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Tunnel-canal de Besançon

Le tunnel sous la citadelle de Besançon, ou tunnel fluvial sous la citadelle est un tunnel-canal situé à Besançon dans le département du Doubs en région Bourgogne-Franche-Comté.

Tunnel sous la citadelle
Image illustrative de l’article Tunnel-canal de Besançon
Tunnel sous la citadelle et sa piste cyclable

Type Tunnel-canal
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
Localité Besançon
Itinéraire Canal du Rhône au Rhin
Altitude 242 m
CoordonnĂ©es 47° 13′ 52,96″ nord, 6° 02′ 08,09″ est
Exploitation
Exploitant Voies navigables de France
Caractéristiques techniques
Gabarit Freycinet
Longueur du tunnel 391 m
Nombre de tubes 1
Largeur 5,20 m
Construction
DĂ©but des travaux 1878
Fin des travaux 1882
Ouverture Ă  la circulation 30 avril 1882
GĂ©olocalisation sur la carte : Doubs
(Voir situation sur carte : Doubs)
Tunnel sous la citadelle
localisation
Géolocalisation sur la carte : Besançon
(Voir situation sur carte : Besançon)
Tunnel sous la citadelle
localisation

Genèse

Pour le passage à Besançon du canal du Rhône au Rhin, l'ingénieur des Ponts et Chaussées Philippe Bertrand projette le passage en lit de rivière, dans la boucle du Doubs. Toutefois, le projet qu'il propose[1] priorise le creusement d'un tunnel sous la citadelle. C'est ce dernier qui est défendu par l'ingénieur Joseph Liard face aux services du Génie militaire. L'état-major de la 7e division militaire juge l'ouverture d'un passage sous la citadelle incompatible avec la défense de la place et obtient satisfaction en 1826. Le canal doit donc emprunter le méandre du Doubs autour du quartier de la Boucle avec une écluse au moulin Saint-Paul.

En 1872, anticipant sur le plan Freycinet de 1879, l'ingĂ©nieur LĂ©on Rascol propose, Ă  nouveau, la rĂ©alisation du tunnel. Le GĂ©nie n'y est plus opposĂ©, la ville Ă©tant mieux protĂ©gĂ©e par les nouvelles fortifications du XIXe siècle[2]. Les travaux sont dĂ©clarĂ©s d'utilitĂ© publique le 11 novembre 1875. Le projet dĂ©finitif de 1877 prĂ©voit notamment l'Ă©tablissement d'une dĂ©rivation de 522 mètres prĂ©cĂ©dĂ©e d'un bassin et d'une porte ou d'une Ă©cluse de garde, une tranchĂ©e muraillĂ©e se poursuivant par un souterrain Ă  voie unique de 391 m de long, une Ă©cluse Ă  l'aval, un pont mĂ©tallique Ă  2 travĂ©es pour le halage sur le bassin de Tarragnoz. Les travaux sont adjugĂ©s le 2 juillet 1878 Ă  Jacques Troglia, entrepreneur italien Ă©tabli Ă  Lausanne[3].

RĂ©alisation

En 1881, avec 70 ouvriers et l'usage d'explosifs, le tunnel est entièrement percĂ© et le pont construit cĂ´tĂ© Rivotte ; le bassin d'entrĂ©e est creusĂ© et la mise en place de l'Ă©cluse cĂ´tĂ© Tarragnoz dĂ©bute. Une entrĂ©e maçonnĂ©e est nĂ©cessaire pour la tĂŞte amont du tunnel, oĂą la roche se dĂ©sagrège. Mise en eau le 30 mars 1882[4] - [5] - [6], la dĂ©rivation est inaugurĂ©e le 30 avril[3]. Elle permet d'Ă©viter le mĂ©andre de 5,6 kilomètres qui n'est empruntĂ© de nos jours que par les vedettes touristiques.

Caractéristiques

L'entrée ouest du tunnel en 1937

Le tunnel, orientĂ© est-ouest et d'une longueur de 391 mètres[5], permet aux bateaux naviguant sur le Doubs de shunter la boucle autour du centre historique de Besançon. Il est percĂ© dans le calcaire sous la citadelle de Besançon qui culmine Ă  120 mètres plus haut[7], et sous la ligne de chemin de fer de Besançon-Viotte au Locle-Col-des-Roches. L'exploitation et l'entretien est du ressort de Voies Navigables de France (VNF), en tant qu'Ă©quipement du canal du RhĂ´ne au Rhin. Il est avec la percĂ©e de Thoraise, le seul tunnel de cette voie navigable.

L'entrĂ©e ouest est marquĂ© par l'Ă©cluse numĂ©ro 50N du souterrain[8]. D'une longueur de 38,5 mètres, largeur de 5,2 mètres et d'une hauteur de chute d'eau de 2,11 mètres, elle est Ă©quipĂ©e de deux portes mĂ©talliques et mĂ©canisĂ©es. Ses bajoyers (murs de soutènement) sont en pierre de taille. Elle a la particularitĂ© rare d'ĂŞtre amĂ©nagĂ© en souterrain[9]. Ă€ son extrĂ©mitĂ© ouest, est amĂ©nagĂ© la gare d'eau de Tarragnoz, faisant office de bief de navigation entre les Ă©cluses 50N et 51 et permettant aux embarcations de stationner[10].

Le chemin de halage est aménagé en piste cyclable qui relie les secteurs de Rivotte à Tarragnoz. Elle fait partie de la voie verte des berges du Doubs[11] et de l'EuroVelo 6, itinéraire européen de véloroute.

Autres tunnels sous la citadelle

Un tunnel ferroviaire, dit de « Rivotte Tarragnoz », est creusé en 1909 pour permettre le passage de la ligne ferroviaire à voie métrique Besançon - Amathay-Vésigneux. Il a été fermé, avec la ligne, en 1951[12].

Un tunnel routier, distant de 130 mètres et parallèle au tunnel-canal, est inaugurĂ© en avril 1996[13]. Il est long de 450 mètres et complète le contournement urbain du centre-ville de Besançon[14].

Voir aussi

Bibliographie

  • Bertrand, Philippe, PrĂ©cis de l'affaire concernant le canal proposĂ© sous la citadelle de Besançon, pour la jonction du RhĂ´ne au Rhin., Besançon,
  • Dornier, GĂ©rard, Le tunnel sous la citadelle de Besançon., Besançon, coll. « Travaux » (no 707), , p. 20
  • Dornier, GĂ©rard, Tunnel sous la Citadelle Ă  Besançon. AmĂ©nagement des tĂŞtes., Besançon, coll. « Travaux » (no 718), , p. 20-23

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Pour prendre en compte l'arrêt de 1782 ordonnant l'abaissement ou la destruction des barrages sur le Doubs à Besançon.
  2. Forts de Chaudanne, Bregille, Beauregard...
  3. « Site d'écluse n° 50 N de Tarragnoz (canal du Rhône au Rhin) », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
  4. La date 1882 est inscrite sur la tĂŞte amont.
  5. « Tunnel sous la citadelle (canal du Rhône au Rhin) », sur patrimoine.bourgognefranchecomte.fr (consulté le )
  6. « Tunnel fluvial sous la Citadelle (Besançon, 1882) », sur Structurae (consulté le )
  7. Différence calculée entre le niveau des eaux du tunnel et la côte 361 de la citadelle inscrite sur la carte topographique de l'IGN.
  8. VNF - Direction territoriale RhĂ´ne SaĂ´ne, Avis Ă  la Batellerie 2020, novembre 2018 - mise Ă  jour janvier 2020, 163 p. (lire en ligne), p. 12
  9. « Site d'écluse n° 50 N de Tarragnoz (canal du Rhône au Rhin) », sur patrimoine.bourgognefranchecomte.fr (consulté le )
  10. « Gare d'eau de Tarragnoz (canal du Rhône au Rhin) », sur patrimoine.franche-comte.fr (consulté le )
  11. « Voie Verte des Berges du Doubs à Besançon », sur www.af3v.org (consulté le )
  12. inventaires-ferroviaires.fr, Route du Tacot de Pontarlier, 12 p. (lire en ligne), p. 2
  13. « Avril 1996 : Besançon en fête pour l’ouverture du tunnel », sur www.estrepublicain.fr (consulté le )
  14. EMCC, Le tunnel de la citadelle à Besançon, coll. « Tunnels et ouvrages souterrains » (no 121), , 2 p. (lire en ligne), p. 1
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