Yo La Tengo
Yo La Tengo est un groupe de rock indépendant américain, originaire de Hoboken, dans le New Jersey. Il est formé en 1984 par Ira Kaplan et Georgia Hubley. Le style musical du groupe est très varié, passant d'un rock noisy à une pop sophistiquée, de l'expérimental à la country... Yo La Tengo est un des groupes majeurs du label Matador (leurs albums sont d'ailleurs publiés sur ce label depuis 1993).
Pays d'origine | États-Unis |
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Genre musical | Rock indépendant |
Années actives | Depuis 1984 |
Labels | Matador, City Slang |
Site officiel | yolatengo.com |
Membres |
Georgia Hubley Ira Kaplan James McNew |
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Anciens membres |
Dave Schramm Stephan Wichnewski Dave Rick Mike Lewis |
Biographie
Formation et premiers albums (1984-1989)
Yo La Tengo se forme en 1984 à Hoboken, New Jersey, à l'initiative des époux Georgia Hubley et Ira Kaplan[1]. Leur premier concert a lieu le [2]. Le groupe publie son premier single The River Of Water en 1985[1]. La face B est une reprise du titre A House Is Not A Motel du groupe Love[1]. Les reprises deviendront une constante dans le répertoire de Yo La Tengo[1].
Complété de Dave Schramm à la deuxième guitare et Dave Rick à la basse, le groupe enregistre un premier album avec l'aide de Clint Conley, bassiste de Mission of Burma [3]. Intitulé Ride the Tiger, l'album est publié en 1986 sur Coyote Records[1]. Deux albums suivent sur ce même label : New Wave Hot Dogs en 1987 et President Yo La Tengo en 1989[1].
Fakebook et May I Sing With Me (1990-1991)
En 1990, Yo La Tengo publie Fakebook sur le label Bar/None Records[1]. Cet album détonne au sein de la discographie du groupe car il contient une majorité de reprises au style pop-folk acoustique[4]. Kaplan explique[4] : « Au départ, tout est de la faute de Stephan Wichnewski, notre bassiste. Il n’arrêtait pas de faire la navette entre New York et l’Europe. Avec Georgia, il a bien fallu qu’on s’adapte (...). Alors on a appris toutes ces reprises et on les a jouées comme ça, avec juste une guitare acoustique et une voix. C’est comme ça que Fakebook a vu le jour, presque par accident. »
La formation du groupe se stabilise en 1991 avec l'arrivée de James McNew, quatorzième bassiste à intégrer Yo La Tengo[2] - [3]. McNew participe en partie à l'enregistrement du parfois très électrifié et abrasif May I Sing With Me, album publié en 1992 sur le label Alias Records[1] - [4] - [5]. Deux titres de cet album figurent dans la bande son du film Simple Men du réalisateur Hal Hartley[1].
Matador Records et années 1990
Yo La Tengo signe sur Matador Records en 1993 et publie son sixième album intitulé Painful[5] - [1]. Ce dernier marque un grand pas en avant pour le groupe qui s’impose comme une des figures majeures du rock indépendant américain des années 1990[1]. C’est d’ailleurs cet album que le groupe choisit de rééditer en 2014 pour célébrer ses trente ans de carrière[6]. Selon Kaplan, Painful marque le véritable départ de Yo La Tengo[6], et caractérise le son du groupe, à savoir « le contraste et l’équilibre entre des morceaux très électriques et saturés et des ballades plus calmes et douces »[3]. L’album marque également le début d’une collaboration à long terme avec le producteur Roger Moutenot[3].
Electr-O-Pura suit en 1995, album enregistré en trois semaines à Nashville, dans le Tennessee[5]. En 1996, le label Matador publie la double compilation de raretés Genius + Love = Yo La Tengo[4]. La même année, le groupe interprète le rôle du Velvet Underground dans le film I Shot Andy Warhol[6]. Publié en 1997, le très varié I Can Hear the Heart Beating as One est souvent considéré comme l’album le plus abouti de Yo La Tengo[2]. Le magazine Pitchfork l’a notamment classé 25e des 100 meilleurs albums des années 1990[7]. En 1998, le groupe publie l'album Strange But True en collaboration avec Jad Fair d'Half Japanese[8]. L'album rassemble vingt-deux improvisations très brèves, inspirées par les titres des tabloïds[8].
Années 2000
Le début des années 2000 voit Yo La Tengo publier deux albums très calmes et introspectifs : And Then Nothing Turned Itself Inside-Out en 2000[3], et Summer Sun en 2003[9] - [10]. Le nouveau local de répétition du groupe a un impact direct sur ses compositions : « Dans cette salle, toutes les chansons bruyantes résonnaient de manière complètement merdique alors que dès que nous baissions d’intensité, cela devenait super. »[3]
Une compilation best of de quarante-deux titres, intitulée Prisoners Of Love, est publiée en 2005[11]. Les deux albums qui suivent (I Am Not Afraid of You and I Will Beat Your Ass en 2006, Popular Songs en 2009) marquent un retour à un rock plus frontal[3]. Le titre Pass the Hatchet, I Think I'm Goodkind et sa ligne de basse répétitive est devenu un classique des concerts du groupe, où il atteint parfois les vingt minutes, et fait la part belle aux larsens et expérimentations bruitistes[2]. En 2009, c’est sous le nom de Condo Fucks que Yo La Tengo publie Fuckbook, un album de reprises (The Troggs, Slade, The Kinks, Richard Hell, etc.)[12].
Au cours des années 2000, le groupe s'investit également dans la musique de film. En 2002, The Sounds of the Sounds of Science illustre une série de courts métrages du réalisateur français Jean Painlevé[13]. En 2008, la compilation They Shoot, We Score rassemble les bandes originales des films Old Joy, Junebug, Shortbus, et Game 6[14]. En 2009, ils signent la musique du film Adventureland : Un job d'été à éviter.
Années 2010
En 2013, Yo La Tengo publie son treizième album, Fade, produit par John McEntire du groupe Tortoise[15]. Il obtient un très bon accueil critique, avec un score moyen de 82/100, sur la base de 45 critiques collectées, sur le site agrégateur de critiques Metacritic[16]. En 2014, Yo La Tengo fête ses 30 ans de carrière avec une réédition de l'album Painful, agrémentée d'un disque d'inédits et de titres rares[17].
En paraît Stuff Like That There, album qui reprend le concept de Fakebook en mêlant reprises (Hank Williams, The Parliaments, The Lovin' Spoonful, The Cure...), relectures d'anciens titres et nouvelles compositions[18]. Le guitariste originel Dave Schramm participe à l'enregistrement et à la tournée qui suit[18].
Leur 15e album, nommé There's a Riot Going On en hommage au 5e album de Sly and the Family Stone, est publié le [19]. L'album est notamment considéré comme « calme et posé » par Pitchfork[20], et comme « leur album d'ambient le plus calme à ce jour » par Drowned in Sound[21].
Années 2020
Le , ils publient We Have Amnesia Sometimes, un EP de cinq longues improvisations d'ambient enregistrées en 10 jours en avril, durant le pic du COVID-19 dans leur région[22] - [23]. Suit un EP nommé Sleepless Night le [24] - [25]. Celui-ci comprend notamment une reprise du titre It Takes a Lot to Laugh, It Takes a Train to Cry de Bob Dylan[26].
Le , ils publient leur seizième album studio, nommé This Stupid World[27].
Discographie
Albums studio
1987 : New Wave Hot Dogs (Coyote Records)
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1990 : Fakebook (Bar/None Records)
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1992 : May I Sing with Me (Alias Records)
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2018 : There’s a Riot Going On (Matador)
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2023 : This Stupid World (Matador)
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EP et singles
- The River of Water/A House Is Not A Motel (Egon Records, 1985)
- The Asparagus Song/For the Turnstiles (Coyote Records, 1987)
- That Is Yo La Tengo (City Slang, 1991)
- Upside Down (Alias, 1992)
- Shaker (Matador, 1993)
- From A Motel 6 (Matador, 1994)
- Tom Courtenay (Matador, 1995)
- Camp Yo La Tengo (Matador, 1995)
- Autumn Sweater (Matador, 1997)
- Blue-Green Arrow (Earworm, 1997)
- Little Honda (Matador, 1997)
- Rocket #9 (Planet, 1997)
- Sugarcube (Matador, 1997)
- You Can Have It All (Matador, 2000)
- Saturday (Matador, 2000)
- Danelectro (Matador, 2000)
- Nuclear War (Matador, 2002)
- Merry Christmas From Yo La Tengo (Egon, 2002)
- Today is the Day (Matador, 2003)
- Sleepless Night EP (Egon/Matador, 2020)
Compilations et autres albums
- 1996 : Genius + Love = Yo La Tengo (compilation de raretés) - Matador
- 1996 : New Wave Hot Dogs/President Yo La Tengo/The Asparagus Song (compilation d'albums) - Matador
- 1998 : Strange But True (album avec Jad Fair) - Matador
- 2002 : The Sounds of the Sounds of Science (bande originale) - Egon
- 2004 : Prisoners of Love: A Smattering of Scintillating Senescent Songs: 1985-2003 (compilation best-of) - Matador
- 2004 : V.O.T.E. (album avec Chris Stamey) - Yep Roc Records
- 2006 : Yo La Tengo Is Murdering the Classics (compilation de titres enregistrés pour 8 marathons radio WFMU) - Egon
- 2008 : They Shoot, We Score - collection de bande originale de 4 films : Old Joy (2006), Junebug (2005), Game 6 (2005) et Shortbus (2006)
- 2009 : Adventureland (bande originale du film Adventureland : Un job d'été à éviter) - Matador
- 2009 : Fuckbook (album de reprises sous le nom Condo Fucks) - Matador
- 2016 : Murder In The Second Degree (compilation de titres enregistrés pour des marathons radio WFMU) - Egon
2020 : We Have Amnesia Sometimes (Matador)
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Notes et références
- (en) « Yo La Tengo: Depths of Devotion », sur Exclaim!, (consulté le ).
- (en) Kayla Reed, « Navigating through 30 years of Yo La Tengo », sur The A.V. Club, (consulté le ).
- Matthieu Grunfeld, « Discographie commentée - 30/01/13 de Yo La Tengo », sur Magic, (consulté le ).
- Gilles Dupuy, « Critique d’album : Yo La Tengo - I Can Hear the Heart Beating as One », sur Les Inrockuptibles, (consulté le ).
- Lydie Barbarian, « Emblème rock arty US en tournée, nouveau disque à la clef. Les jeux naïfs de Yo La Tengo. », sur Libération, (consulté le ).
- (en) Sasha Frere-Jones, « Hoboken Heroes, a thirtieth birthday for Yo La Tengo, at Town Hall », sur The New Yorker, (consulté le ).
- (en) « Top 100 Albums of the 1990s », sur Pitchfork, (consulté le ).
- (en) Bill Meyer, « JAD FAIR & YO LA TENGO », sur Chicago Reader, (consulté le ).
- Thomas Bartel, « Yo La Tengo : Summer Sun, chronique d’album », sur Magic, (consulté le ).
- Géraldine Sarratia, « Critique d’album : Yo La Tengo - Summer Sun », sur Les Inrockuptibles, (consulté le ).
- Arnaud Viviant, « Critique d’album : Yo La Tengo - Prisoners Of Love », sur Les Inrockuptibles, (consulté le ).
- (en) « Condo Fucks : Fuckbook », sur Pitchfork, (consulté le ).
- (en) « Yo La Tengo : The Sounds of the Sounds of Science », sur Pitchfork, (consulté le ).
- (en) « Yo La Tengo : They Shoot, We Score », sur Pitchfork, (consulté le ).
- Thomas Bartel, « Yo La Tengo : Fade, chronique d’album », sur Magic, (consulté le ).
- (en) « Fade », Metacritic (consulté le )
- (en) Jenn Pelly, « Yo La Tengo Reissue Painful in Deluxe Edition, Announce 30th Anniversary Shows », sur Pitchfork, (consulté le ).
- Johanna Seban, « Yo La Tengo : un disque-patchwork à écouter en boucle - Stuff Like That There », sur Les Inrockuptibles, (consulté le ).
- (en-CA) « Yo La Tengo There's a Riot Going On | Exclaim! », sur exclaim.ca (consulté le )
- (en-US) Condé Nast, « Yo La Tengo: There’s a Riot Going On », sur Pitchfork (consulté le )
- (en) « Album Review: Yo La Tengo - There's a Riot Going On », sur DrownedInSound (consulté le )
- (en) « Yo La Tengo's We Have Amnesia Sometimes Is an Ambient Surprise », sur pastemagazine.com, (consulté le )
- (en-US) « Yo La Tengo: We Have Amnesia Sometimes », sur Spectrum Culture, (consulté le )
- (en-US) Condé Nast, « Yo La Tengo: Sleepless Night EP », sur Pitchfork (consulté le )
- (en-US) « Yo La Tengo Leaf Through Their Back Pages on ‘Sleepless Night’, PopMatters », sur PopMatters, (consulté le )
- Record Collector – December 2020 (lire en ligne)
- (en) « Yo La Tengo album review: This Stupid World - The Skinny », sur www.theskinny.co.uk (consulté le )
Liens externes
- Ressources relatives à la musique :
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- (en) AllMusic
- (en) Billboard
- (en) Carnegie Hall
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