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Édouard Barthe

Édouard Jean Barthe est un homme politique français né le à Béziers (Hérault) et décédé le à Paris.

Édouard Barthe
Illustration.
Fonctions
Député 1910-1940
Sénateur 1948-1949
Gouvernement Troisième République-Quatrième République
Groupe politique SFIO (1910-1932)
PSdF (1932-1936)
USR (1936-1940)
GD (1948-1949)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Béziers
Date de décès (à 67 ans)
Lieu de décès 6e arrondissement de Paris
Résidence Hérault

Biographie

Édouard-Jean Barthe passe son enfance à Montblanc, où son père était vigneron, puis devient pensionnaire dès l'âge de 7 ans. Il fait ses études au collège de Pézenas, puis à la faculté de pharmacie de Montpellier où il s'inscrit avec les étudiants socialistes. Nommé interne des hôpitaux de Montpellier en 1904, diplômé pharmacien en 1906, il s'installe à Sète la même année et épouse Mlle Blanche Hermet[1].

Militant de la SFIO, il devient député de l'Hérault en 1910 et maire de sa ville natale. Réélu le , il s'engage dans le génie lorsque la guerre éclate, avant d'être ensuite réformé.

Le il devient président de la commission des carburants nationaux chargée d'élaborer un carburant à base d'alcool de grains distillés ; à cette occasion il se fait l'allié des betteraviers. Ses efforts et ceux d'Albert Sarraut en faveur du carburant national aboutissent au vote d'une loi le [2] qui inspire la législation d'une vingtaine de pays dans le monde.

À la suite du Congrès de Tours (SFIO) en 1920, il se rattache à la mouvance minoritaire refusant l'adhésion au communisme. Il préside la commission qui enquête sur les mutineries de la mer Noire, dont le rapport impartial minimise le rôle des mutins et met l’accent sur l’état du matériel.

En 1924, il est réélu député. La Chambre l'élit à la fonction de questeur,qu'il exerce jusqu'en 1940, ainsi que conseiller général. En 1925-1927, il est élu maire de Montblanc. En 1933, il quitte le Parti socialiste SFIO pour rejoindre le Parti socialiste de France-Union Jean Jaurès, puis en 1936 l'Union socialiste républicaine.

En tant que député d'une grande région viticole, il s'investit passionnément dans la modernisation de la viticulture française. Expert reconnu en matière viti-vinicole en même temps que remarquable négociateur, il est choisi comme médiateur entre les départements de l'Aube et de la Marne en conflit autour de l'appellation "Champagne" aux vins du département de l'Aube comme celui de la Marne. La loi Capus, issue de la "sentence arbitrale Barthe", est adoptée à l'unanimité des 552 députés avec ovation à Edouard Barthe[3]. Surnommé « le député du vin Â», il fonde en 1932 la Ligue des petits et moyens viticulteurs et devient président de l'Institut national des appellations d'origines et de plusieurs autres organismes spécialisés. En , il fonde l'Å’uvre du vin chaud du soldat et se démène sans compter pour faire boire au moins un litre de vin par jour et par homme[4].

En 1940, il organise en tant que questeur, et en plein accord avec le gouvernement, le départ des parlementaires sur le bateau Massilia. Il approuve le vote des pleins pouvoirs constituants au maréchal Pétain en , décision qu'il dit regretter dès . Sous le régime de Vichy, il est d'abord nommé membre du Conseil national. Interné du à , il est assigné à résidence à Nice où il possède une pharmacie. Le avec d'autres parlementaires il a contresigné la lettre de protestation des deux présidents des Chambres Herriot et Jeanneney au maréchal Pétain. Surveillé et interdit d'activité publique, il n'a pas d'activité résistante importante. Les contacts qu'il a maintenu à cette époque dangereuse avec des parlementaires résistants lui permettent toutefois d'obtenir du Jury d'honneur du Conseil d’État une attestation de résistance qui lui permettra d'échapper à l'inéligibilité prévue par l'ordonnance d' à l'encontre de ceux qui ont voté les pleins pouvoirs constituants à Pétain. Redevenu maire de Montblanc (Hérault), il devient en 1946 président de la Fédération nationale des syndicats de pharmaciens avant d'être élu sénateur le . Il est alors situé au centre-gauche. Sa popularité lui vaut d'être nommé premier questeur du Conseil de la République. Il meurt le ; Gaston Monnerville et Vincent Badie prononcent son éloge funèbre.

Å’uvres

  • Le Comité des forges contre la Nation, Éditions de l’œuvre, 1919
  • "La réhabilitation du vin par la Faculté de Médecine. Le raisin et le jus de raisin", 1933 (Comité National de Propagande en faveur du vin)
  • La Ténébreuse Affaire du Massilia, 1945
  • Le Combat d'un parlementaire sous Vichy, journal des années de guerre (1940-1943), Introduction, notes et postface par Jean Sagnes, Éditions Singulières, 2007 (ISBN 978-2-35478-005-0) (BNF 41048186)

Bibliographie

  • « Édouard Barthe », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
  • Edouard Barthe, 1882-1949 par Jean Sagnes dans le "Dictionnaire du mouvement ouvrier français" sous la direction de Jean Maitron, Editions ouvrières, tome 18, 1982.
  • Vin et république, 1907-2007 : colloque, Montpellier, 18-, Geneviève Gavignaud-Fontaine, Comité d'histoire parlementaire et politique (France), Centre comparatif d'étude des politiques publiques et des espaces locaux (Montpellier, France), Centre croyances et mentalités contemporaines (Montpellier, France), Éditions L'Harmattan, 2009.
  • Edouard Barthe, député du vin (1882-1949) par Jean Sagnes, in Vin et République, 1907-2007, op. cit., 2009.
  • Jean-Marc Bagnol, Le Midi viticole au Parlement. Edouard Barthe et les députés du vin de l'Hérault (années 1920-1930), Presses Universitaires de la Méditerranée, 2011.

Notes et références

  1. Extrait de la notice biographique que lui dédie le Sénat ( http://www.senat.fr/senateur-4eme-republique/barthe_edouard0267r4.html ), d'après Dictionnaire des Parlementaires français de Jean Jolly (1960/1977
  2. http://www.univ-rouen.fr/servlet/com.univ.utils.LectureFichierJoint?CODE=1272525707429&LANGUE=0
  3. Claudine Wolikow, Serge Wolikow, Champagne! Histoire inattendue, Editions de l'Atelier, 2012, pages 171 à 177.
  4. J.-L. Crémieux-Brilhac, Les Français de l'an 40, tome 2, p. 463-465.

Voir aussi

Articles connexes

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