Xavier Dor
Xavier Dor, né le à Marseille et mort le à Paris, est un militant anti-avortement français. Pédiatre et embryologiste il fut président de l'association SOS tout-petits. Il est l'initiateur des commandos anti-IVG, et est condamné onze fois par la justice française, pour son activisme.
Président SOS tout-petits | |
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Philippe Piloquet (d) |
Naissance | |
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Décès |
(Ă 91 ans) 15e arrondissement de Paris |
Nom de naissance |
Xavier Albert Antoine Marie Dor |
Nationalité | |
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A travaillé pour |
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Biographie
Situation personnelle
Issu d'une famille bourgeoise — son père est directeur de la Transatlantique à Cuba —, Xavier Dor est catholique traditionaliste, proche de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X[1]. Il a quatre enfants avec son épouse, Françoise Dugé de Bernonville, fille de Jacques de Bernonville[2].
Docteur en médecine spécialisé en embryologie, Xavier Dor exerce à l'hôpital de la Pitié-Salpétrière. Il est également chercheur en embryologie cardiaque à l'INSERM et maître de conférences à l'université Paris-VI[3].
Il meurt des suites de la maladie Ă coronavirus 2019 le [4] - [5].
Engagement contre l'avortement
Fondateur et président depuis 1986 de l'association SOS tout-petits, Xavier Dor est un des initiateurs des « commandos anti-IVG ». D'après Libération, les actions menées par ces commandos consistaient à s'introduire dans des hôpitaux ou cliniques où étaient pratiquées des IVG, parfois dans des parties interdites au public, à s'enchaîner et chanter des cantiques, et à menacer le personnel et les patientes[3]. Il participe ainsi à plusieurs dizaines d'opérations[6]. Son association est par ailleurs, surtout jusqu'en 1997, à l'origine de manifestations contre l'avortement.
Selon Neil Datta, secrétaire général du Forum parlementaire européen sur la population et le développement, Xavier Dor est le représentant français de la « première génération anti-choix », apparue dans les années 1980-1990 à la suite de la légalisation du droit à l'avortement dans les pays occidentaux (États-Unis, France, Allemagne). Elle décrit cette première génération comme « un mouvement de protestation sociale qui existe à travers les manifestations et les opérations chocs » et explique qu'elle « provoquait un effet de nuisance certain, mais [qu'elle] n’a rencontré aucun succès », ajoutant que ce mouvement était « amateur, très local » et qu'il « s’est éteint assez rapidement »[7].
Le , trois jeunes militants de l'association SOS tout-petits entrent dans les locaux du Planning familial situé dans le 2e arrondissement de Paris, pour y distribuer des tracts anti-avortement aux femmes présentes, avant de commencer une prière dans la cour des locaux et d'être interrompus par la police. Cet événement est pour Xavier Dor représentatif de ce qu'il appelle la « relève », c'est-à -dire un rajeunissement de la cohortes des militants anti-avortement. Ainsi, selon Xavier Dor, « de plus en plus de jeunes rejoignent nos rangs ». Cette « relève », composée de jeunes qui le considèrent comme un mentor, lui permet aussi de mener de nouvelles actions. Ainsi, peu après, Xavier Dor s'en va tracter avec deux jeunes devant le service d’orthogénie de l’hôpital parisien de Port-Royal. Il déclare à propos de son combat : « même sur mon lit de mort, je continuerai »[8].
Il quitte la présidence de l'association SOS tout-petits en [9]. Lui succède alors le Dr Philippe Piloquet, embryologiste, cytogénéticien et maître de conférence en imagerie médicale à l'université de Nantes[10].
Condamnations
Xavier Dor est condamné à onze reprises pour ses actions[11] - [3], notamment après l'adoption en 1993 de la loi Neiertz, créant le délit d'entrave à l'interruption volontaire de grossesse, et pour avoir organisé des manifestations sans autorisation. Il est condamné à huit mois de prison, dont cinq avec sursis, sous le régime de la peine aménagée par la cour d'appel de Versailles en [3].
En 2014, il est jugé en appel pour avoir organisé une manifestation anti-IVG le devant l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul, dans le 14e arrondissement de Paris, ainsi que pour avoir, à la suite d’une irruption dans un centre du Planning familial de Paris en , pris à partie des patientes et exercé une « pression morale et psychologique » sur une candidate à l'avortement. À celle-ci, constituée partie civile du procès, il avait remis des chaussons tricotés et une médaille figurant la Vierge Marie, un acte dont la plaignante témoigne de la violence au cours d'une audience[12] - [13] - [14]. La cour d’appel de Paris prononce une relaxe pour son action de 2011 et le condamne à 10 000 euros d’amende, dont la moitié avec sursis, pour entrave à l'IVG[15].
Ouvrages
- Le Crime contre Dieu, Perrin & Perrin, Paris, 1998.
- Le Livre blanc de l'avortement en France, chap 8, collectif 30 ans, ça suffit, Tequi, Paris, 2006.
- L'Opposition Ă l'avortement : du lobby au commando, Berg International, Paris, 1995.
- Combats contre la pesanteur : chroniques d'un militant anti-avortement , Presses De La Delivrance, Paris, 2021.
Notes et références
- « Rappel à Dieu du Dr Xavier Dor », sur FSSPX.news, (consulté le ).
- « Portrait d'un anti-mariage gay : Xavier Dor », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Xavier Dor, chef d'un commando anti-IVG, ira dormir en prison. Vendredi, il a été condamné en appel pour une occupation à Clamart, Libération, .
- « Xavier Dor, meneur des « commandos anti-IVG » condamné 11 fois, est mort du coronavirus », actu.fr,‎ (lire en ligne)
- (sk) Ĺ tefan DanišovskĂ˝, « Xavier Dor je s Bohom » [« Xavier Dor a rejoint le Père cĂ©leste »], KonzervatĂvny dennĂk Postoj (sk),‎ (lire en ligne).
- Plus de deux cents selon le site prochoix.org.
- «Les anti-IVG sont souvent anti-genre, homophobes et contre le planning familial», sur Libération.fr, (consulté le ).
- Audrey Salor, « Anti-IVG : "SOS tout-petits" reprend du service », L'Obs, (consulté le ).
- Anne Le Pape, « Ne jamais se décourager », Présent,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Jean-Bernard Gervais, « Prof en médecine et anti-IVG, c’est possible à Nantes et Lyon ! », What's up Doc ?,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Aline Andrea, « Xavier Dor évite la prison » L'Humanité, le .
- Mathilde Gérard, « Condamné, le militant anti IVG Xavier Dor promet "d'autres actions" », Le Monde, (consulté le ).
- Sylvain Mouillard, « Xavier Dor, les litanies d'un multirécidiviste anti-IVG », Libération, (consulté le ).
- AFP, « L'anti-IVG Xavier Dor, condamné à 10.000 euros d'amende en appel », Le Point, (consulté le ).
- Sylvain Mouillard, « Peine adoucie en appel pour le militant anti-IVG Xavier Dor », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).