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Zone de protection naturelle, agricole et forestière du plateau de Saclay

Dans le cadre du projet d'amĂ©nagement de Paris-Saclay, la loi 2010-597 du 3 juin 2010 relative au Grand Paris, titre 4, chapitre 2, article 35, crĂ©e la Zone de Protection Naturelle, Agricole et Forestière du plateau de Saclay (ZPNAF) dont la surface doit atteindre au moins 2 300 hectares[1]. Elle affiche trois objectifs [2] :

  • assurer la pĂ©renitĂ© de l'agriculture ;
  • sauvegarder la biodiversitĂ© et les espaces forestiers ;
  • renforcer les liens sociaux entre le monde urbain et l'activitĂ©s agricole.

Selon le texte de loi susmentionnĂ©, l’Établissement Public d'AmĂ©nagement Paris-Saclay (EPAPS) Ă©tait chargĂ© de la dĂ©limitation de cette zone. La zone de protection a Ă©tĂ© dĂ©limitĂ©e par le dĂ©cret 2013-1298 du 27 dĂ©cembre 2013 : elle comprend 2 469 hectares consacrĂ©s exclusivement aux activitĂ©s agricoles et 1 646 hectares composĂ©s de forĂŞts, cours d’eau, espaces naturels et rigoles[3]. L’EPAPS a rĂ©alisĂ© des travaux d’ingĂ©nierie Ă©cologique pour la sauvegarde d'espèces protĂ©gĂ©es, comme la crĂ©ation de trois mares dans lesquelles seront ensuite rĂ©implantĂ©es des populations d'amphibiens (triton crĂŞtĂ©) ou des espèces vĂ©gĂ©tales (Ă©toile d'eau)[2].

GĂ©ographie

La ZPNAF s'Ă©tend sur 4 115 ha, dont 2 469 ha de zone agricole et 1 646 ha d'espaces naturels.

Les communes concernées sont Bièvres, Bures-sur-Yvette, Gif-sur-Yvette, Igny, Les Loges-en-Josas, Orsay, Palaiseau, Saclay, Saint-Aubin, Vauhallan et Villiers-le-Bâcle, dans le département de l'Essonne et Buc, Châteaufort, Guyancourt, Jouy-en-Josas et Toussus-le-Noble, dans les Yvelines[4].

Histoire

Dès 1976, le Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région Île-de-France (SDAURIF), rédigé par l'État, impose un gel de l'urbanisation sur le plateau de Saclay sur les recommandations d'un groupe d'experts mandaté par le premier ministre de l'époque[5].

Dans les annĂ©es 1990, un schĂ©ma d'amĂ©nagement qui prĂ©voit de protĂ©ger 2 000 ha de terres agricoles est proposĂ© par les Ă©lus de 15 communes[4]. Parallèlement la rĂ©gion acquiert 300 ha de terres agricoles pour les maintenir dans cet Ă©tat.

En 2008, la mission de prĂ©figuration de l’OpĂ©ration d’IntĂ©rĂŞt National (OIN) prĂ©voit de crĂ©er un espace sanctuarisĂ© d’au moins 1 800 hectares contigus pour prĂ©server le caractère naturel, agricole, paysager et rural du plateau.

En 2010, la loi 2010-597 du 3 juin 2010 relative au Grand Paris[6] crĂ©e la Zone de Protection Naturelle, Agricole et Forestière du plateau de Saclay (ZPNAF), qui doit s'Ă©tendre sur au moins 2 300 ha. Une enquĂŞte publique est menĂ©e pour dĂ©finir plus prĂ©cisĂ©ment son zonage[5].

Agriculture

L'activité agricole est principalement orientée vers les cultures intensives de céréales et de colza. Des pépinières, des élevages de volailles et des centres équestres sont également présents[4].

Patrimoine naturel

Étangs et rigoles

Le plateau de Saclay est parcouru par des rigoles qui en drainent l'eau. Ces ouvrages, ainsi que l'étang de Saclay, situé près de la commune de Saclay, étaient destinés à l'alimentation en eau du château de Versailles (et en particulier de ses fontaines). Lorsque, à partir de 1670, Louis XIV fit construire son château à Versailles, il demanda à Le Nôtre de créer un parc somptueux égayé par une myriade de fontaines, de jets d'eau, de cascades et de bassins. Pour amener l'eau nécessaire à Versailles, Jean-Baptiste Colbert mit en œuvre deux grands projets :

  • la machine de Marly qui Ă©tait censĂ©e remonter les eaux de la Seine sur la Plaine de Louveciennes ;
  • la collecte des eaux de ruissellement et de drainage de la plaine de Trappes et du plateau de Saclay via des rigoles alimentant respectivement les Ă©tangs supĂ©rieurs de Trappes et d'Arcy et les Ă©tangs infĂ©rieurs de Saclay.

C'est un rĂ©seau hydraulique unique au monde avec un chapelet d'Ă©tangs, 200 km de rigoles Ă©talĂ©es sur 13 000 hectares qui fut ainsi crĂ©Ă© pour alimenter par simple gravitĂ© les fontaines du Château de Versailles. Sur le plateau de Saclay, six rigoles, dont la rigole de Saint-Aubin, la rigole de Chateaufort et la rigole de Corbeville aval via le CEA, alimentent l'Ă©tang Vieux (37 ha) ; l'Ă©tang Neuf (33 ha) est alimentĂ© par la rigole domaniale ainsi que par une partie de la rigole de Favreuse de Saclay d'une capacitĂ© d'environ 1,6 million de mÂł. Une succession de deux aqueducs enterrĂ©s (l'aqueduc de Villedombe, puis l'aqueduc du Plessis) qui constituaient la "ligne des puits", conduisait alors les eaux depuis l'Ă©tang Vieux jusqu'Ă  l'Ă©tang d'Orsigny, puis l'Ă©tang du Trou SalĂ©. De l'Ă©tang du Trou SalĂ©, actuellement disparu sous les pistes de l'aĂ©rodrome de Toussus-le-Noble, l'aqueduc enterrĂ© de Saclay puis l'aqueduc des Arcades de Buc permettaient Ă  l'eau de franchir la vallĂ©e de la Bièvre pour aller retrouver le rĂ©servoir des Ă©tangs de Gobert (du nom de l'architecte Thomas Gobert qui fit rĂ©aliser les travaux) puis les fontaines de Versailles. Ă€ partir des annĂ©es 1950, ce rĂ©seau exceptionnel s'est partiellement dĂ©gradĂ© faute d'entretien et du fait de divers amĂ©nagements. Son rĂ©amĂ©nagement par le Syndicat Intercommunal d'AmĂ©nagement de la Haute VallĂ©e de l'Yvette (SIAHVY) et celui de la Bièvre (SYB) est en cours de rĂ©alisation en 2019[7].

Les étangs de Saclay sont réputés comme étant un site d'observation ornithologique. Un observatoire y a été construit à cet effet. Environ 60 espèces d'oiseaux nichent dans les roselières, les arbustes ou les peupliers au bord de l'étang vieux, des colonies de hérons cendrés et de grands cormorans s'y sont installés[8]. Le Blongios nain y a été observé et l'espèce s'y est occasionnellement reproduite (en 2014 et en 2018).

ForĂŞts

Les forêts occupent près de 20 % de la surface du plateau de Saclay ; les forêts domaniales de Versailles, Port-Royal, Palaiseau et Verrières forment un espace forestier quasiment continu. Ce sont des forêts de feuillus, où les principales essences présentes sont le châtaigner et le chêne sessile. Les versants du plateau sont généralement couverts par de la forêt.

Gestion

La gestion de la ZPNAF fait l'objet d'un programme d'action élaboré par un ensemble d'acteurs institutionnels, réunis dans un comité de pilotage, sous la direction du préfet de l'Essonne.

Notes et références

  1. , sur le plateau de Saclay« Loi n° 2010-597 du 3 juin 2010 relative au Grand Paris », sur Légifrance (consulté le )
  2. « Eco-territoire », sur le site officiel de l'EPPS (consulté le )
  3. « Décret n° 2013-1298 du 27 décembre 2013 délimitant la zone de protection naturelle, agricole et forestière du plateau de Saclay », sur Légifrance (consulté le )
  4. établissement public d'aménagement de Paris-Saclay, Programme d'action de la ZPNAF du plateau de Saclay,
  5. Georges-Michel Brunier, Reinhard Felgentreff et Catherine Marette, Délimitation du périmètre de la zone de protection agricole, naturelle et forestière du plateau de Saclay : enquête publique du lundi 12 mars au samedi 14 avril (rapport de la commission d’enquête), Préfecture de l’Essonne – sous-préfecture de Palaiseau, juin 2012), 102 pages (lire en ligne)
  6. « loi 2010-597 du 3 juin 20101 relative au Grand Paris », sur légifrance
  7. « le plateau de Saclay une histoire d'eau », sur www.s-y-b.fr
  8. Cécile Chevallier, « Les amoureux des oiseaux auront bientôt un observatoire au-dessus des étangs de Saclay », Le Parisien,
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