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Villa Windsor

La villa Windsor est un hôtel particulier situé au 4, route du Champ-d'Entraînement dans le 16e arrondissement de Paris, à proximité de Neuilly-sur-Seine et à côté du Bois de Boulogne. La maison est la propriété de la ville de Paris et a été la demeure parisienne du duc et de la duchesse de Windsor, d'où elle tient son nom.

Villa Windsor
Coordonnées
48° 52′ 27″ N, 2° 15′ 08″ E
Carte

En 2023, il est envisagé d’en faire un musée consacré au mobilier du XXe siècle[1].

Histoire

En 1852, la propriété du bois de Boulogne est cédée par Napoléon III à la ville de Paris, qui est alors chargée d'aménager l'espace vert en quatre ans. C’est dans ce contexte qu'est ouverte la route du Champ-d'Entraînement, qui tient son nom du champ d’entraînement de l’hippodrome[2].

À la fin des années 1920, la ville de Paris décide de réunir les n°4 et 6 de cette voie, qui abritent la Maison du Conservateur des Promenades de Paris au n°4, Jean Claude Nicolas Forestier, et les bureaux de la conservation du bois au n°6[2]. Le 13 décembre 1927, un bail de l’ensemble des propriétés des n°4 et 6 est attribué à Henri Lillaz, personnalité politique et homme d’affaires[2]. Un nouveau bâtiment est construit entre 1928 et 1929 par l'architecte Roger Bouvard. Le bâtiment principal compte 14 pièces et est entouré d'un grand jardin arboré. Henri Lillaz occupe la villa jusqu'au début de la Seconde Guerre mondiale. En janvier 1940, Mme Jane Myriam Félise Renaud, fille du ferronnier d'art et industriel de l'armement français Edgar Brandt, est titulaire du droit au bail de la villa. Charles de Gaulle l'occupe à la fin des années 1940.

Résidence du général de Gaulle à la Libération

Le 19 août 1944, lors des combats de la Libération, les résistants Louis Brelet, Jean Chayet et Jean Fouqué sont arrêtés par des Allemands près de la villa, boulevard Richard-Wallace, alors qu'ils étaient allés en side-car à Suresnes chercher des armes. Ils sont fusillés dans le jardin de la villa. Leurs dépouilles sont ensuite transportées dans un garage situé 20 avenue Bugeaud (Paris), aménagé en poste de la Croix-Rouge[3] - [4] - [5].

La villa devient la résidence du général de Gaulle et de sa famille à la Libération[6]. Le 9 mai 1945, le capitaine Alain de Boissieu s'y présente au volant de la Mercedes d'Hitler[6]. La famille de Gaulle ne quittera la villa de Neuilly qu'en 1946[6].

RĂ©sidence du duc et de la duchesse de Windsor

À la suite de son abdication en 1936, l'ex-roi Édouard VIII est nommé duc de Windsor par son successeur George VI en 1937[7].

La villa est louée aux Windsor par la ville de Paris à un loyer symbolique[8] de 1952 à 1986. Stéphane Boudin de la maison Jansen, entreprise parisienne de décoration, refait la maison sous la tutelle de la duchesse, Wallis Simpson. Le gouvernement français les exempte de payer l'impôt sur le revenu[9] et le couple est autorisé à acheter des biens détaxés à l'ambassade britannique et à l'intendance militaire[10].

Le duc et la duchesse meurent tous deux dans la maison, respectivement en 1972 et 1986[11].

Les Windsor habitent également le moulin de la Tuilerie[12] à Gif-sur-Yvette, en pleine campagne au sud-ouest de Paris, où ils passent la plupart des week-ends et des vacances d'été.

Le duc et la duchesse occupent également le château de la Croë au Cap d'Antibes sur la Côte d'Azur.

L'Ă©poque Al-Fayed

Après la mort de Wallis Simpson en 1986, la maison est rendue à la ville de Paris. Plus tard, cette année-là, l'homme d'affaires égyptien Mohamed Al-Fayed, propriétaire du célèbre magasin britannique Harrods, signe un bail de cinquante ans sur la villa. Il est à l'origine de son renommage en « villa Windsor »[13].

Le loyer était d'un million de francs par an, à condition qu'il dépense trente millions de francs pour réhabiliter la maison.

Mohamed Al-Fayed, avec la participation de son décorateur, l'architecte d'intérieur Philippe Belloir, rénove et restaure largement la villa Windsor et, pour ses efforts, il est promu officier de la Légion d'honneur en 1989.

Le fils d'Al-Fayed, Dodi, et Diana, princesse de Galles, visitent la villa pendant une demi-heure le jour de leur mort en 1997.

Vente de biens mobiliers des Windsor

En juillet 1997, Al-Fayed annonce qu'une vente aux enchères des objets du duc et de la duchesse provenant de la villa Windsor aurait lieu plus tard dans l'annĂ©e Ă  New York. Il avait achetĂ© ces biens pour l'Ă©quivalent de 4,5 millions de dollars au principal bĂ©nĂ©ficiaire de la succession de la duchesse, l'Institut Pasteur. Les objets mis en vente avaient une valeur personnelle pour la famille royale : y figuraient le bureau sur lequel Édouard avait abdiquĂ© en 1936, une collection de quelque dix mille photographies et une poupĂ©e donnĂ©e Ă  Édouard par sa mère, la reine Marie.

Après le dĂ©cès de Dodi Al-Fayed et de Diana en aoĂ»t de la mĂŞme annĂ©e, la vente aux enchères est reportĂ©e. Elle a finalement lieu en fĂ©vrier 1998 Ă  Sotheby's New York, avec plus de 40 000 pièces Ă  vendre, rĂ©parties en 3 200 lots. Les recettes sont versĂ©es Ă  la Dodi Fayed International Charitable Foundation et Ă  des causes associĂ©es Ă  la dĂ©funte princesse de Galles. Les membres de la famille royale britannique auraient achetĂ© certains objets.

Notes et références

  1. Éric Le Mitouard, « Paris : la sublime villa Windsor bientôt transformée en musée », Le Parisien, 11 avril 2023.
  2. « 4-6, route du Champ d’ Entraînement(16e arr.) », (consulté le ).
  3. « BRELET Louis, Maurice », sur maitron.fr, (consulté le ).
  4. « CHAYET Jean, Claude », sur maitron.fr, (consulté le ).
  5. « FOUQUÉ Jean, Amédée », sur maitron.fr, (consulté le ).
  6. Frédérique Neau-Dufour, Geneviève de Gaulle Anthonioz, Paris, éditions du Cerf, , 368 p..
  7. Jean des Cars, op. cit..
  8. Jean-Michel Demetz, « Édouard VIII, un frère encombrant pour la famille royale », valeursactuelles.com, 4 avril 2021.
  9. Andrew Roberts, The House of Windsor, Londres, Cassell and Co, 2000.
  10. Sarah Bradford, King George VI, Londres, Weidenfeld and Nicolson, 1989, p. 446.
  11. « L'hôtel particulier du duc et de la duchesse de Windsor au bois de Boulogne », .
  12. « Le Moulin de la Tuilerie », .
  13. Colombe Pringle, « La légende Windsor aux enchères », L'Express, no 2427,‎ , p. 31.

Voir aussi

Bibliographie

  • Bertil Scali, Villa Windsor, Michel Lafon, 2016.
  • Jean des Cars, La saga des Windsor : de l'Empire britannique au Commonwealth, Perrin, 2011-2014 (ISBN 978-2-262-04710-8 et 2-262-04710-3, OCLC 887560577, lire en ligne).

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