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Victor Dupont

Victor François Eugène Dupont, dit Victor Dupont, né à Boulogne-sur-Mer le et mort à Paris le , est un peintre, aquarelliste, graveur et céramiste français.

Victor Dupont
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Victor François Eugène Dupont
Nationalité
française
Formation
Activité
Autres informations
Mouvement
Maîtres
Genre artistique
Influencé par
Archives conservées par
Ĺ’uvres principales
Le Corsage rouge (1900)
Le Quai Gambetta Ă  Boulogne-sur-mer (1907)
Le Petit Violoniste (1922)
Les Enfants au chien (1924)
Portrait de Paul Signac (1925)

Biographie

Après des études élémentaires classiques, Victor Dupont est admis à l’École municipale de dessin de Boulogne en 1889, en compagnie du peintre de marine Georges Griois et du sculpteur Paul Graf. Il y suit les cours d’Arthur Cloquié, peintre de fleurs et de natures mortes, et des sculpteurs Ernest Péron et Adolphe Thomas (auteur du tombeau de l’historien Ernest Deseille, 1892). Son service militaire achevé (1894-1898), il devient l'élève de Pharaon de Winter et d'Edgar Boutry (1857-1938) à l'école des beaux-arts de Lille. En 1900, il épouse Fernande Jaspard et s'installe à Paris. Il fréquente les grands musées et y admire l’œuvre de Pierre Puvis de Chavannes, Pierre-Auguste Renoir et Paul Cézanne.

Apprécié par Guillaume Apollinaire, pour qui Victor Dupont est un peintre probe et d'une grande noblesse d'inspiration[2], l'artiste s'installe à l'atelier de la Ruche et expose dès 1903 au salon des indépendants[3]. De 1903 à 1914, Victor Dupont y présentera soixante deux œuvres. En 1904, il débute au Salon d'automne, puis continuera en 1906, 1907, 1913, de 1919 à 1926, et enfin de 1935 à 1941. Il s'associe aux fauves après le Salon d'Automne de 1905. À Montparnasse, il devient l'ami de Paul Deltombe (1878-1971), de Maurice Boudot-Lamotte (1878-1958), d'Émile Schuffenecker (1851-1934) et de Maurice Denis. Il produit essentiellement des marines, des portraits, des scènes d'intérieur, et surtout des paysages très colorés, aux tons flamboyants et aux teintes fauves. Ses oranges et verts chatoyants, très typiques de ses recherches sur la couleur, sont appréciés de la critique et du public. Il expose à la galerie de Charles Vildrac.

MobilisĂ© en , il devient camoufleur et laisse du front des aquarelles aux tonalitĂ©s fauves. Gravement blessĂ© en , il est hospitalisĂ© Ă  Biarritz, oĂą Natalija Obrenović, reine de Serbie, devient sa marraine de guerre. Ă€ la fin de l'annĂ©e 1917, l’État achète pour 500 francs la Petite AllĂ©e (85 cm x 105 cm), prĂ©sentĂ©e au Salon d'automne de 1913. Ă€ l’issue du conflit, il reçoit la Croix de guerre et une citation.

Après la mort de son ami Guillaume Apollinaire et le retour de la paix, Victor Dupont se replie alors sur les fondements de sa vie : sa famille et la religion. Devenu ami des milieux nationalistes et conservateurs, Ă  l’instar d’Émile Bernard ou de Maurice de Vlaminck, il devient nĂ©anmoins l'ami proche de Paul Signac (1863-1935), qui lui donne le siège de vice-prĂ©sident du salon des indĂ©pendants. Victor Dupont rĂ©alisera plusieurs portraits de Paul Signac. Au milieu des annĂ©es 1920, Victor Dupont passe ses Ă©tĂ©s Ă  Auxerre chez son Ă©lève Henri Brochet (1898-1952), père du sculpteur François Brochet (1925-2011), et dispense ses conseils Ă  Denis Fernand Py (1887–1949), sculpteur et mĂ©dailleur, et Ă  Henri GhĂ©on, poète et peintre. Il se lie d'amitiĂ© avec l'organiste Paul Berthier (1884-1953), grand-père de France Gall. Ă€ cette Ă©poque, il rejoint Ă©galement les Ateliers d'art sacrĂ© et cĂ´toie George Desvallières (1861-1950). Le poète et artiste Tristan Klingsor fait l'Ă©loge d'un Christ en Croix de 1924, « pièce de musĂ©e, digne d’être accrochĂ©e près de vieux maĂ®tres italiens »[4].

En marge de ces productions religieuses, Victor Dupont participe en 1926 Ă  la rĂ©trospective « Trente ans d'art indĂ©pendant, 1884-1914 Â», tenue au Grand Palais Ă  Paris, oĂą il accroche six Ĺ“uvres, dont le Corsage Rouge. En mai-, il prĂ©sente enfin sa première rĂ©trospective Ă  la galerie de la Palette française, boulevard Haussmann Ă  Paris, et propose au public trente et une toiles et dessins reprĂ©sentatifs de son art : des maternitĂ©s, des vues d’Auvergne et du Pays basque, des scènes religieuses, et des sujets boulonnais. En , Victor Dupont participe Ă  l’exposition tenue Ă  la galerie de l’Arc Ă  Paris, consacrĂ©e aux portraits de femmes, aux cĂ´tĂ©s d’œuvres de peintres comme Van Gogh, Toulouse-Lautrec, Renoir, Gauguin, Modigliani ou Odilon Redon. La mĂŞme annĂ©e, secondĂ© par son ami le graveur d'art Jean Émile Laboureur il crĂ©e l'Ă©phĂ©mère salon de l'art français indĂ©pendant prĂ©sidĂ© par le peintre Antoine Villard, en rĂ©action au trop grand nombre d'exposants prĂ©sents au salon des indĂ©pendants, qui durera jusqu'en 1932.

Durant cette pĂ©riode d'entre-deux-guerres, l’artiste participe activement au Salon d’Automne (1919 Ă  1926, 1932, 1935 Ă  1938, 1940), oĂą il prĂ©sente au total trente sept Ĺ“uvres. Il envoie rĂ©gulièrement ses tableaux au salon des indĂ©pendants (1920 Ă  1926, 1932 Ă  1941). En 1925, on lui doit notamment le Portrait de Paul Signac, le prĂ©sident de ce salon d'art.

Victor Dupont est sociétaire du Salon d'automne de 1913, devient commissaire du salon des indépendants de 1920 à 1921, puis président du Salon de l'art français indépendant de 1929 à 1932, et vice-président du salon des indépendants de 1935 à 1940.

En , le monde artistique, le critique d'art Camille Mauclair en tête, est affecté par la disparition de Victor Dupont, ce petit homme élégant à lunettes, la cigarette toujours à la main, ancienne gloire post-impressionniste, qui a animé pendant plus de trente années les grands Salons parisiens. Sa production reste limitée, composée d'environ quatre cents œuvres peintes et d'aquarelles, gouaches, dessins et gravures. Sous l’impulsion de Maurice Boudot-Lamotte, le Salon d’Automne de 1941 lui consacre une rétrospective.

En 2020, le musĂ©e dĂ©partemental du Pas-de-Calais Ă  Étaples (Maison du Port) expose un portrait de sa femme Fernande (MaternitĂ© au Berceau, Salon d'Automne de 1904), dans le cadre de son exposition « IntimitĂ©(s), Les peintres de la CĂ´te d'Opale Â», puis en 2021 une Plage, dans le cadre de son exposition « Les Enfants de la Mer Â»

Collections publiques

Localisation non identifiée
  • La Petite allĂ©e
  • Christ en croix
  • Portrait de Paul Signac

Notes et références

  1. « ark:/36937/s005b097448b8674 », sous le nom DUPONT Victor (consulté le )
  2. P. Caizergues, Guillaume Apollinaire, Textes retrouvés, Paris, Dresat, 1993, p. 65.
  3. René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 446-447
  4. Tristan Klingsor, « Victor Dupont », Revue L’Art et les Artistes, tome XVIII, Paris, 1929, p. 338-341.

Annexes

Bibliographie

  • GĂ©rald Schurr, 1820-1920, Les petits maĂ®tres de la peinture, Éditions de l'Amateur, 1985, p. 195.
  • RenĂ© Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 446-447
  • Josette Galiègue, HervĂ© CabĂ©zas, De l'Ă©cole de la nature au rĂŞve symboliste, musĂ©e de Beauvais, 2004, p. 129.
  • Yann Gobert-Sergent, « Victor Dupont (1873-1941), un Boulonnais parmi les Fauves », in Cahiers du Vieux Boulogne, no 59, 1er semestre 2009, p. 2–7.
  • Yann Gobert-Sergent, « Le peintre Victor Dupont (1873-1941) - Un Boulonnais parmi les Fauves Â», in Bulletin de la Commission dĂ©partementale d'histoire et d'archĂ©ologie du Pas-de-Calais, tome no 19, Arras, , p. 55 Ă  77.
  • Yann Gobert-Sergent, Victor Dupont ou le Triomphe de la Couleur Intimiste, in Cahiers du Patrimoine Boulonnais, no 75, 1er semestre 2017, p. 8-17.
  • Yann Gobert-Sergent in « IntimitĂ©(s), Les peintres de la CĂ´te d'Opale Â», dĂ©partement du Pas-de-Calais, Ă©dition Invenit, Lille, 2020, 96 pages.

Liens externes

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