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Vittorio Caprioli

Vittorio Caprioli est un acteur, réalisateur et scénariste italien né le à Naples, ville où il est mort le .

Vittorio Caprioli
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Vittorio Caprioli, dans La Gouvernante (1974).

Caprioli apparaît dans 109 films, surtout italiens mais également français, entre 1946 et 1990. Le grand public français le connaît notamment pour ses seconds rôles dans des films populaires à succès : le double rôle de l'éditeur Charron et de l’infâme colonel Karpov dans Le Magnifique (1973) de Philippe de Broca, ou Don Barberini dans Le Coup du parapluie (1980) de Gérard Oury.

Biographie

Formation et débuts

Vittorio Caprioli entre très tôt à l'Académie nationale d'art dramatique de Rome, d'où il sort diplômé et entame aussitôt sa carrière théâtrale en 1942 chez Carli-Racca dans une pièce de William Saroyan aux côtés de Vittorio De Sica, Nino Bezossi et Vivi Gioi[1].

Dès sa première prestation, il affiche dans son jeu une certaine amertume, de l'ironie voire de l'agressivité, des traits de caractère qui vont aller crescendo tout au long de sa carrière de comédien.

Il passe ensuite dans la compagnie du Piccolo Téatro de Milan avec lequel en 1948 il participe, sous la direction de Giorgio Strehler, à la pièce de William Shakespeare, La tempête et immédiatement après en 1949 dans celle de Carlo Gozzi, Il corvo.

Carrière

Vittorio Caprioli se risque aussi dans des revues puis dans des comédies musicales et l'année suivante, en 1950, une année phare pour sa carrière, il fonde avec le comédien Alberto Bonnucci et la comédienne Franca Valeri (qui devient sa femme par la suite), Le Téatro dei Gobbi. Lequel va proposer des spectacles subtilement satiriques, contenant des gags sournois, chafouins et des répliques mordantes, d'autant plus spontanées que ses pièces sont totalement dépourvues de textes écrits.

Il apparaît pour la première fois au cinéma en 1946 dans le film de Giacomo Gentilomo, O sole mio, mais de manière si furtive que la plupart des filmographies situent ses véritables débuts au cinéma en 1950 dans la première réalisation de Fellini associé à Lattuada, Les Feux du music-hall (Luci del Varieta), sur le thème du monde du spectacle, dans lequel Caprioli donne une première composition remarquée en interprétant, sous le nom de « Caprioli », un numéro comique dans un night-club.

Il enchaîne en 1951 dans ce qui sera le dernier film du duo comique Laurel et Hardy, Atoll K de Léo Joannon. À cette période, Caprioli se partage entre la scène où il fait salle comble et les plateaux de tournage, dans des rôles encore modestes mais de bonne composition comme en 1954 dans Le Carrousel fantastique (Carosello napolitano) et surtout dans Zazie dans le métro (1960) de Louis Malle.

Entre-temps, il joue dans la pièce de Beckett En attendant Godot et signe sa première réalisation avec La Catacombe, dont le scénario est écrit par sa femme, Franca Valeri. Il se lance dans la réalisation en 1961 avec Leoni al sole (Lions au soleil), se mettant lui-même en scène dans une satire mordante et amère du vitellonisme de Fellini qui est, en fait, un mélange de nostalgie des vieux tréteaux de cirque misérable d'avant-guerre, et de l'ennui qu'éprouvent les curistes d'une station thermale très prisée de la Belle Époque (comme le fut la station de Vittel), qui donna son nom à la stylistique fellinienne.

Il réalise en 1970 un dernier film, avec un scénario considéré comme remarquable, Splendori e miserie di Madame Royal dans lequel il fait une exploration sensible et intelligente du milieu homosexuel petit-bourgeois de Rome.

Caprioli, doté d'une étoffe de dramaturge, a connu son heure de succès dans les années 1960, mais la suite des années 1970 est une période où il tourne un peu n'importe quoi, comme en 1973 et 1975 où il joue dans des films de Sergio Martino et Nando Cicero qui l'emploient à contre sens dans des films érotiques.

En 1976, il joue le rôle du restaurateur italien ruiné qui menace le personnage de Louis de Funès – le critique gastronomique Charles Duchemin – dans une fameuse scène de L'Aile ou la Cuisse où, en guise de vengeance, ledit restaurateur brandit sa carabine et force Duchemin à manger tous les plats immondes de son établissement.

Voulant échapper à la vieille commedia dell'arte napolitaine qui a conduit au néoréalisme, l'œuvre personnelle de Vittorio Caprioli se caractérise surtout par une vision très confidentielle de la société italienne, abordant le plus souvent le cinéma par son côté critique et satirique. Il n'a atteint que partiellement son but. En France, il travaille avec une douzaine de réalisateurs dont Louis Malle et Trintignant qui le mirent en valeur. Les autres réalisateurs n’utilisèrent de lui que le personnage de l'« Italien » type, parfois démesuré ou le plus souvent stéréotypé, comme Gérard Oury dans Le coup du parapluie en 1980 dans le rôle d'un « Don Barberini ridiculisant avec un cynisme non feint, la mafia sicilienne (on se rappellera du point noir sur la glace sans tain) ».

Lorsqu'il tourne pour la télévision en alternant le théatre, l'homme de scène qu'il est est confronté à une difficulté majeure, celle de l'absence de public[1] ; il retourne alors au théâtre.

Mort et vie privée

Vittorio Caprioli meurt en 1989 à Naples, des suites d'une crise cardiaque. De son deuxième mariage il a eu un fils, Carlo (Rome, 2 février 1972), lui aussi comédien.

Filmographie

Acteur

Réalisateur et scénariste

Notes et références

  1. « Vittorio Caprioli Interprète, Scénariste », sur premiere.fr (consulté le ).

Liens externes

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