Geneviève Gavignaud-Fontaine
Geneviève Gavignaud-Fontaine, est une historienne française, née le à Saint-Paul-de-Fenouillet (Pyrénées-Orientales), professeur des Universités émérite (Montpellier, Hérault), auteur.
Naissance | |
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Nationalité | |
Formation |
Agrégation (1970), Doctorat ès Lettres et Sciences humaines, Université Paris I Panthéon-Sorbonne, direct. Jean Bouvier (1980) |
Activité |
1971-76, Professeur au Lycée Henri IV, Béziers 1976-1987, Assistante, maître de Conférences à l'Université Montpellier III/Paul-Valéry 1980-81, Visiting professor, Davidson College, North Carolina, USA 1987-2015, Professeur des Universités, Montpellier |
Conjoint |
Jacques Fontaine, ingénieur d'étude retraité, Faculté de Droit et de sciences politiques, Université Montpellier I |
Biographie
Elle est née à Saint-Paul-de-Fenouillet, a épousé Jacques Fontaine, ingénieur d’études à l’Université Montpellier I.
L'écolière de Saint-Paul, Paris, Agen, Carcassonne, Dakar a fait ses études secondaires aux lycées de Biarritz et de Perpignan, ses études universitaires à Perpignan (Propédeutique), Montpellier (Licence et Maîtrise) et Paris (Doctorat). Agrégée d'histoire (1970), elle a enseigné au Lycée Henri-IV de Béziers tout en étant chargée de cours à l'Université Paul-Valéry / Montpellier III où elle a été nommée assistante en 1975. Sous la direction, à Montpellier du professeur Robert Laurent avant son départ à la retraite, puis du professeur Jean Bouvier à Paris, elle a fait sa thèse sur la propriété en Roussillon. Docteur ès lettres et sciences humaines de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne (doctorat d’État ès lettres et sciences humaines, 1980, mention très honorable et félicitations du jury à l’unanimité), elle a été Professeur des Universités - classe exceptionnelle - à Montpellier où s’est déroulée sa carrière (1975-2015). Elle a été invitée à enseigner aux États-Unis (1980- 81, Davidson, North Carolina) où elle a forgé le concept de « Révolution Rurale ». Membre d’équipes de recherche montpelliéraines, parisiennes et européennes, elle est invitée à participer à des groupes de recherche CNRS organisateurs de rencontres européennes (Portugal, Royaume-Uni, Pays-Bas, Danemark, Espagne); elle a participé à de nombreux colloques internationaux, publié des articles en diverses langues. Ses travaux ont été accompagnés, sans interruption de 1990 à 2014, de primes de recherche et d'encadrement doctoral (1990-2010), prime d'excellence scientifique (2010-2014).
Elle est l'auteur d'une vintagine de livres.
Ceux qui concernent le Languedoc et le Roussillon retracent l’histoire du vignoble le plus vaste du monde au vingtième siècle: propriété des terres[Note 1], marchés et prix des vins, organisations professionnelles, rapports à l’État et à l’Europe, combats vignerons, traditions qualitatives des terroirs… Sont mises en exergue les distinctions vinicoles locales qui honorent la mémoire vigneronne depuis l’époque romaine, sans discontinuer même pendant l’aventure du « vignoble de masse » des années 1890-1970, lesquelles constituèrent une période désastreuse pour la réputation languedocienne alors entachée par l’image d’un vin industriel issu de frauduleuses pratiques[Note 2]. Ce faisant, s’anime le passé d’une société hier puissamment enracinée et, longtemps héritière de traditions culturales et culturelles; formidable patrimoine qui, par-delà les océans et dès les dernières années du vingtième siècle, fait l’objet de maints emprunts ampélographiques et œnologiques.
L’étude des marchés et du prix des vins a été fort instructive pour la compréhension des rapaces calculs qui, sur les actuels marchés du monde globalisé, attisent la spéculation génératrice de crises récurrentes. Le mécanisme inhumain du marché dérégulé pousse à rémunérer toujours plus faiblement les producteurs de richesses issues du travail, jusqu’à les ruiner définitivement quand les prix de marché ne couvrent plus les coûts de production; ce qui revient à accumuler les profits dans les mains de ceux qui confisquent les légitimes rémunérations du travail et, à terme, les propriétés. Que l’on remplace le vin – « en vrac », c‘est-à-dire sans valeur ajoutée - par le lait, le café ou autres denrées, des constantes apparaissent de toute évidence dans les sociétés agricoles du monde confrontées à d’importants dysfonctionnements commerciaux: dès que cessent les mécanismes de régulation de leurs activités économiques, les populations locales perdent la maîtrise de leurs terres, et quittent leurs villages. Excitée par le laisser-fairisme commercial, la guerre des prix sert la constitution des monopoles, nourrit le mépris d'autrui, et fait du « marché » l'ordonnateur de la société.
Un autre ensemble de travaux de Geneviève Gavignaud-Fontaine l’historienne traite des mutations de la société rurale occidentale (française, européenne, américaine); ils lui permettent de définir le concept de « Révolution Rurale ». Différenciée de la Révolution Agricole (industrialisation de l’agriculture) qu’elle englobe, la Révolution Rurale recouvre l’ensemble des bouleversements subis par les campagnes, leurs populations et leurs activités; l’auteur saisit ladite Révolution comme rupture dans les relations à la terre nourricière et à la nature qu’avaient entretenues, des millénaires durant, hommes, sociétés, économies occidentales. Observable aux États-Unis d’Amérique avant de concerner d’autres campagnes, notamment en France, ce démantèlement civilisationnel - l’un des traits majeurs des temps actuels - s’inscrit dans la logique des révolutions contemporaines occidentales[Note 3]. Avec l’effondrement du nombre d’agriculteurs - ils avaient euxmêmes succédé, au cours des siècles contemporains, aux paysans des millénaires précédents -, avec l’installation de nouvelles populations venues des périphéries urbaines et n’exerçant généralement pas d’activité liée au travail de la terre[Note 4], les paysages se sont transformés: ici, le bétonnage des sols enlevés à la culture, là des exploitations provisoirement rescapées de la concurrence commerciale, là-bas la désertification et la friche; les fractures territoriales, sociales, culturelles s’aggravent.
Ces patientes études de la société rurale et des marchés vinicoles ont conduit le professeur Gavignaud Fontaine à confronter les faits - analysés dans le temps long du vécu[Note 5] - aux pensées, doctrines et théories constitutives de la civilisation européenne (publication 2005). Pour conclure que de réalistes études historiques (des faits aux concepts, du singulier à l’universel[Note 6], par raisonnement inductif) corroboraient des enseignements de la philosophie morale thomasienne[Note 7], synthèse d’aristotélisme IVe siècle av. J.-C.) et de patristique (pères théologiens des premiers siècles chrétiens); ladite philosophie a été réactualisée à la fin du dix-neuvième siècle dans la doctrine sociale chrétienne.
La violente crise, d’abord financière (2008) puis systémique, qui vint déstabiliser économies, sociétés, civilisations mondiales… accéléra, en les entérinant, les travaux de l’universitaire: sur la base des concepts de justice(s) définis par le théologien médiéval saint Thomas d’Aquin[Note 8] (XIIIe siècle) et, avant lui, le philosophe grec Aristote[Note 9] (IVe siècle av. J.-C.), elle établissait qu’au fondement même du libéralisme économique libre-échangiste (« laissez faire, laissez passer » en vue d’un lucratif marché à dimension mondiale), se trouve le rejet de préoccupations de justice dans les relations économiques contemporaines - notamment de justice particulière « commutative », laquelle fait rechercher l’égalité entre choses échangées (public. 2009, 2013, 2017). De la prolifération d’injustices sur les marchés, résultent le durcissement des inégalités entre les hommes, l’exacerbation des tensions entre populations… Rappelant les considérations morales qui ont, des siècles et des siècles durant, et avant que ne se répandent les idéologies contemporaines[Note 10], imprégné les strates matérielles de l’évolution des sociétés, l’auteur fait de la volonté de justice dans l’échange (ou justice particulière commutative: justes prix, justes salaires, justes bénéfices…) l’une des conditions, avec le concours de la caritas - amour et don -, de la justice sociale, de la sauvegarde de la concorde sociale et autres biens communs.
Le questionnement sur les fondamentaux de la vie des hommes et de leurs sociétés a aiguillé Geneviève Gavignaud-Fontaine sur des voies inattendues; de l’école des Annales à la scolastique thomasienne, singulier est son cheminement, et efficace la méthode par elle mise en œuvre: travailler patiemment au plus près des réalités humaines - physiques et spirituelles[Note 11], dans le temps long, celui de l’épaisseur et de la durée des sociétés, racines comprises[Note 12]. Les causes profondes (hiérarchie causale) des faits - analysés sans perdre de vue leurs acteurs: personnes, familles et organisations professionnelles - sont explicitées avec le renfort pluridisciplinaire qu’exige leur complexité. À chaque nouvelle échelle d’investigation - locale, nationale, européenne, mondiale - les conclusions se confirment; sans contradiction de fond ni de surface, le questionnement historique s’articule au questionnement philosophique promu par saint Thomas d’Aquin dont est soulignée l’actualité de la méthode (public. 2021). La connaissance du passé est mise au service de la compréhension du présent.
Publications
Analyse novatrice des sociétés rurales, et définition du concept de « Révolution rurale » (1980-2007)
- La Propriété en Roussillon, Structures et conjoncture agraires, XVIIIe-XXe siècle, Thèse Paris I Panthéon-Sorbonne, ANRT Lille III, 1980.
- La Révolution rurale. Essai à partir du cas américain (USA), Le Coteau, Horvath, 1983. Préface de Robert Laurent.
- Les Campagnes en France, Paris, Ophrys, 1990, T1, le XIXe siècle; T2, le XXe siècle.
- La Révolution rurale dans la France contemporaine, XVIIIe-XXe siècle, Paris, L’Harmattan, 1996.
- Propriété et société rurale en Europe, les doctrines à l’épreuve de l’histoire sociale française (années 1780-1920), Nantes, Les Éditions du Temps, 2005.
- Villageois sans agriculture! Observations sur la société rurale contemporaine, Montpellier, Publications de la Méditerranée, 2007.
Histoire du plus vaste vignoble du monde jusqu'à l'an 2000: le Languedoc-Roussillon. (1980-2016)
- Propriétaires-viticulteurs en Roussillon. Structures, Conjonctures, Société, XVIII-XXe siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, 1983, 2 tomes Adaptation de la thèse, Préface de Jean Bouvier.
- Caractères historiques du vignoble en Languedoc et Roussillon, Montpellier, Publications Universitaires de la Méditerranée, 1997.
- Le Languedoc viticole, la Méditerranée et l'Europe au siècle dernier (XXe siècle), Presses Universitaires de la Méditerranée, 2000, 2e édition 2006.
- Vignobles du Sud, XVIe-XXe siècle, Actes du colloque du Centre d’Histoire moderne et contemporaine de l’Europe méditerranéenne et de ses périphéries, Montpellier, Publications Universitaires de la Méditerranée, 2003, en collaboration avec Henri Michel.
- Vignerons, Montpellier, Publications Universitaires de la Méditerranée, 2005.
- Le Vin en Languedoc et Roussillon, de la tradition aux mondialisations XVIe-XXe siècle, Perpignan, Trabucaïre, 2007, en collaboration avec Gilbert Larguier.
- Terroirs et marchés des vins dans un siècle de crises. Languedoc et Roussillon, 1907-2007, Montpellier, Publications Universitaires de la Méditerranée, 2012.
- Le Cours des vins en Catalogne et Languedoc-Roussillon. Fluctuations et portée des prix dans le temps long de l’histoire (direction des Actes de la Journée d’études de 2011), Toulouse, Annales du Midi, no 281, janvier-.
- Corps intermédiaires vignerons et marchands en Languedoc 1704-1939, ouvrage collectif (avec G. Larguier et alii), Presses Universitaires de Perpignan, 2016.
Économie morale et sociale: fondements historiques et philosophie chrétienne (2009-2017)
- Considérations économiques chrétiennes de saint Paul aux temps actuels, Paris, Boutique de l’Histoire éditions, 2009.
- Les Catholiques et l’économie-sociale en France, XIXe-XXe siècles, Paris, Les Indes Savantes/La Boutique de l’Histoire, 2011.
- Marchés sans justice, ruines sociales. Refonder les libertés économiques sur la justice, Paris, Les Indes Savantes/La Boutique de l’Histoire, 2013.
- Justice dans les relations économiques et justice sociale. Sources morales et ruptures historiques, Paris, Les Indes Savantes/La Boutique de l’Histoire, 2017.
Du questionnement historique au questionnement philosophique: méthode et éthique (2021)
- Saint Thomas d'Aquin et la volonté de justice : actualité du questionnement philosophique, Paris, L'Harmattan, 2021.
- Au confluent de l'histoire et de la philosophie morale. Sur les réalités économiques, de perdurables savoirs éthiques, à paraître.
Varia
- Civilisations populaires du Languedoc et du Roussillon, Le Coteau, Horvath, 1982, 2e édition, 1990, ouvrage collectif sous la direction de Gérard Cholvy.
- La Révolution française dans le Languedoc méditerranéen, Toulouse, Privat, 1987, en collaboration avec Robert Laurent.
- Saint-Paul et les Fenouillèdes, les racines de leur histoire, Montpellier, Orpèges, 2011, 2e édition 2012.
- Le « Chapitre » de Saint-Paul-de-Fenouillet, histoire et rayonnement spirituel, œuvres d’art (IXe-XVIIIe siècle), Montpellier, Orpèges, 2013, en collaboration avec Lucien Bayrou et Michèle François.
Méthode historique
- Rural Studies in Britain and France, sous la direct. de Maryvonne Bodiguel et Philip Lowe, London, Belhaven Press, 1990, « History in Perspective: Rural Studies in French historiography », p. 55 à p. 75.
- Revue Histoire et Sociétés rurales, n° 3, 1995, « L’Apport de l’École des Annales à l’histoire rurale de la période contemporaine » p. 94 à p. 103.
- Mélanges offerts à Charles-Olivier Carbonell, une passion de l’histoire, Toulouse, Privat, 2002, « La méthode historique de l’École des Annales à l’épreuve des sociétés rurales contemporaines », p. 183 à p. 196.
- « Robert Laurent, historien des vignerons de la « Côte-d’Or au XIXe siècle », dans Histoire et Sociétés Rurales, n° 5, Campagnes bourguignonnes dans l’histoire, Rennes, 1996, p. 62 à p. 72. Repris dans, Liame, n° 6, CHMCMM, Montpellier, Université Paul-Valéry, 2002.
- Pallas, Revue d’Études Antiques, Les hommes et la terre dans la Méditerranée gréco-romaine, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 64/2004, Introduction « La recherche en histoire rurale: l’antiquité et sa contemporanéité ».
- « Le point de vue d’une historienne » dans Histoire et agronomie: entre ruptures et durée, actes coordonnés par Paul Robin et Jean-Paul Aeschlimann, Paris, IRD Éditions, 2007, p. 33 à p. 44.
Les campagnes françaises dans les siècles contemporains
- Le Capitalisme français XIXe-XXe siècles. Blocages et dynamique d'une croissance, Hommage à Jean Bouvier, coordonné par Patrick Fridenson et André Strauss, Paris, Fayard, 1987, « Viticulture et propriété: du libéralisme à la coopération », p. 355 à p. 366.
- Revue d’Économie rurale, Un siècle d'agriculture française 1880-1990, Paris, 1988, « L'État et la propriété », p. 92 à p. 100.
- Histoire économique XVIIIe–XXe siècle, textes essentiels, sous la direction de Michel Margairaz, Paris, Larousse, 1992, « La propriété en Roussillon XVIIIe–XXe siècle », p. 721 à p. 728.
- Campagnes et Sociétés en Europe, 1830-1930, sous la direction Michel Pigenet et Gilles Pécout et, Paris, Éditions de l’Atelier, 2005, « À propos des voies de passage de l'agriculture paysanne à l'agriculture capitaliste », p. 25 à p. 36. Déjà publié dans Le Mouvement Social, Paris, Les Éditions sociales, 1978, n° 104, p. 31 à p. 42.
- La Revue Historique, Paris, Presses universitaires de France, 1987, 9, « De la Révolution agricole à la Révolution rurale. Des sociétés rurales contemporaines en mutations », p. 99 à p. 119.
- Revue Historiens et Géographes, Paris, 1996, n° 354, « La Révolution rurale. Un concept opératoire pour l’étude des mutations en cours dans les campagnes », p. 132 à p. 137.
- Mouvements paysans face à la politique agricole commune et à la mondialisation (1957-2000), sous la direction de Laurent Jalabert et Christophe Patillon, « Introduction: Les enjeux internationaux du monde agricole de la PAC à l’OMC », Presses Universitaires de Rennes, 2013, p. 15 à p. 35.
Les enseignements tirés du marché vinicole à l'heure de la mondialisation économique
- Estudis d'Historia agraria, Centre d'Estudis historics internationals (VI) Barcelona, 1985, « Propietaris-viticultors al Rossello » p. 7 à p. 56.- Co-opération and Farmers'Unions in Western Europe, collectif, South Jutland University Press, 1990, « The Emergence of Wine Co-operatives in the Midi », p. 100 à p. 115.
- Areas, Revista de Ciencias sociales, 12, Editore Regional de Murcia, España, 1990, « El Midi de los viñedos, desde Carlomagno al Mercado común », p. 117 à p. 124.
- Jahrbuch für Wirtschaftsgeschichte, Nahrungmittel und ihre Märkte 19 und Jahrundert, Akademie Werlag, Berlin 1996, 1, « Der weinmarket in den Regionem Languedoc und Roussillon 1860-1907 », p. 109 à p. 128.
- Académie Suisse du Vin, n°A1, oct. 2003, « La longue marche qualitative des vignerons du Midi », p.18 à p. 28.
- Regulierte Mârktet: Zünfte und Kartelle, M. Müller, H. R. Schmid, L. Tissot (Hg.), Université de Neuchâtel, Schweizerische Gesellschaft für Wirtschafts-und Sozialgeschichte, Band 26, 26. Jahrgang, Société suisse d’histoire économique et sociale, n° 26, 26e année, 2011, « Les politiques de régulation du marché du vin en Languedoc 1889-1976 », p. 225 à p. 241.
- Revue d’Histoire Moderne et Contemporaine de Nîmes et du Gard, n° 25, janvier 2010, « Principes de réalité du marché du vin en Languedoc 1889-1976 », p. 33 à p. 42.
Textes publiés dans L'Homme Nouveau
- n° 1694, 14 septembre 2019, l’« économie financière de marché » met aujourd’hui hors jeu l’« économie territoriale » à vocation humaine et sociale, Rubrique « tribune libre ».
- n° 1709, 11 avril 2020, « Aux sources chrétiennes d’une économie au service des hommes et des sociétés qu’ils forment », Rubrique « tribune libre ».
- n° 1728, 30 janvier 2021, « Tous frères, font dire le cœur… et la raison! », Rubrique tribune
Quelques Récensions dans la Revue thomiste
- Laudato si, Lettre encyclique du pape François, Revue thomiste, T, CXVIII, n°2, avril-juin 2018, p. 336 à p. 339.
Voir aussi
Notices biographiques
- European Biographical Directory, Dictionnaire biographique européen, 11, R. H. Neirijnck (Bruges), 1997.
- Pierre Clerc, Dictionnaire de biographie héraultaise, des origines à nos jours, Montpellier, Les Nouvelles Presses du Languedoc éditeur, 2006.
- Les 500 qui font le Languedoc-Roussillon, Montpellier, Édition Intelligence Media, 1994.
Articles connexes
Liens externes
- Association Française d'Histoire économique (AFHE): https://afhe.hypotheses.org/
- Occitanie Livre et Lecture: https://www.occitanielivre.fr/
- Autour des Auteurs (ADA): https://www.autourdesauteurs.fr/
- Université Paul-Valéry Montpellier 3
- CRISES
- Sudoc
- Persée
- Cairn
Notes et références
Notes
- Cf. Geneviève Gavignaud, Propriétaires-viticulteurs en Roussillon. Structures, Conjonctures, Société, XVIIIe - XXe siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, 1983, 2 tomes, adaptation de la thèse, préface de Jean Bouvier. La propriété des terres est positionnée par l’auteur au croisement des rapports entre conjoncture économique, structures de production, mais aussi familles et associations professionnelles, État, idéologies. Fondé sur les documents et l’expérience de générations de terriens, l’argumentaire fait de la propriété familiale un fondement stabilisateur de la société à la double condition d’obtenir protection (juridique, législative), et de s’autodéfendre (associations, rapports avec l’État). Un résumé de la thèse est publié en catalan: “Propietaris-viticultors al Rossello” Estudis d'Historia agraria, Centre d'Estudis historics internationals (VI) Barcelona, 1985, p. 7 à p. 56. La conclusion doctorale est en partie incluse par Michel Margairaz dans Histoire économique XVIIIe-XXe siècle, Textes essentiels, Larousse, 1992, p. 721 à p. 728.
- À l’occasion du Centenaire des événements de 1907, tandis que la surproduction régionale est pointée du doigt par historiens et économistes, Geneviève Gavignaud-Fontaine met l’accent sur la responsabilité de la fraude dans le Mouvement vigneron; à l’encontre d’une interprétation récurrente, elle fait de celui-ci non une révolte contre l’État provoquée par la surproduction, mais un appel au Parlement afin qu’il boute les fraudes en tous genres hors du marché.
- Les Révolutions économiques contemporaines ont d’abord fait régresser le nombre de paysans (ils composaient 75 % de la population française dans les années 1780), puis opéré une rude sélection parmi les agriculteurs en faveur des plus productivistes… pour les stabiliser en-dessous de 5 % de la population active. Loin des regards des citadins, l’appauvrissement des producteurs et éleveurs s’est accéléré, ponctué d’abandons d’entreprises et de suicides.
- Cf. Rapport d’Information déposé par la Mission sur la situation du monde rural et les perspectives d’avenir de l’espace rural, Assemblée Nationale, n° 2608, Paris, 1992, « Geneviève Gavignaud-Fontaine, Révolution agricole et Révolution rurale dans les campagnes contemporaines », dans p. 448 à p. 456.
- De décisives orientations méthodologiques de l’école des Annales ont été impulsées, dans les années 1930-70; Robert Laurent et Jean Bouvier, directeurs successifs des travaux de Geneviève Gavignaud, appartenaient à l’équipe d’auteurs réunie par Ernest Labrousse et Fernand Braudel, Histoire économique et sociale de la France, Paris, PUF, 1977, 8 vol. La méthodologie qui fait établir des faits est à distinguer de leur interprétation.
- Dans la préface de Geneviève Gavignaud, Propriétaires-viticulteurs en Roussillon. Structures, Conjonctures, Société, XVIIIe-XXe siècle, op. cit. Jean Bouvier écrit: « Cette étude de cas a servi de base à l'édification d’une problématique ayant valeur générale. Le microcosme roussillonnais grossi au microscope, a livré ses problèmes. Et finalement, ceux-ci se révèlent être ceux de notre temps […] Remplaçons la propriété du sol par celle du « capital », quittons les campagnes pour les villes et le modèle demeure fonctionnel. »
- La philosophie thomasienne est fondatrice de la philosophie chrétienne et de sa fusion dans la théologie chrétienne. L’historienne a constaté dans les années 1990 combien les conclusions de sa thèse soutenue en 1980 rejoignaient des enseignements thomistes relatifs à la propriété familiale, les associations professionnelles, le rôle de l’État… Cf. L’Homme Nouveau, n° 1639, 20 mai 2017, p. 13.
- Saint Thomas d’ Aquin, 1225-1274, théologien, docteur de l’Église; Cf. Somme théologique, plus particulièrement IIa-IIae, « De la justice ». q. 58 et suivantes.
- Aristote, v. -384/v. -322, philosophe athénien, cf. Traité de Morale, sect. III et IV; L’Éthique à Nicomaque, liv.V.
- Ni bonne ni mauvaise en soi, la globalisation économique est ce que les hommes en font. L’actuelle mondialisation se définit comme « compétition globale entre les entreprises, et mise en compétition des territoires du monde par les firmes globales » (Pierre-Noël Giraud, La Mondialisation, émergence et fragmentation, Éditions Sciences Humaines, 2008). L’opinion binaire fait de l’unification libre-échangiste des marchés la seule alternative au socialisme disqualifié par l’effondrement soviétique; or, dans leurs recherches, les historiens rencontrent des économies de marché conjuguant liberté de commercer - conforme à la liberté humaine - et règles à respecter. L’automobiliste est libre de circuler sur la route, et contraint de respecter le code de bonne conduite.
- En son temps, Henri-Irénée Marrou avait signalé « l’intervalle dissonant » le reliant à l’école des Annales dont le matérialisme s’affichait, De la connaissance historique, édition1975, note 22, p. 20.
- Cf. la récente restauration du monument emblématique de Saint-Paul-de-Fenouillet qu’est le clocher de l’ancienne église collégiale Saint-Paul.