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Vistrenque (IGP)

Le vistrenque, appelé vin de pays de la Vistrenque jusqu'en 2009, est un vin français d'indication géographique protégée (le nouveau nom des vins de pays) de zone, produit dans le département du Gard, en Languedoc-Roussillon, dans la région agricole de la Vistrenque. Néanmoins, son territoire de production dépasse largement la Vistrenque géographique.

Vistrenque (IGP)
Image illustrative de l’article Vistrenque (IGP)
Le vignoble de la Vistrenque, en automne, entre Nîmes et les Costières

Désignation(s) Vistrenque (IGP)
Appellation(s) principale(s) vistrenque[1]
Type d'appellation(s) IGP de zone
Reconnue depuis 1979
Pays Drapeau de la France France
Région parente Languedoc-Roussillon
Localisation Gard
Saison deux saisons sèches (hiver et été)
deux saisons pluvieuses (automne et printemps)
Climat tempéré méditerranéen
Cépages dominants Cépages rouges
grenache N, cinsault N, carignan N, syrah N, cabernet-sauvignon N, cabernet-franc N et merlot N
Cépages blancs
chardonnay B, sauvignon blanc B, vermentino B et muscat B[2]
Vins produits rouges, rosés et blancs
Rendement moyen à l'hectare 80 hl/ha plafonné à 90 hl/ha

Histoire

La Vistrenque a accueilli des représentants des Hmongs, peuple d'Asie, qui se sont implantés comme exploitants agricoles[3].

Vin de pays le .

Situation géographique

Orographie

La plaine est traversée par la Vistre dont la ripisylve est composée de formations boisées, buissonnantes et herbacées. Elle est barrée au Nord de garrigues qui atteignent entre 80 et 120 mètres[4].

Climat

Ce terroir viticole bénéficie d'un climat méditerranéen. Les étés y sont fortement ensoleillés, chauds et secs. Les hivers y sont plutôt doux et humides. La moyenne des températures en été (23,7°) et l'ensoleillement (2700 heures par an) figurent parmi les plus élevés de France[5]. Il est régulièrement exposée au mistral, qui souffle en violentes rafales l'hiver et tend à relativiser la douceur de ce dernier. En revanche, cette douceur est plus marquée lorsque souffle le vent marin de secteur sud, depuis le littoral.

Le mois le plus chaud est le mois de juillet. C'est également le mois comprenant la plus faible quantité de précipitations, avec moins de 26 mm. Le mois le plus froid est celui de janvier, avec une moyenne s'élevant à 6,3°. L'enneigement est quasi nul et n'excède jamais un maximum de 2 jours par an. Les années sans neige y sont régulières.

L'intersaison la plus redoutée est sans conteste l'automne, où des orages d'une grande brutalité peuvent éclater[6]. En moyenne, plus de 130 mm de pluie s'abattent sur cette partie du département au mois d'octobre, mois ou la pluviométrie est la plus élevée.

Données climatiques de Nîmes et sa région
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 2,4 3,4 5,1 7,8 11,2 14,9 17,7 17,2 14,7 10,8 5,9 3 9,5
Température moyenne (°C) 6,3 7,7 9,9 12,8 16,6 20,5 23,7 23 20 15,4 10 6,9 14,4
Température maximale moyenne (°C) 10,3 11,9 14,7 17,8 21,9 26,2 29,8 28,9 25,3 20 14 10,7 19,3
Ensoleillement (h) 143,5 147,4 203,1 227,6 267,8 310,2 353,8 315,3 236,6 186,8 143,9 133 2 668,9
Précipitations (mm) 67,7 70,7 55,9 59,2 60,9 38,6 25,3 51,6 66,8 131,9 69,2 64,1 761,9
Source : Climatologie mensuelle à la station départementale de Nîmes de 1961 à 1990[7].

Vignoble

Présentation

Ce type de vin peut être produit sur les communes d'Aigues-Vives,Aimargues, Codognan, Gallargues-le-Montueux, Le Cailar, Milhaud, Mus, Nîmes, Saint-Laurent-d'Aigouze, Uchaud, Vergèze et Vestric-et-Candiac

Encépagement

Cépages rouges : grenache, cinsault, carignan, syrah, cabernet-sauvignon, cabernet-franc et merlot[4].

Cépages blancs : chardonnay, sauvignon blanc, vermentino et muscat[4].

Vinification

C'est l'ensemble des opérations nécessaires à la transformation du moût (nom du jus de raisin) et à l'élaboration du vin. Certaines de ces opérations sont nécessaires, telle la fermentation alcoolique, et d'autres permettent d'affiner le profil du vin, tant au niveau aromatique (olfactif) que gustatif (goûts).

Vinification en rouge

La vinification en rouge consiste à faire un pressurage après que la fermentation est commencée. Pendant toute cette phase, le moût est en contact avec les matières solides de la vendange. Celles-ci sont très riches en tanins, matières colorantes, odorantes, minérales et azotées. Ces substances vont alors se dissoudre plus ou moins dans le moût et se retrouver dans le vin[8].

C'est la cuvaison pendant laquelle les sucres se transforment en alcool (fermentation alcoolique) et le jus se voit enrichi par les composants du moût. Plus la macération est longue, plus la coloration du vin sera intense[8]. Se disolvent également les tanins, leur taux sera aussi fonction du temps de la cuvaison. Plus elle sera longue, plus les vins seront aptes à vieillir. Durant cette phase, se produit une forte élévation de la température. Celle-ci est de plus en plus contrôlée par la technique de maîtrise des températures[9].

Vinification en blanc

Dans la vinification en blanc la fermentation se déroule en dehors de tout contact avec les parties solides de la vendange (pépins, peaux du raisin, rafles). Ce qui explique que l'on peut faire indifféremment du blanc à partir de cépages blancs et rouges. Le but de cette vinification est de faire ressortir le maximum des arômes contenus d'abord dans le raisin, ensuite en cours de fermentation, enfin lors du vieillissement[10].

L'extraction du jus et sa séparation des parties solides peuvent être précédés par un éraflage, un foulage et un égouttage, pour passer ensuite au pressurage. Mais ces phases sont évités par nombre de vinificateurs pour éviter l'augmentation des bourbes[10]. Le choix se porte sur une extraction progressive du jus puis un débourbage qui permet d'éliminer toute particule en suspension. Là aussi, encore plus que pour une vinification en rouge, s'impose la maîtrise des températures lors de la fermentation alcoolique. Elle se déroule entre 18 et 20 °C et dure entre 8 et 30 jours selon le type de vin désiré[11].

Vinification en rosé

La vinification en rosé se produit par mécération, limitée dans le temps, de cépages à pellicule noire avec possible ajout de cépages blancs. Le vin rosé n'a pas de définition légale. Mais ses techniques de vinification sont très strictes et n'autorisent en rien en Europe le mélange de vin rouge et blanc. La première se fait par saignée. C'est le jus qui s'égoutte sous le poids de la vendange - entre 20 et 25 % - et qui va macérer durant 3 à 24 heures. La seconde est le pressurage. Une vendange bien mûre pourra colorer le jus et sa vinification se fait en blanc[11]. La troisième méthode implique une courte macération à froid. Puis sont assemblés jus de goutte (première méthode) et jus de presse (seconde méthode). Obtenu par ses trois types de vinification, où la maîtrise des températures est une nécessité, un vin rosé a une robe qui s'apparente à celle d'un vin rouge très clair, plus le fruit et la fraîcheur des vins blancs[12].

Notes et références

  1. Références sur la façon d'orthographier les appellations d'origine ; « Vistrenque », sur www.inao.gouv.fr, Ministère de l'agriculture. Institut national de l'origine et de la qualité, (consulté le ).
  2. Le code international d'écriture des cépages mentionne de signaler la couleur du raisin : B = blanc, N = noir, Rs = rose, G = gris.
  3. (de) Christophe Neff (1996): Laotische Einwanderer als Träger von Agrarinnovationen in Südfrankreich - die Meo (Hmong) in der Vistrenque bei Nîmes (Dept. Gard/ Frankreich). In: LENTZ, S., LUKHAUP, R., NEFF, C., OTT, T., SWIACZNY, F. (Eds.): Gedenkschrift für Rainer Joha Bender. Mannheimer Geographische Arbeiten H. 44, 403–425. (ISBN 3-923750-66-8).
  4. « Vin de Pays de la Vistrenque - Guide des appellations - Le Figaro Vin », sur avis-vin.lefigaro.fr (consulté le )
  5. « Données climatiques des Costières sur le site de l'AOC Costières de Nîmes » [archive du ]
  6. « Suivi de l'épisode pluvio-orageux des 6 et 8 septembre 2005 », sur Forums.infoclimat.fr
  7. « Climatologie mensuelle à Nîmes », sur Infoclimat.fr
  8. Colette Navarre, op. cit., p. 131.
  9. Colette Navarre, op. cit., p. 132.
  10. Jean-Luc Berger, op. cit., p. 76.
  11. Jean-Luc Berger, op. cit., p. 77.
  12. Jean-Luc Berger, op. cit., p. 78.

Bibliographie

  • Jean-Luc Berger, « Les filières de la vinification », in La vigne et le vin, numéro hors série trimestriel de Science et Vie, no 155, , p. 72-79, (ISSN 0151-0282)
  • Colette Navarre, L'œnologie, Éd. J. H. Baillière, (Technique et documentation - Lavoisier), Paris, 1988 (ISBN 2852064316)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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