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Viktor Meyer

Viktor Meyer, parfois orthographié Victor Meyer dans certaines ses publications ( à Berlin - à Heidelberg), est un chimiste allemand connu pour ses contributions aussi bien en chimie organique et qu'en chimie inorganique. Il est en particulier reconnu pour l'invention d'une méthode de détermination de densités de vapeur, la méthode de Viktor Meyer (en), et la découverte du thiophène, un composé hétérocyclique.

Viktor Meyer
Viktor Meyer vers 1890
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  48 ans)
Heidelberg
SĂ©pulture
Bergfriedhof de Heidelberg (d)
Nationalité
Domicile
Formation
Activités
Enfant
Hilde Stieler (d)
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Directeur de thèse
Distinction
Archives conservées par
Archives de l'École polytechnique fédérale de Zurich (en) (CH-001807-7:Hs 604)[1]
signature de Viktor Meyer
Signature

Biographie

Viktor Meyer est né en 1848 à Berlin, le fils de Martha et Jacques Meyer, marchand et imprimeur sur coton. Il entre au lycée à l'âge de dix ans, dans la même classe que Richard, son aîné de deux ans. S'il est très doué en sciences, il adore la poésie et souhaite devenir acteur. Lors d'une visite à son frère qui étudiait la chimie à l'université de Heidelberg, il développe une attirance pour la chimie.

En 1865, alors qu'il n'a pas encore 17 ans, ses parents le poussent à aller étudier la chimie à l'université de Berlin. Après un semestre, Meyer part pour Heidelberg où il travaille sous la direction de Robert Bunsen[2]. Il y suit également les cours de chimie organique d'Emil Erlenmeyer. Aucune recherche n'étant requise à l'époque sous Bunsen, il reçoit son doctorat en 1867, à l'âge de 19 ans.

Équipement utilisé pour la mesure de densité de vapeur de Meyer.

Meyer reste une année de plus avec Bunsen, travaillant sur une analyse des eaux de source du secteur commandée par le gouvernement de Bade. Il rentre ensuite à Berlin, où il rejoint le groupe d'Adolf Baeyer[2], travaillant notamment sur la composition de camphre[2].

À l'âge de 23 ans, sur la recommandation de Baeyer, il est engagé comme assistant par Fehling à la Polytechnique de Stuttgart, mais il quitte son poste moins d'un an plus tard pour succéder à Johannes Wislicenus à Zurich. Il y restera treize ans, et c'est à cette époque qu'il mettra au point sa méthode de détermination des densités de vapeur. Il y mènera également des expériences sur la dissociation des halogènes. En 1882, il prend la suite des cours de chimie dispensés par Wilhelm Weith (de) à l'université de Zurich, mort un an plus tôt, sur les dérivés du benzène. C'est à cette occasion qu'il découvre le thiophène. In 1885, il est choisi pour succéder à Hans Hübner (de) (1837–1884) comme professeur de chimie à l'université de Göttingen, où il travaillera sur des problèmes de stéréochimie. En 1889, après la démission de son ancien maître Robert Bunsen, il obtient la chaire de chimie à l'université de Heidelberg.

Surchargé de travail, Meyer souffre de troubles psychiques (dépression) et subit plusieurs crises plus ou moins sérieuses, aggravées par la prise régulière de somnifères qui endommagent son système nerveux. Lors de l'une de ces crises, il décide de suicider par ingestion de cyanure. Il meurt dans la nuit du 7 au , âgé de 48 ans[2].

Tombe de Viktor Meyer Ă  Heidelberg

Vie personnelle

Bien que ses parents étaient juifs, il n'a pas été élevé dans la foi judaïque. Il appartiendra plus tard à une congrégation juive réformée. Il épousera Hedwig Davidson (1851-1936), une chrétienne, avec qui il aura cinq filles, dont l'écrivaine Hilde Stieler (de).

Carrière

Carrière professionnelle

1867 Assistant au laboratoire de Robert Bunsen, analysant l'eau des sources pour le gouvernement de Bade, et aidant les étudiants à préparer les examens.
1868 Étudie la chimie organique à la Gewerbe-Akademie de Berlin, sous la direction d'Adolf von Baeyer (jusqu'en 1871).
1871 Professeur extraordinaire de chimie organique à la Polytechnikum Stuttgart, autorisé sans habilitation.
1872 Professeur ordinaire Ă  la Polytechnikum de Zurich
1885 Chaire de chimie à l'université de Göttingen, très longtemps occupée par Friedrich Wöhler (de 1836 à 1882).
1889 Chaire de chimie à l'université de Heidelberg, succédant à Robert Bunsen ; Bunsen dut demander à Meyer à deux reprises de lui succéder, une première fois infructueuse en 1888, une seconde fois en 1889.

Contributions scientifiques

  • Synthèse d'acides carboxyliques aromatiques Ă  partir de l'acide sulfonique et de formates (1869).
  • Synthèse de nitroalcanes Ă  partir d'iodoalcanes et de nitrite d'argent (1872)[3] ; utilisĂ© pour distinguer les alcools primaires, secondaires et tertiaires, connu sous le nom de « test de Viktor Meyer ».
  • DĂ©couverte des acides nitroliques (avec Locher, en 1874).
  • DĂ©veloppement d'une mĂ©thode pour distinguer les nitroalcanes primaires, secondaires et tertiaire (1875).
  • Il commence Ă  Ă©tudier la physico-chimie en 1876 ; il crĂ©e en 1878 une nouvelle mĂ©thode pour dĂ©terminer la densitĂ© des gaz. Cette mĂ©thode lui permet de dĂ©montrer que les vapeurs d'oxyde arsĂ©nieux ont pour formule As4O6, que le mercure, le zinc et le cadmium produisent des gaz monoatomiques, et que les molĂ©cules d'halogène se dissocient en atomes lorsqu'ils sont chauffĂ©s, phĂ©nomène qu'il Ă©tudie jusqu'Ă  sa mort. Sa mĂ©thode permet de mesurer prĂ©cisĂ©ment le volume d'une substance volatilisĂ©e, ce qui permet de dĂ©terminer la densitĂ© de vapeur du gaz, et sa masse relative.
  • Il Ă©met l'hypothèse que le glucose est un aldĂ©hyde et non pas une cĂ©tone, corrigeant l'erreur de von Baeyer et de van't Hoff (1880).
  • Synthèse des aldoximes et des cĂ©toximes Ă  partir de l'hydroxylamine et d'aldĂ©hydes ou de cĂ©tones, dĂ©couvrant ainsi une nouvelle mĂ©thode permettant de les identifier/sĂ©parer (1882, avec Alois Janny).
  • Identification du thiophène comme contaminant dans le benzène extrait du charbon (1882). Le benzène produit par dĂ©carboxylation de l'acide benzoĂŻque ne contenait pas cette impuretĂ©.
  • Première synthèse fiable du gaz moutarde (1886)
  • DĂ©veloppement des concepts de stĂ©rĂ©ochimie et de dipĂ´le en 1888. Meyer a toujours Ă©tĂ© intĂ©ressĂ© par les problèmes de stĂ©rĂ©ochimie et fut l'un des premiers Ă  enseigner Ă  ses Ă©tudiants la thĂ©orie de van't Hoff's sur le carbone asymĂ©trique et la thĂ©orie de Hantzsch (de)-Werner.
  • DĂ©couverte des composĂ©s iodoso (iodosobenzène) en faisant rĂ©agir l'acide o-iodobenzoĂŻque avec l'acide nitrique (1892).
  • Observation que les dĂ©rivĂ©s ortho-substituĂ©s de l'acide benzoĂŻque s'estĂ©rifient avec difficultĂ© (1892). Ce principe connu sous le nom de loi d'estĂ©rification de Victor Meyer fut dĂ©couvert lors d'un tentative d'estĂ©rifier l'acide o-iodobenzoĂŻque.
  • DĂ©couverte des composĂ©s iodonium en faisant rĂ©agir l'iodobenzène et l'iodosobenzène (1894).

Ouvrages

Meyer est l'auteur de nombreux ouvrages, notamment :

  • Tabellen zur qualitativen Analyse (1884, Ă©crit avec Frederick Pearson Treadwell (de))
  • Pyrochemische Untersuchungen (1885)
  • Die Thiophengruppe (1888)
  • Chemische Probleme der Gegenwart (1890)
  • Ergebnisse und Ziele der Stereochemischen Forschung (1890)
  • Lehrbuch der organischen Chemie (1893, Ă©crit avec Paul Jacobson (de). L'ouvrage fut très populaire, et republiĂ© plusieurs fois)
  • Märztage im kanarischen Archipel, ein Ferienausflug nach Teneriffa und Las Palmas (1893, guide de voyage)

RĂ©compenses

Portraits

  • Viktor Meyer, lors sa pĂ©riode Ă  l'ETHZ (1872-1885).
    Viktor Meyer, lors sa période à l'ETHZ (1872-1885).
  • Viktor Meyer, vers 1880.
    Viktor Meyer, vers 1880.


Notes et références

  1. « http://archivdatenbank-online.ethz.ch/hsa/#/content/6f20efc7dc0e4e738ff0415464c8857f » (consulté le )
  2. Chisholm 1911, p. 349.

Bibliographie

Liens externes

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