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Vallée de l'Ouzom

La vallée de l'Ouzom est une vallée des Pyrénées françaises dépendant à la fois du département des Pyrénées-Atlantiques en Nouvelle-Aquitaine et de celui des Hautes-Pyrénées en Occitanie. Sa partie haute, appelée pour des raisons géographiques et historiques, « vallée de FerriÚres » fait partie du val d'Azun, une des sept vallées du Lavedan. La vallée de l'Ouzom est comprise entre la vallée d'Ossau à l'ouest, et deux vallées du Lavedan (val d'Azun et EstrÚm de Salles) à l'est.

Vallée de l'Ouzom
Massif Massif du Granquet (Pyrénées)
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gions Occitanie
Nouvelle-Aquitaine
Départements Hautes-Pyrénées
Pyrénées-Atlantiques
Communes Arbéost, FerriÚres
Arthez-d'Asson
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 43° 01â€Č nord, 0° 16â€Č ouest
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées
(Voir situation sur carte : Pyrénées)
Vallée de l'Ouzom
Géolocalisation sur la carte : Hautes-Pyrénées
(Voir situation sur carte : Hautes-Pyrénées)
Vallée de l'Ouzom
Orientation aval nord
Longueur 20 km
Type Vallée glaciaire
Écoulement Ouzom
Voie d'accĂšs principale D 126

Toponymie

Elle doit son nom au torrent qui la parcourt, l'Ouzom. Le nom vallée de FerriÚres vient de celui de la commune de FerriÚres (Hautes-Pyrénées).

GĂ©ographie

La vallĂ©e de l'Ouzom, enserrĂ©e entre la vallĂ©e d'Ossau Ă  l'ouest et celles du Lavedan Ă  l'est est relativement exiguĂ« (163 km2). Long d'une trentaine de kilomĂštres, l'Ouzom prend sa source dans le cirque du Litor et se jette dans le gave de Pau Ă  Igon, entre Coarraze et Nay. La haute et la basse vallĂ©e forment deux pays distincts, sĂ©parĂ©s par une gorge Ă©troite Ă  hauteur des falaises d'oĂč jaillissent les rĂ©surgences de l'Aygue NĂšgre et de l'Aygue Blanque.

En amont de ce dĂ©filĂ©, la vallĂ©e s'ouvre sur le modeste bassin de FerriĂšres enchĂąssĂ© entre des crĂȘtes Ă©levĂ©es. Plus haut, les hameaux d'ArbĂ©ost occupent de petits replats. Le cirque du Litor, Ă  1 300 m d'altitude offre un moutonnement de croupes herbeuses dominĂ©es par les hautes crĂȘtes du massif des Gabizos.

En aval des gorges, à partir d'Arthez-d'Asson, la vallée s'élargit modérément vers la plaine du gave, entre les collines formant le piémont pyrénéen.

Particularités administratives

La haute vallĂ©e de l'Ouzom est partagĂ©e entre les dĂ©partements des Hautes-PyrĂ©nĂ©es, rive droite de l'Ouzom (communes de FerriĂšres et d'ArbĂ©ost) et des PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques, rive gauche (communes de BĂ©ost, Louvie-Soubiron, Louvie-Juzon). Mais, si les deux villages bigourdans de FerriĂšres et d'ArbĂ©ost sont situĂ©s dans la vallĂ©e mĂȘme, les villages bĂ©arnais situĂ©s dans la vallĂ©e voisine d'Ossau, au-delĂ  des crĂȘtes, n'y possĂšdent que des bois et des pĂąturages - Ă  l'exception d'un petit hameau habitĂ©, celui des EtchartĂšs dĂ©pendant de Louvie-Soubiron.

La basse vallĂ©e, en aval des gorges, est pour sa plus grande partie bĂ©arnaise sur les territoires d'Asson, Arthez-d'Asson et Igon. Il existe toutefois dans la partie haute du vallon de l'Arriusec, une zone de forĂȘts et de pĂąturages appartenant Ă  la petite vallĂ©e bigourdane d'Estrem-de-Salles.

Histoire

L’histoire de la vallĂ©e de l’Ouzom est dĂ©terminĂ©e par deux Ă©lĂ©ments fondamentaux :

  • la colonisation de la haute vallĂ©e par les gens de la vallĂ©e voisine du Lavedan,
  • la production de fer Ă  partir du minerai de la mine de Baburet.

La colonisation agricole et pastorale de la vallée de l'Ouzom

La gĂ©ographie particuliĂšre de la vallĂ©e dont l'aval et l'amont sont sĂ©parĂ©s par une gorge difficilement franchissable explique en partie son mode d’occupation.

La basse vallée comporte deux gros bourgs : Igon cité dÚs le XIIe siÚcle et Asson, mentionné dÚs le XIe[1]. Jusqu'à l'entrée des défilés, la vallée fut défrichée à partir d'Asson, puis occupée par des fermes dispersées. Ce mode de peuplement, à partir de la basse vallée, est tout à fait habituel dans la montagne pyrénéenne.

L'implantation humaine dans la haute vallĂ©e suivit une logique diffĂ©rente. Pratiquement inaccessible de l'aval, elle fut d’abord utilisĂ©e comme pĂąturages par les habitants des vallĂ©es voisines du Lavedan et d’Ossau. DĂšs le Moyen Âge, les cadets d’Arrens, de Marsous et d’Aucun en Lavedan s'installĂšrent dans tous les endroits propices. Ils construisirent de petits hameaux et des fermes isolĂ©es, en habitat dispersĂ© inhabituel dans les vallĂ©es de la montagne pyrĂ©nĂ©enne. Les Ossalois ne crĂ©Ăšrent que le petit hameau des EtchartĂšs. Au XIIe siĂšcle, la vallĂ©e Ă©tait ainsi partagĂ©e entre Asson, au nord des gorges, et Ossau et Lavedan, au sud. Les seigneurs de BĂ©arn et de Bigorre entĂ©rinĂšrent ce partage. Lors de la crĂ©ation des dĂ©partements, en 1790, on reprit les mĂȘmes limites.

Les habitants de la haute vallĂ©e revendiquĂšrent leur indĂ©pendance par rapport Ă  leurs communautĂ©s d’origine. AprĂšs de longs conflits, des territoires communaux cohĂ©rents leur furent cĂ©dĂ©s : ArbĂ©ost devint autonome en 1743 et FerriĂšres en 1790.

Les activités sidérurgiques

La production de fer dans des « forges[2] » à bas-fourneaux à partir du minerai de la mine de Baburet permit peu à peu la jonction des deux parties de la vallée.

La vallĂ©e de l'Ouzom est riche en minerais de fer[3]. On n'a aucune certitude sur les dĂ©buts de leur exploitation[4], mais la toponymie fournit une indication : l’ancien nom du village de FerriĂšres, Herrariis, figure dans un document du dĂ©but du XIIIe siĂšcle, le cartulaire de Bigorre[5].

L’existence d’une mouline Ă  fer (la forge de Louvie) prĂšs de FerriĂšres, au plus prĂšs de la mine de Baburet, est attestĂ©e par un document de 1512. Dans la basse vallĂ©e, la forge d’Asson est reconstruite en 1588. En 1612, les deux forges – et la mine de Baburet - sont la propriĂ©tĂ© des seigneurs de Louvie. Le fer produit est exportĂ© vers la plaine (MorlaĂ s, Nay, Oloron, Tarbes) et un chemin de communication est crĂ©Ă© le long de l'Ouzom, entre la haute et la basse vallĂ©e. DĂšs lors, les histoires des deux parties de la vallĂ©e se confondent autour de l’activitĂ© liĂ©e au fer. Les forges de la vallĂ©e de l’Ouzom emploient des mineurs, des « forgeurs », des charbonniers. Autour d’elles, de petites industries apparaissent : cloutiers, fabriques de chapelets en perles de buis, tissages.

Depuis la fin du XVIe siĂšcle, Antoine d'Incamps et ses descendants contrĂŽlĂšrent peu Ă  peu toutes les forĂȘts de la vallĂ©e de l'Ouzom pour leurs besoins en charbon de bois. L'hĂ©ritier des Incamps, Jean-Paul d'Angosse obtint, en 1787, la crĂ©ation de la communautĂ© indĂ©pendante d'Arthez-d'Asson, une vĂ©ritable enclave taillĂ©e Ă  l'intĂ©rieur mĂȘme du territoire d'Asson.

Les forges, notamment la forge de Nogarot fonctionnĂšrent jusqu’en 1866. La mine de Baburet fut exploitĂ©e Ă  nouveau, principalement de 1937 Ă  1962, et desservie par une voie ferrĂ©e de 22 km Ă©tablie entre FerriĂšres et la gare de Coarraze-Nay pour le transport du minerai.

Voir aussi

Bibliographie

  • J. B. Laborde, « La mine de fer de Baburet et les anciennes forges de la vallĂ©e de l’Ouzom », Le Patriote des PyrĂ©nĂ©es, Pau, 27-.
  • Jean Defos du Rau, « La vallĂ©e de l'Ouzom et ses habitants », Revue gĂ©ographique des PyrĂ©nĂ©es et du Sud-Ouest, 1944, Tome XV, p. 5-55.
  • Émile Pujolle, « Mines et ferraries de la vallĂ©e de l’Ouzom : organisation fonctionnelle et symbolique d’un territoire », Bulletin des amis de Nay et de la Batbielle, dix-neuviĂšme annĂ©e, 2000.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

    Références

    1. Paul Raymond, Dictionnaire topographique du département des Basses-Pyrénées, 1863, Paris, Imprimerie impériale. Réédition, Ekaina, Bidart.
    2. Forge : installations produisant du fer dans des bas-fourneaux, par la méthode de réduction directe.
    3. Outre de petits affleurements qui furent exploités en miniÚres à ciel ouvert, on y trouve les galeries de quatre mines. Dans la haute vallée, celle de Groute - sur le territoire de Béost - et celles de Clot Méné et de Baburet sur celui de Louvie-Soubiron. Dans la basse vallée, celle d'Arrioulet, sur le territoire d'Asson.
    4. Une exploitation du minerai de fer de Baburet est Ă©voquĂ©e dĂšs l’ñge du fer, mais on manque de preuves archĂ©ologiques. Cf. D. Roux, Protohistoire des piĂ©monts pyrĂ©nĂ©ens : la transition Ăąge du bronze-Ăąge du fer et les phases anciennes du premier Ăąge du fer entre Garonne et Èbre, p. 256-257.
      Le travers-banc de la mine de Baburet a été attribué, toujours sans preuves, aux « Romains » Cf. Bernard de Palassou, Essai sur la minéralogie des Monts-Pyrénées, 1784, Paris, Didot jeune, p. 123.
    5. Louis-Antoine Lejosne, Dictionnaire topographique du département des Hautes-Pyrénées, rédigé en 1865. Imprimé à Pau, 1992, sous la direction de R. Aymard.
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