Accueil🇫🇷Chercher

Vasak Bagratouni

Vasak Bagratouni (en arménien Վասակ Բագրատունի ; mort après 772/775) est un prince arménien de Taron de la dynastie des Bagratides dont est issue la dynastie nationale des Bagrations en Géorgie.

Vasak Bagratouni
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Titre de noblesse
Prince
Biographie
Famille
Bagratouni (en)
Père
Fratrie
Enfant

Famille

Le prince Vasak Bagratouni n’est pas connu de la Chronique gĂ©orgienne qui attribue l’implantation des Bagratides en IbĂ©rie Ă  un mythique « Gouaram le Curopalate Â» (Gouaram Ier) qui aurait rĂ©gnĂ© dès la fin du VIe siècle. Les sources armĂ©niennes relatives aux Bagratides prĂ©cisent par contre que Vasak, prince de Taron, est le fils cadet du prince d’ArmĂ©nie Achot III Bagratouni et un frère du prince Smbat VII Bagratouni[1].

Exil et fondation

Après la défaite de la coalition des dynastes arméniens lors de la bataille de Bagrévand en 772/775, Vasak, comme son neveu Achot Msaker, se réfugie dans le nord-ouest de l’Arménie à la frontière de l’Empire byzantin.

De là, Vasak Bagratouni s’établit avec sa famille dans la région montagneuse du Klardjeth, située dans la province de Kolaver, région de l’actuelle Ardahan en Turquie, où il épouse selon Cyrille Toumanoff une fille de Gouaram III d'Ibérie, le prince local de Djavakhétie et de Calarzène issu de la dynastie des Gouaramides[2].

La Chronique gĂ©orgienne mentionne que le roi Artchil Ier le Martyr, venant d’Egris et s’arrĂŞtant dans la citadelle ruinĂ©e de Khidar, reçoit un mthawar « descendant du prophète David nommĂ© AdarnassĂ©, fils d’un frère d’AdarnassĂ© l’Aveugle[3] et dont le père alliĂ© aux Bagratides avait reçu des Grecs un Ă©rsithawat dans les contrĂ©es du Somkheth[4] et qui s’était rĂ©fugiĂ© chez les descendants de « Gouaram couropalate Â» dans le Klardjeth oĂą il Ă©tait restĂ© ». AdarnassĂ© devient le vassal d’Artchil qui lui concède Cholawer (Kolover) et Artan (Ardahan)[5].

Comme la Chronique géorgienne, la version arménienne de cette même Chronique dite de Jouansher indique que le fils de Vasak, Adarnassé, reçoit des domaines du roi Artchil Ier[6].

Ă€ cette Ă©poque, les Khazars dont l’alliance avec Byzance remonte Ă  l’époque des empereurs HĂ©raclius Ier et Justinien II, occupent une partie du Sud-caucase oĂą ils bataillent contre les forces arabes du Calife. Vers 799/800, ils ont pris la ville de Tiflis et capturĂ© le prince Djouanscher. L’influence de ce dernier avec qui devait d’ailleurs s’éteindre la dynastie des « ChosroĂŻdes Â» en IbĂ©rie, est fortement rĂ©duite par les sĂ©cessions de LĂ©on II d'Abkhazie et du ChorĂ©vĂŞque Grigol en KakhĂ©tie.

Il est vraisemblable que les Khazars ne se soient pas opposés à l’installation de la famille de Vasak, qui s’est reconnue vassale de l’Empire grec, qui accordera ensuite régulièrement à ses membres le titre de Curopalate[7].

Les Arabes reconnaissent également Achot, fils d’Adarnassé et petit-fils de Vasak comme prince d'Ibérie[8].

Postérité

Selon Cyrille Toumanoff, Vasak Bagratouni et son épouse inconnue, fille de Gouaram III d'Ibérie, laissent au moins un fils au nom ibère inconnu jusqu’alors chez les Bagratides de :

Hypothèse

Dans un ouvrage rĂ©cent, Christian Settipani estime que le prince d’IbĂ©rie « P’illipĂ© Â» citĂ© dans La Liste royale de Karthli III comme un prĂ©dĂ©cesseur immĂ©diat d’AdarnassĂ© vers 786 et qu’il assimile d’après son nom Ă  un membre de la maison de Siounie, a peut-ĂŞtre Ă©pousĂ© une fille de Vasak, ce qui expliquerait selon lui la rĂ©surgence de ce nom dans la famille de Siounie ainsi que l’apparition dans cette dynastie de noms typiquement bagratides comme Smbat et Achot[10].

Notes et références

  1. Toumanoff 1990, p. 112-113.
  2. Grousset 1947, p. 330.
  3. Par ailleurs inconnu.
  4. Désignation géorgienne de l'Arménie.
  5. Marie-Félicité Brosset, Histoire de la géorgie, p. 249.
  6. Marie-Félicité Brosset, Histoire de la géorgie, « Additions et Éclaircissements », p. 49) cite la version arménienne de la Chronique géorgienne dite de Jouansher, chapitre 15 : « Dans ce temps-là un certain prince Adarnas, descendant du prophète David, vint trouver Artchil. Il avait été en Arménie, fait captif avec ses enfants par les musulmans, et s'étant tiré de leurs mains, il demanda un lieu pour résider. Artchil lui donna Rhisha, Shghuer et Atone. »
  7. Grousset 1947, p. 339.
  8. Marie-Félicité Brosset, Histoire de la Géorgie, p. 261, note 1 : selon Vardan Areveltsi, « le commandant des musulmans donna la Géorgie à Achot, fils d'Aternerseh, fils de Vasac, fils d'Achot prince d'Arménie. L'empereur lui conféra le titre de curopalate. »
  9. Toumanoff 1990, p. 129
  10. Settipani 2006, p. 431-460.

Bibliographie

  • Marie-FĂ©licitĂ© Brosset, Histoire de la GĂ©orgie, « Additions et Éclaircissements », Chronique armĂ©nienne, p. 1-62.
  • RenĂ© Grousset, Histoire de l’ArmĂ©nie des origines Ă  1071 [dĂ©tail des Ă©ditions], p. 330, 339.
  • Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrĂ©tienne de l'AntiquitĂ© jusqu'au XIXe siècle : Tables gĂ©nĂ©alogiques et chronologiques, Rome, .
  • Christian Settipani, ContinuitĂ© des Ă©lites Ă  Byzance durant les siècles obscurs. Les princes caucasiens et l'Empire du VIe au IXe siècle, Paris, de Boccard, , 634 p. [dĂ©tail des Ă©ditions] (ISBN 978-2-7018-0226-8), p. 420-460, « Les princes d’IbĂ©rie du VIe au VIIIe siècle », tableaux p. 443.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.