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Unionoidea

Caractéristiques

Les membres de la super-famille Unionoidea ont une coquille Ă©quivalve. Celle-ci se compose de deux couches intĂ©rieures de nacre, une couche prismatique plus fine et une Ă©paisse couche de pĂ©riostracum organique. Elle est surtout hĂ©tĂ©rodonte, rarement sans dents. Le ligament est gĂ©nĂ©ralement externe. Les muscles du sphincter sont plus ou moins clairement isomyaires, la ligne du manteau est integripalliĂ©e. Les bivalves se nourrissent par filtration[1]. Une caractĂ©ristique particulière de ce groupe est la « garde parentale », c'est-Ă -dire que les Ĺ“ufs restent dans les branchies du manteau de la mère ou des parents hermaphrodites[2] et les larves se dĂ©veloppent en une forme particulière, les glochidies. Celles-ci sont libĂ©rĂ©es dans l'eau libre, et ne se dĂ©veloppent qu'après une phase parasitaire dans les branchies ou sur les nageoires[2] des poissons dĂ©mersaux. Leur taille varie, selon les espèces, entre 50 et 450 Âµm[1].

Les représentants des Unionoidea peuvent isoler des corps étrangers dans l'espace de la coquille les encapsuler sous forme de perles. Par conséquent, dans le passé, ils ont eu une certaine importance économique dans de nombreuses régions. Les moules perlières d'eau douce peuvent parfois vivre très longtemps (plus de 100 ans).

Systématique

Les Unionoidea sont probablement le groupe sœur des Etherioidea au sein de l'ordre Unionoida, qui fait partie du super-ordre Paleoheterodonta. La taxonomie de la super-famille Unionoidea, comme celle de l'ordre Unionoida, n'est pas encore unifiée. Certains malacologistes préconisent le regroupement des formes actuelles de l'ordre en une seule super-famille, alors que d'autres proposent une division en deux super-familles.

La super-famille Unionoidea Rafinesque, 1820 est monophylétique[1] et comporte quatre familles actuelles et trois éteintes :

Sous-famille Margaritiferinae (Haas, 1940).
Margaritifera marrianae (moule perlière de l'Alabama).
Margaritifera margaritifera (moule perlière d'eau douce européenne).
Margaritifera durrovensis.
Margaritifera hembeli (moule perlière de Louisiane).
Margaritifera falcata (moule perlière d'eau douce occidentale).
Margaritifera auricularia (moule perlière d'eau douce géante).
Sous-famille Cumberlandinae.
Cumberlandia monodonta.
Sous-famille Ambleminae
Sous-famille Lampsilinae
Sous-famille Unioninae (moules d'eau douce vraies).
Unio crassus (moule de ruisseau, petite moule d'eau douce, moule d'eau douce commune).
Unio nickliniana.
Unio pictorum (mulette des peintres).
Unio tampicoensis tecomatensis.
Unio tumidus (grande moule d'eau douce, moule d'eau douce gonflée).
Sous-famille Anodontinae (moules d'Ă©tang).
Anodonta anatina (moule d'Ă©tang commune).
Anodonta cygnea (anodonte des cygnes).
Pseudanodonta complanata (moule d'Ă©tang aplatie).
Pseudanodonta elongata (moule d'Ă©tang mince).
Pseudanodonta middendorffi (moule d'Ă©tang du Danube).
  • Famille Iridinidae
  • Famille Hyriidae[3].

Trois familles exclusivement fossiles sont rattachées aux Unionoidea, mais avec de grandes incertitudes :

  • Famille Trigonodidae (Modell, 1942).
  • Famille Desertellidae (Dechaseaux, 1946).
  • Famille Actinodontophoridae (Newell, 1969).

Conservation

Les Unionoidea sont parmi les invertĂ©brĂ©s les plus menacĂ©s de la planète. Leur dĂ©clin rĂ©sulte de la pression anthropique croissante, avec perte ou dĂ©gradation[4] des habitats d'eau douce, notamment par les barrages, la rĂ©gulation des rivières, la sĂ©dimentation, la pollution des eaux et les dragages[4]. Sur les 355 espèces des États-Unis, 35 ont disparu au cours du XXe siècle, 70 sont en danger[4], cinq menacĂ©es et une centaine vulnĂ©rables. Avec 213 espèces menacĂ©es (72 %, les Unionoidea constituent le groupe animal le plus en pĂ©ril des États-Unis. Le rythme des extinctions est aussi Ă©levĂ© que celui de la faune des forĂŞts humides Ă©quatoriales[4]. C'est pour la famille des Margaritiferidae que la situation est la plus prĂ©occupante[5].

Sur les 102 espèces identifiées dans le bassin de la rivière Tennessee, 12 sont éteintes, 26 sont classées comme menacées par la Loi sur les espèces menacées, 20 ont quitté le bassin et seule une trentaine a des populations stables[4].

Toutes les espèces d'Unionoidea sont strictement protégées[6]. En 1998, aux États-Unis, un Comité national pour la protection des moules autochtones prépare une Stratégie nationale pour la protection des moules d'eau douce autochtones, destinée à coordonner, au niveau fédéral, les efforts de conservation[4]. Des campagnes de propagation ont été mises sur pied pour favoriser la renaissance des populations. En 1998, des règles de gestion inter-États sont édictés pour le bassin du Mississippi, afin de protéger les moules de la surexploitation[7].

Évolution

Les premiers représentants de la super-famille Unionoidea remontent peut-être au Permien. Leur existence est assurée à partir du Trias.

Économie

Vers 1800, les Unionoidea commencent Ă  ĂŞtre utilisĂ©es, aux États-Unis, pour fabriquer des boutons en nacre. L'essor de cette industrie se produit en 1891, avec l'installation, dans l'Illinois, de la manufacture de John Boepple. l'exploitation s'Ă©tend alors du Mississippi vers ses tributaires, comme l'Ohio. Une « ruĂ©e vers la coquille Â» a lieu Ă  la fin des annĂ©es 1890. Les bancs de moules commencent Ă  s'Ă©puiser, entraĂ®nant une hausse de prix qui stimule la surexploitation[7].

Dans le bassin versant du Mississippi, les moules d'eau douce sont récoltées pour être expédiées en Extrême-Orient, où elles fournissent les semences employées dans la culture des perles. Les exportations atteignent leur apogée en 1995. Les exploitations sont commerciales sont, dans leur majorité, infestées par une espèce invasive, la moule zèbre (Dreissena polymorpha)[7].

  • Anodonta anatina
    Anodonta anatina
  • Pseudanodonta complanata
    Pseudanodonta complanata
  • Grande moule d'eau douce (Unio tumidus).
    Grande moule d'eau douce (Unio tumidus).
  • Mulette des peintres (Unio pictorum).
    Mulette des peintres (Unio pictorum)[8].

Notes

  1. (en) G. Bauer, « The adaptative value of offspring size among freshwater mussels (Bivalvia: Unionoidea) », Journal of Animal Ecology, vol. 63, no 4,‎ , p. 933—944 (résumé).
  2. (en) Rafael Araujo et MarĂ­a-Angeles Ramos, « Description of the glochidium of Margaritifera auricularia (Spengler 1793) (Bivalvia: Unionoidea) », Phil. Trans. R. Soc. Lond. B, vol. 353,‎ , p. 1 553—1 559 (lire en ligne).
  3. Unionoidea - Encyclopedia of Life.
  4. (en) Jess W. Jones, Eric M. Hallerman et Richard J. Neves, « Genetic management guidelines for captive propagation of freshwater mussels (Unionoidea) », Journal of Shellfish Research, vol. 25, no 2,‎ , p. 527—535 (lire en ligne).
  5. (en) Annie Machordom, Rafael Araujo, Dirk Erpenbeck et María-Angeles Ramos, « Phylogeography and conservation genetics of endangered European Margaritiferidae (Bivalvia: Unionoidea) », Biological Journal of the Linnean Society, vol. 78,‎ 2003,, p. 235—252 (lire en ligne).
  6. .
  7. (en) Richard J. Neves, « Conservation and commerce: management of freshwater mussel (Bivalvia: Unionoidea) resources in the United States », Malacologia, Philadelphie, vol. 41, no 2,‎ , p. 461—474 (lire en ligne).
  8. Caractéristiques : faces supérieure et inférieure parallèles, dents arrière

Références

  • (de) Michael Amler, Rudolf Fischer, Nicole Rogalla, Muscheln, Stuttgart, Ă©ditions Enke, bibliothèque Haeckel, 2000, vol. 5, (ISBN 3-13-118391-8).
  • (en) D. L. Strayer et J. Ralley, « The Freshwater Mussels Bivalvia Unionoidea of the Upper Delaware River Drainage », American Malacological Bulletin,‎ .
  • (en) G. Thomas Watters, An annotated bibliography of the reproduction and propagation of the Unionoidea: Primarily of North America), Columbus (Ohio), Ă©d. FacultĂ© des sciences biologiques, UniversitĂ© d'État de l'Ohio, coll. Recensement biologique de l'Ohio, 1994, 158 p., (ISBN 0867271124).
  • (en) Richard J. Neves, « Conservation and North America’s freshwater mussel fauna (Unionoidea) from threat posed by the exotic zebra mussel (Dreissena polymorpha) », Malacol. Rev., vol. Suppl. 8,‎ , p. 107—118.
  • (en) Daniel L. Graf et D. Ă“ Foighil, « The Evolution of Brooding Characters Among the Freshwater Pearly Mussels (Bivalvia: Unionoidea) of North America », Journal Molluscan Studies, vol. 66,‎ , p. 157—170.
  • (en) Shea M. Bergman, Mark E. Eberle et Brian K. Obermeyer, « Freshwater Mussels (Bivalvia: Unionoidea) in Streams of Northwestern Kansas », Prairie Naturalist,‎ .
  • (en) RĂĽdiger Bieler et Paula M. Mikkelsen, « Bivalvia - a look at the Branches », Zoological Journal of the Linnean Society, Londres, vol. 148,‎ , p. 223—235.
  • (en) Daniel L. Graf et Kevin S. Cummings, « Palaeoheterodont diversity (Mollusca: Trigonioida + Unionoida): what we know and what we wish we knew about freshwater mussel evolution », Zoological Journal of the Linnean Society, Londres, vol. 148,‎ , p. 343—394.
  • (en) Daniel L. Graf, « Northern redistribution of freshwater pearly mussels (Bivalvia: Unionoidea) during Wisconsin deglaciation in the southern Glacial Lake Agassiz region: A review », American Midland Naturalist, vol. 138, no 1,‎ , p. 37—47 (ISSN 0003-0031, rĂ©sumĂ©).

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