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Église Notre-Dame-de-Compassion de Paris

L'église Notre-Dame-de-Compassion est un lieu de culte catholique situé place du Général-Kœnig (porte des Ternes) dans le 17e arrondissement de Paris (jusqu'en 1929 sur le territoire de la commune de Neuilly-sur-Seine).

Église
Notre-Dame-de-Compassion
Image illustrative de l’article Église Notre-Dame-de-Compassion de Paris
Présentation
Culte Catholique romain
Type Église paroissiale
Rattachement Archidiocèse de Paris
DĂ©but de la construction 1842
Fin des travaux 1843
Architecte Pierre-François-Léonard Fontaine
Style dominant néo-byzantin
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1929)
Site web www.paroissecompassion.fr
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion ĂŽle-de-France
DĂ©partement Paris
Ville Paris
CoordonnĂ©es 48° 52′ 53,2″ nord, 2° 16′ 59,7″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
ÉgliseNotre-Dame-de-Compassion
GĂ©olocalisation sur la carte : 17e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 17e arrondissement de Paris)
ÉgliseNotre-Dame-de-Compassion
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
ÉgliseNotre-Dame-de-Compassion

Le bâtiment est classé au titre des monuments historiques depuis le [1].

Ce site est desservi par la station de métro Porte Maillot.

Le lieu de culte

Cette église est le seul lieu de culte de la paroisse catholique « Notre-Dame-de-Compassion » au sein de l'archidiocèse de Paris dont le presbytère est situé 2, boulevard d’Aurelle-de-Paladines dans le 17e arrondissement de Paris[2].

La paroisse a la particularité d'accueillir une communauté espagnole, la messe du samedi soir est dite en langue espagnole, autour de la vierge de Rocio, le pèlerinage d'El Rocío étant le plus important pèlerinage d'Espagne. Cette vierge est vêtue d'habits créés par le couturier Yves Saint-Laurent qui ont été exposés en 2018 au Metropolitan Museum of Art, l’un des plus grands musées d’art au monde[3].

Historique

Origine

Panneau Histoire de Paris
« Chapelle de la Compassion ».
Mort du duc d'Orléans.

L'église Notre-Dame-de-Compassion, anciennement dénommée chapelle Saint-Ferdinand, a été construite en 1843 selon les plans de l'architecte du roi Pierre-François-Léonard Fontaine, à l'emplacement de la maison où mourut le prince Ferdinand-Philippe d'Orléans, fils aîné du roi Louis-Philippe, à la suite d'un accident de voiture dans lequel il perdit la vie le [4]

Ce jour-là, le prince royal de France quitte les Tuileries dans sa calèche attelée de deux chevaux, pour saluer ses parents au château de Neuilly avant de partir pour Saint-Omer inspecter son régiment.

Ă€ l'extrĂ©mitĂ© de la route des Ternes (place de la Porte-des-Ternes), le duc d'OrlĂ©ans ordonne au postillon de prendre la rue de la Barrière-du-Roule (de Sablonville) au lieu de la route de la RĂ©volte (boulevard Pershing), ainsi qu'il en avait l'habitude. Les chevaux se cabrèrent, puis s'emballèrent; le duc sauta sur la route, mais tomba si violemment qu'il se fractura le crâne[5]. TransportĂ© inanimĂ© dans l'arrière-boutique de l'Ă©picerie Cordier, au no 4 de la route de la RĂ©volte[Note 1], l'hĂ©ritier du trĂ´ne, âgĂ© de 32 ans, expira quelques heures plus tard, en prĂ©sence de toute la famille royale alertĂ©e.

Construction

Plan de 1894 présentant l'emplacement de la chapelle, sur lequel a été ajouté le tracé du déplacement en 1974.

Le corps de Ferdinand Philippe d'Orléans est transféré dans les caveaux de la chapelle royale de Dreux — la nécropole de la famille d'Orléans — et une petite chapelle est élevée à la demande de la reine Marie-Amélie, en 1842-1843, à l'emplacement de la maison de l'épicier Cordier, devant le bastion no 50 de l'enceinte fortifiée de Thiers (à l'emplacement de l'actuel Palais des Congrès de la Porte Maillot)[7] - [8].

Le roi Louis-Philippe a chargĂ© Camille de Montalivet d'acquĂ©rir les terrains. La maison de l'Ă©picerie Cordier est achetĂ©e 110 000 francs. Cordier est placĂ© comme suisse portier au château de Versailles. Sur le terrain est construit une chapelle et une maison pour la famille d'OrlĂ©ans, un chapelain et un vicaire.

Cette chapelle — appelée alors la chapelle Saint-Ferdinand — fut construite, en forme de croix et dans un style néo-byzantin rappelant celle des anciens tombeaux, selon les plans de l'architecte Pierre Fontaine, les travaux étant dirigés par l'architecte Lefranc. L'autel est situé à l'emplacement exact où le prince est décédé.

Les vitraux sont dessinés par Ingres et les cartons préparatoires conservés au Musée du Louvre[9]. Il a donné les visages du roi et de la reine pour représenter deux figures de saint et sainte. Le cénotaphe a été dessiné par Ary Scheffer et sculpté par Henry de Triqueti. Il représente le duc d'Orléans au moment de ses derniers instants, agonisant sur le lit dans l'épicerie Cordier. L'ange placé derrière la tête du duc avait été sculpté par la princesse Marie d'Orléans. La Pietà située au-dessus de l'autel a été sculptée par Triqueti d'après un dessin d'Ary Scheffer. Les visages de la Vierge et de Jésus seraient ceux de la reine Marie-Amélie et du duc d'Orléans. Une pendule marquait l'heure de l'accident : midi moins dix. À côté, une colonne brisée portait la date du avec les initiales F.P.O.. La reine Marie-Amélie avait brodé trois prie-dieu.

L’archevêque de Paris, Mgr Denys Affre, consacre l’édifice le en présence de la famille royale.

Pendant la guerre franco-allemande de 1870, la chapelle située dans une zone non ædificandi est menacée de destruction. Elle a été sauvée par le général François de Chabaud-Latour qui a été un compagnon d'armes du duc d'Orléans, mais la maison a été démolie.

Lors de la construction du périphérique en 1964, l'édifice a été déplacé d'une centaine de mètres et reconstruit pierre par pierre au no 25 du boulevard Pershing, sur la place du Général-Kœnig à la porte des Ternes.

À cette occasion, le « comte de Paris », la Chambre de commerce et d'industrie de Paris et l'archevêché s'entendirent pour installer sous la chapelle une grande crypte et plusieurs locaux ce qui a permis au cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris, d'ériger la chapelle en paroisse ; ce qu'il fit le sous le vocable de Notre-Dame de Compassion[10] - [11].

Description

L'église présente un plan en forme de croix grecque.

Extérieur

Intérieur

L'intérieur de cette église est richement doté. On peut y voir notamment :

  • le cĂ©notaphe du prince Ferdinand-Philippe d'OrlĂ©ans sculptĂ© dans le marbre en 1842 par Henri de Triqueti d'après les dessins d'Ary Scheffer. Le prince, de grandeur naturelle, revĂŞtu de l'uniforme d'officier gĂ©nĂ©ral, est Ă©tendu sur un matelas comme il l'Ă©tait au moment de sa mort[12] ;
  • le tabernacle de l'autel de la Vierge de cette chapelle Ă©tait situĂ© Ă  l'endroit mĂŞme oĂą reposait la tĂŞte du duc lorsqu'il expira ;
  • un ange en prière, l'une des dernières Ĺ“uvres de la princesse Marie d'OrlĂ©ans (1813-1839) ;
  • des vitraux[13] rĂ©alisĂ©s Ă  Sèvres d'après des cartons d'Ingres, conservĂ©s au musĂ©e du Louvre[14] - [15]. Ces superbes vitraux reprĂ©sentent sous les traits de leurs saints patrons, les membres de la famille d'OrlĂ©ans[10] ;
  • une PietĂ  par Henry de Triqueti.
  • Vitraux
  • Saints patrons de la famille d'OrlĂ©ans (Ingres).
    Saints patrons de la famille d'Orléans (Ingres).
  • Sainte Rosalie.
    Sainte Rosalie.
  • Archange RaphaĂ«l.
    Archange Raphaël.
  • N.-D. de la Compassion (Ingres).
    N.-D. de la Compassion
    (Ingres).
  • Autre rosace.
    Autre rosace.
  • sculptures
  • CĂ©notaphe du prince d'OrlĂ©ans (Triqueti).
    Cénotaphe du prince d'Orléans (Triqueti).
  • Descente de croix (Triqueti).
    Descente de croix
    (Triqueti).
  • Nef, cĂ´tĂ© chĹ“ur.
    Nef, côté chœur.
  • DĂ©tail de la voute.
    DĂ©tail de la voute.
  • Nef, cĂ´tĂ© entrĂ©e.
    Nef, côté entrée.
  • Chapelle royale Saint-Ferdinand.
    Chapelle royale Saint-Ferdinand.

Notes et références

Notes

  1. Une gravure représentant cette épicerie est en ligne[6].

Références

  1. « Chapelle de la Compassion », notice no PA00086718, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Horaires de l'accueil.
  3. Expo au Metropolitan Museum of Art.
  4. Émile de La Bédollière, (1812-1883), Le nouveau Paris : histoire de ses 20 arrondissements, [lire en ligne].
  5. abbé Bellanger, Histoire de Neuilly près Paris (Seine) et de ses châteaux, (lire en ligne), p183-187.
  6. Nicolas Le Floch, La Route de la révolte
  7. Informations portées sur un panneau devant la chapelle.
  8. Plan parcellaire municipal de Paris (fin XIXe), plan 65e quartier Ternes, 109e feuille, Ă©chelle 1/500, cĂ´te PP/11765/C
  9. Cartons de vitraux
  10. Revue Les Chantiers du Cardinal, no 93, , p. 8.
  11. « Histoire de la chapelle », sur le site de la paroisse (consulté le ).
  12. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Les Éditions de minuit, 1972, 1985, 1991, 1997, etc. (1re Ă©d. 1960), 1 476 p., 2 vol. [dĂ©tail des Ă©ditions] (ISBN 2-7073-1054-9, OCLC 466966117).
  13. Classés au titre d'objets MH, Notice no PM75002487, base Palissy, ministère français de la Culture.
  14. Photographies des cartons disponibles sur le site de l'Agence Photo de la Réunion des Musées Nationaux
  15. Jacques Foucart, Ingres : Les cartons de vitraux des collections du Louvre (Catalogue d'exposition), Paris, RMN, , 120 p. (EAN 9782711844609, présentation en ligne)
    Catalogue de l'exposition Ingres - Les cartons de vitraux des collections du Louvre, musée du Louvre, département des arts graphiques, Paris, du 22 mai au 23 septembre 2002.

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • « L'accident tragique du duc d'OrlĂ©ans », p. 127-128, dans sous la direction d'Alain Lemoine et Rodolphe Trouilleux, Des Ternes aux Batignolles, DĂ©lĂ©gation Ă  l'Action Artistique de la Ville de Paris, Paris, 1986, (ISBN 2-905118-04-0) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Articles connexes

Liens externes

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