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Typologie jungienne

La typologie jungienne est une théorie des types psychologiques proposée en 1921 par le psychiatre suisse Carl Gustav Jung pour caractériser le mode de fonctionnement psychologique d'un sujet [1].

Elle aboutit à distinguer seize types psychologiques, suivant la fonction cognitive dominante (quatre possibilités), son orientation introvertie ou extravertie, et l'orientation de la fonction cognitive auxiliaire sur l'axe complémentaire.

Les types psychologiques de Jung doivent être vus comme des outils permettant de diagnostiquer les différences de fonctionnement psychologique entre les individus. Au lieu de reprocher à une personne son mode de raisonnement, on peut comprendre que cette personne est d'un type différent et donc aborde le monde selon d'autres priorités que les siennes. Les différences de types psychologiques peuvent être utilisées comme un outil pour comprendre les différences de fonctionnement des autres. Ces types sont applicables, selon Jung, à toutes les cultures.

Cette typologie a été reprise (sous une présentation différente) par la typologie du Myers Briggs Type Indicator et par celle de la Socionique.

Introduction

Dans son ouvrage Les types psychologiques (1921), Carl Gustav Jung définit trois grandes paires de caractéristiques de la psyché humaine, caractéristiques qu'il fonde à la fois sur sa pratique de la psychologie analytique et sur une étude assez poussée de la différenciation psychologique au cours des différentes époques pré et post-chrétiennes.

Afin d'éviter les récupérations mal comprises de ces travaux, en particulier celles proposant par exemple « que lorsque l'on est de tel ou tel type l'on doive forcément agir de telle ou de telle façon » ou « que ni du type psychologique ni de la façon d'être ou d'agir nous ne puissions à tout jamais sortir de notre vie », il développe dans l'un de ses ouvrages, (L'homme et ses symboles), une mise en garde, au travers d'un passage ayant pour sujet l'un des aspects de la personnalité de la femme, à savoir la part masculine de celle-ci, que l'on nomme l'animus[2].

Cette page est illustrée, entre autres, par une image de Ghandi, personnage à la fois introverti car à l'image d'un sage, un être ouvert à l'introspection pendant une grande partie de sa vie puis qui par la suite fut aussi extraverti, à l'image d'un chef d'État, d'un révolutionnaire, même si ce fut au nom de la non-violence.

Il met aussi en garde en indiquant qu'« il est assez stérile d'étiqueter les gens et de les presser dans des catégories » [3].

Orientation de l'Ă©nergie

L'individu a deux façons de se charger en énergie : l'introversion et l'extraversion. Jung a observé que les individus ont tendance à trouver leur énergie et à être dynamisés :

  • soit par le monde extĂ©rieur, en cĂ´toyant les autres pour se ressourcer : extraversion E ;
  • soit par son monde intĂ©rieur, en passant du temps seul pour se ressourcer : introversion I

Ces deux notions ne sont pas à entendre tout à fait au sens où ces termes sont entrés dans le langage courant. En effet, l'extraverti prend son énergie principalement du monde, tandis que l'introverti prend son énergie principalement de lui-même. On a tendance à penser que l'introverti est timide, solitaire et peu sociable et que l'extraverti est très expansif et parfois superficiel, or ce sont des stéréotypes. D'ailleurs, la timidité et la sociabilité n'ont rien à voir avec l'introversion ou l'extraversion.

Introversion et extraversion constituent les deux types psychologiques principaux.

Chaque personne possède une inclinaison plus ou moins prononcée vers l'une ou l'autre de ces orientations. En effet, on ne peut pas être des deux types à la fois, même si certaines personnes sortent, à l'occasion de tests psychologiques, comme relativement équilibrées par rapport aux types (dominante très légère pour l'un des deux types). On a coutume de symboliser l'introverti par un « I » tandis que l'on symbolise l'extraverti par un « E ».

E - ExtraversionI - Introversion
Je suis Ă  l'aise avec les autresJe suis Ă  l'aise avec moi-mĂŞme
Je suis orienté vers le monde extérieurJe suis orienté vers mon monde intérieur
Je profite de mes loisirs pour bouger et être avec les autresJe profite de mes loisirs pour me détendre et être seul
J'ai besoin de contacts pour me ressourcerJ'ai besoin de solitude pour me ressourcer
Je préfère être en groupe pour en discuterJe préfère être seul pour y réfléchir
Je préfère m’exprimer par la parole en généralJe préfère m’exprimer par l’écriture en général

Fonctions psychologiques

Schéma des types psychologiques, d'après L'âme et la vie de C.G. Jung.

Les fonctions psychologiques ou processus mentaux sont, chez Jung, au nombre de quatre :

  • la sensation (sous-entendu notre facultĂ© Ă  nous placer dans et Ă  percevoir le prĂ©sent) ;
  • la pensĂ©e (sous-entendu l'intellect) ;
  • le sentiment (sous entendu l'Ă©valuation affective) ;
  • l'intuition (ou Ă©valuation globale).

Ces quatre fonctions vont aussi par paire, mais d'une manière moins claire que pour les types. Jung distingue, au sein de l'activité de l'esprit humain, deux grands types d'activité :

  • Recueillir de l'information ou « perception » P, de deux manières opposĂ©es : l'intuition N et la sensation S ;
  • Traiter cette information pour aboutir Ă  des conclusions ou « jugement » J, de deux manières opposĂ©es : la pensĂ©e T (pour thinking) et le sentiment F (pour feeling).

Les termes employés pour désigner ces processus ne correspondent pas au sens usuel, les processus doivent être compris à travers les rapports qu'ils entretiennent les uns avec les autres. La sensation s'oppose à l'intuition, en ce que le sujet axé sur la sensation s'intéresse spontanément aux caractéristiques (détaillées et pratiques) des éléments qui peuplent son environnement, alors que celui axé sur l'intuition s'intéresse à la signification (globale et synthétique) de ces éléments. « La sensation (c'est-à-dire, le sentiment de perception) vous dit que quelque chose existe ; la réflexion vous dit ce que c’est ; le sentiment vous dit si c'est agréable ou pas ; et l'intuition vous dit d'où il vient et où il va. »

Chaque être humain a des facultés plus ou moins développées dans les quatre fonctions psychologiques, qui sont nécessaires à son fonctionnement quotidien. Néanmoins, certaines dominent dans des domaines s'accompagnent d'une moindre utilisation d'une autre fonction, exhibant ainsi les couples fonctionnels : pensée/sentiment et sensation/intuition. Si une personne a une tendance naturelle à approcher les choses au travers de son intellect, le côté sentimental passera souvent mécaniquement au second plan, et vice-versa. De la même façon, les personnes « intuitives » ont souvent tendance à aborder les problèmes de la vie en tentant de trouver une solution à long terme alors qu'ils auront du mal à percevoir le problème immédiat. À l'inverse, les « perceptifs » (ceux dont l'appréhension du monde est plutôt basée sur la sensation) auront eux plus de mal à envisager des solutions qui ne répondent pas à un problème se posant dans le présent.

Afin de donner au lecteur des moyens de continuer une Ă©ventuelle investigation sur les types psychologiques sur le RĂ©seau en gardant la mĂŞme notation, on reprendra la notation anglo-saxonne de Myers-Briggs des fonctions, qui tend Ă  devenir un standard de fait :

  • la sensation : « S » pour Sensation,
  • la pensĂ©e : « T » pour Thinking,
  • le sentiment : « F » pour Feeling,
  • l'intuition : « N » pour iNtuition.

Perception dominante

La Sensation consiste simplement à percevoir son environnement à travers les sens, c'est une fonction cérébrale qui constate ce qui existe autour de nous.

Par opposition, l'Intuition est beaucoup plus difficile Ă  apprĂ©hender dans une culture rationnelle. C'est une perception qui nous parvient Ă  travers les couches subliminales de notre ĂŞtre, « une de ses particularitĂ©s Ă©tant que l'on ne saurait prĂ©ciser oĂą et comment elle prend naissance[4] ». L'intuition se manifeste de manière privilĂ©giĂ©e quand on se trouve en prĂ©sence de conditions nouvelles et inconnues, pour lesquelles on ne dispose pas de valeurs et de concepts Ă©tablis rationnellement et consciemment. Elle peut se manifester sur diffĂ©rent plans : physique (on pressent un danger) ; Ă©motionnel (la première impression qui est souvent la bonne) ; intellectuel (tout s'Ă©claire et la solution apparaĂ®t)...

Pour Jung, l'Intuition est définie comme une perception acquise avant tout via l'inconscient. L'intuition est une fonction cérébrale qui établit une connexion avec les couches les plus profondes de l'inconscient, c'est-à-dire surtout de l'inconscient collectif, à travers les archétypes et les symboles[5]. L'intuition relie la situation à un archétype, en en identifiant les traits essentiels, et en en dégageant la cohérence sous-jacente.

S - SensationN - iNtuition
Je m'intéresse avant tout aux faitsJe m'intéresse avant tout à la signification
J'ai plutĂ´t les pieds sur terreJ'ai plutĂ´t la tĂŞte dans les Ă©toiles
Je me souviens plutôt des faits et des évènementsJe me souviens plutôt des enjeux et des enchaînements
Je m'intéresse au présent et à ce qui m'arriveJe m'intéresse au futur et à ce qui pourrait m'arriver
Je distingue spontanément les détailsJe vois spontanément les implications
Je suis plus à l'aise avec les procédures habituellesJe vois les nouvelles façons de faire les choses
J'aime que les choses soient clairesJe comprends Ă  demi-mot
J'appréhende les choses dans leurs détailsJ'appréhende les choses dans leur globalité
Je n'aime pas devoir devinerJe n'aime pas me noyer dans les détails
Mon bon sens me suggère des solutions pratiquesMon imagination me suggère des solutions nouvelles
Je m'appuie sur mon expérience pour trouver une solutionJe m'appuie sur ma compréhension pour trouver une solution.

Jugement dominant

La PensĂ©e et le Sentiment sont deux fonctions psychologiques consistant Ă  juger l'objet dont on a conscience ; la PensĂ©e est un jugement sur sa nature, et le Sentiment un jugement sur sa valeur. La « raison Â» d'un jugement est objective et consciente pour le Penseur, elle est inconsciente et subjective pour le Sentimental.

La PensĂ©e vise Ă  dĂ©terminer si l'idĂ©e que l'on a est juste : c'est une fonction intellectuelle, analytique, organisatrice, et objective. Cette fonction s'appuie naturellement sur la comprĂ©hension logique du monde, et sur des catĂ©gories et des systèmes de pensĂ©es partagĂ©s ; mais le type « penseur Â» ne doit pas ĂŞtre confondu avec un degrĂ© Ă©levĂ© d’intelligence ou de culture.

Le Sentiment, au contraire, vise Ă  dĂ©terminer si l'on apprĂ©cie ou non cet objet, si l'on y adhère ou si on le rejette : cette fonction purement subjective se joue indĂ©pendamment de toute considĂ©ration logique, classificatrice ou analytique. Elle est affective, instinctive, et sĂ©lective. Dans la psychologie de Jung, le type « sentimental Â» ne doit pas ĂŞtre confondu avec le sens commun du terme (celui qui se laisse dominer par des sentiments amoureux ou amicaux). Il s'agit d'une fonction de jugement du monde, le jugement de valeur.

T - PenséeF - Ressenti
Je pense être impartial dans mes décisionsJe me sens responsable de mes décisions
Je considère l'effet recherchéJe me demande si c'est bien ou mal
Je vois bien comment on peut s'y prendreJe vois bien ce dont on a besoin
Je me demande plutôt pourquoi ça ne marche pasJe suis surtout furieux que ça ne marche pas
Une bonne discussion permet de mieux comprendreUne bonne discussion permet de mieux s'entendre
Je choisis surtout ce qui est logiqueJe choisis surtout ce que je sens bien
La bonne décision est factuelle et logiqueLa bonne décision doit avant tout faire consensus
Une incohérence me rend maladeUne dispute me rend malade
Je me demande surtout si c'est bien vraiJe me demande surtout si c'est bien important
Le monde ne peut pas vivre sans raisonLe monde ne peut pas vivre sans amour

Théorie dynamique

DĂ©veloppement progressif des fonctions

Jung et Isabel Myers ont identifié les huit fonctions cognitives, mais ont aussi noté qu'un individu, outre sa fonction cognitive dominante, utilisait les autres fonctions dans un certain ordre.

L'aisance à l'exercice d'une fonction se développe dans le temps ; un individu a ainsi :

  • une fonction dominante, dĂ©veloppĂ©e dans l'enfance, qui est la fonction favorite de recueil d'information (N ou S) ou de jugement (T ou F) s'appliquant au monde (I ou E) favori du sujet (huit possibilitĂ©s). C'est la première des fonctions par ordre d'apparition, de prioritĂ© d'utilisation et de maĂ®trise consciente ;
  • une fonction auxiliaire, dĂ©veloppĂ©e Ă  l'adolescence, qui vient Ă©quilibrer la fonction dominante : elle figure sur l'axe opposĂ© Ă  celui de la fonction dominante (N ou S si la première fonction est T ou F, et inversement), et son Ă©nergie provient du monde complĂ©mentaire (soit deux possibilitĂ©s pour chaque fonction dominante) ;
  • une fonction tertiaire, dĂ©veloppĂ©e chez le jeune adulte : elle est le complĂ©ment de la fonction auxiliaire ;
  • une fonction infĂ©rieure, qui est la moins dĂ©veloppĂ©e : c'est le complĂ©ment de la dominante. Elle est la source de nos erreurs et de nos susceptibilitĂ©s, mais c'est aussi le rĂ©servoir de l'inconscient crĂ©atif et le potentiel de notre dĂ©veloppement.
« L'observation montre, en effet, que les conditions gĂ©nĂ©rales de l'ambiance rendent presque impossible le dĂ©veloppement simultanĂ© de toutes les fonctions psychologiques. Les exigences du milieu social dĂ©jĂ  font que l'homme diffĂ©rencie toujours principalement et en premier lieu, la fonction qui correspond le mieux Ă  ses aptitudes naturelles ou qui lui offre le plus sur moyen de succès. Très souvent – c'est presque la règle – il s'identifie plus ou moins complètement Ă  cette fonction privilĂ©giĂ©e, qu'il dĂ©veloppe aussi le plus parfaitement. C'est lĂ  l'origine des types psychologiques. L'unilatĂ©ralitĂ© de ce processus de dĂ©veloppement retarde nĂ©cessairement la maturation des autres fonctions. On aura donc raison de les appeler "infĂ©rieures" psychologiquement parlant et non dans une acceptation psychopathologique du terme ; car la fonction infĂ©rieure n'est en rien morbide, elle est simplement en retard par rapport Ă  la fonction la plus favorisĂ©e. Le plus souvent, c'est-Ă -dire dans les cas normaux, la fonction infĂ©rieure reste consciente ; dans la nĂ©vrose au contraire, elle tombe plus ou moins entièrement dans l'inconscient. Â» (CG Jung – Types psychologiques)

Pour Jung, l'individuation conduit à identifier la place de chacune des fonctions dans la psyché et à faciliter leur accès.

Fonction dominante

Afin de connaître quel genre de fonction (perceptuelle ou de jugement) est la plus forte, Isabel B. Myers a conçu, en 1980, la polarité Jugement-Perception en se basant sur la distinction faite par Jung entre les types irrationnels (perception) et les types rationnels (jugement). Pour les types irrationnels, d'après Jung, c'est la perception (sensation ou intuition) qui est extravertie (types P) ; tandis que pour les types rationnels c'est le jugement (pensée ou sentiment) qui l'est (type J). Le test sur cette quatrième préférence permet ainsi de déterminer laquelle des deux fonctions est la fonction principale du sujet.

J - Organisation / JugementP - adaPtabilité
Mon bureau est généralement bien rangéMon bureau est plutôt en désordre
L'exactitude est la politesse des roisA l'impossible nul n'est tenu
Ma vie est plutôt organisée et planifiéeMa vie est plutôt spontanée
Chaque chose en son tempsToujours plusieurs fers au feu
Je préfère les situations contrôlées et maîtriséesJe préfère les situations souples et flexibles
J'aime que les choses restent bien structuréesJ'aime m'adapter à des expériences imprévues
Pour être efficace il faut clarifier les objectifs et les procéduresPour être efficace il faut être disponible et créatif
L'important est de bien régler le problèmeL'important est de bien comprendre le problème

Huit types de psychés dans le modèle jungien

En appliquant les 2 orientations de l'énergie (E, I) aux 4 processus mentaux (N, S, T, F), Jung a identifié et décrit 8 fonctions cognitives : 4 extraverties et 4 introverties :

E/INSTFP/J Type Orientation de la conscience Description
ESPSensation Extravertie SeConscience de l'environnement sensuelAime voir, entendre, goûter, toucher et sentir le monde autour de lui. Il agit sur des données concrètes, là et maintenant. Se fie au présent et laisse aller les choses. Il sent le contexte immédiat ; détecte les changements et les opportunités pour l'action ; est amené à agir sur le monde physique; accumule des expériences ; recherche rapidement les réactions visibles et les données pertinentes ; reconnaît “ce qui est”.
ENPIntuition Extravertie NeConscience de la signification profonde de l'environnementDécouvre constamment de nouvelles possibilités dans le monde externe. Se fie aux flashs de sa conscience, qui peuvent être partagés avec les autres. il interprète les situations et les relations ; relève les significations et les interconnexions ; traduit “ce qui est” par “ce qui pourrait être” ; remarque les non-dits et donne un sens à ce qui émerge à travers des contextes variés.
EFJSentiment Extraverti FeConscience du caractère bon ou mauvais de la situationCherche l'harmonie avec et entre les personnes du monde extérieur. Les valeurs relationnelles et culturelles sont importantes. Il communique ; tient compte des autres et organise les groupes pour satisfaire leurs besoins et respecter leurs valeurs et leurs sentiments ; maintient l'organisation ou les valeurs de groupe ; règle et satisfait les autres ; définit si quelque chose est approprié ou acceptable pour les autres.
ETJPensée Extravertie TeConscience de la nature de la situationA toujours un plan à réaliser. Cherche la logique et la cohérence du monde extérieur. Se soucie des lois et des règles. Il ordonne ; organise pour l'efficacité ; systématise ; applique la logique ; structure ; vérifie les conséquences ; contrôle que les normes ou les spécifications ont été suivies ; définit des limites, des directives et des paramètres ; décide si quelque chose marche ou non.
ISJSensation Introvertie SiConscience de son monde intérieurEst captivé par les vibrations que le monde extérieur déclenche en eux. Compare les faits et les expériences à ceux passés. Se fie au passé. Il conserve des données sensorielles pour l'utilisation future. Reconsidère les expériences passées ; “ce qui est” évoque “ce qui était” ; recherche des renseignements détaillés et les liens avec ce qui est connu ; se souvient des impressions conservées ; accumule des données.
INJIntuition Introvertie NiConscience des lignes de forces de son monde intérieurDécouvre constamment de nouvelles possibilités dans son monde intérieur. Se fie aux flashs de son inconscient, qui sont difficiles à expliquer aux autres. Il prévoit les implications et probablement les effets sans données externes ; réalise “ce qui sera” ; conçoit de nouvelles façons de voir les choses ; entrevoit les transformations ; obtient une image de sens profond ou de symboles extensifs.
IFPSentiment Introverti FiConscience de son adhésion à ce qu'il ressentCherche l'harmonie de ses actions et pensées avec ses valeurs personnelles. Il peut avoir du mal à expliquer ses valeurs. Il évalue ; considère l'importance et la valeur ; évalue quelque chose à partir des vérités sur lesquelles il est fondé ; clarifier les valeurs pour obtenir l'adhésion ; décide si quelque chose a du sens et s’il mérite d’être défendu.
ITPPensée Introvertie TiConscience de la justesse et de la cohérence de son intuitionCrée des mondes intérieurs d'idées. Cherche la logique et la cohérence des idées. Se fie à son cadre intérieur, qui peut être difficile à expliquer aux autres. Il analyse ; classe par catégories ; évalue selon les principes et vérifie si quelque chose correspond au cadre ou au modèle ; trouve les principes sur lesquels quelque chose repose ; contrôle les incohérences ; clarifie les définitions pour recevoir plus de précision.

Des tests psychologiques permettent de déterminer la typologie junguienne d'une personne. Certains tests sont disponibles en ligne.

Types psychologiques dérivés

Vision de Myers et Briggs

Issue de cette conception jungienne est née une première théorie.

Myers et Briggs sont deux analystes jungiennes qui ont ajouté une dimension d'organisation par rapport aux travaux originaux de Jung. Cette dimension juge la capacité d'organisation de la personne et son aptitude à respecter les lois. Ainsi, une personne ordonnée sera dénommée « Judge » « J » et une non ordonnée plus intuitive matériellement sera dénommée « Perceiving » « P ».

Dans cette lignée, John P. Golden a créé un modèle très proche du MBTI, en rajoutant une cinquième paire : Tendu ou Serein

Vision socionique

Issue de cette conception jungienne est née une seconde théorie développée dans la continuité de Jung et dans la « sphère soviétique », accessible depuis les années 1990.

La Socionique est un modèle stipulant que chacun des seize types psychologiques possède un rôle social plus ou moins déterminé. Chaque personne accepte et produit de l'information de manière différente selon son type, ce qui génère des comportements différents selon les types.

La Socionique stipule également que les relations humaines sont prévisibles. La réalité est perçue par chaque personne, de manière légèrement différente selon les types de ces mêmes personnes, ce qui génère des comportements différents, des capacités mentales différentes et éventuellement des interactions différentes.

La Socionique propose aussi un modèle relationnel, avec quatorze types de relations, déterminables par les types des personnes impliquées.

La Socionique est basée sur trois concepts fondamentaux :

  • Les huit aspects de la rĂ©alitĂ© ;
  • Les huit Ă©lĂ©ments MI (mĂ©tabolisme de l'information) ;
  • Les huit fonctions psychiques.

Quatre tempéraments

David Keirsey a quant à lui regroupé les 8 fonctions psychologiques et identifié 4 grands tempéraments dans la société américaine :

  • Les gardiens (types en xSxJ - ISTJ, ISFJ, ESTJ, ESFJ) : 42 Ă  45 % de la population
  • Les artisans (types en xSxP - ISTP, ESTP, ISFP, ESFP) : 25 Ă  27 % de la population
  • Les idĂ©alistes (types en xNFx - INFP, ENFP, INFJ, ENFJ) : 15 Ă  17 % de la population
  • Les rationnels (types en xNTx - INTP, ENTP, INTJ, ENTJ) : 13 Ă  15 % de la population

Test de Singer et Loomis

Développé dans les années 1990, ce test évalue de manière indépendante la force des huit fonctions et orientations présentées par Jung.

Ce test s’affranchit du présupposé d'approches comme celle du MBTI, où par exemple la fonction auxiliaire est de type et de polarité différente de la fonction principale, et permet la critique et l'évaluation de cette hypothèse. La comparaison de ces différentes approches montre que ce présupposé structurel conduit à une classification incorrecte de la dominante dans 50 % des cas, et de la fonction inférieure dans 40 % des cas[6].

Tableau résumé

Les fonctions psychologiques.
Tableau synoptique qui recense tous les types de personnalités dans le MBTI.
FonctionOrientationSocioniqueFonction auxiliaireQualificatif[7]tempéraments%
ISTJSensationIntrovertieSi Pensée Extravertie TeAdministrateurSJ - gardiens11.6
ISTPPenséeIntrovertieTi Sensation Extravertie SePraticienSP - artisans5.4
ESTPSensationExtravertieSe Pensée Introvertie TiPragmatiqueSP - artisans4.3
ESTJPenséeExtravertieTe Sensation Introvertie SiOrganisateurSJ - gardiens8.7
ISFJSensationIntrovertieSi Sentiment Extraverti FeProtecteurSJ - gardiens13.8
ISFPSentimentIntrovertiFi Sensation Extravertie SeConciliateurSP - artisans8.8
ESFPSensationExtravertieSe Sentiment Introverti FiBoute-en-trainSP - artisans8.5
ESFJSentimentExtravertiFe Sensation Introvertie SiNourricierSJ - gardiens12.3
INFJiNtuitionIntrovertieNi Sentiment Extraverti FeVisionnaireNF - idéalistes1.5
INFPSentimentIntrovertiFi iNtuition Extravertie NeZélateurNF - idéalistes4.4
ENFPiNtuitionExtravertieNe Sentiment Introverti FiCommunicateurNF - idéalistes8.1
ENFJSentimentExtravertiFe iNtuition Introvertie NiAnimateurNF - idéalistes2.4
INTJiNtuitionIntrovertieNi Pensée Extravertie TePerfectionnisteNT - rationnels2.1
INTPPenséeIntrovertieTi iNtuition Extravertie NeConcepteurNT - rationnels3.3
ENTPiNtuitionExtravertieNe Pensée Introvertie TiInnovateurNT - rationnels3.2
ENTJPenséeExtravertieTe iNtuition Introvertie NiMeneurNT - rationnels1.8

Références et liens

Notes et références

  1. C. G. Jung, Types psychologiques, édition originale allemande, 1921 ; 5e édition en français, Genève, éditions Georg, 1977
  2. Carl Gustav Jung, L'homme et ses symboles, page 194 Ă  195.
  3. C. G. Jung, L'Homme à la découverte de son âme, première édition en français : Genève, éditions du Mont-Blanc, dernière édition française : Paris, Albin Michel, 1987.
    Il s'agit d'une compilation de huit textes publiés entre 1928 et 1934.
  4. C. G. Jung, L’Homme à la découverte de son âme, op. cit.
  5. Frieda Fordham : Introduction à la psychologie de Jung, 6e édition française, éditions imago, 2015
  6. History of SL-TDI
  7. D'après

Sources

  • John Beebe, Cahiers jungiens de psychanalyse, n° 102 ~ 2002 : Types psychologiques : Les types psychologiques dans le transfert, le contre-transfert et l'interaction thĂ©rapeutique.
  • John Beebe, Psychopathology and Analysis. Chapitre du livre, Ă©crit Ă  l'origine pour le coauteur Donald Sandner, pour Murray Stein, (dir.), Jungian Analysis (Open Court: La Salle, llinois, 1982). La section typologique de cet article, The Role of Psychological Type in Possession, a Ă©tĂ© complĂ©tĂ©e pour la deuxième Ă©dition de Jungian Analysis (Open Court, 1995, p.322-330). version en ligne
  • John Beebe, Psychological Types in Transference, Countertransference, and the Therapeutic Interaction, Chiron, 1984, p. 147-161.
  • John Beebe, A New Model of Psychological Types (recorded workshop, Evanston, IL, April 9-10, 1988).
  • Intervention des types psychologiques dans les problèmes de couples, sous licence GNU FDL

Voir aussi

Liens externes

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