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Artchil Ier le Martyr

Artchil Ier le Martyr (en gĂ©orgien : არჩილი) dit le Saint est un prince gĂ©orgien de KakhĂ©tie de la dynastie dite des ChosroĂŻdes. Selon la Chronique gĂ©orgienne, il rĂšgne 50 ans. L'annĂ©e de sa mort est fixĂ©e en 744/748 (date traditionnelle), ou en 786 selon la chronologie rectifiĂ©e de Cyrille Toumanoff[1]. Saint catholique et orthodoxe, il est fĂȘtĂ© le 21 juin.

Artchil Ier le Martyr
Titre de noblesse
Prince de Kakhétie
-
Prédécesseur
Successeur
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Nom dans la langue maternelle
არჩილი
Famille
PĂšre
Enfants
Autres informations
Étape de canonisation

RĂšgne

Artchil, fils cadet du prince Étienne II (685-736), succĂšde Ă  son frĂšre aĂźnĂ© Mihr ou Mirian dans la principautĂ© de KhakĂ©tie sur laquelle rĂšgne sa famille depuis l’abolition de la monarchie d’IbĂ©rie en 580. La Chronique gĂ©orgienne lui assigne un rĂšgne de 50 ans.

Le long rĂšgne d’Artchil est globalement paisible. Le nouveau prince, aprĂšs avoir convoquĂ© tous les Ă©risthaws de GĂ©orgie, organise les unions de ses sept niĂšces, filles du roi Mihr, avec des princes locaux. Selon la Chronique gĂ©orgienne, il crĂ©e des fiefs en KakhĂ©tie pour les nobles de sa cour, fait bĂątir l’église de Sadzmor, et il accueille les princes bagratides armĂ©niens exilĂ©s en GĂ©orgie aprĂšs la Bataille de BagrĂ©vand[2].

Les musulmans, qui ne sont pas revenus en GĂ©orgie depuis l’expĂ©dition de Mourvan et se contentent de percevoir des tributs des Ă©risthaw locaux, dĂ©cident un jour d’organiser une expĂ©dition de pillage dans le pays. Un Ă©mir envoyĂ© par le Khalife « Mousa fils de Madhi » en fait Al-HĂądĂź MĂ»sĂą ben al-MahdĂź, nommĂ© par la Chronique gĂ©orgienne « Dchidchoum-Asim », en fait Khuzaima ibn Khazin, aprĂšs avoir dĂ©vastĂ© la Karthlie, dĂ©cide de ravager la KakhĂ©tie.

Artchil considĂšre que son pays est dans l’impossibilitĂ© de rĂ©sister et se prĂ©sente devant l’envahisseur pour lui demander la paix, rĂ©clamer sa protection, le respect des Ă©glises et l’absention de mesures violente afin d’obtenir l’abandon de la foi des chrĂ©tiens. L’émir, charmĂ© par les belles maniĂšres du roi, accepte de lui donner satisfaction aprĂšs quelques jours de rĂ©flexions, s’il s'engage Ă  apostasier et Ă  devenir musulman. Le roi refuse et l’émir fait alors emprisonner Artchil.

Un mthawar gardanien converti Ă  l’islam, dont les meurtriers de l'oncle paternel ont reçu l'asile d’Artchil, dĂ©cide alors de se venger du prince. Il se prĂ©sente devant Dchidchoum et lui rĂ©vĂšle qu'Artchil est le descendant du grand roi Vakhtang Ier d'IbĂ©rie, qui Ă©tait du sang de Mirian, fils de KasrĂ©, et qu’il connaĂźt l’endroit oĂč l’empereur grec HĂ©raclius avait enfoui, en traversant l’IbĂ©rie, une partie des trĂ©sors issus du pillage de la Perse sassanide aprĂšs sa victoire de 627 sur Khosro II. InterrogĂ© par l’émir, Artchil dĂ©clare que lesdits trĂ©sors ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©s sous la protection des Grecs en Abkhazie lorsque « Dieu humilia les musulmans par la dĂ©faite de l’émir Mervan ». Furieux, Dchidchoum fait alors dĂ©capiter Artchil. Le corps du roi Artchil est enlevĂ© et inhumĂ© dans une Ă©glise construite par lui. Le roi martyr est ensuite dĂ©clarĂ© saint par l’église orthodoxe gĂ©orgienne, et sa fĂȘte reste fixĂ©e au 21 juin (que l'Église de GĂ©orgie cĂ©lĂšbre selon le calendrier julien).

Chronologie

La chronologie du rĂšgne d’Artchil Ier le Saint repose sur la dĂ©termination de la date de son martyre liĂ©e Ă  la chronologie retenue pour les expĂ©ditions musulmanes en GĂ©orgie[3].

DĂšs le XIXe siĂšcle, Marie-FĂ©licitĂ© Brosset relĂšve « l’anachronisme Ă©norme commis par le prince historien Vakhoucht Bagration relativement Ă  la venue en 740 de Mourwan Qrou Ibn Mohamed (fils de la sƓur de Mahomet (sic) en GĂ©orgie) »[4] et souligne que sur la base d’un rĂšgne de 50 ans pour Artchil, on arrive aisĂ©ment Ă  l’annĂ©e 784 oĂč, suivant l’historien armĂ©nien GhĂ©vond, « le Khalife Mousa fils de Madhi fit cruellement mettre Ă  mort le prince de GĂ©orgie ». Marie-FĂ©licitĂ© Brosset constate Ă©galement que l’acceptation de cette date implique de bouleverser toute la chronologie gĂ©orgienne avant les rĂšgnes de Mir et d’Artchil, mise Ă  jour qu’il se refuse a priori d'effectuer[5].

Cyrille Toumanoff, estimant ces mĂȘmes arguments dĂ©cisifs et constatant par ailleurs que le patriarche Antoni, dans le troisiĂšme discours du Martyrica[6], plaçait la venue de l’émir Dchidchoum dans la cinquantiĂšme annĂ©e du roi Archil qui rĂ©gna cinquante ans, et que le rĂšgne du Khalife Mousa fils de Madhi n’avait durĂ© qu’un an de 785 Ă  786, n’hĂ©site pas Ă  rectifier la chronologie sur ces bases[1].

Famille et descendance

Selon la Chronique gĂ©orgienne, le roi Artchil a Ă©pousĂ© la fille du curopalate Gouaram III prince de CalarzĂšne-DjavakhĂ©tie et Prince-primat d’IbĂ©rie de 693 Ă  748, « issue du fils de Vakhtang Ier et de son Ă©pouse grecque »[7] dont :

  • IoanĂ© ;
  • Gourandoukht ;
  • Mariam ;
  • Chouchan ou Susanne, morte vers 799/800.
  • Mirandoukht ;
  • Djouanscher ;

Notes et références

  1. Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l'Antiquité jusqu'au XIXe siÚcle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, , p. 546.
  2. Marie-FĂ©licitĂ© Brosset, version armĂ©nienne de la Chronique gĂ©orgienne dite de Jouansher dans Histoire de la GĂ©orgie, « Additions et Éclaircissements », p. 49 : « Dans ce temps-lĂ  un certain prince Adarnas, descendant du prophĂšte David, vint trouver Artchil. il avait Ă©tĂ© en ArmĂ©nie, fait captif avec ses enfants par les musulmans, et s'Ă©tant tirĂ© de leurs mains, il demanda un lieu pour rĂ©sider. Artchil lui donna Rhisha, Shghuer et Atone ».
  3. Selon la Chronique géorgienne et le prince Vakhoust, il rÚgne de 668 à 718.
  4. Marie-Félicité Brosset, Histoire la Géorgie, p. 253, n. 2.
  5. « Je n'ose combler arbitrairement un tel vide » ; Marie-Félicité Brosset Histoire de la Géorgie, « Indroduction et table des matiÚres », p. LI.
  6. Selon Marie-Félicité Brosset, op. cit., p. 255, n. 1, le patriarche Antoni fixe la date du martyre d'Artchil « en l'année 781 depuis l'incarnation ».
  7. Marie-Félicité Brosset, op. cit., p. 249.

Bibliographie

Lien externe

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