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Vikrant Bhargava

Vikrant Bhargava ( भार्गव ) (né le ) est un homme d'affaires britannique d'origine indienne (né à Jaipur au Rajasthan), notamment cofondateur et ancien directeur marketing de l'une des plus grandes sociétés de jeux d'argent en ligne : l'opérateur de casino en ligne PartyGaming, qui l'a fait devenir milliardaire.

En décembre 2021, Il fait partie des hommes d'affaires nommément cités par les Pandora Papers comme ayant investi beaucoup d'agents dans les fonds de l'un des géants de l'industrie locative de maisons unifamiliales nord américain, le groupe Pretium Partners / Progress Residential, co-fondé par Donald R. Mullen, lequel a pris selon le Consortium international des journalistes d'investigation des dispositions juridiques permettant à ses investisseurs étrangers de bénéficier d'une exposition limitée aux impôts américains, d'après des experts fiscaux ayant analysé les Pandora Papiers[1].

Il est parfois décrit comme amateur de voyages et de photographie (hobbie)[2], et philanthrope, et Shonali Ayesha Banerjee[3] le classait en 2020 parmi ceux qui font, de manière stratégique, du « philanthrocapitalisme »[4].

Enfance

Bhargava, ancien élève de l'Institut indien de gestion de Calcutta a obtenu un baccalauréat en technologie et en génie électrique à l' Institut indien de technologie de Delhi.

Carrière

Bhargava démarre comme agent de crédit chez Bank of America ; il y était responsable de la gestion de l'exposition au crédit et des revenus pour le compte d'entreprises clientes.

Il est aussi analyste commercial dans la division du développement commercial de British Gas.

Début 2000, il rejoint PartyGaming (anciennement iGlobalMedia), une start-up créée en 1997.
Il y est directeur marketing. Selon lui, il n'a jamais joué au poker dans un vrai casino.

En juillet 2001, il supervise le marketing et le lancement de PartyPoker, alors que son concurrent Paradise Poker gagnait aussi du terrain[2].

En Juin 2005 PartyGaming est le site de poker en ligne rĂ©putĂ© le plus populaire au monde (selon Bhargava, aux heures de pointe, Party Poker accueille simultanĂ©ment plus de 70 000 joueurs en ligne contre moins de 2 000 deux ans plus tĂ´t). Bhargava en dĂ©tient 15 % des parts, avec notamment Dikshit, son ami de l'Institut indien de technologie de Delhi, qui en tant que cofondateur (en 1998) en dĂ©tient environ 40 % des parts. Bhargava, qui n'a alors que 32 ans, est chargĂ© de lancer une introduction en bourse (Initial Public Offering) Ă  la Bourse de Londres. Les bĂ©nĂ©fices de PartyGaming ne sont pas publiĂ©s, mais le bruit court qu'ils auraient Ă©tĂ© d'environ 350 millions de dollars (183 millions de livres sterling) en 2004 et pourrait ĂŞtre de 500 Ă  600 millions de dollars en 2005, assez pour propulser l'entreprise (Ă©valuĂ©e par certains Ă  6 milliards de dollars) vers l'indice FTSE 100. Alors que l'entreprise avait Ă©tĂ© estimĂ©e Ă  environ 450 millions de livres sterling deux mois plus tĂ´t[2], Bhargava la valorise en bourse, Ă  4,64 milliards de livres sterling (soit une capitalisation boursière dĂ©passant Ă  celle de British Airways, faisant craindre une seconde bulle Internet)[5]. C'est alors que Vikrant Bhargavaet se fait connaitre du monde de la Finance spĂ©culative, devenant le « visage » de Partygaming lors de son introduction en bourse en 2005. C'est, Ă  l'Ă©poque, la plus grande introduction en bourse d'une sociĂ©tĂ© Internet Ă  la Bourse de Londres, Ă©valuĂ©e Ă  plus de 8 milliards de dollars.. CitĂ© dans eGaming Review, John Shepherd, directeur des communications d'entreprise de PartyGaming, a attribuĂ© Ă  Bhargava la transformation de PartyGaming en une entreprise de plusieurs milliards de livres[6]. Au moment de quitter PartyGaming, la fortune de Bhargava Ă©tait estimĂ©e Ă  850 millions de livres sterling[7] (1,6 milliard de dollars Ă  l'Ă©poque), ce qui le fait entrer dans le groupe des milliardaires indiens[8]. Au mĂŞme moment, les autres propriĂ©taires de l'entreprises se faisaient très discrets note The Guardian : Mme Parasol a dĂ©missionnĂ© quelques jours avant l'introduction en bourse du barreau de l'État, ainsi que son mari James Russell DeLeon[5].

Déboires avec les États-Unis

PartyGaming devient un moment l'acteur phare du poker en ligne (sa marque PartyPoker détenant plus de 50 % de part de marché), mais, les jeux d'argent en général, et sur Internet en particulier où ils sont encore moins transparents, suscitent la méfiance et des enquêtes. Des autorités et des investisseurs s'inquiètent du caractère opaque en général des entreprises de jeux d'argent, souvent associés aux mafias et au blanchiment d'argent. Le poker joué dans le cyberespace où des milliards de dollars sont échangés échappe-t-il au risque d'être associé au crime organisé. Bhargava répond que des contrôles rigoureux sont effectués, comme chez PartyGaming, et qu'en raison d'une valeur moyenne des dépôts assez basse le risque est faible ; selon lui, pour blanchir de l'argent, « il doit y avoir des moyens plus faciles que de faire beaucoup de micro-transactions »[2].

Il apparait cependant alors que :

  • PartyGaming dispose d'une licence de jeu en ligne, mais dĂ©posĂ©e dans le paradis fiscal de Gibraltar oĂą sont Ă©galement basĂ©s une partie de ses serveurs (et les profits faits en ligne par des bookmakers britanniques tels que Ladbrokes et Victor Chandler). PartyGaming y est installĂ© dans le mĂŞme immeuble que Cassava Enterprises (qui possède le casino en ligne 888.com)[2] ;
  • Près de 90 % des revenus de PartyGaming affluent des États-Unis, oĂą le Wire Act, interdit les jeux de hasard dans tous les États, faisant que les jeux en ligne sur Internet sont illĂ©gaux. Vikrant Bhargava et l'entreprise risquent donc des poursuites judiciaires et de lourdes amendes, d'autant que ces bĂ©nĂ©fices Ă©chappent Ă  l'impĂ´t amĂ©ricain ;
  • PartyGaming s'avère monter des opĂ©rations complexes, avec des bases Ă  Londres, un centre d'appels de 1 000 employĂ©s Ă  Hyderabad en Inde[2], et des bases Ă  Gibraltar et au Canada. En outre, Ruth Parasol sa fondatrice (dĂ©tentrice de 20 % des actions) a des antĂ©cĂ©dents dans la pornographie sur Internet oĂą elle a fait le dĂ©but de sa fortune plus de dix ans plus tĂ´t[9] (son mari, James Russel DeLeon, avocat et entrepreneur en logiciels, dĂ©tient aussi 20 % des actions), et les modalitĂ©s de son introduction en bourse, ainsi que sa spectaculaire rĂ©ussite, suscitent des interrogations et des questions Ă©thiques de la part de divers observateurs[2] ;
  • Bhargava fait valoir Ă  ses investisseurs que selon lui, que le Wire Act ne s'appliquerait qu'aux Ă©vĂ©nements sportifs, et non au poker, un jeu très prisĂ© et ancrĂ© dans la culture des universitĂ©s et de l'armĂ©e amĂ©ricaines[2]. Cependant, la lĂ©gislation amĂ©ricaine finit par recadrer les jeux d'argent en ligne (en ) qui profitaient d'un vide ou d'un flou juridique, PartyGaming quitte le marchĂ© amĂ©ricain, ce qui entraine une chute (- 58 %) du cours de ses actions[2].

En , Bhargava annonce quitter le conseil d'administration de la société en fin d'année[10]. Il démissionne aussi de son poste de direction dans l'entreprise.

Bhargava investisseur

Bhargava utilise ensuite sa fortune pour créer et présider une société d'investissement privée, Veddis Ventures, enregistrée dans le Paradis fiscal de Gibraltar[11].

À la suite d'un appel de Donald R. Mullen, il investit (secrètement) beaucoup d'argent dans le groupe Pretium Partners / Progress Residential, ce qui sera rendu public en 2021 par les Pandora Papers[1].

Selon la Commission Ă©lectorale anglaise, Bhargava a fait un don d'environ 200 000 ÂŁ au Parti conservateur via deux de ses sociĂ©tĂ©s, Stellite Finance et Aria Properties[11].

Notes et références

  1. (en-US) « How a billion dollar housing bet upended a Tennessee neighborhood - ICIJ » (consulté le )
  2. (en) « Interview: Vikrant Bhargava, marketing director of PartyGaming », sur theguardian.com, (consulté le )
  3. Ayesha Banerjee est associée de recherche au Center for Strategic Philanthropy de la Judge Business School de l'Université de Cambridge, spécialiste du philanthrocapitalisme, de certain usages commercial et stratégiques des plateformes numériques, des ICT4D et les nouveaux médias
  4. Shonali Ayesha Banerjee, « Intimate technologies for affective development: how crowdfunding platforms commodify interpersonal connections », Third World Quarterly, vol. 0, no 0,‎ , p. 1–19 (ISSN 0143-6597, DOI 10.1080/01436597.2021.1947137, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) « Revealed: poker game partners and certain winners in £4.8bn net float », sur theguardian.com, (consulté le ).
  6. « PartyGaming Executive Added as World Poker Congress Keynoter ».
  7. « Gibraltar Rich list: Top 5 Millionaires and their net worth in 2019 », .
  8. (en) Upendra Kachru, India Land of a Billion Entrepreneurs, Pearson Education India, (ISBN 978-81-317-5861-8, lire en ligne)
  9. (en) « The porn princess, the Indian computer whizz and the poker bet that made $10bn », sur theguardian.com, (consulté le ).
  10. PartyGaming's Billionaire Dikshit Quits Board
  11. (en) « Donor Watch », Private Eye, no 1445,‎ , p. 11.

Voir aussi

Liens externes

Bibliographie

  • Jean-Claude Moubarac, Rita Gupta et Isabelle Martin, « La promotion du poker sur Internet et son influence sur la participation des jeunes adultes aux jeux d’argent », Loisir et SociĂ©tĂ© / Society and Leisure, vol. 30, no 2,‎ , p. 513–526 (ISSN 0705-3436 et 1705-0154, DOI 10.1080/07053436.2007.10707763, lire en ligne, consultĂ© le ).
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