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XXIIIe siècle av. J.-C.

Événements

Proche-Orient

Liste des victoires de Rimush, roi d'Akkad, sur Abalgamash, roi de Marhashi et sur les cités élamites . Tablette d'argile, 2270 av. J.-C.
  • Vers 2300 av. J.-C. : après avoir fait reconnaĂ®tre sa souverainetĂ© par le dieu Dagan Ă  Tuttul, Sargon d'Akkad prend Mari (Tell Harin) et Ebla[2]. Certains chercheurs estiment que Sargon a menĂ© son expĂ©dition contre la Syrie avec 5400 hommes[3].
  • 2279 av. J.-C.[4] : mort de Sargon d'Akkad. Son fils Rimush (Urumush) lui succède sur le trĂ´ne d'Akkad jusqu’en 2270 av. J.-C.[2].
    • RĂ©volte des ensĂ­ de Lagash, d’Umma, Adab, Zabalam et Kazallu, avec Ă  leur tĂŞte Kaku, lugal d’Ur. Les Élamites en profitent pour secouer le joug akkadien[2].
    • Rimush part en campagne contre Abalgamash, le roi de Warahshe, qu’il vainc. Il aurait fait 5700 prisonniers parmi les coalisĂ©s de la rĂ©volte sumĂ©rienne, tuĂ© 16 212 Ă©lamites et emmenĂ© 4216 en captivitĂ©[1].
  • 2269-2255 av. J.-C.[4] : règne de Manishtusu, second fils de Sargon, roi d’Akkad. Il intervient contre le royaume d’Anshan (Iran). Il lance une expĂ©dition maritime, probablement contre l’Oman (Magan)[2]. Élargissement de la propriĂ©tĂ© privĂ©e. L’obĂ©lisque de Manishtusu montre le roi d’Akkad racheter des terres, sans doute pour les donner Ă  ses serviteurs, ce qui a fait penser que les souverains agadĂ©ens ont pratiquĂ© une politique de sĂ©cularisation des terres[1].
Relief rupestre de Naram-Sin Ă  Darband-i-Gawr
  • 2254-2218 av. J.-C.[4] : règne de Naram-Sin, roi d’Akkad[2]. Vers 2250 av. J.-C., Suse est incorporĂ© dans l’empire d’AgadĂ©. Dans l’arrière-pays montagnard, Awan devient la capitale d’un royaume indĂ©pendant dont l’un des rois a des relations d’égal Ă  Ă©gal avec Naram-Sin[1]. Naram-Sin mène de nombreuses expĂ©ditions militaires autour de la MĂ©sopotamie. Ă€ l’ouest, il dĂ©truit le royaume d’Ebla et de nombreuses villes syriennes et soumet l’Amanus. Au nord, il marche contre les Hourrites (stèle de Pir-Hussein près de Diyarbakır, tĂŞte en bronze de Ninive, statue de Bassetki près de Mossoul, palais de Tell Brak), Ă  l’est contre les Lullubis du Zagros (relief rupestre de Darband-i-Gawr au sud de As-Sulaymaniya, stèle de victoire retrouvĂ©e Ă  Suse) et mène une expĂ©dition contre Mannudannu Ă  Magan. Ă€ la fin du règne, l’empire d'Akkad est menacĂ© par Annubanini, roi des Lullubi et les Gutis[2].
  • 2230-2200 av. J.-C. : règne de Lugal-ushumgal, roi de Lagash[2].
  • 2217-2193 av. J.-C. : règne de Shar-kali-sharri, roi d’Akkad. Le gouverneur de Suse, Puzur-Inshushinak, se proclame indĂ©pendant et agrandit son domaine. Il fait une incursion en Akkad et s'arroge le titre de « roi des quatre nations ». Les Amorrites font leur apparition près de Mari et luttent contre Akkad. Shar-kali-sharri les contient dans le Djebel Bishri[2].

Égypte

Statue de bronze de Pépi Ier ou de son fils Mérenrê Ier, trouvée à Hiérakonpolis - Musée égyptien du caire.
  • 2291 av. J.-C.[5] : TĂ©ti, deuxième pharaon de la VIe dynastie est assassinĂ©. Son fils, PĂ©pi Ier (MeryrĂŞ) lui succède comme troisième pharaon de la VIe dynastie après l'Ă©pisode d'OuserkarĂŞ, qui aurait Ă©tĂ© soit le rĂ©gent pendant la minoritĂ© de PĂ©pi, soit un usurpateur. PĂ©pi Ă©pouse successivement les deux filles du nomarque d’Abydos, Khoui. Souverain Ă©nergique et entreprenant, il règne plus d’un demi-siècle. Certains textes font Ă©tat d’une conspiration contre lui dans laquelle Ă©tait impliquĂ©e l’une des femmes du roi. Pour dĂ©fendre les mines de cuivre et de turquoise du SinaĂŻ contre les nomades, l’armĂ©e du gĂ©nĂ©ral Ă©gyptien Ouni entre Ă  six reprises en Palestine et ravage le pays[6].
  • Vers 2255-2246 av. J.-C.[5] : MĂ©renrĂŞ Ier règne cinq Ă  dix ans. Il reçoit Ă  Assouan la soumission des chefs de Medjou, Irtet et Ouaouat en Basse Nubie[6].
Statuette en albâtre représentant Ânkhésenpépi II et son fils Pépi II - musée de Brooklyn, New York.
  • 2246 Ă  2152 av. J.-C.[5] : règne de PĂ©pi II, demi-frère de MĂ©renrĂŞ, fils d’ÂnkhnesmĂ©rirĂŞ II, seconde fille de Khoui. Il monte sur le trĂ´ne Ă  l’âge de six ans et règne 94 ans[7]. Ce règne interminable (le plus long connu de l’Histoire) contribuera sans doute Ă  la dislocation de l’Ancien Empire en figeant les institutions (hĂ©rĂ©ditĂ© des fonctions, pouvoir accru des hauts fonctionnaires locaux (nomarque) au dĂ©triment de la monarchie).
    • Sous PĂ©pi II, les tombes des hauts fonctionnaires de l’administration centrale, entourant le complexe funĂ©raire royal Ă  Saqqarah, sont relativement modestes, d’importance moindre ou Ă©gale Ă  celles des nomarques de province, signe confirmĂ© par de nombreux autres indices de la montĂ©e des autonomies des administrations provinciales et de l’apparition de forces centrifuges. Des centres provinciaux importants se dĂ©veloppent en Moyenne et Haute-Égypte (nĂ©cropole de Meir, Deir el-Gabraoui, Abydos, Coptos, DendĂ©rah, Edfou, Assouan). L’institution royale cherche Ă  rĂ©agir en crĂ©ant une charge de « gouverneur du Sud »[1].
  • ExpĂ©ditions Ă©gyptiennes vers la Nubie et le pays de Pount (Éthiopie) sous PĂ©pi II. Le prince Hirkhouf, gouverneur du Sud, organise quatre expĂ©ditions en Afrique sur l’ordre des rois MĂ©renrĂŞ Ier et PĂ©pi II. Il avance au-delĂ  de la Nubie, en direction du Darfour (pays de Iam), suivant des pistes inconnues et rapporte de nombreuses richesses (dont un PygmĂ©e)[7]. Sous PĂ©pi II, le prince d’Assouan Mekhou, par contre, est tuĂ© lors d’une expĂ©dition au-delĂ  de la 2e cataracte. Son fils Sebni ira chercher le corps de son père[8]. Toujours sous PĂ©pi II, le noble d’ÉlĂ©phantine PĂ©pinakht mène deux expĂ©ditions en Nubie « pour tailler en pièces Ouaouat et Irtet » puis pacifier le pays[7]. L’expĂ©dition du commandant Ă‚nankhet est dĂ©cimĂ©e par les nomades du dĂ©sert (Ă‚amou) alors qu’elle construisait un navire « de Byblos Â» sur la mer Rouge pour se rendre au pays de Pount. PĂ©pinakht conduit une expĂ©dition punitive contre les Ă‚amou[9]. C’est certainement Ă  ce moment-lĂ  que l’on crĂ©era une voie fluviale entre la MĂ©diterranĂ©e et la mer Rouge, par les bras du Nil et des canaux. Certains bateaux partent mĂŞme de Byblos, ce qui Ă©vite le transport du bois jusqu’à Memphis[6].

Europe

La « maison des tuiles » à Lerne.

Art et culture

Impression du sceau-cylindre d'Ibni-sharrum (no 24), héros acolytes d’Ea abreuvant des buffles.
  • L’arrivĂ©e au pouvoir de la dynastie d’AgadĂ© marque une rupture nette dans la production artistique en MĂ©sopotamie (sculpture, bas-reliefs, glyptique) : les artistes de la cour Akkad Ă©laborent un style suivi par les autres villes de l’empire. TĂŞte de bronze de Ninive, attribuĂ©e Ă  Sargon ou Ă  Naram-Sin, sceau-cylindre d’Ibni-sharrum, scribe de Shar-kali-sharri, dont la qualitĂ© de la gravure et de la mise en page atteint une perfection qui ne sera jamais dĂ©passĂ©e.
  • PĂ©pi Ier fait construire des temples Ă  Bubastis, Abydos, Denderah et Koptos.
  • Statues de cuivre (PĂ©pi Ier) ou d’or (faucon d’Horus).
  • Temple Ă©gyptien Ă  Byblos sous PĂ©pi II, attestant l’existence d’une importante colonie Ă©gyptienne.

Notes et références

  1. Jean-Claude Margueron, Le Proche-Orient et l'Égypte antiques, Hachette Éducation Technique, , 416 p. (ISBN 978-2-01-140096-3, présentation en ligne)
  2. Georges Roux, La Mésopotamie, Seuil, , 600 p. (ISBN 978-2-02-008632-5, présentation en ligne)
  3. Charles Keith Maisels, The Emergence of Civilisation : From Hunting and Gathering to Agriculture, Cities and the State of the Near East, Routledge, , 416 p. (ISBN 978-1-134-86328-0, présentation en ligne)
  4. Selon la chronologie moyenne qui place le règne d'Hammurabi entre 1792 et 1750
  5. Selon Allen
  6. Nicolas Grimal, Histoire de l’Égypte ancienne, Fayard, , 602 p. (ISBN 978-2-213-64001-3, présentation en ligne)
  7. G. Mokhtar, Histoire générale de l'Afrique : Afrique ancienne, vol. 2, UNESCO, (ISBN 978-92-3-202434-3, présentation en ligne)
  8. Louis Dykmans Gommaire, Histoire économique et sociale de l'ancienne Égypte, vol. 3, A. Picard, (présentation en ligne)
  9. Pearce Paul Creasman, Richard H. Wilkinson, Pharaoh's Land and Beyond : Ancient Egypt and Its Neighbors, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-022909-2, présentation en ligne)
  10. (en) Carl Waldman et Catherine Mason, Encyclopedia of European Peoples, Infobase Publishing, , 955 p. (ISBN 978-1-4381-2918-1, présentation en ligne), p. 225
  11. Jean-Claude Poursat, La Grèce préclassique : Des origines à la fin du VIe siècle, Points, , 225 p. (ISBN 978-2-7578-4500-4, présentation en ligne)
  12. Yves Denis Papin, Chronologie de l'histoire ancienne, Éditions Jean-paul Gisserot, , 126 p. (ISBN 978-2-87747-346-0, présentation en ligne)
  13. (en) Olivier Weller, Alexa Dufraisse et Pierre Pétrequin, Sel, eau et forêt : d'hier à aujourd'hui, Besançon, Presses Univ. Franche-Comté, , 567 p. (ISBN 978-2-84867-230-4, présentation en ligne)
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