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Gelon

Le Gelon — anciennement Gellon, voire Gélon — est un cours d'eau situé en France dans le département de la Savoie en région Auvergne-Rhône-Alpes. C'est un affluent de rive gauche de l'Isère, donc un sous-affluent du Rhône.

le Gelon
Gellon, GĂ©lon
Illustration
Le Gelon Ă  Chamousset.
Carte.
Cours du Gelon (carte interactive du bassin de l'Isère)
Loupe sur carte verte le Gelon sur OpenStreetMap.
Caractéristiques
Longueur 31,3 km [1]
Bassin 62,5 km2 [2]
Bassin collecteur le RhĂ´ne
DĂ©bit moyen 1,37 m3/s (Châteauneuf) [2]
Nombre de Strahler 4
Organisme gestionnaire EPTB Isère : Symbhi[3]
RĂ©gime nivo-pluvial
Cours
Source entre le fort de Montgilbert (1 386 m) et le hameau les Mouches
· Localisation Montendry
· Altitude 1 316 m
· CoordonnĂ©es 45° 30′ 53″ N, 6° 15′ 43″ E
Confluence l'Isère
· Localisation Châteauneuf
· Altitude 286 m
· CoordonnĂ©es 45° 33′ 13″ N, 6° 10′ 11″ E
GĂ©ographie
Pays traversés Drapeau de la France France
DĂ©partements Savoie
Régions traversées Auvergne-Rhône-Alpes

Sources : SANDRE:« W1100500 », Géoportail, Banque Hydro, OpenStreetMap

Toponymie

Le Gelon, que l'on trouve sous la forme ancienne Gellon[4] ou encore Gélon[1], a donné son hydronyme à la commune de Chamoux-sur-Gelon. Le nom provient très probablement d'un nom d'homme[4] - [5]. Si l'abbé Gros n'apport pas plus de précisions (1935), l'historien Félix Bernard (1956) indique que la vallée « porte toujours le nom aquitain de l'abbé de Tournus »[6] (cf. Gilon (Geilon) de Tournus), ce que reprennent les auteurs de la Petite histoire du Val Gelon et de La Rochette (1994)[5]. Ces derniers relèvent que l'abbé Geilon aurait possédé des biens dans la vallée[5].

La première mention dans les documents se trouve sous la forme Aqua Gellonis, en 1468, dans le livre terrier des Montmayeur[4].

Le Service d'administration nationale des données et référentiels sur l'eau utilise la forme Gélon pour désigner le torrent[1].

GĂ©ographie

D'une longueur de 31,3 km[1], le Gelon[2] prend sa source dans la chaĂ®ne des Hurtières au sud du fort de Montgilbert sur la commune de Montendry, Ă  1 340 m d'altitude, et se jette dans l'Isère au niveau de Châteauneuf peu après le confluent de l'Arc et de l'Isère, Ă  286 m d'altitude.

Communes et cantons traversés

Le Gelon traverse les communes de : Montendry (source), Le Pontet, Bourget-en-Huile, La Table, Le Verneil, Étable, Presle, La Rochette, La Croix-de-la-Rochette, La Trinité, Rotherens, Villard-Sallet, Villard-Léger, Betton-Bettonet, Chamoux-sur-Gelon, Bourgneuf, Chamousset, Châteauneuf.

Bassin versant

Le Gelon traverse une seule zone hydrographique « l'Isère de l'Arc au GĂ©lon inclus » (W110) de 4 828 km2 de superficie[1]. Son bassin versant est de 62,5 km2 constituĂ© Ă  89,58 % de « forĂŞts et milieux semi-naturels »[1]. Il est constituĂ© de deux parties gĂ©omorphologiques diffĂ©rentes. Une partie amont en synclinal de montagne Ă  caractère torrentiel, la vallĂ©e des Huiles, et une partie en plaine Ă  faible pente, le val Gelon.

Organisme gestionnaire

Son organisme gestionnaire est l'EPTB Isère : Symbhi[3].

Affluents

Le Gelon a seize affluents[1] :

  • le ruisseau de la Combe (rg[note 1]),
  • le ruisseau du DĂ©sertet (rg)
  • le Nant Provent (rg)
  • le Nant. des Fruitiers (rg)
  • le torrent de la Serraz (rg)
  • le ruisseau du Chapelet (rg)
  • le Joudron (rg)
  • le ruisseau du Rebet (rd)
  • le ruisseau des Moulins (rd)
  • le ruisseau de Villarbd-Mougin (rd)
  • le ruisseau de Champ-Laurent (rd)
  • le Nant Fourchu, (rd) avec un affluent :
    • le ruisseau Nant Richard, avec un affluent :
      • le ruisseau du Clozet
  • le ruisseau de Montendry (rd), avec trois affluents :
    • le Nant Turus
    • le ruisseau de la faute
    • le ruisseau des CĂ´tes
  • le FossĂ© de l'Age (rd)
  • Le fossĂ© de La TrinitĂ© (rg)
  • l'Ancien Gelon (rg)

Rang de Strahler

Son rang de Strahler est de quatre.

Hydrologie

Son régime hydrologique est dit nivo-pluvial.

RĂ©gime des eaux

Station de La Rochette code W1105030 gĂ©rĂ©e par la DREAL RhĂ´ne-Alpes depuis 1984, le dĂ©bit d'Ă©tiage quinquennal est d'environ 0,3 m3/s. Le dĂ©bit moyen est estimĂ© Ă  1,5 m3/s. Le dĂ©bit de crue calculĂ© pour une pĂ©riode de retour de 5 ans est de 13 m3/s[2].

Une Ă©tude du CEMAGREF de Lyon estimait la crue dĂ©cennale Ă  32 m3/s, et la crue centennale Ă  56 m3/s.

Aménagements et écologie

La vallée des Huiles

La vallĂ©e des Huiles est la vallĂ©e que parcourt le Gelon entre sa source et la ville de La Rochette. Cette partie du bassin versant est dominĂ©e au sud par la crĂŞte de la chaĂ®ne des Hurtières en limite du bassin de l'Arc en Maurienne (comprenant le col du Cucheron (1 228 m) et le col du Grand Cucheron (1 188 m), le pic de le Loze (1 698 m), le Sommet de Grand Chat (1 992 m) et la pointe du Rognier (2 347 m), ainsi que le massif des Grands Moulins.

Le Gelon Ă  La Rochette.

Le bassin versant est fermĂ© au sud par la grande montagne d'Arvillard, sĂ©paration avec le bassin versant du BrĂ©da. Le Gelon dĂ©vale environ 1 000 m sur une distance de 30 kilomètres et reçoit sur sa rive gauche plusieurs torrents alimentĂ©s en haute altitude, un ensemble Ă  fort potentiel pour des crues violentes dans la vallĂ©e. Dans le dernier kilomètre en amont de La Rochette, le cours d'eau s'enfonce profondĂ©ment dans une gorge creusĂ©e dans le schiste[7]. Sur le site de la confluence avec le Joudron ont Ă©tĂ© Ă©tablies deux centrales hydroĂ©lectriques, dont celle de la cartonnerie (SociĂ©tĂ© « Cascades » production de 160 000 tonnes par an).

Le Gelon Ă  La Rochette

Dans sa traversĂ©e de la ville le cours d'eau en pente prononcĂ©e s'Ă©coule en galerie couverte sur 50 mètres environ sous la Place Joseph Giabiconi

Le val Gelon

Le Gelon à Villard-Léger le long de la RD 925 en direction de l’Isère.

La géomorphologie du val Gelon par sa forme en auge et la raideur de ses versants est celle d'une vallée glaciaire[8]. Celle-ci a été creusée par une diffluence du glacier de l'Isère. Cette caractéristique se confirme par la moraine frontale à Détrier et les dépôts morainiques observables sur les flancs de la vallée[9].

Au début du XIXe siècle, la rivière coulait librement dans cette vallée à faible pente en formant des méandres et des marécages. Les populations comme celles de la plaine de l'Isère étaient affectées par de nombreuses maladies[10]. Les autorités du duché de Savoie engagent alors dès cette époque de grand travaux d'assainissement et notamment l'endiguement de l'Arc et de l'Isère dans la première moitié du XIXe siècle. C'est dans ce cadre que la canalisation du Gelon a été entreprise avec un tracé rectiligne au centre de la vallée. L'ancien lit du cours d'eau désigné sous le terme d'« ancien Gelon » subsiste en piémont de Betton-Bettonet. Le nouveau lit, après une courbe s'infléchissant vers le nord, s'achevait par un rejet à l'Arc et à l'Isère sous la forme d'un bief contournant à l'est la bute du château de Chamousset.

Comme pour les travaux d'endiguement de l'Isère, l'aménagement du Gelon a été doublé par la construction d'une nouvelle voie de communication en bordure du nouveau lit (actuelle route départementale 925).

Tunnel hydraulique

L'écoulement des eaux du Gelon par le bief du val Gelon se révèle insatisfaisant en raison des fréquents débordements et inondations de la plaine de Chamousset et de Bourgneuf. La situation empire au XIXe siècle après la réalisation des digues de la nouvelle confluence de l'Arc et de l'Isère, prévue à peu de distance au nord de la butte du château de Chamousset, la digue en rive gauche de l'Arc formant alors barrage. C'est pourquoi il est décidé de dévier cette partie avale du cours d'eau en le faisant passer par un tunnel sous le hameau du Plan à l'ouest du château, poursuivi par un canal le long de la nouvelle digue en rive gauche de l'Isère.

Le tunnel hydraulique du Gelon est un ouvrage de 125 mètres de longueur[11] achevĂ© en [12], comme l'atteste une marque gravĂ©e en clĂ© de voute de la galerie rive gauche.

D'abord conçu en une seule galerie de m d'ouverture en briques, l'instabilitĂ© de la moraine dans laquelle il est creusĂ© conduit Ă  privilĂ©gier une double galerie de pierres taillĂ©es et maçonneries. La pente du radier (pierres taillĂ©es en berceau) est de mm par mètre[13]. Un sondage rĂ©alisĂ© dans le radier en tĂŞte amont aurait dĂ©couvert que celui ci reposait sur un bĂ©ton armĂ© de pièces de bois entrecroisĂ©es. CĂ´tĂ© amont de l'ouvrage, la pente du lit de la rivière canalisĂ©e, sur près de km, n'est que de mm par mètre. CĂ´tĂ© aval, le canal en rive gauche de l'Isère a une longueur de 2,5 km avant sa confluence Ă©vitant ainsi aux crues moyennes de l'Isère de remonter jusqu'au tunnel.

Les travaux d'aménagements et sondages réalisés entre 1981 et 1986 ont montré qu'après plus d'un siècle et demi l'ouvrage était resté en très bon état.

Le tunnel hydraulique du Gelon fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le , inscription qu'il partage avec le Pont Royal[14]. En aval de l'ouvrage côté rive gauche se trouve une dalle de pierre érigée à l'époque consacrant la fin du chantier.

Entretien des ouvrages

Le maintien en bon état du cours canalisé de la rivière et des principaux fossés et ouvrages d'assainissement des terres de la plaine, ainsi que le curage des bassins de décantation réalisés en piedmont des parties torrentielles des affluents notamment en rive droite ont été confiés au "Syndicat d'assainissement des terres et d"écoulement des eaux de la plaine du Gelon " créé par arrêté préfectoral en date du . Un arrêté préfectoral en date du étend la responsabilité de la gestion des cours d'eau sur l'ensemble du bassin versant

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Abréviations: rd pour rive droite et rg pour rive gauche

Références

  1. Sandre, « Fiche cours d'eau - Le Gélon (W1100500) » (consulté le ).
  2. Banque Hydro - MEDDE, « Synthèse de la Banque Hydro - Le Gélon à la Croix-de-la-Rochette et à la Rochette (W1105010) » (consulté le )
  3. « Le Symbhi maître d'ouvrage », sur www.isere.fr/symbhi (consulté le ).
  4. Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé (réimpr. 2004) (1re éd. 1935), 519 p. (ISBN 978-2-84206-268-2, lire en ligne), p. 207. (édition 1935, p. 253).
  5. Dieufils, 1994, p. 26 (lire en ligne)
  6. Félix Bernard, Histoire de Montmélian, chef-lieu du comté et bailliage de Savoie, des origines à 1706, Imprimerie Allier, , 429 p., p. 18.
  7. SSHA 2009, p. 14
  8. SSHA 2009, p. 16
  9. Charles Carcel, « La région du Gelon (Savoie) », Revue de géographie alpine, vol. 24, no 2,‎ , p. 261-313 (DOI 10.3406/rga.1936.3527, lire en ligne)
  10. SSHA 2009, p. 80
  11. Archives de Chamoux-sur-Gelon, « Métré des travaux » [PDF], sur www.chamoux-sur-gelon.fr (consulté le )
  12. SSHA 2009, p. 86
  13. Corps royal du Génie civil, « Travaux du Gelon : Nouvelle phase pour le chantier du tunnel de Chamousset en avril 1850 », sur www.chamoux-sur-gelon.fr (consulté le ), p. 2
  14. Base Mérimée, Ministère de la Culture, « Tunnel hydraulique du Gelon et pont Royal », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )
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