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Union civile (Québec)

L'union civile est au QuĂ©bec une forme d'union lĂ©gale destinĂ©e Ă  encadrer la vie commune de deux personnes. L'objectif de l'union civile est d'offrir aux couples non mariĂ©s une forme de reconnaissance impliquant des droits et responsabilitĂ©s semblables Ă  ceux du mariage civil. L'union civile est crĂ©Ă©e principalement pour permettre aux conjoints de mĂȘme sexe de s'unir d'une maniĂšre similaire au mariage, Ă  l'Ă©poque oĂč le mariage entre conjoints de mĂȘme sexe n'est pas encore permis au Canada.

Historique

InstaurĂ©e le 24 juin 2002, dans le cadre de la loi 84, votĂ©e par l’AssemblĂ©e nationale du QuĂ©bec, l’union civile s’ajoute aux deux autres modĂšles de conjugalitĂ©s dĂ©jĂ  existants au QuĂ©bec, soit le mariage et l’union de fait[1].

Cette forme de filiation a pour but de permettre aux individus de mĂȘme sexe d’officialiser leur union en s’unissant civilement.

L’union civile constitue un point tournant dans l’évolution du droit d’union des individus homosexuels[2]. L’institution de ce type d’union a permis aux gais et aux lesbiennes de se sentir plus acceptĂ©s et reconnus, puisqu’ils peuvent dĂ©sormais s’unir Ă  l’aide d’une forme d’union lĂ©gale alors qu’avant, ils Ă©taient dans l’impossibilitĂ© de s’afficher publiquement. Ils devaient ĂȘtre discrets, parce que l’homosexualitĂ© Ă©tait plutĂŽt mal vue[1].

L’ùre du pouvoir gai et de l’acceptation des homosexuels a conduit Ă  la crĂ©ation de l’union civile[1]. Durant cette pĂ©riode, les homosexuels rĂ©clamaient des droits de conjugalitĂ©. Ces derniers souhaitaient plus d’égalitĂ©. Ils convoitaient les droits qu’avaient les hĂ©tĂ©rosexuels, qu’eux n’avaient pas. Leurs revendications se sont fait entendre, puisqu’en 1999, la modification de nombreuses lois quĂ©bĂ©coises a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e afin de reconnaĂźtre officiellement les unions de fait homosexuelles aussi lĂ©gitimement que celles des hĂ©tĂ©rosexuels. L’instauration de l’union civile a suivi peu aprĂšs[1].

L’union civile a rĂ©formĂ© la formation d’union, car pendant des annĂ©es, la seule maniĂšre d’homologuer une union Ă©tait le mariage. Elle a changĂ© la notion de conjoint qui Ă©tait auparavant trĂšs uniforme : c’étaient les personnes mariĂ©es[1]. Maintenant, grĂące Ă  l’union civile, deux individus peuvent ĂȘtre conjoints sans ĂȘtre mariĂ©s. Elle permet aux personnes de mĂȘme sexe de rendre leur union officielle comme peuvent le faire les hĂ©tĂ©rosexuels avec le mariage. Bien qu’elle ait Ă©tĂ© mise en place principalement pour promouvoir les droits des homosexuels, l’union civile peut aussi ĂȘtre utilisĂ©e par les couples hĂ©tĂ©rosexuels, mais, en majoritĂ©, les individus en union civile sont des personnes de mĂȘme sexe[3]. Les homosexuels et les hĂ©tĂ©rosexuels sont Ă©gaux en termes de filiation, et ce, grĂące Ă  l’union civile, car celle-ci est en fait en quelque sorte l’alternative offerte aux homosexuels du mariage pour les personnes de sexe opposĂ©[4].

L’union civile permet la reconnaissance lĂ©gale de l’homoparentalitĂ©[1]. En raison de l’instauration de cette forme de filiation, il est possible pour un enfant d’avoir deux parents de mĂȘme sexe[5].

Droits et obligations

Les droits et obligations reliés à l'union civile sont identiques à ceux du mariage. Les personnes étant unies civilement doivent avoir 18 ans ou plus et ils se doivent respect, fidélité, secours et assistance[6].La principale distinction est l'effet incertain de l'union civile à l'extérieur du Québec[7].

Droits et obligations parentaux

Le droit accorde la co-parentalitĂ© au couple si l’autre parent est toujours vivant[8]. En cas de dĂ©cĂšs de l’autre parent, le conjoint peut adopter l’enfant. La biparentalitĂ© homosexuelle est reconnue, cela permet aux deux mĂšres ou aux deux pĂšres d’ĂȘtre reconnus. Cela Ă©tant dit, le droit quĂ©bĂ©cois limite la reconnaissance des familles homoparentales[9].Les familles homoparentales n’ont que quelques choix restreints de filiation c’est dans ce sens qu’on limite la reconnaissance.

Filiation

Le droit accepte la filiation bilinĂ©aire pour les enfants adoptĂ©s ou qui ont un lien de sang avec un des deux parents homosexuels[10]. Il y a plusieurs types de filiation, soit la filiation par le sang, ce qui veut dire qu’il y a un lien gĂ©nĂ©tique irrĂ©versible, la filiation volontaire, c’est d'affirmer oralement ta parentalitĂ©, la filiation juridique, c’est que le parent est sur l’acte de naissance ou tous autres documents officiels reliĂ©s Ă  l’enfant, la filiation Ă  deux parents du mĂȘme sexe, le parent reliĂ© biologiquement prend le rĂŽle de pĂšre ou de mĂšre et le conjoint prend le rĂŽle restant et la filiation d’adoption, ce qui consiste Ă  signer un document juridique officiel pour adoptĂ©[11].

Procréation médicalement assistée

Pour les parents qui choisissent d’avoir un enfant par procrĂ©ation mĂ©dicalement assistĂ©e, ils peuvent faire un projet parental[11]. Cela permet aux deux parents d’ĂȘtre reconnus au niveau de la loi. C’est le parent qui a formulĂ© le dĂ©sir d’avoir des enfants qui s’engage Ă  prendre soin de l’enfant. C’est un document rĂ©digĂ© et signĂ© par une personne ou par le couple. Le projet parental proscrit le dĂ©saveu d’un des deux parents.

Adoption

Pour l’adoption, le droit quĂ©bĂ©cois ne reconnait que l’adoption plĂ©niĂšre, c’est lorsque l’on coupe tout lien avec le passĂ© de l’enfant[9]. Si l’enfant est ĂągĂ© de plus de 10 ans, les parents doivent obtenir le consentement de l’enfant avant de l’adopter[11].

SĂ©paration

Le parent doit avoir les moyens et les capacitĂ©s physiques de se relocaliser pour pouvoir avoir la garde de l’enfant et cela dĂ©pend de l’ñge de l’enfant[11]. Le parent le plus financiĂšrement aisĂ©, s’il y a un Ă©cart significatif au niveau du revenu entre les deux parents, doit une pension alimentaire Ă  l’autre. Celle-ci se paie en deux versements mensuels. La garde de l’enfant peut ĂȘtre exclusive, alternĂ©e ou c’est un tiers qui l’obtient. Il y a un droit d’accĂšs des deux parents afin d’éviter les frictions. Celle-ci peut ĂȘtre interdite ou suspendue si des preuves officielles dĂ©montrent que l’un des deux est un danger pour l’enfant.

Autorité parentale

L’autoritĂ© parentale est exercĂ©e conjointement par les parents[11]. L’autoritĂ© parentale peut ĂȘtre dĂ©lĂ©guĂ©e temporairement. MalgrĂ© une rupture ou une sĂ©paration, l’autoritĂ© parentale s’exerce conjointement par les deux parents pour les dĂ©cisions importantes. L’autoritĂ© parentale ne peut s’exercer seule qu’en cas de dĂ©cĂšs, de dĂ©chĂ©ance de l’autoritĂ© parentale ou qu’un des deux conjoints est inapte Ă  faire valoir sa volontĂ©.

Procédures

Les personnes autorisĂ©es Ă  cĂ©lĂ©brer une union civile sont les greffiers et greffiers adjoints de la Cour supĂ©rieure du QuĂ©bec, les notaires les maires, d’autres membres des conseils municipaux ou des conseils d’arrondissements et des fonctionnaires municipaux, les ministres du culte habilitĂ©s et autorisĂ©s. Les conjoints et les tĂ©moins signent le document de dĂ©claration d'union civile et Ă  l'issue de la cĂ©rĂ©monie, le cĂ©lĂ©brant expĂ©die sans dĂ©lai la dĂ©claration d'union civile au Directeur de l'État civil du QuĂ©bec. Les conjoints peuvent faire une demande de certificat ou de copie d'acte d'union civile[12]. L'union civile peut ne pas ĂȘtre reconnue Ă  l'extĂ©rieur du QuĂ©bec, au Canada ou dans un autre pays.

Constitutionnalité

La validitĂ© constitutionnelle de l’union civile a Ă©tĂ© reconnue le par la Cour supĂ©rieure du QuĂ©bec dans l’affaire Benoit-GagnĂ© c. Procureure gĂ©nĂ©rale du QuĂ©bec, 2019 QCCS 4429[13].

Formes semblables

L'union civile correspond au pacte civil de solidarité en France.

Notes et références

  1. Brigitte Lefebvre, « L’évolution de la notion de conjoint en droit quĂ©bĂ©cois », L’union civile : nouveaux modĂšles de conjugalitĂ© et de parentalitĂ© au 21e siĂšcle, Yvon Blais,‎ , p. 3–25 (lire en ligne, consultĂ© le )
  2. « Résumé législatif du Projet de loi C-38 », sur lop.parl.ca (consulté le )
  3. Alain Roy, « SURVOL HISTORIQUE DU DROIT DE LA FAMILLE QUÉBÉCOIS », Revue du notariat, vol. 119, no 3,‎ , p. 425–469 (ISSN 0035-2632 et 2369-6184, DOI 10.7202/1058331ar, lire en ligne, consultĂ© le )
  4. Alain Roy, « Les couples de mĂȘme sexe en droit quĂ©bĂ©cois », Revue gĂ©nĂ©rale de droit, vol. 35, no 1,‎ , p. 161–182 (ISSN 0035-3086 et 2292-2512, DOI 10.7202/1027332ar, lire en ligne, consultĂ© le )
  5. Marie-Blanche Tahon, « Nouvelles formes de rĂ©gulation de la famille au Canada et au QuĂ©bec : avant-gardisme et marginalisation », Enfances, Familles, GĂ©nĂ©rations, no 5,‎ , p. 1–8 (ISSN 1708-6310, DOI 10.7202/015779ar, lire en ligne, consultĂ© le )
  6. QUÉBEC. ASSEMBLÉE NATIONALE, « Loi instituant l’union civile et Ă©tablissement de nouvelles rĂšgles de filiation », QuĂ©bec, , p. 55
  7. Éducaloi, « L'union civile », (consultĂ© le ).
  8. RenĂ©e Joyal, « ParentĂ©, parentalitĂ© et filiation. Des questions cruciales pour l’avenir de nos enfants et de nos sociĂ©tĂ©s1 », Enfances, Familles, GĂ©nĂ©rations, no 5,‎ , p. 1–16 (ISSN 1708-6310, DOI 10.7202/015778ar, lire en ligne, consultĂ© le )
  9. Carmen LavallĂ©e, « HomoparentĂ©, parentalitĂ© et filiation en droit quĂ©bĂ©cois : une Ă©galitĂ© Ă  gĂ©omĂ©trie variable », Revue internationale de droit comparĂ©, vol. 64, no 1,‎ , p. 13–34 (DOI 10.3406/ridc.2012.20173, lire en ligne, consultĂ© le )
  10. Marie-France BUREAU, « L’UNION CIVILE ET LES NOUVELLES RÈGLES DE FILIATION AU QUÉBEC : CONTREPOINT DISCORDANT OU ÉLOGE DE LA PARENTÉ DÉSIRÉE », Revue du notariat, vol. 105, no 3,‎ , p. 901 (ISSN 0035-2632 et 2369-6184, DOI 10.7202/1045849ar, lire en ligne, consultĂ© le )
  11. Michel Tétrault, Droit de la famille, ©2010- (ISBN 978-2-89635-196-1, 2-89635-196-5 et 978-2-89635-509-9, OCLC 648389843, lire en ligne)
  12. Directeur de l'État civil du QuĂ©bec, « Mariage et l'union civile », Gouvernement du QuĂ©bec, (consultĂ© le ).
  13. « canlii.org »

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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