Gouaramides
Les Gouaramides (en gĂ©orgien : ááŁáá ááááááá) ou la dynastie des Gouaramides est une branche cadette de lâantique maison royale dâIbĂ©rie connue sous le nom de « ChosroĂŻdes ».
Origine
Le terme « Gouaramide » est un nĂ©ologisme indroduit par Cyrille Toumanoff dans ses travaux ; bien quâil ne soit pas reconnu par lâensemble des historiens, il est couramment utilisĂ© notamment dans lâhistoriographie anglo-saxonne sous la forme « Guaramid ».
Cyrille Toumanoff a mis en lumiĂšre le concept de « Gouaramide » lorsquâil a rĂ©cusĂ© la thĂšse traditionnelle reprise notamment dans la Chronique gĂ©orgienne qui faisait du « curopalate Gouaram » un « Bagratide pur »[1], fils dâun Ă©migrĂ© juif nommĂ© Salomon, descendant du roi David, et dâune princesse chosroĂŻde, qui aurait Ă©tĂ© choisi comme roi dâIbĂ©rie parce que « la descendance des fils de Gourgalan (sic) sâĂ©tait Ă©teinte »[2] - [3].
Une autre tradition fait de ce mĂȘme Gouaram un fils de Bagrat et le petit-fils et homonyme dâun autre Gouaram, Ă©poux dâune fille de Vakhtang Ier d'IbĂ©rie, qui aurait aussi Ă©tĂ© lâancĂȘtre Ă la cinquiĂšme gĂ©nĂ©ration dâAdarnassĂ©, le pĂšre dâAchot Ier d'IbĂ©rie[4].
Dans sa dĂ©monstration, Cyrille Toumanoff, qui sâappuie sur la version armĂ©nienne de lâorigine des Bagratides[5], considĂšre que cette dynastie ne sâest implantĂ©e en IbĂ©rie quâĂ la fin du VIIIe siĂšcle avec le prince Vasak Bagratouni, fils du prince dâArmĂ©nie Achot III Bagratouni, et son propre fils AdarnassĂ© qui, pour fuir la rĂ©pression arabe aprĂšs la bataille de BagrĂ©vand en 772/775, se sont retirĂ©s en IbĂ©rie.
Histoire
DâaprĂšs Cyrille Toumanoff, les « Gouaramides » sont donc issus de la lignĂ©e de Gouaram ou GorgĂ©nĂšs Ier, petit-fils du roi Vakhtang Ier d'IbĂ©rie par son Ă©pouse byzantine, qui aurait obtenu Ă titre hĂ©rĂ©ditaire les principautĂ©s de DjavakhĂ©tie et CalarzĂšne.
Les Gouaramides rĂšgnent ensuite avec le titre de prince-primat dâIbĂ©rie pendant trois pĂ©riodes (588-627, 684-748 et 779/780-786) comme vassaux de lâEmpire byzantin ou du Calife arabe. Trois dâentre eux portent Ă©galement le titre byzantin de curopalate.
Les Gouaramides concluent des alliances matrimoniales avec les autres principales familles princiĂšres dâIbĂ©rie, les ChosroĂŻdes, les Nersianides et les Bagratides. Dans ce dernier cas, lâunion de la fille de Gouaram III d'IbĂ©rie avec le prince armĂ©nien Vasak rĂ©fugiĂ© en IbĂ©rie est Ă lâorigine de la dynastie nationale gĂ©orgienne des Bagrations.
AprĂšs lâextinction de la famille des Gouaramides, leurs territoires patrimoniaux sont la base de la puissance des Bagratides en IbĂ©rie. Un frĂšre dâAchot Ier d'IbĂ©rie se nomme Gourgen (une variante de Gouaram) et un de ses fils porte le nom significatif de Gouaram en souvenir de cette alliance prestigieuse.
Princes-primats d'Ibérie de la dynastie des Gouaramides
- Gouaram Ier d'Ibérie (588-c. 590) ;
- Stéphanos Ier d'Ibérie (c. 590-627) ;
- Gouaram II d'Ibérie (684-c. 693) ;
- Gouaram III d'Ibérie (c. 693-c. 748) ;
- Stéphanos III d'Ibérie (779/780-786).
Notes et références
- Marie-Félicité Brosset, Histoire de la Géorgie, p. 216.
- Marie-Félicité Brosset, op. cit., p. 219
- (en) Stephen H. Rapp, Studies In Medieval Georgian Historiography: Early Texts And Eurasian Contexts, Peeters, 2003 (ISBN 9042913185), p. 406-407
- Anthony Stokvis, Généalogie des rois de Géorgie, chapitre IV, Tableau généalogique no 2, qui donne la descendance suivante : Gouaram Ier d'Ibérie, pÚre de Stéphanos Ier d'Ibérie, pÚre de Gouaram, pÚre de Varaz-Bakour, pÚre de Nerseh, pÚre d'Adarnassé Ier de Tao.
- Marie-FĂ©licitĂ© Brosset cite Vardan Areveltsi, p. 63 : « Le commandant des musulmans donna la GĂ©orgie Ă Achot, fils dâAtrnerseh, fils de Vasac, fils dâAchot prince dâArmĂ©nie, qui alla dans cette contrĂ©e et la subjugua. Lâempereur lui confĂ©ra le titre de curopalate. »
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Marie-Félicité Brosset, Histoire de la Géorgie, p. 216-223.
- Christian Settipani, ContinuitĂ© des Ă©lites Ă Byzance durant les siĂšcles obscurs. Les princes caucasiens et l'Empire du VIe au IXe siĂšcle, Paris, de Boccard, , 634 p. [dĂ©tail des Ă©ditions] (ISBN 978-2-7018-0226-8), p. 420-431, « Les princes dâIbĂ©rie du VIe au VIIIe siĂšcle », tableaux p. 443.
- (en) Stephen H. Rapp, Studies In Medieval Georgian Historiography: Early Texts And Eurasian Contexts, Peeters, 2003 (ISBN 9042913185), p. 406-407.
- Anthony Marinus Hendrik Johan Stokvis, Manuel d'histoire, de gĂ©nĂ©alogie et de chronologie de tous les Ătats du globe, depuis les temps les plus reculĂ©s jusqu'Ă nos jours, prĂ©f. H. F. Wijnman, IsraĂ«l, 1966.
- Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l'Antiquité jusqu'au XIXe siÚcle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, , p. 382-383 et 533.
- (en) Cyrille Toumanoff, Studies in Christian Caucasian History, Georgetown, Georgetown University Press, , partie V, « The Armeno-Georgian Marchlands », p. 389-416.