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Viaduc de Briare

Le viaduc de Briare est un pont en arc bowstring français qui permet à l’autoroute A77 de franchir le canal de Briare et la rivière Trézée sur le territoire de la commune de Briare, dans le département du Loiret et la région Centre-Val de Loire.

Viaduc de Briare
Image illustrative de l’article Viaduc de Briare
GĂ©ographie
Pays France
RĂ©gion Centre-Val de Loire
DĂ©partement Loiret
Commune Briare
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 47° 38′ 52″ N, 2° 45′ 33″ E
Fonction
Franchit canal de Briare et rivière Trézée
Fonction Pont autoroutier
Itinéraire A77
Caractéristiques techniques
Type pont en arc bowstring
Longueur 170 m
PortĂ©e principale 86 m
Largeur 37 m
Matériau(x) acier et béton
Construction
Construction 1999
Architecte(s) Alain Spielmann
Maître(s) d'œuvre Scetauroute
Entreprise(s) construction génie civil : Dalla Vera ; construction métallique : Baudin Chateauneuf
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Viaduc de Briare
GĂ©olocalisation sur la carte : Loiret
(Voir situation sur carte : Loiret)
Viaduc de Briare
GĂ©olocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
(Voir situation sur carte : Centre-Val de Loire)
Viaduc de Briare

Cet ouvrage est original par le fait qu’il ne comporte qu’un seul arc central Ă  suspentes rayonnantes. Avec ses 86 mètres de portĂ©e, il fut, comme le viaduc de Pannes qui lui est identique, l’ouvrage de ce type ayant la plus grande portĂ©e en Europe.

En 2000 il reçoit le Prix des Plus beaux ouvrages du Syndicat de la construction métallique de France dans la catégorie ouvrages d’art[1].

Sa mise en œuvre dans des délais très courts constitue également un fait remarquable. Contrairement au viaduc de Pannes qui a été construit sur cintres, l’arc du viaduc de Briare a été mis en place par poussage sur le viaduc d’accès qui a servi de rampe de lancement.

GĂ©ographie

Le viaduc se situe au sud de la sortie 20 de l'autoroute A77, au nord-est de la commune de Briare.

Genèse du projet

Vue axiale de l’A77.

L’autoroute A77, concédée à la société des autoroutes Paris-Rhin-Rhône (SAPRR) entre Dordives et Cosne-Cours-sur-Loire, franchit le canal d'Orléans et la rivière Bézonde sur la commune de Pannes, près de Montargis, puis le canal de Briare et la rivière La Trézée sur la commune de Briare. Afin de constituer des éléments visuels forts du projet sur la section, le concessionnaire a décidé de construire deux arcs identiques pour franchir ces espaces de typologie et de longueurs similaires.

Caractéristiques générales

Schéma du viaduc de Briare

L’ouvrage est composé de deux structures : un arc bowsting, visible sur et hors autoroute, au droit du canal, ouvrage typique des voies d’eau ; un pont à poutres continues, ouvrage discret et plus commun pour le franchissement de la rivière contigüe.

Le pont en arc prĂ©sente une portĂ©e de 86 mètres. Le pont Ă  poutres continues est quant Ă  lui long de 84 mètres. Il comprend deux travĂ©es de 50 m et 34 m.

Le tablier est large de 37 mètres. Le profil en travers de cet ouvrage comprend une chaussĂ©e Ă  quatre voies de 3,50 m, mais l’ouvrage a Ă©tĂ© conçu pour supporter Ă  terme six voies.

Les principaux intervenants

  • MaĂ®tre d'ouvrage : SAPRR, direction de la construction, Lyon.
  • MaĂ®tre d'Ĺ“uvre : Scetauroute, direction de projet d’A77, Montargis-Amilly.
  • Architecte : Alain Spielmann.
  • Études d’exĂ©cution (mĂ©tal) : Baudin-Chateauneuf, EEG Lyon.
  • Études d’exĂ©cution (gĂ©nie civil) : IOA lexiq.
  • Bureau d’études de contrĂ´le : Setec TPI.
  • Entreprises principales : Dalla Vera, mandataire (construction gĂ©nie civil) ; Baudin-Chateauneuf, cotraitant (construction mĂ©tallique).
  • Entreprises sous-traitantes : Roland (terrassements) ; PMC/CIA (armatures) ; Chavigny (prĂ©fabrication) ; Presspali (fondations profondes) ; Cotra (Ă©tanchĂ©itĂ©) ; Pont Ă©quipement (corniche mĂ©tallique, caillebotis, menuiserie) ; Sogam (glissières BN4) ; ESTM (soudure sur site) ; LTM (peinture sur site).

Quantités et coûts

Les quantités sont, par nature d’indicateurs, respectivement pour les viaducs de Pannes et de Briare, les suivantes :

IndicateurPannesBriare
Surface totale des tabliers5 550 m25 300 m2
BĂ©ton fondations profondes1 400 m3-
BĂ©ton appuis1 500 m32 400 m3
BĂ©ton tabliers950 m3920 m3
Charpente mĂ©tallique1 700 t1 750 t
Protection anticorrosion16 550 m216 200 m2
Terrassements associĂ©s (remblai)8 000 m36 400 m3

Le coĂ»t final constatĂ© des deux viaducs est de 99 millions de francs HT (valeur 1997), pour près de 11 000 m2 de tablier, soit un ratio d’environ 9 000 francs/m2

Description de l'ouvrage

Fondations

Les appuis sont fondĂ©s sur des semelles superficielles de 1,50 m et m d’épaisseur, reposant sur une couche d’argiles compacts.

Les semelles construites à proximité immédiate de la rivière ont été exécutées à l’abri d’un batardeau.

Les appuis

Vue de dessous, côté sud. Au premier plan, les piles-marteaux ; au second plan coule la Trézée.

Les piles courantes des ouvrages d’accès sont constituĂ©es, pour chaque tablier, d’un fĂ»t circulaire de 2,70 m de diamètre, coiffĂ© d’un chevĂŞtre du type « marteau » de 3,50 m de hauteur.

Les piles culĂ©es comprennent en outre un appui central de forme tronconique, de diamètre 5,10 m en partie supĂ©rieure et 4,20 m Ă  l’encastrement. Le fĂ»t central est creux et l’épaisseur moyenne de la paroi est de 0,50 m.

Les appuis extérieurs reçoivent d’un côté les ouvrages d’accès, et de l’autre côté les poutres latérales du bow-string. L’appui central reçoit le caisson inférieur — ou tirant — du bow-string.

Les culées sont de conception classique : chevêtre sur poteaux de section rectangulaire.

L’arc et le tablier

L’arc métallique axial est relié au tablier par une double nappe de neuf haubans (ou suspentes) réalisant une suspension centrale dans l’axe de l’autoroute entre les deux sens de circulation.

Transversalement sur le tirant, viennent se souder des pièces de pont de 11 m de long le reliant aux longerons. Elles sont espacĂ©es de 3,30 m. L’ouvrage se termine par des consoles de 3,50 m, donnant au pont une largeur d’environ 35 m. Le tirant, d’une longueur entre appuis de 86 m, est constituĂ© d’un caisson de 4,80 m de large et 2,05 m de haut. Les semelles et les âmes sont constituĂ©es de tĂ´les de 30 mm. Des raidisseurs sont disposĂ©s tous les 3,30 m.

Le caisson constituant l’arc prĂ©sente une largeur de 2,30 m pour une hauteur de 1,50 m. Des tĂ´les de 35 mm forment les semelles et 30 mm pour les âmes. Des raidisseurs sont prĂ©vus tous les m. L’ouverture maximale entre l’axe du tirant et l’axe de l’arc est de 14 m conduisant Ă  des longueurs de hauban variant de 2,75 m Ă  8,71 m.

Les haubans sont reliés à l’ouvrage par un système de chapes et ridoirs.

Structure du pont bow-string de Briare.

Conception

Du fait de la complexité de la structure, plusieurs niveaux de modélisation se sont imposés. En particulier, un modèle tri-dimensionnel avec calcul aux grands déplacements, a été réalisé pour la vérification de l’ouvrage dans le cas de charge accidentel ; le modèle a été particulièrement affiné pour l’étude des naissances de l’arc.

Construction de l’ouvrage

Ouvrages d’accès

Le principe des coffrages perdus, constitués de prédalles préfabriquées de cm d’épaisseur, a été retenu pour la construction hourdis. Cette disposition a permis de réduire les difficultés liées à l’utilisation d’un équipage mobile traditionnel pour un ouvrage à pièces de pont, et plus particulièrement pour le viaduc de Pannes qui est courbe en plan.

Ceci a permis également de réduire de façon significative les délais de réalisation de la dalle.

Les bow-strings

Cinématique de lancement.

Le montage du viaduc de Briare a nécessité une technique plus originale que celle utilisée pour mettre en place l’arc du viaduc de Pannes : Les bipoutres des viaducs d’accès ont servi de « rails de lancement » du bow-string.

La circulation fluviale sur le canal de Briare ne pouvait pas être suspendue, de même que la circulation de service, cycliste et piétonne sur les chemins de halage. Les zones de travail sous le bowstring étaient par ailleurs trop exiguës pour permettre un montage sur cintre comme pour l’ouvrage de Pannes. Le lancement s’est donc imposé.

Les bipoutres des ouvrages d’accès franchissant la Trézée ont été assemblés sur la plate-forme de travail située au nord. Ils ont été lancés au-dessus du canal de Briare et installés sur des appuis provisoires à l’emplacement définitif du bow-string. Ils ont ainsi pu servir de chemin de roulement pour l’appui avant du bow-string.

L’ouvrage, de 1 000 t pour 86 m de longueur et 37 m « d’envergure », a Ă©tĂ© dĂ©placĂ© en roulant sur la plate-forme de lancement et sur les bipoutres pour se situer Ă  l’aplomb de son emplacement dĂ©finitif, mais en position haute Ă  plus de 3,50 m de son niveau final.

Après levage et calage du bow-string, il a été procédé au deuxième lancement des bipoutres vers leur position définitive au-dessus de la rivière La Trézée. Cette phase terminée, le bow-string a été descendu à son niveau définitif.

L’opération complète de montage et mise à poste n’a duré qu’une semaine.

Pour approfondir

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • FaĂŻz Belblidia, Bow-string sur A77, PrĂ©sentĂ© Ă  La technique française du bĂ©ton, http://www.pci.org/view_file.cfm?file=JL-02-SEPTEMBER-OCTOBER-11.pdf The First fib Congress, Osaka, Japon, Association française du gĂ©nie civil (AFGC), .
  • Robert Dubois, « Des bow-strings Ă  arc central sur les autoroutes A20 et A77 », Bulletin ponts mĂ©talliques, no 22,‎ .
  • Jean-Philippe Ehrhardt, « Des bow-strings jumeaux sur l'autoroute A77 », Travaux, no 771,‎ .Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Serge Montens, Les plus beaux ponts de France, Paris, Bonneton, , 199 p. (ISBN 2-86253-275-4), p. 106-107.

Articles connexes

Lien externe

Notes et références

  • Source principale : Jean-Philippe Ehrhardt, « Des bow-strings jumeaux sur l'autoroute A77 », Travaux, no 771,‎ .
  1. Usinor, Les carnets de l’Acier : Palmarès Acier 2000, , 17 p.
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