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Écrire pour exister

Écrire pour exister (Freedom Writers) est un film dramatique amĂ©ricain Ă©crit et rĂ©alisĂ© par Richard LaGravenese, sorti en 2007. Il s’agit de l’adaptation du livre The Freedom Writers Diary d'Erin Gruwell (en) et de ses Ă©lĂšves.

Écrire pour exister

Titre original Freedom Writers
Réalisation Richard LaGravenese
Scénario Richard LaGravenese
Acteurs principaux
Sociétés de production Double Feature Films
Jersey Films
MTV Films
Paramount Pictures
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Drame
Durée 122 minutes
Sortie 2007

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Contexte

L'histoire que racontent le livre d'Erin Gruwell et le film se situe Ă  la suite des Ă©meutes de 1992 Ă  Los Angeles qui ont dĂ©butĂ© le aprĂšs qu’un jury composĂ© de blancs, d’un asiatique et d’un latino, a acquittĂ© quatre officiers de police accusĂ©s d'avoir passĂ© Ă  tabac un automobiliste noir amĂ©ricain. En tout, entre cinquante et soixante personnes furent tuĂ©es durant ces Ă©meutes. Les Ă©meutes durĂšrent six jours, bien que les Ă©vĂšnements les plus importants eussent lieu entre le soir du verdict et le troisiĂšme jour. Finalement, on dĂ©nombra entre cinquante et soixante morts et quatre mille arrestations et des dommages matĂ©riels s'Ă©levant entre 800 millions et un milliard de dollars. Il y eut plus de 3 600 dĂ©parts de feu, dĂ©truisant 1 100 bĂątiments. AprĂšs un dĂ©ploiement important de la police et de la garde nationale sur place, plusieurs milliers de personnes furent arrĂȘtĂ©es, dont 36 % d'Afro-AmĂ©ricains, 52 % d'Hispaniques (AmĂ©ricains originaires d'AmĂ©rique latine) et 10 % d'AmĂ©ricains d'origine europĂ©enne non-hispanique.

En 1993, le calme revenu, les policiers auteurs des exactions furent finalement rejugés par un tribunal fédéral et condamnés à 30 mois de prison. Des violences ont aussi eu lieu à Seattle, Oakland, San Francisco, Las Vegas et San Diego pour la cÎte ouest, New York, Philadelphie et Atlanta pour la cÎte est, sans toutefois atteindre le degré des émeutes de Los Angeles.

À l’origine du premier procĂšs, un citoyen afro-amĂ©ricain, Rodney Glen King, nĂ© le Ă  Sacramento (Californie). Le Ă  Los Angeles, il est arrĂȘtĂ© par des policiers du Los Angeles Police Department (LAPD) lors d'un contrĂŽle radar. Roulant Ă  160 km/h en Ă©tat d'Ă©briĂ©tĂ©, il arrĂȘte nĂ©anmoins son vĂ©hicule. Cependant, il se dĂ©bat, refuse de coopĂ©rer et agresse les quatre policiers prĂ©sents qui se ruent alors sur lui et tentent de le maĂźtriser avec des matraques Ă©lectriques. Devant la rĂ©sistance de Rodney King, ils le rouent de coups. Son passage Ă  tabac, d'une rare violence, fut filmĂ© par un tĂ©moin vidĂ©o amateur, George Holliday, un habitant du quartier environnant, qui prit Ă  distance la majeure partie des faits. La vidĂ©o qui en fut tirĂ©e et le procĂšs qui s’ensuivirent furent largement mĂ©diatisĂ©s aux États-Unis. Le film dure au total neuf minutes et vingt secondes, dont sont extraites cent trois secondes montrant les agressions physiques des policiers. Cette sĂ©quence est reprise par les chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision du monde entier, provoquant ainsi une indignation gĂ©nĂ©rale. Bryant « Pooh » Allen et Freddie Helms, passagers de la voiture de Rodney King, n'ont pas Ă©tĂ© battus par la police mais soumis Ă  une violence morale, puisqu'ils ont Ă©tĂ© contraints d'assister impuissants au tabassage de leur ami. Vingt-quatre autres policiers Ă©taient prĂ©sents sur la scĂšne du tabassage et ne sont pas intervenus. C’est donc le fait de l’acquittement des policiers et le sentiment d’injustice qui constituĂšrent les facteurs dĂ©clencheurs des Ă©meutes de 1992 Ă  Los Angeles.

Synopsis

Erin Gruwell, jeune professeure d'anglais de 25 ans, fille d’un ancien militant des marches pour les droits civiques des afro-amĂ©ricains avant l’assassinat de son leader, le pasteur Martin Luther King, le , a choisi comme premier poste un lycĂ©e difficile de Long Beach Ă  Los Angeles, un des quartiers les plus chauds de la West Coast, aux surlendemains des Ă©meutes raciales qui ont secouĂ© la Californie.

Le rappel du contexte, effectuĂ© au dĂ©but du film par un recours Ă  quelques images d’archives de reportage et de journaux tĂ©lĂ©visĂ©s sur les Ă©meutes de Los Angeles, permet de mieux prendre la mesure de l’engagement Ă©ducatif, de l’enthousiasme militant qui anime la jeune enseignante, pleine de dĂ©termination, d'espoir mais aussi de naĂŻvetĂ©. Elle se donne Ă  fond pour ses Ă©lĂšves, qui, quant Ă  eux, plein de dĂ©fiance vis-Ă -vis des amĂ©ricains blancs, commencent par l'ignorer superbement et par se regrouper dans la salle de classe selon les seuls critĂšres qu’ils admettent et auxquels ils se soumettent, ceux des liens d’infĂ©odation aux gangs, prĂȘts Ă  s'affronter au moindre prĂ©texte. L'ambiance empire au fil des jours, en dĂ©pit des efforts sincĂšres et maladroits d'Erin Gruwell, pour prendre en main cette classe d’élĂšves : notamment Ă  partir du moment oĂč elle dĂ©cide de recomposer l’attribution des places dans sa salle de cours. Les Ă©lĂšves dont elle a la charge sont stigmatisĂ©s par leur passĂ© social et judiciaire et sont considĂ©rĂ©s comme « irrĂ©cupĂ©rables » par la direction administrative du lycĂ©e, contrainte, Ă  regret pour la rĂ©putation de leur Ă©tablissement, de les admettre dans leur Ă©tablissement en vertu de la politique d'affirmative action ou discrimination positive menĂ©e par les autoritĂ©s fĂ©dĂ©rales amĂ©ricaines. Un incident mineur, une caricature raciste en circulation dans la classe, met finalement le feu aux poudres, donnant du mĂȘme coup Ă  Erin l'occasion d'ouvrir le dialogue avec les jeunes.

Avec tact et humour, et surtout, en constatant, Ă  l'issue d'Ă©changes et de devoirs que les Ă©lĂšves se montrĂšrent fascinĂ©s par l'Holocauste et la rĂ©sistance qui eut lieu durant la Seconde Guerre mondiale dans les pays europĂ©ens et en France en particulier, avec films, reportages et tĂ©moignages d'anciens rescapĂ©s de la Shoah qui se sont dĂ©placĂ©s pour raconter Ă  ces jeunes leur vĂ©cu, elle leur a apportĂ© une lĂ©gitimitĂ©, une identité  ils Ă©taient enfin fascinĂ©s par les actes d'autres, indĂ©pendamment de leur appartenance groupusculaire.

Par ce biais, Erin parvient Ă  fendre la glace et Ă  instaurer avec la classe un vrai rapport de confiance, elle les respectait dans leurs souffrances. Pas Ă  pas, Ă  travers l'usage de la parole, des jeux puis de l'Ă©criture, elle fait prendre conscience Ă  ses Ă©lĂšves de la similitude de leur position sociale et culturelle, elle accompagne ses Ă©lĂšves dans une lente et dĂ©licate reconquĂȘte de leur amour propre, libĂ©rant en eux des forces, des talents et une Ă©nergie insoupçonnĂ©s
 Bien qu'incomprise dans un premier temps, elle rĂ©ussit finalement Ă  enrayer les prĂ©jugĂ©s raciaux au sein de sa classe, parmi ses Ă©lĂšves. La preuve en est administrĂ©e lorsqu’une de ses Ă©lĂšves, Eva Benitez, tĂ©moigne Ă  dĂ©charge d’un jeune afro-amĂ©ricain accusĂ© Ă  tort d’ĂȘtre Ă  l’origine d’un homicide d’un jeune cambodgien et Ă  charge contre son ami Paco, remettant en cause ainsi sa fidĂ©litĂ© et son infĂ©odation Ă  son gang pour faire prĂ©valoir la justice.

Cette rĂ©ussite encourageante, au lieu de rencontrer l’intĂ©rĂȘt et les encouragements de la communautĂ© Ă©ducative, soulĂšve au contraire paradoxalement la franche hostilitĂ© des autres professeurs et le harcĂšlement tatillon auquel se livre Margaret Campbell, la proviseure adjointe du lycĂ©e, pour contrecarrer systĂ©matiquement les initiatives pĂ©dagogiques d’Erin. AnimĂ©e par un fort ressentiment pour la jeune enseignante, Margaret Campbell, partisane d’une action purement disciplinaire Ă  destination de ce type de public scolaire, va jusqu’à remettre en cause la compĂ©tence Ă©ducative d’Erin en dĂ©pit des succĂšs manifestes qu’elle remporte.

Fiche technique

Distribution

Autour du film

  • Le tournage a dĂ©butĂ© le et s'est dĂ©roulĂ© Ă  Long Beach et Los Angeles, en Californie.
  • Écrire pour exister marque la deuxiĂšme collaboration entre Hilary Swank et Patrick Dempsey, aprĂšs Iron Jawed Angels en 2004.
  • L'idĂ©e du film vient de Tracey Durning, une journaliste amĂ©ricaine, qui avait fait un documentaire sur Erin Gruwell pour la chaĂźne ABC. Tracey Durning fut nommĂ©e coproducteur exĂ©cutif du film.
  • Vanetta Smith a Ă©tĂ© participante Ă  l'Ă©mission pour les jeunes, Endurance en 2004-2005.

Musique

Accueil

Accueil critique

Écrire pour exister
Score cumulé
SiteNote
Metacritic64/100[2]
Rotten Tomatoes70 %[3]
Allociné2.3 étoiles sur 5[4]
Compilation des critiques
PériodiqueNote

Sur l'agrĂ©gateur amĂ©ricain Rotten Tomatoes, le film rĂ©colte 70 % d'opinions favorables pour 126 critiques[3]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 64⁄100 pour 29 critiques[2].

En France, le site AllocinĂ© propose une note moyenne de 2,3⁄5 Ă  partir de l'interprĂ©tation de critiques provenant de 18 titres de presse[4].

Distinctions

Récompense

Nomination

Analyse

Hymne Ă  la tolĂ©rance, vĂ©ritable reconnaissance de la valeur de l’action socialisatrice de l’école lĂ  oĂč les familles ont Ă©tĂ© dĂ©faillantes, Écrire pour exister rappelle aux spectateurs que malgrĂ© toutes les diffĂ©rences, les hommes sont capables de travailler ensemble pour construire un monde d'amour, plus juste, plus tolĂ©rant et en mĂȘme temps plus rationnel, ouvert Ă  l’idĂ©e d’Ɠuvrer au dĂ©mantĂšlement les discriminations Ă©tant raciale, socio-culturelle et au progrĂšs social. Cette perspective montre clairement la voie de la morale socialisatrice Ă  suivre pour se dĂ©barrasser des conditionnements de la sĂ©grĂ©gation afin de crĂ©er un environnement sain oĂč chacun, libĂ©rĂ© du contrĂŽle social Ă©troit exercĂ© par son groupe social d’appartenance, peut s'Ă©panouir librement, sans peur des prĂ©jugĂ©s, de la coercition et des reprĂ©sailles exercĂ©e par les groupes sociaux d’appartenance qui se sentent trahis. Il apporte un Ă©clairage sur les enjeux de l’acte de crĂ©ation, particuliĂšrement exigeant, que reprĂ©sente une action socialisatrice Ă  destination d’un public scolaire sinistrĂ© sur le plan familial, au dĂ©part dĂ©viant, voire dĂ©linquant, Ă  l’avenir dĂ©sespĂ©rĂ©ment limitĂ©, souffrant d’un besoin de « resocialisation », condition nĂ©cessaire Ă  la rĂ©ussite d’une future intĂ©gration sociale.

Notes et références

  1. RS Doublage
  2. (en) « Écrire pour exister Reviews », sur Metacritic, CBS Interactive (consultĂ© le ).
  3. (en) « Écrire pour exister (2007) », sur Rotten Tomatoes, Fandango Media (consultĂ© le ).
  4. « Écrire pour exister - critiques presse », sur AllocinĂ© (consultĂ© le ).

Annexes

Articles connexes

Films aux sujets similaires :

Liens externes

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