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Yvonne Bryceland

Yvonne Bryceland, née le , morte le , est une actrice sud-africaine. Elle a notamment interprété sur scène plusieurs des œuvres de Athol Fugard, et est connue également par son engagement contre l'apartheid.

Yvonne Bryceland
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  66 ans)
Londres
Nationalité
Activités
Période d'activité
Autres informations
Distinctions

Biographie

Elle est née Yvonne Heilbuth dans la ville du Cap, en Afrique du Sud, fille d'un contremaître des chemins de fer[1] - [2].

Après ses études, elle travaille comme bibliothécaire pour le journal Cape Argus[2]. Son premier mari est un immigrant en provenance d'Angleterre nommé Danny Bryceland, un commercial de l'immobilier. La relation devient violente, et ils divorcent en 1960[1] - [3]. Ils ont trois filles , Colleen, Melanie, et Mavourneen[4].

Elle commence une activitĂ© théâtrale dans Stage Door [Pension d'artistes] en 1947, et effectue d'autres expĂ©riences sur les planches. Elle joue notamment en tant qu'amatrice au Barn Théâtre de Constantia, fondĂ© par David Bloomberg, qui est devenu ultĂ©rieurement le maire de la ville du Cap [3]. Puis elle fait de cette activitĂ© son mĂ©tier et devient actrice, embauchĂ©e par le Cape Performing Arts Board en 1964[2]. En 1969, Yvonne Bryceland effectue la première de Boesman et Lena d'Athol Fugard (la version filmĂ©e suit en 1974)[5]. La pièce met en scène un couple noir dĂ©possĂ©dĂ© qui erre le long d'une rivière Ă  la recherche d'un abri temporaire et d'un rĂ©confort spirituel[6]. Son interprĂ©tation des Ĺ“uvres d'Athol Fugard est remarquĂ©e[2].

Décrit comme la première dame du théâtre sud-africain dans les années 1970, Yvonne Bryceland est une artiste engagée qui, en 1972, défie la ségrégation raciale avec son second mari, Brian Astbury, en fondant le Space Theatre, jouant devant un public mixte sans distinction raciale[2]. C'est le premier théâtre non ségrégationniste du pays[7].

En 1978, jugeant la censure et la rĂ©pression insoutenables, elle quitte avec son mari l'Afrique du Sud, et gagne l'Angleterre. Elle rejoint le Royal National Theatre , et fait ses dĂ©buts pour cet Ă©tablissement dans The Woman d'Edward Bond[4]. « Je ne peux plus vivre en Afrique du Sud », indique-t-elle, « parce que chaque fois que j'y vais, je vois que rien ne change »[6]. Elle enchaĂ®ne ensuite les interprĂ©tations, dont des classiques tels que Mère Courage de Bertolt Brecht, et reste huit ans dans ce théâtre[8]. Elle reçoit en 1985 le Laurence Olivier Award de la Meilleure Actrice  pour sa performance dans The Road to Mecca [La Route vers La Mecque][8].

Cette pièce se dĂ©roule dans le salon et chambre Ă  coucher de Miss Helen, une artiste septuagĂ©naire habitant un petit village situĂ© au cĹ“ur du dĂ©sert du Karoo en Afrique du Sud. Elle vit dans une propriĂ©tĂ© au jardin excentrique et dĂ©concertant par ses sculptures Ă©voquant un voyage de rĂŞve Ă  La Mecque. Les habitants du village veulent placer cette originale dans une maison de retraite situĂ©e Ă  une centaine de kilomètres de lĂ . Mais Miss Helen reçoit la visite d'une jeune amie, Elsa, une institutrice engagĂ©e contre l'apartheid, venue du Cap, Ă  environ 1000 km, pour la soutenir, après avoir reçu un courrier dĂ©sespĂ©rĂ© de la vieille dame. Le pasteur  du village, porte-parole de la communautĂ© villageoise, doit Ă©galement venir dans la soirĂ©e rechercher le formulaire d'inscription signĂ©. C'est une pièce sur l'aboutissement d'une vie consacrĂ©e Ă  l'art, sur la solitude qui peut ĂŞtre induite par l'intĂ©gritĂ© d'une dĂ©marche et le non-conformisme, sur l'engagement, sur le doute, et, indirectement, sur l'apartheid au sein d'une communautĂ©, mĂŞme si la tension est entre une communautĂ© afrikaner et un de ses propres membres[9] - [10].

En 1985, toujours, Athol Fugard tente de monter The Road to Mecca  Ă  New York, mais le syndicat amĂ©ricain des artistes,The Actors' Equity Association (AEA), refuse d'accorder Ă  Yvonne Bryceland l'autorisation de l’interprĂ©ter Ă  Broadway, au motif qu'elle n'est pas une «star internationale», et donc qu'elle n'a pas Ă  ĂŞtre prĂ©fĂ©rĂ© Ă  une actrice amĂ©ricaine[11]. Elle interprète le rĂ´le en 1987  au Festival des deux mondes. Pour le Chicago Tribune, « la performance de Bryceland est phĂ©nomĂ©nale par la variĂ©tĂ© d’émotions interprĂ©tĂ©es »[11]. En , l'AEA cède et donne son autorisation Ă  Yvonne Bryceland[12]. En 1988, la pièce est prĂ©sentĂ©e Ă  New York au Promenade Theater, dans le off-Broadway, Yvonne Bryceland jouant Elsa, avec Athol Fugard dans le rĂ´le du pasteur et Amy Irving dans le rĂ´le de Miss Helen[13]. Elle reçoit un Obie Award pour sa performance, ainsi qu'un Theatre World Award[14]. En 1989, Yvonne Bryceland reprend le rĂ´le de Miss Helen aux cĂ´tĂ©s d'Athol Fugard au Eisenhower Theater (au John F. Kennedy Center for the Performing Arts Ă  Washington),  Kathy Bates jouant le rĂ´le d'Elsa, un rĂ´le qu'elle interprète Ă©galement dans la version filmĂ©e[15].

Yvonne Bryceland meurt des complications d'un cancer en 1992, à l'âge de 66 ans à Londres, Royaume-Uni [4].

Théâtre

  • People Are Living There (1969) – Millie
  • Boesman and Lena (1971) – Lena
  • Orestes (1971) – Clytemnestra
  • Statements After an Arrest Under the Immorality Act (1972)
  • Dimetos (1976) (avec Paul Scofield and Ben Kingsley)
  • Franz Grillparzer's Medea (1977),  traduit par Barney Simon
  • Hello and Goodbye (1978)
  • The Woman (1978) – Hecuba
  • Richard III (1979) – La reine Margaret
  • Othello (1980) Emilia
  • Dario Fo et Franca Rame (1981) One Woman Plays :
Waking up; A Woman Alone; The Same Old Story; Medea[16]
  • Coriolanus (1984) – Volumnia[5]
  • The Road to Mecca (1985) – Miss Helen Martins / Elsa
  • The Wild Duck – Gina Ekdal
  • Mrs. Warren's Profession – le rĂ´le-titre
  • The Glass Menagerie – Amanda Wingfield

Filmographie

  • Boesman and Lena (1972)
  • Stealing Heaven (1988) : Baronne Lamarck
  • Johnny Handsome (1989) : Sister Luke
  • The Road to Mecca (1991) : Miss Helen[15]

Prix

  • L'ordre de Ikhamanga en argent lui est dĂ©cernĂ©e Ă  titre posthume pour ses rĂ©alisations en art dramatique
  • Fleur du Cap Theatre Awards de la Meilleure Actrice, 1966, 1969 et 1973
  • Laurence Olivier Award de la Meilleure Actrice en 1985
  • Obie Award pour l'excellence de la performance par une actrice 1988
  • Theatre World Award 1988

Notes et références

Notes

    Références

    1. Hubbard 1988, People.
    2. Site de l'Encyclopædia Britannica
    3. Green 2004, p. 46-48.
    4. Cassidy 1992, The New York Times.
    5. Staff LATimes 1992, Los Angeles Times.
    6. Winer 1988, The New York Times.
    7. AFP 1992, Le Monde.
    8. Fuchs 2013, p. 680.
    9. Rich 1984, The New York Times.
    10. Rich 1988, The New York Times.
    11. Collins 1987, Chicago Tribune, p. 9.
    12. Staff NYT 1987, The New York Times.
    13. Piepenburg 2011, The New York Times.
    14. Commire et Klezmer 1999, p. 160.
    15. RĂ©daction AfriC. 1992, Africultures.
    16. Gussow 1983, Los Angeles Times.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • (en) Mel Gussow, « Stage View : Dario Fo's barbed wit is aimed at many targets », The New York Times,‎ (lire en ligne).
    • (en) Frank Rich, « Stage : 'To Mecca', By Athhol Fuggard », The New York Times,‎ (lire en ligne).
    • (en) William B. Collins, « `Mecca` Star Could Rise Or Fall With Ruling On International Status », Chicago Tribune,‎ (lire en ligne).
    • (en) Staff NYT, « Equity Approves Briton for 'Road to Mecca' », The New York Times,‎ (lire en ligne).
    • (en) Laurie Winer, « An Actress Who Reads the Soul of Fugard », The New York Times,‎ (lire en ligne).
    • (en) Frank Rich, « Review/Theater ; Athol Fugard's 'Road to Mecca' Examines the Core of Artistry », The New York Times,‎ (lire en ligne).
    • (en) Kim Hubbard, « South African Yvonne Bryceland Ventured Far from Her Privileged Roots to Reach the Road to Mecca », People,‎ (lire en ligne).
    • (en) RĂ©daction AfriC., « Road to Mecca (The) », Africultures,‎ (lire en ligne).
    • AFP, « DĂ©cès de l'actrice sud-africaine Yvonne Bryceland », Le Monde,‎ (lire en ligne).
    • (en) Suzanne Cassidy, « Yvonne Bryceland Is Dead at 66; Actress in Plays by Athol Fugard », The New York Times,‎ (lire en ligne).
    • (en) Staff LATimes, « Yvonne Bryceland; Anti-Apartheid Actress », Los Angeles Times,‎ (lire en ligne).
    • (en) Anne Commire et Deborah Klezmer, Women in World History : Brem-Cold, Yorkin Publications,
    • (en) Michael Green, Around and about : Memoirs of a South African Newspaperman, New Africa Books, , 247 p. (lire en ligne), p. 46-48.
    • (en) Erik Piepenburg, « Roundabout to Stage Fugard's 'Road to Mecca' », The New York Times,‎ (lire en ligne).
    • Anne Fuchs, « Bryceland, Yvonne [Cape Town 1925 – Londres 1992] », dans BĂ©atrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le dictionnaire universel des crĂ©atrices, Éditions des femmes, (lire en ligne), p. 679-680.

    Webographie

    Liens externes

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