Église Notre-Dame-du-Travail de Paris
L'église catholique Notre-Dame-du-Travail est une église classée monument historique depuis 2016, construite par l’abbé Roger Soulange-Bodin, située au numéro 59, rue Vercingétorix dans le 14e arrondissement de Paris.
Église Notre-Dame-du-Travail | ||||
Présentation | ||||
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Culte | Catholique | |||
Type | Église paroissiale | |||
Rattachement | Archidiocèse de Paris | |||
Début de la construction | 1897 | |||
Fin des travaux | 1902 | |||
Protection | Classé MH (2016) | |||
Géographie | ||||
Pays | France | |||
Région | Île-de-France | |||
Département | Paris | |||
Ville | Paris | |||
Coordonnées | 48° 50′ 10″ nord, 2° 19′ 01″ est | |||
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : 14e arrondissement de Paris
Géolocalisation sur la carte : France
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Construite en remplacement d'une église du quartier de Plaisance devenue trop petite, achevée en par l'architecte Jules-Godefroy Astruc (1862-1955), elle est remarquable par l'utilisation d'une armature métallique innovante et d'une charpente en poutrelles apparentes[1]. Sa cloche a été ramenée de Sébastopol à la suite de la prise de la ville (1855) pendant la guerre de Crimée[2].
Histoire
Bâtie pour les très nombreux ouvriers logeant dans le 14e arrondissement qui avaient la charge de monter les expositions universelles de Paris du début du XXe siècle, elle rend hommage à la condition ouvrière et aux sens que donne le mot « travail ». L'abbé Soulange-Bodin est à l'initiative du projet et de la collecte de fond pour la construction de l'église dès 1897. Son projet est de créer un lieu de recueillement et d'union des travailleurs du quartier et qu'elle soit prête à accueillir ceux qui viendront à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900[1].
« Pourquoi une église ? Pour unir sur le terrain de la religion les travailleurs de toutes les classes. Pourquoi à Paris ? Parce que Paris est considéré à juste titre comme le centre du travail et de l’industrie. Pourquoi dans le quartier de Plaisance ? Parce que c’est un faubourg composé uniquement de travailleurs, qui n’a pas encore d’église pour ses 35 000 habitants, mais qui est admirablement préparé à en recevoir par un ensemble remarquable d’œuvres religieuses et sociales. Pour quand ? Pour 1900. Il faut qu’en venant à l’Exposition universelle, les travailleurs des deux Mondes puissent venir prier dans le sanctuaire de la Vierge du Travail. Il faut qu’en 1900, tandis que s’ouvrira le Palais des produits du travail, s’ouvre pour les producteurs du travail un grand Sanctuaire d’union et de concorde » (apparait dans les appels à souscription dont l'un de 100 000 exemplaires conservé aux archives de l'Archevêché de Paris).
- Vue générale.
- Le portail.
- Le clocheton.
Le , deux arrêtés protègent l'église au titre des monuments historiques : un classement pour l'intérieur de l'église et une inscription pour les façades et toitures. Ceux-ci sont abrogés par l'arrêté portant classement de la totalité de l'église le [3].
Conception
La principale innovation du projet de Jules-Godefroy Astruc est la structure en métal de son ossature, qui joue, à l'intérieur, le rôle des arcs et des colonnes traditionnels. Cette structure apparaît à l'époque et pour la première fois à l'intérieur d'une église, sans être cachée et est inspirée de l'exemple de la tour Eiffel, achevée en 1889. Jules Astruc a aussi été l'élève de Victor Laloux, architecte de la gare d'Orsay en 1900, connu pour son utilisation des structures métalliques. Mais si les fermes métalliques étaient tout à fait appropriées pour l'intérieur d'une gare, par contre, dans une église catholique, c'était original malgré le fait que ces éléments jouaient une fonction reprise à l'architecture traditionnelle. À cette époque, le fer était utilisé uniquement dans de grandes constructions ouvertes, telles des gares, des usines. Les fermes métalliques permettent de recouvrir de grands espaces en n'utilisant qu'un petit nombre de supports[1].
Le choix de cette structure métallique n'apparaît pas dans le projet initial en 1897. Ce choix provient du fait que la communauté religieuse souhaitait arriver à un coût le moins élevé possible. Pour des fidèles travailleurs manuels, ce choix leur permet de se sentir dans un environnement familier, semblable à celui d'une usine et de toucher de leurs mains des surfaces pareilles à celles avec lesquelles ils sont en contact chaque jour dans leurs ateliers. Pour se rapprocher d'une ambiance contemplative dans cet univers froid et d'acier, les chapelles latérales ont été décorées de grandes peintures murales de style art nouveau.
La structure métallique est réutilisée à partir des restes du palais de l'Industrie, construit pour l'Exposition universelle de 1855[4].
Quant à la façade de l'église, elle ne permet pas au visiteur de se douter du style fonctionnel et constructiviste de l'intérieur. Elle est en effet réalisée comme une église classique de style roman, en pierre de taille traditionnelle[5].
- Vue générale de la nef avec ses structures métalliques.
- Détail des structures métalliques.
- Chapelle de la Vierge.
Description
L'orgue
L'orgue a été construit par Haerpfer en 1991. Il la particularité de disposer de deux consoles, de compositions différentes : une console de tribune et une console de nef mobile :
- La console de tribune possède deux claviers et un pédalier, avec transmission mécanique.
- La console de nef mobile a trois claviers et pédalier avec transmission électrique Multiplex : elle commande les mêmes jeux plus d'autres qui lui sont spécifiques.
Console de tribune : composition
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Console de nef mobile : Idem plus jeux spécifiques
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Chemin de croix
Le Chemin de croix de cette église a la particularité de ne pas disposer de numéro. Composé d'un ensemble de quatorze gravure en relief faisant le tour de l'intérieur du bâtiment, l'ordre du Chemin de croix est donné par le nombre de personnage dont le nombre décroit à chaque étape. Ainsi, à la première étape, quatorze personnage sont présents, et à la dernière étape, seul Jésus est présent.
- Première étape
- Deuxième étape
- Troisième étape
- Quatrième étape
- Cinquième étape
- Sixième étape
- Septième étape
- Huitième étape
- Neuvième étape
- Dixième étape
- Onzième étape
- Douzième étape
- Treizième étape
- Quatorzième étape
Tableau de Jésus miséricordieux
Conformément à la demande que Faustine Kowalska (1905-1938), sainte et mystique polonaise, dit avoir reçue de Jésus, et à la recommandation de Jean-Paul II, le Tableau de la Miséricorde a été intronisé solennellement dans l'église le , le jour de la béatification du ce dernier[6].
Notes et références
- Dupré 2009, p. 4-5.
- Visite de l'église de Notre-Dame-du-Travail sur le blog pietondeparis.canalblog.com (20 mai 2009)
- « Eglise Notre-Dame-du-Travail », notice no PA00086614, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Jardin du Cloître », sur paris.fr (consulté le ).
- Cheko 2018, p. 114-115.
- Miséricorde divine sur le site de la paroisse
Voir aussi
Bibliographie
- Cécile Dupré, « Notre-Dame-du-Travail (Paris), une église au tournant du XIXe siècle et du XXe siècle », In Situ. Revue du patrimoine, no 11, (lire en ligne)
- (ru) Ekaterina Dmitrievna Sheko, L'architecture sacrée en France et en Belgique entre les deux guerres : de l'Art déco au modernisme (Сакралная архитектура Франции и Белгии мехду двух великих войн : разварот от арт-десо к модернизму), vol. 32, 2018, pp.11-131, Moscou, périodique Вестник ПСТГУ, université orthodoxe Saint-Tikhon de Moscou (en) lire en ligne
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la religion :
- Ressources relatives à l'architecture :
- Ressource relative à la musique :
- Site Internet de la paroisse