Gilon de Tournus
Gilon de Tournus aussi nommé Geilo ou Geilon, est un aristocrate franc, proche de Charles le Chauve, moine bénédictin puis abbé du monastère de saint Philibert. Il devient évêque de Langres à la fin du IXe siècle
Gilon ou Geilon de Tournus | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | IXe siècle | |||||||
Ordre religieux | ordre de saint Benoit | |||||||
Décès | 888 ou 891 | |||||||
Abbé de l'Église catholique | ||||||||
abbaye Saint Philibert de Tournus | ||||||||
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Autres fonctions | ||||||||
Fonction religieuse | ||||||||
Ă©vĂŞque de Langres 886-891 | ||||||||
Biographie
Geilon, probablement fils du comte Geilon, membre de la haute aristocratie franque sert à la cour de Louis II le Bègue nouveau roi d'Aquitaine. Quand il devient moine bénédictin et rejoint le monastère de Saint Philibert en la charte dite de Geilon détaille les donations qu'il apporte, entre autres vingt et une villas en Poitou[1]. Les moines de saint Philibert sous la pression des invasions normandes et bretonnes ont quitté leur monastère d'Herio en avec les reliques de leur saint patron et commencé leur pérégrination. Après une station à Deas, ils sont contraints de venir rechercher les reliques en pour les transporter à Cunault qui leur a été concédé dès . Toujours sous la pression des normands qui remontent la Loire au moment où Geilon rejoint le groupe monastique les reliques sont transportées à Messais et les moines probablement scindés en plusieurs groupes toujours liés entre eux.
Nommé Abbé de sainte Marie et de saint Philibert[N 1], le document l'attestant est daté du , il recherche une destination définitive pour les reliques et sa communauté. Un flabellum liturgique, dit flabellum de Tournus[N 2], daté de 870, aujourd'hui exposé à Florence, évoque différentes étapes de la pérégrination de la congrégation[2].
Par une démarche personnelle à la cour du roi, il obtient de Charles II le Chauve le monastère de Saint Valérien à Tournus. La dotation du roi, confirmée par un diplôme d'une particulière solennité[N 3] va bien au-delà : sur le plan territorial au monastère sont associés le castrum la villa, les paroisses autour, plusieurs domaines proches ou éloignés en particulier en Lotharingie et dans le sud autour de Lyon et de Vienne, le privilège d'Immunité[N 4] et de nombreux avantages économiques, large exemption de tonlieu ainsi que la perception des droits du marché de la Saint Philibert. Tous ces avantages obtenus par Geilon montrent l'intention de se fixer durablement à Tournus et servent la politique du roi carolingien. Ces donations et privilèges sont confirmés par le pape Jean VIII un an plus tard. Le monastère de Sainte Marie Saint Philbert et Saint Valérien[N 5] devient alors la tête d'un réseau monastique incluant les différentes donations faites par le pouvoir carolingien au cours des pérégrinations. L'Abbaye de Noirmoutier, qui était au départ la maison mère, devient à partir de ce moment simple prieuré sous la dépendance de Tournus vers l'an mil.
En , il contribue à l'élection du roi Boson de Provence au Concile de Mantaille. Il y représente l'évêque d'Autun Adalgarius ; le roi Boson est ensuite couronné par l'archevêque de Lyon Aurélien, ces deux dignitaires religieux francs deviendront chanceliers du roi.
En 880, il est nommé évêque de Langres en Lotharingie région d'origine de Boson sans pour autant quitter aussitôt l'abbatiat de Tournus. Il prend l'année suivante le parti de Carloman II qui le confirme dans son diocèse.
Il donne à l'abbaye Saint-Pierre de Bèze, en 883, des reliques de saint Prudent qu'il rapporta d'une chapelle de Narbonne en allant faire un pélérinage à Saint-Jacques-de-Compostelle. En 884 à la mort de Carloman, il contribue à remettre sur le trône Charles III le Gros[3].
Gilon fait reconstruire les remparts à l'arrivée des Normands et en recevra les bénéfices et le lieu nommé Chambeau, par quatre chartes reçues au Palais royal de Sélestat (Alsace)[4], avec une frange du sol de chaque côté de celle-ci. Cette enceinte est un signe de la puissance royale, déléguée aux grands dignitaires. Parmi les bénéfices dont il jouit: les droits fiscaux et recettes des marchés annuels de Langres et Dijon et la moitié des revenus des marchés hebdomadaires de ces deux villes, ainsi que le droit de battre monnaie dans ces deux endroits. Il participe le au synode provincial de Chalon-sur-Saône. Présent aux assemblées de Waiblingen où Bernard, le fils de Charles est déclaré héritier, ainsi qu'à Kirchen ou Louis III l'Aveugle dit Louis de Provence, est adopté par Charles comme héritier. À la mort de Charles, il apporte son soutien à Guy III de Spolète pour le trône des Francs de l'Ouest. Sa tentative pour le faire couronner à Langres en 888, échoue.
Il meurt un probablement de 889 [N 6], il est inhumé à l'abbaye Saint-Pierre de Bèze.
Articles connexes
Sources
- Archives départementales de la Haute-Marne, G.2 no 5, Acte 145, Chartes originales antérieures à 1121, conservées en France par l'Empereur Charles III le Gros au bénéfice de Geilon, évêque de Langres.Cédric Giraud, Jean-Baptiste Renault et Benoît-Michel Tock, éds Nancy: Centre de Médiévistique Jean Schneider, éds électronique:Orléans Institut de Recherche et d'Histoire des Textes, 2010, Telma.
- Isabelle Cartron, Les pérégrinations de saint Philibert : Genèse d’un réseau monastique dans la société carolingienne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 456 p. (ISBN 978-2753509559, BNF 42121210, lire en ligne)
Notes et références
Notes
- La congrégation obtient en 868 des reliques mariales
- éventail chasse mouche dans la tradition romaine et égyptienne agité par un diacre pendant la célébration de la messe et réservé aux hauts dignitaires
- L'acte du est scellé par une bulle d'or et utilise une écriture à l'encre rouge à côté de la signature
- Le domaine ne dépend plus de la juridiction ordinaire mais directement de l'abbé
- La protectrice céleste des rois carolingiens, le patron principal et le martyr local des premiers temps du christianisme
- cité par Isabelle Carton dans l'ouvrage en bibliographie : Le nécrologe de Saint-Bénigme de Dijon indique que Geilon mourut un 29 juin (éd. Gallia Christiana, t. IV, col. 538). En décembre 889, un diplôme du roi Eudes pour l’église de Langres mentionne son successeur Argrin (éd. RAE, no 15, p. 68)
Références
- Isabelle Carton 2010, p. 91-115.
- Isabelle Carton, « Le flabellum liturgique carolingien de Saint-Philibert : du don d’un souffle à la geste des moines », Revue belge de philologie et d'histoire, tome 88, fasc. 2, 2010. Histoire médiévale moderne et contemporaine. pp. 153-176., vol. 88, no 2,‎ , p. 153-176 (lire en ligne, consulté le ).
- Isabelle Carton 2010, p. 219-243.
- Précepte de Charles III le Gros du (Mühlbacher, no 1740), Charmasse.I, no 6