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Unionoida

Les Unionoida (les UnionoĂŻdes), sont un ordre de mollusques bivalves d'eau douce, souvent nommĂ©s collectivement « moules d'eau douce » ou « naĂŻades Â»[1], certaines espèces fournissent la nacre des boutons de nacre, des perles ou une nacre rĂ©utilisĂ©e par l'industrie perlière. Ces espèces effectuent une partie de leur cycle de vie comme « parasite Â» de poissons.

Les deux familles dominantes dans cet ordre sont celles des Unionidae et des Margaritiferidae. Parmi les Unionidae, les anodontes se rencontrent plutôt dans les eaux calmes alors que les unios résistent aux eaux plus vives.

Schéma du cycle de développement des Unionoida (avec stade parasitique)

Distribution

Les familles, genres et espèces de l'ordre des Unionoida sont réparties sur six continents, uniquement dans les eaux douces.

Origine

On sait grâce aux fossiles que des Unionoida existent sur terre depuis le Trias.

Des Corbiculacea vivaient déjà en eau douce au Crétacé (mc Mahon, 1991).

Les Dreissenacea qui vivent en eau douce ont probablement pour ancĂŞtre une moule estuarienne du genre Mytilopsis

Classification

Liste des super-familles et familles (actuelles ou Ă©teintes)

  • Super-famille †Archanodontoidea Modell, 1957 (classement incertain parmi les unionidĂ©s)
    • †Archanodontidae Modell, 1957
  • Super-famille Etherioidea Deshayes, 1832
    • Etheriidae Deshayes, 1832 (environ 4 espèces) (syn: Mulleriidae, Pseudomulleriidae)
    • Iridinidae Swainson, 1840 (environ 30 espĂ©ces) (syn: Mutelidae Swainson, 1840 , Pleiodontidae)
    • Mycetopodidae Gray, 1840 (entre 40 et 50 espĂ©ces)
  • Super-famille Hyrioidea Swainson, 1840
    • Hyriidae Swainson, 1840 (près de 90 espèces)
  • Super-famille †Trigonioidoidea Cox, 1952
    • †Trigonioididae Cox, 1952
    • †Jilinoconchidae Ma, 1989 (classement incertain)
    • †Nakamuranaiadidae Guo, 1981 (syn:Sinonaiinae, Nippononaiidae)
    • †Plicatounionidae Chen, 1988
    • †Pseudohyriidae Kobayashi, 1968
    • †Sainschandiidae Kolesnikov, 1977
  • Super-famille Unionoidea Rafinesque, 1820
    • Unionidae Rafinesque, 1820 (moins de 700 espèces)
    • Liaoningiidae Yu & Dong, 1993 (classement incertain)
    • Margaritiferidae Henderson, 1929 (probablement moins de 10 espèces) (syn:Margaritaninae, Cumberlandiinae, Promargaritiferidae)
    • †Sancticarolitidae Simone & Mezzalira, 1997

Les unionoïdes sont ainsi classés en six familles actuelles regroupant environ 165 genres, présents dans une grande partie de la planète.

Liste des familles

Selon ITIS :

Écologie

Ces moules jouent un rôle important dans le cycle biogéochimique des éléments du cours d'eau et des sédiments, et en matière de filtration de l'eau.

Une Ă©tude nord-amĂ©ricaine a montrĂ© en 2013 que certaines Unionoidae peuvent ingĂ©rer des Ĺ“ufs d'Alose et les protĂ©ger avant de libĂ©rer la larve du poisson dans le milieu : lors d'une Ă©tude ayant portĂ© sur 757 moules prĂ©levĂ©es dans sept sites, 6 % contenaient des Ĺ“ufs d'alose (Alosa sapidissima) et dans deux des sept sites, 17 % et 18 % des moules examinĂ©es en contenaient[2]. Les Unionoidae Ă©taient plus connues pour « parasiter Â» (Ă  l'Ă©tat de larve) les branchies de certains poissons (pour se faire transporter). Les relations entre ces moules d'eau douce et l'Alose pourraient donc ĂŞtre des interactions durables plus symbiotiques que parasitaires, mais des recherches doivent encore prĂ©ciser si elles sont de type amensales, mutualistes ou commensales[2].

État des populations, menaces

Les unionoïdes semblent presque partout en rapide régression (ou localement éteints) depuis le milieu du XXe siècle au moins.
De plus, certaines espèces peuvent vivre durant plus d'un siècle. Leur présence relictuelle dans un cours d'eau n'est donc pas gage de survie de l'espèce si on n'y trouve aucun jeune individu (certaines espèces sont dites « fonctionnellement éteintes » si des individus survivent mais qu'ils ne peuvent plus se reproduire[3]).

Le taux mondial d'extinction des unionoïdes fait l'objet de nombreuses études depuis les années 1980[3].

On a d'abord pensé que le recul ou la disparition du « poisson hôte obligatoire » était en cause, mais des espèces comme Margaritifera margaritifera régressent ou disparaissent rapidement aussi là où leurs poissons-hôte sont restés présents et parfois abondants.
D'autres causes de régression ont été identifiées, dont la pollution de l'eau (agricole notamment avec les nitrates, les phosphates et la pollution de l'eau par les produits phytosanitaires) et domestique ; chimique et physique (turbidité chronique et envasement colmatant les fonds)[3]. En Amérique du Nord et en Europe beaucoup de populations locales ont disparu, sans qu'aucune espèce d'unionoide se soit éteinte, mais la génétique de l'espèce est mal connue, et il est probable que certaines variétés soient éteintes[3]. En 1993, trois taxons étaient considérés éteint en Israël et les grands barrages construits en Chine et en Amérique du Sud expliquent probablement en partie certaines disparitions locales. Certaines espèces endémiques ont probablement récemment disparu dans certains pays[3].

En Europe

La plupart des populations de moules d'eau douce ont régressé notamment en Europe de l'Ouest, voire ont disparu d'une grande partie de leur ancienne aire naturelle de répartition.

En France, divers plans de restaurations sont mis en œuvre depuis plusieurs années, en Bretagne notamment[4], avec en 2014 l'appui d'un sous-programme d'aide européen du Life + pour l'environnement (Life + Nature et Biodiversité) en faveur des moules d’eau douce et les moules perlières géantes en France. (parmi 18 projets retenus en France en 2014)[5]. La protection des naïades s'inscrit aussi dans un Plan National d'Action pour les Naïades de France[6] - [7], en lien avec la déclinaison de la Directive Cadre sur l'Eau (DCE) visant à atteindre pour 2015 le bon état écologique des cours d'eau. Le programme comprend notamment la création d'une « station d’élevage, action phare, qui permettra de disposer d’individus de différentes classes d’âge dans le but de prévenir leur disparition du milieu naturel »[4].

Notes et références

  1. Vincent Prié, Naïades et autres bivalves d'eau douce de France, Biotope ; Publications scientifiques du Muséum, coll. « Inventaires & biodiversité », , 336 p. (ISBN 236662199X)
  2. Jason M. Wisniewski, Katherine D. Bockrath, John P. Wares, Andrea K. Fritts & Matthew J. Hill (2013) The Mussel–Fish Relationship: A Potential New Twist in North America ? ; Transactions of the American Fisheries Society Volume 142, Issue 3; DOI:10.1080/00028487.2013.763856 (résumé)
  3. Bogan AE (1993) Freshwater bivalve extinctions (Mollusca : Unionoida) : a search for causes. American Zoologist, 33(6), 599-609 (résumé)
  4. Rivières vivantes de Bretagne et de Normandie : Mobilisation pour le retour de la moule perlière d'eau douce, Life
  5. Environnement magazine (2014) 6 mai 2014 La Commission européenne a retenu 18 projets français dans le programme Life+ en 2014, cumulant 74,6 millions d’euros de soutien ;
  6. L’articulation avec les plans nationaux d’actions en faveur des espèces menacées, Ministère de l'Écologie, de l'Énergie,du Développement durable et de la Mer, , 4 p. (lire en ligne), p. 4
  7. Plan national d’actions en faveur de la Grande Mulette Margaritifera auricularia : 2012-2017, Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, , 94 p. (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Bauer, G. 2000. Life-history variation of different taxonomic levels of Naiads. In: Bauer, G. & Wächtler, K., Ecology and evolution of the freshwater mussels Unionoida. Ecological Studies, 145: 83-91. Berlin. (Springer).
  • Bauer, G. & Wächtler, K. 2000. Environmental relationships of Naiads: threats, impact on the ecosystem, indicator function. In: Bauer, G. & Wächtler, K., Ecology and evolution of the freshwater mussels Unionoida. Ecological Studies, 145: 311-315. Berlin. (Springer)
  • Cosgrove, P. J., & Hastie, L. C. (2001). Conservation of threatened freshwater pearl mussel populations: river management, mussel translocation and conflict resolution. Biological Conservation, 99(2), 183-190 (rĂ©sumĂ©).
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