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Union catholique belge

L’Union catholique belge est un ancien parti politique belge créé en 1921, à la suite de la scission de la Fédération des cercles catholiques et des associations conservatrices. Elle est dissoute en 1936 sous la pression du Mouvement flamand pour faire place au Bloc catholique.

Union catholique belge
Présentation
Fondation 1921
Fusion de Fédération des cercles catholiques et des associations conservatrices
Coalition de Ligue nationale des travailleurs chrétiens
Fédération des cercles catholiques
Fédération nationale chrétienne des Classes Moyennes
Alliance agricole belge
Disparition 1936
Fusionné dans Bloc catholique
Positionnement Droite
Idéologie Conservatisme
Cléricalisme
Catholicisme social
Démocratie chrétienne
Couleurs Carmin

L’adhésion à l’UCB était indirecte.

Contexte

L'unionisme prend fin avec la création du parti libéral en 1846<. C'est durant les années 1863 à 1879 que les catholiques s'éveillent à la vie publique[1] avec la création de la Fédération des cercles ouvriers catholiques belges[2] en 1869, qui est dénommée le "parti catholique". Ils se constitueront en parti conservateur, afin de se défendre et plus particulièrement de défendre le respect des libertés religieuses et ce, par des moyens politiques. Jusqu'en 1863, celui-ci manque de définir son programme et c'est grâce au Congrès de Malines (1863) que le parti évolue en démontrant que l'église peut être perçue au travers de divers horizons tels que social et international[1] face à d'autres partis anticléricaux. Cela étant interprété comme soutien, Léopold 1er précisera dans des lettres que la Belgique monarchique est fidèle à l'Église[3] et c'est en Flandres que de nombreux électeurs soutiendront le parti catholique. Notamment, lors de leur victoire aux élections de 1884. Ils avaient espoir en leur but de préserver l'unionisme et de défendre la Constitution tout en garantissant le bien commun. "Le parti catholique belge a pu permettre de contribuer à maintenir la religion dans le pays en défendant la liberté d'enseignement et celle d'association"[1] avec une législation opposée aux libéraux.

Naissance

Le [4], durant l'Entre-deux-guerres et à la suite de la scission de la Fédération des cercles catholiques et des associations conservatrices, autrement dénommée, le parti catholique, le parti politique belge se réorganise et prend le nom d'Union catholique belge[5], "sous la pression du syndicalisme chrétien et du suffrage universel"[6]. De 1922 à 1933, le Président du parti est le baron, Charles Gillès de Pélichy[7].

Constitution

En 1932, le Conseil Général de l'Union catholique belge votait la réorganisation du parti[8]. Elle était constituée de différents "standen", autrement dit, des "états sociaux"[9].

Le principe de la collaboration des classes réunit donc :

  • Les intellectuels et la bourgeoisie ;
  • La classe moyenne ;
  • Les agriculteurs ;
  • Les ouvriers[10].

Sur le plan organisationnel, l'Union catholique belge était composée d'un conseil général et d'un bureau. Le conseil général comprenait des représentants de chaque "standen" et élisait le Bureau qui réunissait neuf personnalités. Le président était élu chaque année parmi les quatre "standen" du parti[11].

Programme

Les membres de l'Union catholique belge espèrent que tous les citoyens qui se soucient de l'avenir du pays réussiront à s'unir pour soutenir leur politique. Ils veulent satisfaire toutes les classes de citoyens en respectant les règles de droit, la justice et la paix intérieure. Plus important encore, ils ne veulent pas d'une lutte des classes[12]. Leur programme concerne plusieurs thèmes[12] :

  • DĂ©fendre les libertĂ©s et droits des citoyens en matière religieuse ;
  • Politique extĂ©rieure : assurer l'entente avec les pays qui ont rĂ©pondu Ă  l'agression allemande, obtenir des compensations pour les pertes de guerre de l'Allemagne et maintenir la paix ;
  • Militaire : porter le plus haut possible le niveau d'effort que l'armĂ©e belge peut fournir en temps de guerre, assurant ainsi la formation d'un nombre suffisant de soldats ;
  • Éducation : Ă©galitĂ© devant les pouvoirs publics dans les Ă©tablissements d'enseignement et maintien des cours religieux et moraux ;
  • Linguistique : chacun est libre de choisir la langue qu'il souhaite parler, les diffĂ©rentes langues doivent avoir un statut Ă©gal dans tous les domaines (sauf pour les fonctions publiques) ;
  • Politique : suffrage universel pour les hommes et les femmes Ă  tous les niveaux ;
  • Économique : libertĂ© de commerce et recours aux mesures douanières uniquement si c'est demandĂ© par d'autres pays ;
  • Financière : nĂ©cessitĂ© de mettre en place une politique Ă©conomique et opposition Ă  toute taxe qui dĂ©couragerait l'Ă©pargne ou l'entrepreneuriat ;
  • Sociale : les emplois sont le capital le plus prĂ©cieux et la lĂ©gislation existante doit ĂŞtre amĂ©liorĂ©e autant que possible. Il faut augmenter le logement bon marchĂ©, fournir des logements aux travailleurs et maintenir une population agricole suffisante. Il faut aider les classes moyennes en encourageant l'initiative privĂ©e ou en amĂ©liorant la lĂ©gislation les concernant ;
  • Établir des mesures pour les blessĂ©s de guerre ;
  • Mettre en place une politique pour les familles nombreuses ;
  • Faire les progrès nĂ©cessaires dans tous les domaines ;
  • Et enfin, maintenir l'harmonie entre les citoyens[12].

Le , lors d'une réunion, l'Assemblée générale de la Fédération des jeunes gardes catholiques a examiné le programme et en a conclu que les sujets qui concernaient l'agriculture et la classe moyenne n'étaient pas davantage développés[13].

Organes

Deux universités belges se distinguent de par leur courant. L'Université libre de Bruxelles, fondée en 1834 par Pierre-Théodore Verhaegen[14], s'oppose à l'Université catholique de Louvain, fondée en 1834 à Malines par des évêques[14]. La création de cette université catholique poussa Théodore Verhaegen, avec l'aide du bourgmestre de Bruxelles et franc-maçon, Nicolas-Jean Rouppe, à créer une université d'un courant libre. Celle-ci avait de nombreux objectifs, notamment celui de répandre la philosophie des Lumières. Le courant des Lumières était opposé au clergé qui était de l'obscurantisme selon eux.

Évolution

En 1936, le mouvement flamand et le rexisme, qui sont deux autres mouvements politiques qui se développent, connaissent un grand succès et, en contre partie, l'UCB va connaitre une sévère défaite électorale. Le parti catholique est donc tenu en échec et il y a de plus en plus de division au sein de ce dernier. En 1937, sous la pression croissante du mouvement flamand et à la suite de sa défaite électorale de 1936[15], l’Union catholique belge se réorganise et laisse la place au Bloc catholique / Katholiek Blok (BC/KB)[16]. Il est composé de deux partis linguistiquement distincts : le Parti catholique social (PCS) qui est l'aile francophone et le Katholieke Vlaamse Volkspartij (KVV) qui est l'aile flamande[9]. En principe, l'aile francophone ne reconnait que les affiliations individuelles et l'aile flamande conserve l'organisation en "standen" des mouvements LNTC/ACW, AAB/BBB et FNCCM/CLBM uniquement.

En 1945, le PCS et le KVV se réunissent pour former le Parti social-chrétien / Christelijke Volkspartij (PSC/CVP). Malgré le fait qu'il soit organisé en deux ailes linguistiques, c'est un parti unitaire. Néanmoins, les "standen" sont supprimés par le PSC[17] et la philosophie est tournée vers le christianisme et plus le catholicisme[11]. Ce dernier est un parti personnaliste où la personne est la priorité absolue[17].

Le , le Parti social-chrétien / Christelijke Volkspartij devient le Centre humaniste démocrate (CDH), qui est un parti, en principe, déchristianisé[17]. Le CDH est sous la direction de Joëlle Milquet. Benoît Lutgen lui succède, le . Le , Lutgen quitte la présidence du parti et cède sa place à Maxime Prévot. Le , le CDH change de nom pour devenir l'actuel parti politique Les Engagés.

Références

  1. G. Guyot de Mishaegen, « Le Parti Catholique Belge de 1830 à 1884 »
  2. G. Guyot de Mishaegen, Le Parti Catholique Belge de 1830 Ă  1884, Bruxelles, Larcier, , p. 207
  3. A. De Ridder, « Léopold I et les catholiques belges », Revue des idées et des faits,‎
  4. Jean Beaufays, « Tentative d'analyse sociologique du député catholique belge », Courrier hebdomadaire du CRISP, vol. 573, no 27,‎ , p. 1–27 (ISSN 0008-9664, DOI 10.3917/cris.573.0001, lire en ligne, consulté le )
  5. « PC / KP (Parti catholique - unitaire) », sur La Revue nouvelle (consulté le )
  6. John Fitzmaurice, The politics of Belgium : a unique federalism, Hurst, (ISBN 1-85065-209-0, 978-1-85065-209-0 et 1-85065-215-5, OCLC 34662853, lire en ligne)
  7. « Union Catholique Belge », L'avenir du Luxembourg,‎ , p. 1
  8. « L'Union Catholique Belge a mis au point sa nouvelle organisation », La Nation Belge,‎ , p. 4
  9. « UCB / KVB (Union catholique belge - unitaire) », sur La Revue nouvelle (consulté le ).
  10. « Catholiques », Le Soir,‎ , p. 2
  11. Pascal Delwit, Le parti social chrétien. Mutations et perspectives, Bruxelles, Université de Bruxelles, , 148 p. (ISBN 2800412852), p. 12
  12. « Union Catholique Belge - programme », Vers l'avenir,‎ , p. 1
  13. « L'assemblée de la fédération des jeunes gardes catholiques », L'avenir du Luxembourg,‎ , p. 3
  14. Valérie VAN INNIS, « Origines et évolution de l'ULB », sur ULB
  15. « BC / KB (Bloc catholique - bicommunautaire) », sur La Revue nouvelle (consulté le )
  16. « PSC / CVP (Parti social-chrétien - unitaire) », sur La Revue nouvelle (consulté le )
  17. « PSC (Parti social-chrétien - francophone) », sur La Revue nouvelle (consulté le )

Bibliographie

  • X, "Union Catholique Belge - programme", Vers l'avenir, 22 septembre 1921, p.1.
  • X, "Union Catholique Belge", L'avenir du Luxembourg, 5 novembre 1923, p.1.
  • X, "L'Union Catholique Belge a mis au point sa nouvelle organisation", La Nation Belge, 26 octobre 1932, p.4.
  • X, "L'assemblĂ©e de la fĂ©dĂ©ration des jeunes gardes catholiques", L'avenir du Luxembourg, 3 octobre 1935, p.3.
  • X, "Catholiques", Le Soir, 23 mai 1936, p.2.
  • DELWIT, P., "Le parti social chrĂ©tien. Mutations et perspectives", Bruxelles, UniversitĂ© de Bruxelles, 1 novembre 2002, p.12.
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