'
Doublette 2' Tierce 1 3/5' Flûte 4' Flûte 2'
Plein Jeu IV Larigot 1 1/3' Nazard 2 2/3' Fourniture III
Trompette 8' Piccolo 1' Octavin 2' Bombarde 16'
Clairon 4' Cymbale II Tierce 1 3/5' Trompette 8'
Cromorne 8' Cymbale II Clairon 4'
Basson 16'
Trompette 8'
Composition en 1980 5 claviers, 61 jeux (39 réels) Joseph Rickenbach, Victor Gonzalez, Erwin Muller
I - Grand Orgue II - Positif III - RĂ©cit Expressif IV - Echo V - Echo PĂ©dale
Montre 16' Bourdon 16' Bourdon 16' Voix Humaine 8' Cornet V Soubasse 32'
Bourdon 16' Principal 8' Gambe 8' Contrebasse 16'
Montre I 8' Bourdon 8' Flûte à Cheminée 8' Bourdon 16'
Montre II 8' Quintaton 8' Voix CĂ©leste 8' Montre 8'
Bourdon I 8' Violoncelle 8' Prestant 4' Bourdon 8'
Bourdon II 8' Prestant 4' Flûte 4' Octave 4'
Flûte 8' Flûte 4' Nazard 2 2/3' Flûte 4'
Montre 4' Nazard 2 2/3' Octavin 2' Flûte Douce 4'
Prestant 4' Octavin 2' Doublette 2' Grosse Mixture V
Flûte 4' Tierce 1 3/5' Tierce 1 3/5' Mixture V
Doublette 2' Larigot 1 1/3' Mixture V Bombarde 16'
Plein Jeu IV Piccolo 1' Basson 16' Trompette 8'
Bombarde 16' Fourniture III Trompette 8' Clairon 4'
Trompette 8' Cromorne 8' Clairon 4' Chamade 4'
Chamade 8'
Clairon 4'
  • En 1987 s'opèrent les derniers gros travaux sur l'orgue de Saint-Nicaise. Au vu de la taille modeste de l'Ă©glise, il est dĂ©cidĂ© d'enlever plusieurs jeux et les deux derniers claviers, entre autres. Une restauration totale est rĂ©alisĂ©e, la transmission passe de l'Ă©lectro-pneumatique Ă  l’électrique. Le grand orgue de l'Ă©glise Saint Nicaise est donc un instrument de 3 claviers, avec 52 registres dont 38 jeux rĂ©els. C'est le troisième plus grand instrument de la ville de Reims au point de vue des registres (avec emprunts) mais du quatrième au niveau du nombre de jeux, juste après celui de la CathĂ©drale : 87 jeux, le Temple Protestant : 54 jeux, la Basilique Saint-Remi : 45 jeux.

Voici la composition actuelle de l'instrument :

La Console de l'Orgue de l'Ă©glise Saint Nicaise, lorsqu'il avait ses 5 claviers, avec le titulaire de l'Ă©poque : Pierre Eschenbrenner.
Grand-Orgue Positif Récit Expressif pédale
Montre 16' Quintaton 8' Bourdon 16' Soubasse 32'
Bourdon 16' Prestant 4' Principal 8' Contrebasse 16'
Montre 8' Octave 4' Flûte 8' Bourdon 16'
Principal 8' Nasard 2 2/3' Flûte à Cheminée 8' Montre 8'
Bourdon 8' Octavin 2' Gambe 8' Bourdon 8'
Prestant 4' Tierce 1 3/5' Voix CĂ©leste 8' Octave 4'
Flûte 4' Larigot 1 1/3 Principal 4' Flûte 4'
Doublette 2' Plein Jeu III Nasard 2 2/3 Octavin 2'
Cornet V Cymbale II Octavin 2' Bombarde 16'
Plein Jeu IV Cromorne 8' Cornet V Trompette 8'
Cymbale III Plein Jeu IV Clairon 4'
Bombarde 16' Basson 16'
Trompette 8' Trompette 8'
Trompette en Chamade 8' Hautbois 8'
Voix Humaine 8' Clairon 4'
Clairon 4'

Notes et références

  1. Notice no PA00078784, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. « Eglise Saint-Nicaise (Reims, 1924) », sur Structurae (consulté le ).
  3. Pierre Eschenbrenner et Michel Venant, L'Orgue et le Carillon de l'Ă©glise Saint-Nicaise de Reims, Historique, Restauration 1929 - 2003, Reims, Association Musique Ă  Saint-Nicaise,

Voir aussi

Bibliographie

  • Dominique Potier, Église Saint-Nicaise de Reims : visions d'un paradis oubliĂ©, Reims, Carnet de Sentier, , 25 p.
  • Patrick Chatelin, « L’église Saint Nicaise de la citĂ© du Chemin Vert Ă  Reims », Le Point Riche, bulletin de l'association « Les amis de Louis Mazetier », no 9,‎ , p. 7-27
  • Dominique Potier, CitĂ©-Jardin du Chemin-Vert : un siècle d'utopie raisonnĂ©e, Reims, Carnet de Sentier, , 147 p. (ISBN 978-2-9553729-0-6)
  • Dominique Potier, Reims 1919-1930 : reconstruire la citĂ©, Reims, Carnet de Sentier, , 147 p. (ISBN 978-2-9553729-0-6)

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.