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Tunnel hydraulique du Gelon

Le tunnel hydraulique du Gelon est un tunnel emprunté par la rivière du Gelon pour traverser Chamousset, dans le département de la Savoie en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Tunnel hydraulique du Gelon
Tunnel du Gelon
Entrée du Gelon dans le tunnel.
Présentation
Type
Tunnel Ă  deux galeries
Architecte
Joseph Mosca
Matériau
Construction
1844-1854
Commanditaire
Hauteur
2 mètres (murs de tête)
Longueur
125 m
Largeur
12,3 m
Permet de faire passer
Patrimonialité
Localisation
Pays
DĂ©partement
Commune
Coordonnées
45° 33′ 36″ N, 6° 12′ 07″ E
Localisation sur la carte de France
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Localisation sur la carte de la Savoie
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L'ouvrage mis en eau en 1854, fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis 1986.

Situation

Le tunnel du Gelon est creusé sous la colline de Chamousset, en rive gauche de la confluence de l'Arc et de l'Isère située à quelques mètres.

Arrivant de Bourgneuf, le Gelon pĂ©nètre dans le tunnel au sud de la colline et en ressort 125 mètres plus loin au nord. La rivière emprunte alors un autre souterrain sous l'autoroute A43 puis est canalisĂ©e jusqu’à l'Isère, qu'elle longe sur environ 2 kilomètres.

L'église Saint-Maurice de Chamousset, édifice classé au titre des monuments historiques, est située sur la colline traversée par le tunnel hydraulique du Gelon.

Historique

Avant la construction du tunnel, le Gelon qui arrive de La Rochette par le val Gelon, est un affluent de l'Arc dans lequel il se déverse en amont en la confluence avec l'Isère[1].

Alors que jusqu'en 1830, aucun de ces deux cours d'eau ne sont canalisés, l'endiguement de l'Arc entrepris entre 1830 et 1841 en aval d'Aiton conduit à déplacer son embouchure dans l'Isère au niveau de la butte de Chamousset. Dès lors, le Gelon ne parvient plus à s'écouler normalement et submerge régulièrement les terrains de Chamousset et Bourgneuf en cas de reflux de l'Arc[1], dont les eaux s'étendent parfois bien plus en amont dans le val Gelon, rendant ainsi impossible toute culture. À ce sujet, le député d'Aiguebelle, Léon Brunier, déclare le 27 décembre 1848 :

« Par suite de la mauvaise direction donnée au diguement de l'Arc qu'on a fait aboutir à la butte de Chamousset, le Gelon n'a plus trouvé d'écoulement. Depuis 10 ans, il réduit les communes de Chamousset en marais ou plutôt en lacs ; non-seulement les malheureux habitants de ces communes ont perdu toutes leurs récoltes, et vu leurs champs devenir incultes, mais ils ont même été désolés par des fièvres endémiques, qui les ont décimés. Dans ces commune, il n'y a de peuplé que le cimetière »

— Léon Brunier, député d'Aiguebelle, séance de la Chambre des députés du 27 décembre 1848[2].

Cette situation est à l'origine du projet de déviation du cours du Gelon imaginé quelques années plus tôt, destiné à déplacer son embouchure directement dans l'Isère en le déviant par un tunnel passant sous la colline de Chamousset. Les travaux sont confiés à l'ingénieur en chef Joseph Mosca, qui présente un premier devis en février 1844[3]. Alors qu'une seule voûte était envisagée à l'origine, l'instabilité de la moraine à traverser conduit à privilégier un tunnel à deux voûtes[4].

Bien que les travaux dĂ©butent cette mĂŞme annĂ©e, les entrepreneurs Insermini et Marocco qui en ont la charge sont Ă©cartĂ©s en 1846 Ă  la suite de difficultĂ©s et retards dans leur exĂ©cution[5]. Les travaux sont alors suspendus durant quatre ans avant que Mosca n'Ă©tablisse le 4 avril 1850 un nouveau devis plus prĂ©cis et prenant en compte les difficultĂ©s rencontrĂ©es lors des premiers travaux[6]. Ceux-ci reprennent mais malgrĂ© un achèvement initialement prĂ©vu en 1852, la dĂ©cision de « l'introduction immĂ©diate du Gelon dans le tunnel Â» n'est finalement donnĂ©e que le 11 fĂ©vrier 1854[7], soit dix annĂ©es après le dĂ©but des premiers travaux.

Plus d'un siècle plus tard, le 25 septembre 1986, le tunnel hydraulique du Gelon est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques avec le Pont Royal situé à quelques mètres[8].

Caractéristiques

Extrémité nord (sortie) du tunnel.

Le tunnel hydraulique du Gelon est un tunnel Ă  deux voĂ»tes. D'après le mĂ©trĂ© des travaux rĂ©alisĂ© par l'ingĂ©nieur Mosca en 1851[9], sa longueur est de 125 mètres (ou 121 mètres après dĂ©duction des deux tĂŞtes en pierre de taille sur la largeur de 2 mètres de chaque cĂ´tĂ©), sa largeur de 12,30 mètres et sa hauteur moyenne de 4,40 mètres.

Le métré précise également les matériaux utilisés : bois de blindage des galeries provisoires et deux puits, bois dur pour les cintres des voûtes et ferrures, béton de mortier de chaux maigre et gravier cassé dans les fondations, maçonnerie ordinaire de pierre brute posée à bain de mortier — compris le parement en moellons piqués — pierres de taille travaillées à la martelline et à la fine pointe, maçonnerie de pierres plates de la carrière de Reverdel posées à bain de mortier de chaux hydraulique, remplissage derrière la maçonnerie et sur les voûtes fait avec du béton, maçonnerie ou sable selon les circonstances, pierres brutes à employer en enrochement dans les talus du canal en amont et en aval dans la courbe.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Claudette Tardy, « Le tunnel fluvial de Chamousset », Association des Amis de MontmĂ©lian et de ses environs, no 71,‎ , p. 8-11 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Association de l'Histoire en CĹ“ur de Savoie, 1000 ans d'histoire en CĹ“ur de Savoie, Neva Éditions, , 1027 p. (ISBN 2-3505-5281-0 et 978-2-35055-281-1, OCLC 1202710836), p. 26-27

Notes et références

  1. Syndicat mixte de l'Isère et de l'Arc en Combe de Savoie (SISARC), « La Digue de Chamousset », sur www.sisarc.fr (consulté le )
  2. Le Courrier des Alpes, « Discours de M. Brunier » du 27 décembre 1848 à la Chambre des députés, 3 janvier 1849, p. 2
  3. Tardy 2003, p. 9
  4. Association de l'Histoire en CĹ“ur de Savoie, p. 26
  5. Archives de Chamoux-sur-Gelon, « Rapport sur l’état de situation des travaux de canalisation du Gelon à Chamousset » [PDF], sur www.chamoux-sur-gelon.fr
  6. Archives de Chamoux-sur-Gelon, « Devis et cahier des charges relatif à l’exécution du souterrain à deux voûtes à travers la colline de Chamousset pour donner un écroulement définitif aux eaux du Gelon » [PDF], sur www.chamoux-sur-gelon.fr
  7. Tardy 2003, p. 10
  8. Notice no PA00118246, base Mérimée, ministère français de la Culture
  9. Archives de Chamoux-sur-Gelon, « Métré des travaux » [PDF], sur www.chamoux-sur-gelon.fr (consulté le )
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