Tableau synoptique
Un tableau synoptique est la représentation d'informations sous forme de colonnes et de lignes. à cause de leur nature synthétique, ces tableaux sont beaucoup utilisés en informatique dans les interfaces homme-machine (IHM) des logiciels.
IntĂ©rĂȘt et utilisation
La reprĂ©sentation sous forme de tableau est pertinente lorsque plusieurs entitĂ©s (Ćuvres, objets, faits, Ă©vĂ©nements, observations, personnes, etc.) partagent des caractĂ©ristiques communes. On a alors typiquement une colonne par caractĂ©ristique, et une ligne par entitĂ©. L'outil informatique permet d'avoir des tableaux « triables », c'est-Ă -dire d'organiser l'ordre des lignes selon le critĂšre d'une ou plusieurs colonnes.
L'exemple ci-dessous est inspiré de la « section « Mérovingiens (481-751) » de l'article « Liste des monarques de France ». Les entités sont les premiers rois mérovingiens, les caractéristiques retenues sont :
- le portrait ;
- le nom ;
- les années de naissance, de mort, de début de rÚgne et de fin de rÚgne.
Certaines colonnes permettent de trier le tableau en cliquant sur l'en-tĂȘte.
Portrait | Nom | Naissance | Mort | DĂ©but du rĂšgne | Fin du rĂšgne |
---|---|---|---|---|---|
Clovis Ier | 466 | 511 | 481 | 511 | |
Clodomir | 495 | 524 | 511 | 524 | |
Thierry Ier | 485/490 | 534 | 511 | 534 | |
Thibert Ier | 504 | 548 | 534 | 548 |
L'avantage d'un tableau synoptique est de pouvoir comparer les caractéristiques des différentes entités en parcourant les colonnes, ou bien de retrouver rapidement une information en croisant la ligne et la colonne. Considérons par exemple les valeurs d'adhérence entre matériaux. Voici un exemple de tableau :
Couple de matériaux | Non lubrifié | Lubrifié |
---|---|---|
Bois/bois | 0,65 | 0,2 |
MĂ©tal/bois | 0,5-0,6 | 0,1 |
Acier/fonte | 0,19 | 0,1 |
Acier/acier | 0,18 | 0,12 |
Acier/bronze | 0,11 | 0,1 |
Ce tableau permet d'un coup d'Ćil de dĂ©terminer le couple de matĂ©riaux ayant la plus forte adhĂ©rence, en parcourant la colonne « Non lubrifiĂ© » : c'est le couple bois/bois. Et si l'on cherche le coefficient d'adhĂ©rence du couple acier/fonte lubrifiĂ©, il suffit de regarder la case situĂ©e sur la ligne « Acier/fonte » et sur la colonne « LubrifiĂ© » : ÎŒa = 0,1.
La reprĂ©sentation en tableau est particuliĂšrement pertinente en informatique. En effet, celle-ci se dĂ©finit comme un traitement automatisĂ© des donnĂ©es ; un traitement standardisĂ© n'est possible que si les objets manipulĂ©s peuvent ĂȘtre dĂ©crits de la mĂȘme maniĂšre, donc possĂšdent des caractĂ©ristiques de mĂȘme nature. La reprĂ©sentation en tableau est donc utile pour la saisie des donnĂ©es et pour la reprĂ©sentation des rĂ©sultats. Le cas le plus flagrant est celui des tableurs, ou bien des tables des bases de donnĂ©es.
Relation avec d'autres représentations graphiques
Dans le cas de tableaux contenant des valeurs numériques, on retrouve toutes les représentations graphiques classiques. Une ligne représente une entité ; nous supposons qu'une colonne, typiquement la premiÚre du tableau, est le nom de l'entité (ou se référence) ; ce nom peut contenir des lettres ou des caractÚres de ponctuation.
Si l'on s'intĂ©resse Ă une seule valeur numĂ©rique, on utilise typiquement une reprĂ©sentation de type « camembert » (diagramme circulaire) ou histogramme. Dans certains cas, les colonnes sont des bornes d'intervalles ; par exemple, les dates de dĂ©but et de fin de rĂšgne des rois de France sont les bornes de l'intervalle du rĂšgne. Dans de tels cas, on peut placer les intervalles sous la forme de segments de droite (ou de boĂźtes rectangulaires) sur une Ă©chelle, voir par exemple l'Ăchelle synoptique linĂ©aire des temps gĂ©ologiques. Le diagramme reprĂ©sente donc une seule caractĂ©ristique, l'intervalle, mais qui correspond Ă deux colonnes.
Si l'on s'intéresse à deux valeurs numériques, on représente les données en prenant les valeurs d'une colonne comme abscisse et les valeurs d'une autre colonne comme ordonnée. Le nom ou la référence peuvent servir à étiqueter les points sur le graphique (label). Là encore, on peut représenter des intervalles sous forme de segments si cela ne concerne qu'une grandeur (abscisse ou ordonnée), ou de rectangles si cela concerne les deux valeurs (abscisse et ordonnée).
Représentation
Mise en forme
L'intersection d'une colonne et d'une ligne s'appelle une case[1]. Dans un tableur, on utilise aussi le mot cellule[2], peut-ĂȘtre sous lâinfluence du mot anglais cell. La premiĂšre ligne ou colonne peut s'appeler un en-tĂȘte ou une tĂȘtiĂšre.
Les cases peuvent ĂȘtre sĂ©parĂ©es par des traits de diffĂ©rentes caractĂ©ristiques (largeur, couleur, pointillĂ©, doublĂ©) appelĂ©s « filets », ou n'ĂȘtre sĂ©parĂ©s que par un espacement sans trait, la gouttiĂšre.
Le tableau suivant est composé de 4 lignes et de 3 colonnes.
en-tĂȘte 1 | en-tĂȘte 2 | en-tĂȘte 3 |
---|---|---|
élément | élément | élément |
élément | élément | élément |
élément | élément | élément |
élément | élément | élément |
Les notions de tableaux existent en HTML, dans les wikis, dans les traitements de texte et dans les logiciels de PAO.
Certains caractÚres de pages de code 437 et d'Unicode (U2500 à U+257F) permettent de faire des pseudo-tableaux, sous réserve que la police utilisée soit à chasse constante. En voici un exemple :
âââââââââââââŠââââââââââââŠââââââââââââ â en-tĂȘte 1 â en-tĂȘte 2 â en-tĂȘte 3 â â ââââââââââââŹââââââââââââŹâââââââââââ⣠â Ă©lĂ©ment â Ă©lĂ©ment â Ă©lĂ©ment â âââââââââââââ«ââââââââââââ«ââââââââââââą â Ă©lĂ©ment â Ă©lĂ©ment â Ă©lĂ©ment â âââââââââââââ«ââââââââââââ«ââââââââââââą â Ă©lĂ©ment â Ă©lĂ©ment â Ă©lĂ©ment â âââââââââââââ«ââââââââââââ«ââââââââââââą â Ă©lĂ©ment â Ă©lĂ©ment â Ă©lĂ©ment â âââââââââââââ©ââââââââââââ©ââââââââââââ
Structure des données
Dans un fichier informatique, la maniÚre la plus « élémentaire » de représenter un tableau consiste à utiliser un fichier texte pour lequel :
- une ligne de tableau correspond à une ligne de fichier ; la fin de ligne (EOL, end of line) est représentée par un caractÚre « retour chariot » (CR, carriage return) et/ou « saut de ligne » (LF, line feed) ;
- sur une ligne, le passage d'une colonne à l'autre est représentée par un caractÚre dédié et non utilisé dans les données, en général une virgule (lorsque le séparateur décimal est le point), le point-virgule ou la tabulation.
Dans certains cas, les colonnes comportent un nombre de caractÚres fixes (largeur fixe) ; elles sont donc séparées par un nombre variable d'espaces. On a donc un rendu visuel similaire au tableau si l'on affiche le fichier avec une police à chasse fixe.
Le terme « élémentaire » utilisé ci-dessus est du point de vue de l'utilisateur final : on peut créer ou modifier le fichier avec un simple éditeur de texte, et on peut l'afficher avec un navigateur web. Ce n'est pas nécessairement la représentation la plus simple du point de vue de l'exploitation des données.
En XHTML, un tableau est compris dans des balises <table>⊠</table>
. Une ligne est comprise entre des balises <tr>⊠</tr>
(table row), et dans une ligne ligne, une case est comprise entre des balises <td>⊠</td>
(table data), ou bien <th>⊠</th>
s'il s'agit d'un en-tĂȘte (table header). En HTML, la syntaxe est similaire, mais la fermeture des balises tr
, td
et th
est implicite. Il est de plus nĂ©cessaire en XHTML5 de mettre les cases d'en-tĂȘte dans une balise <thead>⊠</thead>
(table head) et les données utiles dans une balise <tbody>⊠</tbody>
(table body) et les données de conclusion (somme des valeurs de la colonne par exemple dans une balise <tfoot>⊠</tfoot>
(table foot).
En LaTeX, un tableau est compris dans un environnement tabular
, donc entre des commandes \begin{tabular}⊠\end{tabular}
. La commande d'ouverture s'accompagne de la description des colonnes : une succession de l
, r
ou c
entre accolades, indiquant si le texte dans la colonne est alignĂ© Ă gauche (left) Ă droite (right) ou centrĂ© (centered) ; les descriptifs peuvent ĂȘtre sĂ©parĂ©s de tubes |
pour indiquer un filet vertical.
Puis, chaque ligne se compose de la succession des données du tableau, les cases étant séparées par une esperluette &
, et la ligne se terminant par deux barres obliques inversées \\
. On insĂšre un filet horizontal avec la commande \hline
placée aprÚs la fin de la ligne. Ceci constitue la structure de base qui, comme souvent dans LaTeX, est complétée par de nombreuses options fournies par des extensions (packages).
Tableaux complexes
- Certains traitements de texte et certains tableurs permettent de fusionner des casesâŻ; certains permettent de placer des tableaux Ă l'intĂ©rieur d'autres tableaux.
- Voir aussi : Tableau croisé dynamique.
Articles connexes
- Selon les définitions du Grand Robert (https://grandrobert.lerobert.com/), du Larousse (https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/case/13549), du TLFi (https://www.cnrtl.fr/definition/case)
- https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/cellule/14026